摘要:La prise en compte des émotions au travail commence à trouver sa place, en France, dans les analyses sociologiques du travail contemporain. Cependant, l’étude du travail émotionnel se cantonne souvent aux métiers de service ou de care alors qu’elle s'avère également heuristique pour analyser les activités techniques. L’article se propose d’analyser le cas des conducteurs de train dont le travail émotionnel (souvent dénié mais sans cesse présent) est de plus en plus contrarié par les nouvelles exigences managériales de performance et de productivité, entraînant fatigue accrue, nervosité dans l’espace public et privé. Les normes émotionnelles de métier, dans un secteur d’activité traditionnellement masculin (et centré sur les valeurs valorisées de la virilité) jouent également contre l’expressivité et la mise au travail des émotions qui reviennent alors par la « petite porte » des cauchemars et des fantasmes. Face à l’expression moins réprimée que par le passé d’une pénibilité au travail, voire d’une souffrance, que les conducteurs trouvent de plus en plus inacceptables, quel rôle peut jouer le syndicalisme ? Comment transformer le registre revendicatif bien rodé d’un syndicalisme « français » plus enclin à négocier des primes qu’à changer le travail ?.
其他摘要:Taking in count emotions in work is much more frequent today in France. However, sociological analysis of emotional labour often concern service and care, even though it is also heuristic for technical activities analysis. This article analyse train drivers case. Their emotional work, which is often denied but always present, is more and more annoyed about new demanding managerial norms of performance and productivity. That entails more tiredness and nervousness both in private or public spaces. In this traditionally male professional sector which valorise virility, professionals feeling and display rules don’t authorize expressivity and emotional work. Emotions emerge as a consequence in nightmares and fantasies. In a context of less repressed discourse about hardness and pain, that trains drivers consider more and more unacceptable, the article question the role can play the “French” trade unionism, more familiar with primes negotiating than changing work.
关键词:émotions; corps et travail; qualifications; ressources sensori; motrices; peurs; normes émotionnelles de métier; collectif de travail; revendications syndicales
其他关键词:emotions; body at work; certifications; sensor-motor resources; fears; professions’ emotional norms; labour collective; trade union claims