摘要:Abstract (E): André Gaudreault (1990) has pointed out that early silent cinema screenings required a narrator in order to help audiences make sense of the images that they saw. Soon after, filmmakers began to adopt narrative techniques in order to tell stories – leading to the predominance of narrative within film production. Gaudreault has differentiated the presentation of images in early silent cinema from narration by calling it ‘ monstration’ . That is, simply ‘ showing’ images. Jean-Luc Nancy (2003), meanwhile, has argued that all images are ‘ monstrous’ : that is, images are incomprehensible to spectators, in that they lie outside of meaning. Or rather, they do not lie outside of meaning so much as before meaning. Images are monstrous because upon initial viewing they do not make sense. In this way, images are pre-sense, they are present.In this article, Brown will combine Gaudreault and Nancy’s ideas through their shared use of the term for showing, monstration. Brown proposes that images do indeed pre-exist narrative, but that they simultaneously demand narrative in order for us to make sense of them. Given the monstrous nature of images, narrative in effect serves as a coping mechanism for consumers of images, who need various narrative techniques (film narrative, spoken words, text alongside the image, or even texts relating to the images that circulate more widely, as well as theoretical frameworks themselves) in order to make sense of images. Narrative always comes after images, and images therefore exist pre-narrative. Abstract (F): Les recherches d'André Gaudreault (1990) ont montré que les projections du cinéma des premiers temps s'appuyaient sur la présence d'un narrateur-bonimenteur, dont les commentaires aidaient à mieux comprendre ce qu'on voyait à l'écran. Plus tard, les réalisateurs ont commencé à adopter des techniques narratives, ce qui a conduit à l'hégémonie du cinéma narratif. Pour bien distinguer la part non-narrative du cinéma, Gaudreault a introduit une distinction entre "narration" et "monstration" (le fait de "montrer" des images, sans plus). Jean-Luc Nancy (2003), de son côté, a défendu l'idée que toute image est "monstrueuse": une image ne peut être comprise, car elle est toujours hors sens. Plus exactement: dans une zone qui précède la signification. Les images sont monstrueuses parce qu'à première vue elles n'ont tout simplement pas de sens. En cela, elles sont "présentes": antérieures au sens à venir. Cet article combine les idées de Gaudreault et de Nancy, qui se rencontrent autour de la notion de "monstation". L'auteur défend l'idée que les images sont en effet antérieures à la narration, mais qu'elles réclament d'emblée le recours au récit pour accéder au sens. Vu la nature "monstrueuse" des images, le récit sert en effet de cadre à la perception et à l'expérience des images, les spectateurs ayant à leur disposition toute une panoplie de techniques narratives (les récits que l'on a déjà vus au cinéma, les mots qui sont prononcés, le texte qui accompagne l'image, des textes qui circulent autour des images, sans oublier certaines théories sur l'image) pour donner un sens à ce qui se voit. Le récit est toujours un supplément, les images précèdent toujours le récit.