Les personnes en situation d’itinérance courent un risque accru de contracter une infection par le SRAS-CoV-2. Notre étude rend compte de la prévalence ponctuelle des infections par le SRAS-CoV-2 au cours de tests de dépistage menés dans des lieux de services aux personnes en situation d’itinérance de Toronto au cours de la première vague de la pandémie de COVID-19. Nous avons aussi exploré l’association entre les caractéristiques de ces lieux et les taux de prévalence.
L’étude a inclus les personnes séjournant dans des refuges, des campements, des lieux de distanciation physique et des centres d’accueil et de répit et ayant subi un test de dépistage de proximité du SRAS-CoV-2 entre le 17 avril et le 31 juillet 2020. Nous avons examiné les taux de positivité des tests au fil du temps et nous les avons comparés aux taux dans la population générale de Toronto. Des analyses de régression binomiales négatives ont été effectuées pour étudier la relation entre chaque caractéristique au niveau des refuges et les taux de positivité au SRAS-CoV-2. Nous avons aussi comparé les taux de trois intervalles (I1: 17 au 25 avril; I2: 26 avril au 23 mai; I3: 24 mai au 25 juin).
La prévalence globale des infections par le SRAS-CoV-2 était de 8,5 % (394/4 657). Les taux d’infection spécifiques aux lieux de services ont présenté une grande hétérogénéité, soit de 0 % à 70,6 %. Comparés au 1erintervalle (I1), les taux de positivité ont été 0,21 fois plus faibles (IC de 95% : 0,06 – 0,75) durant l’I2 et 0,14 fois plus faibles (IC de 95% : 0,04 – 0,44) durant l’I3. La plupart des cas ont été détectés lors d’un dépistage en cours d’éclosion (384/394 [97,5%]) et non lors d’une recherche active de cas.
Au cours de la première vague de la pandémie, les taux d’infection par le SRAS-CoV-2 dans les lieux de services aux personnes en situation d’itinérance de Toronto ont varié de façon significative au fil du temps. L’observation de taux plus faibles dans certains lieux pourrait s’expliquer par les tendances temporelles globales, par l’expansion des activités de dépistage de proximité pour inclure les lieux sans éclosion connue et/ou par les caractéristiques individuelles des lieux.