Nous avons cherché à évaluer les habitudes sociales en matière d’hygiène des mains, de distanciation physique et de travail à domicile au début de la pandémie de la COVID-19 au Canada, et à déterminer quelles proportions de la prévalence globale et des inégalités sociales en matière d’hygiène des mains et de distanciation physique sont liées aux inégalités dans la possibilité de travailler à domicile (le télétravail), afin de guider la préparation et la réponse à la pandémie.
À l’aide des données transversales de la Série d’enquêtes sur les perspectives canadiennes 1, recueillies entre le 29 mars et le 3 avril 2020 auprès d’adultes canadiens (
L’absence de lavage fréquent des mains et de distanciation physique étaient déclarées plus fréquemment chez les personnes travaillant à l’extérieur qu’à l’intérieur du domicile (différences de prévalence de 7 % (IC 95 % : 4, 10) et 7 % (IC 95 % : 3, 10), respectivement). Des inégalités en matière de lavage fréquent des mains et de la pratique de distanciation physique ont été observées en fonction du niveau d’éducation et du statut d’immigration. Plus de 40 % de la prévalence de la non-pratique du lavage fréquent des mains et de la distanciation physique était attribuable au fait que les populations ne pouvaient pas travailler à domicile. Si toutes les personnes travaillaient à domicile, plus de 40 % (IC 95 % : 8, 70) des inégalités liées au niveau d’éducation en matière de lavage des mains et distanciation physique pourraient être éliminées, mais les inégalités au niveau du statut d’immigration en matière de ces deux comportements subsisteraient probablement.
Pour la répondre à la pandémie, il faut à la fois des initiatives de sécurité au travail, ainsi que des mécanismes visant à remédier à la répartition inéquitable des risques sanitaires entre les groupes socio-économiques pour réduire les inégalités plus larges en matière de risque de transmission.