Comme le reste du Canada, la province de la Colombie-Britannique est en pleine crise de surdoses d’opioïdes. En réponse aux effets dévastateurs de cette crise sur les jeunes (moins de 19 ans), le gouvernement provincial songe à modifier la loi sur la santé mentale de la province pour permettre les soins de stabilisation forcés des jeunes à l’hôpital après une surdose. Ce changement d’orientation représente une mesure concrète envisagée en réaction aux campagnes de sensibilisation qui préconisent des mesures de soutien améliorées aux jeunes qui font des surdoses. À ce stade toutefois, nous pensons que les soins de stabilisation nécessitent une interrogation plus poussée sur les aspects sanitaires et éthiques essentiels et interdépendants afférents à cette loi. Dans notre commentaire, nous décrivons trois aspects clés des délibérations de la santé publique : 1) les données probantes qui sous-tendent les soins de stabilisation, 2) les considérations éthiques et 3) les effets pervers et inégalement répartis qui pourraient en découler. Nous proposons ensuite une marche à suivre pour guider et créer les possibilités d’une riposte plus équitable de la santé publique à la crise des surdoses et à ses répercussions sur les jeunes. Ce faisant, nous insistons sur la nécessité de faire participer concrètement les jeunes, en tant qu’acteurs privilégiés, à l’élaboration d’interventions de soins et de politiques sur la consommation de substances éclairées par les données probantes et par l’éthique.