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文章基本信息

  • 标题:Solidarite et determination. Histoire de la Fraternite des policiers et des policieres de la Communaute urbaine de Montreal.
  • 作者:Dagenais, Michele
  • 期刊名称:Labour/Le Travail
  • 印刷版ISSN:0700-3862
  • 出版年度:2001
  • 期号:March
  • 语种:English
  • 出版社:Canadian Committee on Labour History
  • 摘要:Jacques Rouillard et Henri Goulet, Solidarite et determination. Histoire de la Fraternite des policiers et des policieres de la Communaute urbaine de Montreal (Montreal, Boreal 1999)
  • 关键词:Book reviews;Books

Solidarite et determination. Histoire de la Fraternite des policiers et des policieres de la Communaute urbaine de Montreal.


Dagenais, Michele


Jacques Rouillard et Henri Goulet, Solidarite et determination. Histoire de la Fraternite des policiers et des policieres de la Communaute urbaine de Montreal (Montreal, Boreal 1999)

PUBLIE A L'OCCASION du 50e anniversaire de fondation de Ia Fraternite des policiers et des policieres de la Communaute urbaine de Montreal (FPPCUM), Solidarite et determination retrace l' histoire de ce syndicat dont l'origine remonte a 1918. Bien que l'ouvrage nit commande par la Fraternite, les auteurs soulignent, d'entree de jeu, qu'ils n'ont pas redige une histoire officielle. Ils precisent aussi qu'ils ont pu ecrire leur livre en toute liberte. L' ouvrage n' en decrit pas moms l' histoire de la FPPCUM avec grande empathie. Pour l'essentiel, il souleve le dilemme auquel Ia Fraternite est confrontee depuis sa naissance, tout comme d'autres syndicats de policiers sans doute comment parvenir A concilier le devoir de maintien de I' ordre auquel sont astreints les policiers avec Ia mission premiere du syndicat qui consiste A travailler a l' amelioration des conditions de travail de ceux-ci?

Cette histoire de Ia FPPCUM repose sur un travail de recherche imposant et minutieux, effectue dans les archives du syndicat et celles de l' administration municipale de Montreal ainsi que dans les journaux. Les informations recueillies ont ete organisees de maniere chronologique et regroupees a l' interieur de cinq grandes periodes correspondant aux differentes phases de developement du syndicat. Les cinq chapitres du livre traitent chacun d'une de ces periodes. Le premier, couvrant les annees 1918 A 1950, relate les debuts difficiles du syndicat jusqu' a la reconnaissance du droit A la negociation collective. Les annees 1950 A 1965, etudiees dans le deuxieme chapitre, correspondent A une periode ou l' activite de la Fraternite est dirigee vers la fourniture de services A ses membres. Au cours des dix ans suivants (chapitre 3), cependant, la FPPCUM se radicalise, recourant notamment A la greve meme si cela lui est formellement interdit par le gouvernement provincial. Le militantisme de la Fraternite demeure vigoureux entre 1975 et 1988 bien que cette decennie, traitee dans le chapitre 4, soit marquee par une decroissance des services de Ia police, desormais integres dans la Communaute urbaine de Montreal. Intitule Une forteresse assiegee [much greater than] la dernier chapitre demontre comment, au cours de la periode 1988-1998, le syndicat a travaille a maintenir son dynamisme malgre les nombreuses critiques de l' opinion publique a l' egard des policiers. Chacun de ces chapitres est sensiblement organise de la meme facon on y traite de la vie inteme du syndicat, des relations avec les autres associations syndicales, de Ia conjoncture affectant les policiers, des negociations de leurs conditions de travail at des resultats de celles-ci.

Comment donc resumer l'evolution du syndicalisme chez les policiers au cours de ces cinquante ans? Un premier constat s'impose: ceux-ci ont eu beau-coup de difficulte obtenir le droit de Se syndiquer etant donne la specificite de leur fonction. Farouchement opposees a l'idee, les autorites municipales estimaient que le syndicalisme risquait d'affaiblir la discipline dans les rangs des policiers, d'abord consideres comme des [much less than] serviteurs du public et [much greater than] et des [much less than] protecteurs de leurs biens et de la moralite [much greater than] (p.54) Il n, empeche que ceux-ci ont definitive-ment obtenu gain de cause au debut des annees 1940, dans un contexte par ailleurs tres favorable aux travailleurs. La situation particuliere des policiers les a cependant empeches de pouvoir s'affilier une centrale syndicale et la Fraternite a donc du faire cavalier seul. Les autorites craignaient dans ce cas que les policiers se fassent dicter leur ligne de conduite par des intervenants exte rieurs l'administration municipale et aillent ainsi a 1'encontre de ses interets. On s'inquietait aussi que l'affiliation influence le travail des policiers et les conduise a prendre parti pour les grevistes appartenant la meme federation qu'eux, plutot qu'a assurer l'ordre public. Bref, puisqu'ils n'ont pu faire front commun avec d'autres syndicats ou centrales syndicales, les policiers ont eu tendance se replier sur leurs pro-pres interets.

Autre caracteristique marquante de l'histoire de la FPPCUM, les policiers ne disposent pas du droit de greve et ce, sensiblement pour les memes raisons que celles enumerees au paragraphe precedent. Par consequent, ceux-ci ne peuvent negocier leurs conditions de travail qu'au moyen de 1'arbitrage obligatoire. Cette procedure force les deux parties a s'entendre sur la fixation des conditions de travail des policiers et, a terme, sur leur renouvellernent. En cas d'impasse, elles doivent avoir recours a un tribunal d'arbitrage. Si cette facon de proceder prive effectivement les policiers du droit de greve et allonge la duree des negociations au moment de renouveler les conventions collectives, elle va tout de meme leur permettre de faire des gains considerables tant au niveau au salaire que des conditions de travail. Certes, durant les decennies 1960 et 1970, marquees par de nombreuses graves, les policiers vont se sentir leses Mais partir des annees 1980, alors que le recours Ia grave diminue considerablement e t est de plus en plus mal percu par Ia population, us vont mesurer la position extremement avantageuse dans laquelle us se retrouvent. De fait, sans faire la grave et sans perdre leur salaire, ils sont toujours assures de pouvoir negocier leurs conditions de travail puisque Ia procedure d'arbitrage exige des deux parties, syndicale et patronale, d'en venir a une entente. A terme, l'arbitrage va donc representer une protection significative pour les policiers qui, contrairement aux autres categories de travailleurs, vont voir leurs conditions de travail s' ameliorer constamment. A preuve, depuis 1950 l' ecart entre le salaire annuel moyen des policiers et celui de Ia main-d'cuvre montrealaise n'a pratiquement pas cesse de s'accroitre en faveur des premiers (voir tableaux presentes aux pages 128, 252, 305).

Pour cette raison mais aussi a cause des pouvoirs qu'ils detiennent de par leur fonction, les policiers jouissent, depuis les annees quarante, d'un rapport de force face a leur employeur qui leur est grandement favorable. Bien que les auteurs de solidarite' et determination le reconnaissent dans de rares passages du Iivre, ils ont tendance sur-valoriser le caractere combatif du syndicat pour expliquer Ia position avantageuse des policiers. Dans ce cas comme dans certains autres, l'ouvrage manque, mon avis, de distance critique. C'est particulierement vrai quand il traite des critiques qui ont adressees aux policiers depuis une vingtaine d'annees propos de cas de [much less than] brutalites policieres [much greater than] Certes, les auteurs ont raison de dire que les journalistes ont eu tendance grossir les evenements pour attirer des lecteurs, mais force est tout de meme de reconnaitre que le probleme existe et qu'il n'a pas resolu, ce que Ics auteurs ne font pas.

En somme, il est dommage que J. Rouillard et H. Goulet n'aient pas saisi l'occasion de cette histoire du syndicalisme policier pour amorcer une reflexion sur l'evolution du role des policiers et de leurs responsabilities sur le plan social. En insistant essentiellement sur les conditions de travail des policiers, les auteurs presentent un portrait d'une Fraternite surtout preoccupee par cette question. Tout se passe comme si le syndicat n'avait pas aussi ete le lieu d'une reflexion sur le travail meme de policier. Estce vraiment le cas? De meme est-ce cause de cette tendance des auteurs mettre en valeur le caractere combatif du syndicat, au detriment d'autres facettes de son histoire, que la question des loisirs organises par la Fraternite n'est abordee que par le biais de photographies et dans de rares encarts? Et que dire de la place des femmes policieres? Gertes les auteurs soulignent la difficulte pour elles de s'integrer mais l'analyse n'est pas tres approfondie clans ce cas non plus. Ces remarques n'en levent evidemment rien a la qualite du travail de recherche et de synthese effectue par les auteurs de Solidarite et determination Cela temoigne cependant de la difficulte de faire une histoire critique quand on respond a une commande.

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