Les premières directives de santé publique sur les rapports sexuels et l’infection par la COVID-19 portaient sur la réduction du nombre de partenaires. Nous avons caractérisé les personnes ayant eu de nombreux partenaires au cours des phases initiales de la pandémie.
En Colombie-Britannique, la première vague de cas de COVID-19 a déferlé du 14 mars au 19 mai 2020, puis a été suivie d’une levée progressive des restrictions sanitaires. Nous avons administré un sondage par courriel auprès d’usagers existants des services de santé sexuelle entre le 23 juillet et le 4 août 2020. Nous avons procédé par régression logistique bivariée pour examiner l’association entre le nombre déclaré de partenaires sexuels depuis le début de la pandémie et certaines variables clés (seuil de signification
Sur les 1196 usagers de notre échantillon final, 42 % ont dit avoir eu 2 partenaires ou plus depuis le début de la pandémie, avec une probabilité plus élevée chez les participants qui étaient des hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes et ceux qui étaient célibataires ou dans une relation ouverte avant la pandémie. Ce groupe était plus susceptible de percevoir une stigmatisation des relations sexuelles durant la pandémie, et il a présenté l’utilisation la plus élevée de stratégies pour réduire le risque de contracter la COVID-19 lors de rapports sexuels (principalement en réduisant partiellement ou à zéro le nombre de partenaires, p. ex. en se masturbant, en limitant ses partenaires aux membres de sa « bulle» ou en s’abstenant de tout rapport sexuel).
Les usagers des services de santé sexuelle de la Colombie-Britannique ayant eu 2 partenaires ou plus durant les premières phases de la pandémie dans la province ont employé des stratégies pour réduire leur risque de contracter la COVID-19 durant les rapports sexuels. Notre étude confirme la validité d’une approche de réduction des méfaits dans les directives sur le risque de contracter la COVID-19 durant les rapports sexuels et souligne le besoin de pousser la recherche sur la stigmatisation des rapports sexuels durant la pandémie de COVID-19.