Interventions de réaffectation de rues dans trois villes canadiennes de taille moyenne : Victoria (Colombie-Britannique), Kelowna (Colombie-Britannique) et Halifax (Nouvelle-Écosse) en lien avec la pandémie de COVID-19.
Quelles interventions de réaffectation de rues ont-elles été exécutées, et quelles ont été les tendances en matière d’équité socio-spatiale?
Nous avons collecté sur des sites Web et dans les médias des données sur la réaffectation de rues (les interventions ayant élargi l’espace viaire pour le transport actif ou la distanciation physique) entre le 1eravril et le 15 août 2020. Pour chaque ville, nous avons résumé la longueur des réaffectations de rues (en kilomètres) et décrit les stratégies de mise en œuvre et les communications. Nous avons évalué la structuration socio-spatiale des interventions en comparant les différences entre les endroits où les interventions ont été appliquées selon la mobilité, l’accessibilité et les caractéristiques sociodémographiques de la région.
Deux éléments ont motivé la réaffectation de rues : la volonté de favoriser la mobilité, les loisirs et la distanciation physique dans les zones densément peuplées et la volonté de stimuler la reprise des affaires touchées par la COVID-19. L’envergure des interventions a varié d’une ville à l’autre; Halifax a allongé son réseau cyclable de 20 %, mais Kelowna n’a fermé qu’un seul tronçon de sa rue principale. Les interventions ont été faites dans les centres-villes et les zones à forte densité de population, à fort usage de transport actif et à proximité des destinations essentielles. En ce qui a trait aux caractéristiques sociodémographiques, les interventions ont eu tendance à être appliquées dans les zones avec moins d’enfants et moins de minorités visibles. À Victoria, les interventions ont été appliquées dans des zones de populations à faible revenu et à proportions élevées de personnes autochtones.
À ce stade d’intervention précoce, certaines villes ont agi rapidement, même en présence d’incertitudes énormes. En s’engageant dans la voie de la reprise et de la résilience, les villes devraient tenir compte de leurs premières conclusions lorsqu’elles commencent à créer des solutions permanentes favorisant une mobilité sûre et équitable.