Évaluer les pratiques de déclaration des données de surveillance de la COVID-19 axée sur l’équité en matière de santé dans les provinces et territoires canadiens, en utilisant une fiche de pointage.
Les sites webs et rapports officiels des provinces et territoires ont été analysés pour identifier la présence de cinq éléments de données sur la COVID-19 (totaux cumulatifs des tests, cas, hospitalisations et décès ainsi que la taille de la population évaluée, nécessaire pour l’estimation de taux), déclarées au niveau de trois unités d’agrégation populationnelle (de la province/du territoire, des régions socio-sanitaires, et des localités/quartiers) (15 indicateurs de données « globales »); ainsi qu’au niveau de quatre milieux à risque d’éclosions (les établissements de soins de longue durée et de détention, les écoles, et les refuges pour personnes en situation d’itinérance) et de huit marqueurs sociaux (l’âge, le sexe, le statut d’immigration, la race/ethnicité, le statut de travailleur de santé, le revenu, le niveau d’éducation, et le secteur de travail) (180 indicateurs d’équité en matière de santé) à compter du 31 décembre 2020. Pour chaque indicateur, un point a été attribué si des données délimitées par cas ont été publiées, 0,7 points si seules les statistiques sommaires ont été communiquées, et 0 si aucune information n’a été fournie. Les résultats sont présentés sous la forme d’une fiche de pointage.
Dans l’ensemble, les informations sur les cas et les décès étaient plus complètes que celles pour les tests, les hospitalisations et les tailles de population. Les éléments de données étaient plus disponibles au niveau global des provinces et territoires et de leurs régions socio-sanitaires (note moyenne de 58 % ou « D ») que pour les indicateurs liés à l’équité en matière de santé (note moyenne de 17 % ou « F »). Seuls la Colombie-Britannique, l’Alberta et l’Ontario ont fourni des données délimitées par cas, et seuls l’Alberta et l’Ontario ont fourni des données au niveau local. Aucune juridiction n’a fait état de données en fonction du statut d’immigration, de la race/l’ethnicité, du revenu ou du niveau d’éducation des patients. Plusieurs juridictions ont fourni des informations au sujet des cas au sein des établissements de soins de longue durée, mais seuls l’Ontario et le Québec ont fourni des informations détaillées au sujet des établissements de détention et des écoles. L’Ontario était unique en rapportant sur les cas par secteur occupationnel et pour les refuges pour les personnes en situation d’itinérance.
Un an après le début de la pandémie, la disponibilité des données sur la COVID-19, stratifiées par marqueurs sociaux, reste très limitée au Canada. Cependant, plusieurs « bonnes pratiques » en matière de déclaration axée sur l’équité en matière de santé ont été observées, ce qui constitue un précédent pertinent que les juridictions pourront suivre pendant cette pandémie et celles à venir.