Comprendre la vulnérabilité différentielle de la population noire à l’insécurité alimentaire des ménages par rapport à la population blanche au Canada.
À l’aide des données sur les ménages comptant des répondants noirs et blancs dans les cycles combinés de l’Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes de 2005 à 2014, nous avons analysé les 18 questions du Module d’enquête sur la sécurité alimentaire des ménages (
La prévalence pondérée de l’insécurité alimentaire des ménages était de 10 % pour les répondants blancs et de 28,4 % pour les répondants noirs. Après la prise en compte du profil sociodémographique des ménages, la probabilité d’insécurité alimentaire chez les ménages noirs comparativement aux ménages blancs est passée de 3,56 (IC de 95 % : 3,30-3,85) à 1,88 (IC de 95 % : 1,70-2,08). Contrairement aux ménages blancs, le risque d’insécurité alimentaire était relativement homogène dans les sous-groupes noirs définis selon le statut d’immigration, la composition du ménage, l’instruction et la province de résidence. L’accession à la propriété était associée à une plus faible probabilité d’insécurité alimentaire tant dans les ménages noirs que dans les ménages blancs, mais la probabilité chez les propriétaires noirs était semblable à celle des locataires blancs (14,7 % c. 14,3 %). Les probabilités prédites d’insécurité alimentaire étaient sensiblement plus élevées dans les ménages noirs que dans les ménages blancs pour toutes les sources de revenu des ménages sauf les prestations pour enfants et l’aide sociale.
Le fait d’être racisé comme une personne noire semble être un facteur déterminant de la vulnérabilité à l’insécurité alimentaire dans la population noire au Canada. Les études et les politiques publiques futures sur l’insécurité alimentaire devraient envisager sérieusement le rôle du racisme à l’échelle systémique et institutionnelle.