Nous avons précédemment examiné les associations entre l’apport alimentaire de dichlorodiphényldichloroéthylène (DDE) et de polychlorobiphényles (PCB) provenant de la consommation de poisson et la prévalence du diabète de type 2 (DT2) en Ontario et au Manitoba. Cette étude vise à explorer davantage la relation dans un échantillon régionalement représentatif d’adultes des Premières Nations vivant dans des réserves partout au Canada.
Les données sur l’alimentation, la santé et le mode de vie recueillies par l’Étude transversale sur l’alimentation, la nutrition et l’environnement chez les Premières Nations (2008–2018) ont été analysées. Cette étude participative comprenait 6 091 participants adultes des Premières Nations qui ont répondu à des questions sur le DT2. La consommation de poisson pêché localement a été estimée à l’aide d’un questionnaire de fréquence alimentaire. Au total, 551 échantillons de 96 espèces de poissons ont été prélevés et analysés pour la présence de DDE et de PCB. Les associations entre la consommation de poisson et l’exposition aux DDE/PCB avec le DT2 auto-déclaré ont été étudiées à l’aide de modèles de régression logistique multiples ajustés pour les facteurs de confusion.
L’exposition alimentaire au DDE (>2,11 ng/kg/pc) et aux PCB (>1,47 ng/kg/pc) par rapport à l’absence d’exposition était positivement associée au DT2 avec des OR de 2,33 (IC à 95% : 1,24–4,35) pour le DDE et 1,43 (IC à 95% : 1,01–3,59) pour les PCB. Les associations étaient plus fortes chez les femmes (DDE OR = 3,11 (1,41–6,88); PCB OR = 1,76 (1,10–3,65)) et les individus plus âgés (DDE OR = 2,64 (1,12–6,20); PCB OR = 1,44 (1,01–3,91)) par rapport aux hommes et aux participants plus jeunes. De plus, des relations dose-réponse significatives ont été trouvées pour la consommation de poisson chez les femmes seulement.
Cette étude confirme nos conclusions précédentes selon lesquelles l’exposition à travers l’alimentation aux DDE/PCB peut augmenter le risque de DT2. L’effet du DDE/PCB sur la consommation de poisson est lié aux différences géographiques dans les concentrations de DDE/PCB dans le poisson et à la quantité de poisson consommée, et est plus important chez les femmes que chez les hommes.