La population active canadienne a connu d’importantes pertes d’emplois durant la pandémie de COVID-19, en partie en raison des interventions non pharmaceutiques menées pour ralentir la transmission du virus. Ces pertes d’emplois auront probablement des conséquences pour la santé, mais en l’absence d’un précédent historique au ralentissement économique actuel, il est difficile de planifier quoi faire pour atténuer ces conséquences. Notre étude visait à chiffrer les éventuels effets sanitaires de la pandémie de COVID-19 en aval à l’aide de modèles de risque pour la population et à éclairer la planification en santé publique afin de réduire le futur fardeau pour la santé.
Nous avons estimé l’impact des pertes d’emplois dues à la COVID-19 sur les chiffres futurs de mortalité prématurée et d’utilisation élevée des soins de santé (UESS) à l’aide d’un modèle économique des confinements dus à la COVID-19 au Canada et de modèles de risque pour la population validés. Nous avons estimé la surmortalité prématurée et l’UESS par âge et par sexe dans cinq ans afin de décrire les conséquences pour la santé des effets sur l’emploi des confinements dus à la COVID-19 dans la population canadienne.
Avec les mesures fédérales de supplémentation du revenu comme la Prestation canadienne d’urgence, nous estimons qu’avec chaque mois de confinement économique, il y aura 5,6 nouveaux grands usagers du système de soins de santé (GUSSS) et 4,1 décès prématurés supplémentaires pour 100 000 habitants au cours des cinq prochaines années. Ces effets seront concentrés dans la tranche d’âge des 45 à 64 ans et chez les hommes de 18 à 34 ans. Sans supplémentation du revenu, les conséquences pour la santé seront environ le double, tant pour le nombre de GUSSS que de décès prématurés.
Les pertes d’emplois associées aux mesures de prévention de la COVID-19 pourraient avoir des conséquences pour la santé en aval. Les interventions de santé publique devraient donc tenir compte des populations financièrement vulnérables à risque élevé de connaître des problèmes de santé en aval.