期刊名称:Études britanniques contemporaines. Revue de la Société dʼétudes anglaises contemporaines
印刷版ISSN:1168-4917
电子版ISSN:2271-5444
出版年度:2012
卷号:43
页码:153-162
DOI:10.4000/ebc.1330
出版社:Presses universitaires de la Méditerranée
摘要:Au-delà de l’hétérogénéité sémiotique entre signes linguistiques et images, qui rend partiellement compte de la force de rupture que représente l’insertion de matériaux visuels dans Les Anneaux de Saturne, la relation texte/image dans ce roman est un lieu de tension poétique particulier en raison du caractère intempestif de l’irruption du visuel dans le texte, une intempestivité qui désigne les photographies comme des ruptures plutôt que comme des continuités, qui ouvrent le texte linguistique à son autre sémiotique, en introduisant une dilatation temporelle et une relation spécifique au passé.En amenant un changement de vitesse dans le processus de lecture, les diverses images insérées dans le texte produisent en effet des changements dans la temporalité du récit qui sont perçus par le lecteur comme autant de moments de kairos, ou possibilité d’ête présent au passé sous sa forme résiduelle, grâce à l’irruption de la ruine comme moment de vérité sur le passé.Dans L’Être et l’événement, Alain Badiou souligne le fait que nous ne pouvons être totalement présents à l’événement dans son événementialité.Nous ne pouvons que le nommer a posteriori.Ainsi, nous ne pouvons avoir accès à l’événement que lorsqu’il est passé, lorsque nous tentons de nommer ou de matérialiser ses traces.L’insertion de traces du passé dans le texte, par le biais du visuel, et de la photographie en particulier, relève ainsi d’un désir de matérialiser le passé sous forme de reste, ou de ruines.Cet article envisage l’insertion d’images dans le texte de Sebald sous l’angle de la notion agambiénienne de dispositif, qui comprend une dimension idéologique, mais aussi la réception du lecteur, l’appréhension culturelle et sociale de la relation texte/image, ainsi que l’insertion du dispositif dans une institution, afin de mieux cerner la spécificité du kairos que les ruines photographiques de Sebald introduisent dans son texte.
其他摘要:Beyond the obvious semiotic heterogeneity of linguistic signs and visual images, which accounts for the disruptive force of the inserted visual material in Sebald’s novel The Rings of Saturn, the text and image relation in this novel is a particular site of poetic tension because of the unexpectedness and untimeliness of the irruption of the visual into the text, an untimeliness that designates the photographs as ruptures rather than as continuities, which open up the linguistic text to its semiotic other, thus allowing for time dilation and a specific relation to the past to be installed. As they induce a change of gears in the reading process, the various images inserted in the text produce a shift in the temporal mode of the narrative which is perceived by the reader as a moment of kairos, or of the possibility of being present to the past in its residual form, thanks to the irruption of the ruin as a moment of truth about that past. In Being and Event, Alain Badiou underlines the fact that we can never be fully present to the event in its eventfulness: we can only name it in retrospect, because the event, ‘what happens’, is subtracted from the general determinations of ‘what is’, which dictate our determination and identification of ‘what is’. Thus, we can only have access to the event when it is passed, as we attempt to name or materialise its traces. Sebald’s insertion of visual material in his text pertains to this desire to materialise the traces of the past in the form of its remnants, remains or ruins. This paper envisages Sebald’s textual insertion of the visual remnants of the past as an ‘apparatus’ in the Agambenian sense of the term, that is to say as a network of significance involving ideology, the reader’s reception, the cultural and social apprehension of text and image relation and its insertion in the institution, so as to understand the specificity of the kairos that Sebald’s photographed ruins introduce in his text.