Les trajectoires residentielles des nouveaux immigrants a Montreal: une analyse longitudinale et conjoncturelle.
Zhu, Nong ; Leloup, Xavier
Abstract
Using the data from the longitudinal study "L'etablissement des nouveaux immigrants (ENI)," this
paper analyses the residential trajectories of new immigrants in
Montreal during the 1990's. Two methodologies were applied. First,
survival models were used to identify the factors that determine the
probabilities of moving and of access to homeownership. Second, the
immigrants' mobility within the Montreal metropolitan area was
analysed with conditional Logit models. The results show that
high-skilled immigrants have a better situation on the housing market,
and that there is a strong relation between employment and housing. We
also notice a residential dispersion from downtown to the suburbs,
especially in spaces where the houses are older and the average income
lower. Apart from that, our results illustrate the process of
residential concentration, for immigrants from the industrial countries,
as well as for people from third-world countries.
Keywords: Residential mobility, immigration, Montreal, econometrics analyses
Resume
A l'aide des donnees de l'enquete sur
l'etablissement des nouveaux immigrants (ENI), nous examinons les
trajectoires residentielles des nouveaux immigrants a Montreal pendant les annees 1990. Nous utilisons d'abord les modeles de duree pour
identifier les facteurs qui influencent les probabilites de demenager et
de devenir proprietaire. Ensuite, nous analysons les deplacements des
immigrants a l'interieur de la RMR de Montreal en utilisant le
modele Logit conditionnel. Les resultats montrent que les immigrants
plus qualifies se trouvent dans une situation plus favorable sur le
marche du logement et que la trajectoire residentielle des immigrants
est etroitement liee a leur emploi. Nous constatons une dispersion
residentielle du centre-ville vers les espaces peripheriques dont le
cadre bati est plus ancien et le revenu moyen plus faible. De plus, nos
resultats temoignent d'une concentration residentielle tant chez les immigrants provenant des pays en developpement que chez ceux
provenant des pays developpes.
Mots cles: Mobilite residentielle, immigrants, Montreal, analyses
econometriques
1 Introduction
L'immigration vers le Quebec a connu d'importantes
modifications au cours des dernieres decennies. D'une part, le
Quebec a enregistre une croissance significative du nombre des
immigrants, le point culminant etant la periode 1991-1995 avec pres de
198 000 entrees (MRCI 1998). D'autre part, la composition interne de la population immigrante indique une diversification des sources de
l'immigration. De nombreux travaux de recherche se sont ainsi
interesses aux defis sociaux et culturels poses par cet afflux d'immigrants diversifies, dont une part non negligeable appartient
a des minorites visibles ou allophones. Ces travaux se sont surtout interesses a la dynamique d'integration linguistique des nouveaux
arrivants, au pluralisme dans les domaines scolaires ou de la sante, aux
evolutions des attitudes et des conduites des Quebecois d'origine
francaise a l'egard des nouveaux venus et des Quebecois des
communautes culturelles, ou encore a l'insertion des immigrants sur
le marche du travail (Gagnon 2002; Germain et Gagnon 2004; Mc Andrew
2001; Renaud et Carpentier 1993).
En revanche, la question de l'insertion residentielle semble
avoir ete encore peu traitee a ce jour, meme s'il existe quelques
travaux sur le sujet. La localisation des populations immigrantes dans
l'espace urbain constitue sans conteste l'interrogation qui
aura ete la plus populaire aupres des chercheurs, les modeles de
l'ecologie urbaine et factorielle etant frequemment mobilises a
l'echelle metropolitaine, alors que les processus de distribution
des populations a une echelle plus tine de la trame urbaine restent
encore relativement inexplores (Apparicio 2002; Blanc 1986; Renaud et
al. 1997). Relies a l'interrogation precedente, des travaux se sont
aussi interesses a identifier, d'une part, les facteurs qui
influencent l'accession a la propriete et, d'autre part, les
relations qui peuvent exister entre les populations immigrantes et le
phenomene de la defavorisation urbaine (Fong et Shibuya 2000; Langlois
et Kitchen 2001; Smith 2004). Un troisieme ensemble de travaux, menes
principalement a l'initiative de la Commission des droits de la
personne et de la jeunesse du Quebec, ont pris comme objet les processus
de discrimination dans l'acces au logement (Garon 1988; Ledoyen
2004; Ledoyen et al. 2001). Enfin, des travaux ont ete menes, a la
demande d'organismes provinciaux ou municipaux, sur les relations
interethniques et intergroupes a differentes echelles--le quartier, le
voisinage, les espaces publics ...--ou dans les logements publics et
subventionnes--HLM, cooperatives ... (Dansereau et Seguin 1995;
Dansereau et al. 1993; Germain, et al. 1995).
Les travaux precedents recourent pour l'essentiel a des
approches empiriques s'attachant a decrire la realite de
l'immigration par l'entremise de l'etude des lieux et des
espaces, alors que le choix d'une entree par les menages et les
individus est peu frequent. Ils empruntent des lors peu les voies
tracees par les etudes sur les carrieres et trajectoires residentielles
des menages immigrants ou sur les modeles d'installation des
populations immigrantes, ces etudes permettant de mieux decrire et
expliciter leur insertion residentielle et les effets que peut avoir
leur mobilite sur l'amelioration de leurs conditions de logement ou
sur la distribution des populations dans l'espace (Bonvalet et al.
1995; Myles et Hou 2003; Ozuekren et van Kempen 2002). Une enquete
permet cependant d'emprunter cette voie. Il s'agit de
l'enquete sur l'etablissement des nouveaux immigrants (ENI),
dirigee par Jean Renaud a l'Universite de Montreal (1). Cette base
de donnees constitue un outil de recherche unique, puisqu'elle suit
sur une longue periode un echantillon representatif d'une vague
d'immigration et rend ainsi possible le traitement statistique
d'un ensemble de processus complexes lies a leur installation
(Renaud et al. 2001). C'est pour cette raison que nous avons choisi
d'en produire un traitement secondaire portant sur les trajectoires
residentielles des menages immigrants, ce qui n'avait pas encore
ete fait. Cette demarche repond egalement a un besoin de connaissances
empiriques sur l'insertion residentielle des immigrants dans les
villes canadiennes, connaissances encore aujourd'hui limitees par
la rarete et le cout des enquetes longitudinales et retrospectives
(Murdie 2004). Elle devrait egalement permettre d'eclairer une
periode (1989-1999) qui merite une attention particuliere,
puisqu'elle combine un niveau eleve d'immigration a des
variations significatives sur le marche du logement (Bunting et al.
2004; Thibodeau 2003).
Cet article se structure en quatre parties. La premiere presente le
cadre theorique sur lequel s'appuiera notre etude, lequel emprunte
l'essentiel de ses elements aux travaux sur la mobilite
residentielle et sur l'installation des immigrants dans les villes.
La deuxieme produit une breve description des donnees d'enquete que
nous traitons au moyen de techniques econometriques. La troisieme
precise ces techniques, soit les modeles de duree et le modele Logit
conditionnel. La quatrieme et derniere partie synthetise les resultats
de notre etude et en produit une discussion a partir des propositions
enoncees dans la partie theorique.
2 La mobilite residentielle: un processus sous contraintes
Eetude de la mobilite residentielle des menages est un objet traite
depuis de nombreuses annees par les sciences sociales. De nombreux
chercheurs issus de la geographie, de la sociologie, de l'economie
ou de la psychologie, ont contribue a expliciter les relations existant
entre les processus de mobilite residentielle et la formation des
espaces urbanises. Ils se sont confrontes a la tache difficile qui
consiste a mesurer pour le rendre intelligible et comprehensible un
processus complexe qui depend, a tout le moins, de deux grands ordres de
variables: des caracteristiques des menages d'une part, et des
evolutions du marche du logement de l'autre.
La plupart des enquetes font reference aux notions de trajectoire
ou de carriere residentielle des menages, lesquelles sont le plus
souvent considerees comine interchangeables. Ces notions sont des lors
surtout mobilisees a des fins descriptives et recouvrent une acception
neutre de la mobilite residentielle, celle-ci pouvant connaitre
plusieurs evolutions et changements selon les etapes du cycle de vie et
les positions sociales des menages. En definitive, les notions de
carriere et de trajectoire residentielle peuvent etre definies
simplement comine la sequence des logements occupes par un menage au til
du temps (Murdie 2002, 2003). Cette definition est tres presente dans
les modeles behavioristes et ethnoculturels de la mobilite residentielle
qui insistent sur les preferences, les perceptions et les processus de
decision des menages (van Kempen et Ozuekren 1998).
Suite aux critiques adressees aux travaux s'inspirant des
definitions precedentes, une serie d'approches, d'orientations
marxistes ou neo-weberiennes, ont tente d'expliquer la mobilite
residentielle des menages en termes de ressources et de contraintes,
exprimant la necessite d'accorder une place plus importante a
l'etat actuel et a l'evolution de l'offre de logements
ainsi qu'au contexte societal d'ensemble dans
l'explication de la mobilite residentielle (Bonvalet et Dureau
2000). C'est dans cette perspective que nous nous situons en
elaborant un modele prenant en compte a la fois les caracteristiques des
menages immigrants et celles decrivant l'evolution du marche du
logement montrealais.
Une majorite de travaux europeens indiquent que les menages
immigrants experimentent des conditions de logement souvent inferieures
a celles de l'ensemble de la population (Ozuekren et vara Kempen
2002). Toutefois, il est impossible d'etendre cette conclusion au
cas canadien et, en particulier, au cas quebecois, puisque
l'immigration n'y est pas du meme type et que les menages
immigrants ont pu acceder en grand nombre a la propriete (Ray et Moore
1991). Des travaux recents mettent cependant en evidence que cet
avantage s'est reduit dans le courant des deux dernieres decennies
(Haan 2005). D'une part, il est probable que se forment des
preferences specifiques selon le sexe, l'age, le niveau
d'education, le statut d'immigration, l'origine ethnique
et nationale, toutes les populations n'attribuant pas la meme
valeur, par exemple, a l'accession a la propriete (Chambon et al.
1997; Dion 2001; Pettit 1999). D'autre part, la formation des
preferences et leur actualisation sont egalement reliees aux ressources
dont les menages disposent aux differentes etapes de leurs trajectoires
residentielles, ainsi que de la situation a laquelle ils se confrontent
sur le marche du logement (Dieleman 2001).
Les ressources financieres apparaissent particulierement
importantes dans un contexte ou le mode d'attribution dominant des
logements est le marche, puisque, inegalement distribuees, les menages
ne disposent pas du meme pouvoir d'achat ni des memes opportunites
d'acceder a tous les segments du marche. Ainsi, de nombreuses
recherches ont montre que la mobilite residentielle etait etroitement
liee aux autres evenements de la vie, en particulier la mobilite
d'emploi (Dieleman 2001; van Ommeren et al. 1999). L'emploi
peut influer sur la trajectoire residentielle au moins par deux canaux.
D'abord, le statut d'emploi determine dans une grande mesure
les ressources economiques disponibles telles que le statut
socioeconomique et le niveau de revenu. Ensuite, le lieu de residence
est lie au lieu de travail. Un changement d'emploi ou de lieu de
travail declenche souvent un mouvement residentiel (Clark et Davies,
Withers 1999; Clark et Dieleman 1996; Pettit 1999).
Les ressources financieres ne sont pas les seules auxquelles
peuvent recourir les menages dans leur trajectoire residentielle. De
nombreux travaux ont aussi souligne l'importance des ressources
sociales et familiales lorsqu'il s'agit, pour un menage, de
trouver un nouveau logement (Bonvalet 1991; Grafmeyer 1996). Plusieurs
enquetes recentes ont montre que ces ressources jouaient egalement lors
de l'insertion residentielle des nouveaux arrivants, en particulier
lorsqu'ils peuvent compter sur l'appui d'une communaute
structuree et relativement concentree dans certains espaces (Murdie
2003; Myles et Hou 2003). Plusieurs etudes anterieures soulignent que
plusieurs populations immigrantes habitent dans des quartiers
ethniquement plus diversifies que l'ensemble de la population
canadienne, temoignant de leur relative concentration dans l'espace
(Aalbers et Deurloo 2003; Balakrishnan et Kralt 1987; Blom 1999; Bunting
et al. 2004; Fong 1996; Fong et Gulia 1999). B. Ray a ainsi pu indiquer
que ce phenomene de concentration etait plus eleve a Montreal qu'a
Toronto, mais que dans le meme temps les differentes populations y
etaient plus exposees a la difference en raison, d'une part, de la
plus faible proportion d'immigrants et, d'autre part, de la
variete des formes urbaines (Ray 1998, 1999). Cette concentration peut
resulter de plusieurs facteurs. D'abord, les immigrants dependent
souvent de leurs parents ou amis pour les informer sur les logements
disponibles, accentuant ainsi leur presence dans certains quartiers et
accroissant la completude institutionnelle de la communaute (Ray 1999).
Ensuite, la concentration peut etre consideree comme une reponse des
immigrants a la discrimination percue sur le marche du logement ou au
sentiment de privation relative (relative deprivatian) eprouvee par
certaine communaute (Dion 1986; Owusu 1999). Dans ces deux perspectives,
la concentration peut etre consideree comme positive parce qu'elle
faciliterait l'insertion residentielle et premunirait les individus
de la discrimination. Elle pourrait neanmoins avoir aussi des
consequences negatives en termes d'integration sociale et
culturelle a la societe d'accueil. Il existe en revanche peu de
travaux qui ont cherche a identifier l'effet des trajectoires
residentielles sur ce processus de concentration et les facteurs
individuels ou conjoncturels qui le modulent dans le temps et
l'espace.
Aux ressources des menages, li s'agit d'ajouter un
ensemble de facteurs externes lies a l'etat du marche du logement.
Les modes par lesquels les logements sont alloues aux menages sont
multiples. Il est d'abord possible de distinguer entre ce qui
releve du marche ou non. Dans le premier cas, l'attribution passe par un accord entre une demande et une offre, accord qui s'exprime
par un prix de vente ou un loyer. Dans le second cas, l'attribution
s'opere selon les regles administratives qui regissent l'acces
au secteur du logement social et public ou selon les regles implicites
qui orientent les obligations de reciprocite et de solidarite dans le
cas de l'hebergement gratuit. A Montreal, comme dans
l'ensemble des villes canadiennes, c'est le mode
d'attribution par le marche qui est dominant, etant donne la
faiblesse relative du parc de logements a loyer modique ou abordable
(Hulchanski 2002; Morin et al. 1990). Les contraintes qui pesent sur les
choix residentiels des menages sont pour l'essentiel celles du
marche. De plus, certaines caracteristiques territoriales, par exemple
la densite de population, le niveau moyen de revenu, la composition
ethnique ..., influent egalement sur la mobilite residentielle des
immigrants (Malheiros 2002; Owusu 1999).
Pour operationnaliser ces differentes hypotheses, nous avons
produit deux types d'analyse. La premiere s'attache a
identifier les facteurs, tant individuels que conjoncturels, qui
determinent les probabilites de demenager et de devenir proprietaire
pour les menages immigrants. La seconde s'interesse aux
deplacements des menages immigrants a l'interieur de la region
metropolitaine de Montreal. Elle cherche a la fois a decrire le
phenomene dans son ensemble et a en expliciter certains determinants en
modelisant les deplacements a l'interieur de Montreal comme
s'il s'agissait de migrations internationales, en comparant la
densite, le niveau socioeconomique et les conditions de vie en vigueur
dans les differents espaces. Ces differentes analyses apportent ainsi
des reponses aux questions suivantes: Quels sont les facteurs
individuels qui orientent la mobilite des menages immigrants? Quels
effets ont les evolutions du marche du logement sur cette mobilite? Vers
quels espaces urbains les menages se deplacent-t-ils? Quelles sont les
caracteristiques de ces espaces et comment interviennent-elles dans le
proces sus de mobilite residentielle? Est-ce que la mobilite
residentielle des menages immigrants debouche sur des modeles de
concentration ou de dispersion des differentes populations?
3 Donnees
Les donnees sur lesquelles s'appuie notre etude proviennent de
l'Enquete sur l'etablissement des nouveaux immigrants (ENI).
C'est une enquete a passages repetes, qui a suivi une cohorte de
1000 immigrants ages de 18 ans et plus, arrives au Quebec entre la
mi-juin et novembre 1989 et qui residaient dans la grande region de
Montreal au moment de la premiere entrevue, un an plus tard. Quatre
phases d'observation ont ete realisees: apres un, deux, trois et
dix ans de sejour. Cette enquete a enregistre, pour chaque repondant, la
situation au moment de chaque entrevue et recense les divers evenements
d'etablissement concernant l'emploi, les etudes, le menage, le
logement ...
Notre objectif est d'etudier les facteurs qui influencent les
probabilites de demenager et de devenir proprietaire des immigrants,
ainsi que reffet des caracteristiques des differentes unites
territoriales sur les choix de destination. Nous aurions pu faire porter
notre analyse sur l'ensemble des repondants presents a l'une
ou l'autre phase. Cependant, comme beaucoup d'autres enquetes
a passages repetes, la perte echantillonnale est inevitable entre les
passages de l'enquete. Cela conduit a des histoires individuelles
incompletes (tronquees a droite), et il est des lors possible que les
repondants qui sont sortis de l'echantillon ne se repartissent pas
de maniere aleatoire (Renaud et al. 2003). Cela conduirait a des biais
de selection de rechantillon. Pour ces raisons, nous n'etudions que
les immigrants (429) qui ont ete observes jusqu'a la derniere
phase.
Dans cet echantillon, 95.8% des immigrants ont connu au moins un
demenagement pendant leurs dix premieres annees de sejour au Quebec,
28.4% des immigrants ont au moins une experience de propriete au bout de
dix ans. La figure 1 presente l'evolution de la proportion des
immigrants selon le mode d'occupation. Nous pouvons constater que
plus de la moitie des immigrants (50.6%) ont ete loges gratuitement a
leur arrivee. Ce taux a fortement diminue pendant les deux premieres
annees et fluctue ensuite autour de 7%. Le taux de proprietaires passe
graduellement de 5% lors de la premiere semaine a 39% apres dix ans. Le
taux de locataires croit d'abord pendant les deux premieres annees,
passant de 44% a 78%, et diminue ensuite progressivement jusqu'a
57%.
Le tableau 1 presente le nombre de mobilites residentielles des
immigrants. Pour l'echantillon total, la valeur moyenne est de
2.69. Nous constatons d'abord que la frequence de demenagement est
plus importante pour les hommes que pour les femmes.
[FIGURE 1 OMITTED]
Il importe de relever ensuite que les immigrants arrives en 1989
proviennent de 54 pays differents, indiquant la diversite du flux migratoire a destination du Quebec. En prenant en compte les
caracteristiques culturelles, l'origine geographique et le volume
des effectifs, nous classons les 54 pays en six categories: (i)
l'Asie de l'Ouest, l'Afrique du Nord et certains pays de
l'Asie du Sud, (ii) les autre pays de l'Afrique, (iii)
l'Amerique centrale et du Sud, (iv) l'Asie de l'Est ou du
Sud-Est, (v) l'Europe de l'Est, et (vi) l'Europe de
l'Ouest et les etats-Unis. Les immigrants en provenance du premier
ensemble de pays constituent le sous-groupe le plus important et qui a
connu la plus forte mobilite residentielle.
Enfin, les immigrants sont admis au Quebec selon trois grandes
categories administratives: (i) la categorie << famille >>
qui concerne les parents proches de rimmigrant principal, (ii) celle des
<< refugies >> qui comprend les refugies au sens de la
Convention de Geneve et les individus appartenant a une categorie dite
de personnes en situation de detresse, et (iii) celle des <<
independants >>. De ces trois categories, seuls les <<
independants >> sont pleinement soumis a la grille de selection,
basee sur un systeme de pointage des caracteristiques individuelles.
Parmi les << independants >>, les << gens d'affaire >> et les << travailleurs qualifies >>
sont deux categories particulieres identifiees par le MRCI. Nous
observons que le nombre moyen de demenagements des gens d'affaires
est significativement plus faible que celui des autres categories. En ce
qui concerne l'acces a la propriete, les immigrants en provenance
de l'Europe de l'Ouest et des Etats-Unis et les gens
d'affaires manifestent une propension plus forte a devenir
proprietaires.
4 Modeles econometriques
Afin d'analyser completement la mobilite residentielle, il
convient d'etudier ce phenomene sous deux aspects: le lieu
d'origine et le lieu de destination. La premiere approche etudie
les impacts des caracteristiques individuelles et celles des lieux
d'origine sur la mobilite residentielle; tandis que la deuxieme
approche, au contraire, met l'accent sur les impacts des
caracteristiques des lieux de destination sur les decisions
individuelles.
4.1 Les modeles de duree
Dans un premier temps, nous analysons les donnees biographiques a
l'aide des modeles de duree faisant intervenir l'effet des
facteurs individuels et conjoncturels sur la duree de sejour (avant de
demenager ou de devenir proprietaire), de maniere a obtenir une vue
dynamique du mode de logement des nouveaux immigrants. Dans notre
analyse du demenagement, la << duree >> est celle ou
l'immigrant demeure a une certaine residence. Une telle duree sera
interrompue par un demenagement. Pour l'analyse de la probabilite
de devenir proprietaire, la << duree >> est celle ou
l'immigrant demeure un locataire.
Le concept central du modele de duree est la probabilite
conditionnelle que se produise un evenement. Prenons le demenagement
comme un evenement, la probabilite conditionnelle est analysee avec la
fonction de hasard definie par:
[EXPRESSION MATHEMATIQUE NON REPRODUCTIBLE EN ASCII]
ou T est une variable aleatoire indiquant la date du demenagement;
t est la realisation de T; f(t) est la densite de probabilite de T; F(t)
et S(t) sont respectivement la probabilite de demenager avant la periode
t et celle de rester a une certaine residence jusqu'a la periode t.
En d'autres termes, h(t) est le taux instantane de demenagement a
la periode t, etant donne que l'immigrant est demeure i une
residence jusqu'a cette periode. Nous utilisons deux methodes
complementaires: l'analyse non-parametrique et l'analyse
semi-parametrique. Dans la premiere, nous ne prenons pas en compte des
variables exogenes. Dans cecas, la probabilite instantanee n'est
fonction que de la duree de sejour (avant de demenager). Dans la
seconde, la fonction de hasard est divisee en deux parties: celle qui
depend seulement de la duree de sejour et celle qui n'est fonction
que de certaines variables independantes de cette derniere. Ce modele
est de la forme suivante:
h(t) = [h.sub.0](t)[e.sup.[beta]x]
ou les caracteristiques de l'individu sont representees par un
vecteur de variables, x = [{[x.sub.i]}.sup.k.sub.1]; [beta] =
[{[[beta].sub.i]}.sup.k.sub.1] est un vecteur des parametres a estimer;
[h.sub.0](t) est le hasard de base (baseline hazard). Ce modele nous
permet de mettre en evidence l'effet de divers facteurs sur
certains evenements. L'estimation des parametres [[beta].sub.i],
est realisee grace aux methodes utilisant le maximum de vraisemblance
partiel (Cox 1972; Kalbfleisch et Prentice 1980).
Au niveau des variables explicatives du modele, nous introduisons
d'abord des caracteristiques demographiques telles que le sexe,
l'age a l'arrivee, le niveau de scolarite a l'arrivee et
la region de naissance. Nous controlons ensuite la categorie
d'immigration. Ces categories pourraient refleter des preparations
differentes de la migration, des reseaux differents qui les accueillent
et des programmes differents de soutien a l'etablissement (Renaud
et al. 2001). etant donne la situation importante de l'emploi dans
la trajectoire residentielle, nous introduisons les variables suivantes
pour mesurer les effets du statut d'emploi du repondant et de celui
de leur conjoint: le fait de detenir un emploi, le changement de
profession (le passage d'une profession a une autre), l'entree
d'un emploi et la sortie d'un emploi. Concernant les
caracteristiques du marche du logement, nous introduisons le taux
d'inoccupation des immeubles locatifs d'initiative privee de
six logements et plus, le loyer moyen et le prix de vente moyen des
maisons individuelles et jumelees nouvellement achevees mais inoccupees.
Ces donnees sont issues des statistiques de la Societe canadienne
d'hypotheques et de logement (SCHL) (2). Enfin, nous introduisons
des variables liees aux caracteristiques des unites territoriales,
telles que le revenu moyen par habitant, la proportion des maisons
construites apres 1971 et la proportion des immigrants, afin
d'etudier l'effet de l'environnement exterieur et de la
vie communautaire sur la mobilite residentielle des immigrants. Dans
notre analyse, la region metropolitaine de Montreal est divisee en 32
unites territoriales: (1) les 27 arrondissements de la Ville de Montreal
(suivant la loi 170 de decembre 2000), (2) la Ville de Longueuil, (3) la
Ville de Laval, (4) la banlieue Nord, regroupant toutes les autorites
administratives situees au Nord de la RMR de Montreal (sauf Laval), (5)
la banlieue Sud, regroupant toutes les autorites administratives situees
au Sud de la RMR de Montreal (sauf Longueuil), et (6) a l'exterieur
de la RMR de Montreal. Les donnees proviennent du recenseo ment de 1996.
Etant donne que les unites territoriales sont relativement grandes, nous
supposons que leurs caracteristiques evoluent lentement au cours du
temps. Nous reconnaissons que ces unites territoriales sont sans doute
trop etendues pour analyser l'effet de la vie communautaire sur la
mobilite residentielle. Elles permettent cependant d'en tracer les
grandes tendances a l'echelle metropolitaine, et des etudes a venir
pourront en preciser les resultats a une echelle plus fine.
4.2 Le modele Logit conditionnel
La motivation de changer de logement resulte de l'evaluation
des facteurs associes aux lieux d'origine et de destination.
Cependant, cette evaluation varierait selon les individus et les
opportunites qui s'offrent a eux. Le modele Logit conditionnel sert
a explorer reffet des attributs des choix sur la decision individuelle.
Il nous permet d'examiner la relation entre les caracteristiques
individuelles et celles des choix en etablissant des interactions entre
elles (Greene 1997:917-921; StataCorp., 1997:120-135). Dans cette
analyse, nous nous concentrons sur les deplacements des immigrants entre
les unites territoriales retenues. Autrement dit, nous allons examiner
l'effet des caracteristiques des unites territoriales sur la
decision d'en faire un lieu de destination.
Dans le modele Logit conditionnel, nous avons une serie de choix
nominaux, soit 1,2, ..., T. Supposons que [Y.sub.it] est une variable
indiquant le choix actuellement retenu par le [j.sup.eme] individu, tel
que:
[Y.sub.it] = 1 si l'individu i choisit t; et [Y.sub.it] = 0
sinon.
Nous prenons un vecteur des variables explicatives [Z.sub.it] tel
que [Z.sub.it] = {[X.sub.it], [W.sub.t]}, ou [X.sub.it] represente les
attributs des choix par rapport a l'individu i; et [W.sub.t]
represente les caracteristiques du choix t. Le modele est de la forme
suivante:
[EXPRESSION MATHEMATIQUE NON REPRODUCTIBLE EN ASCII]
Dans notre analyse, prob([Y.sub.it] = 1) represente la probabilite
que l'individu i choisisse l'unite t comme lieu de destination
lors d'un demenagement; t indique les choix possibles d'unite;
x, est un vecteur caracterisant les impacts des choix sur les immigrants
et W, un vecteur des variables qui representent les caracteristiques de
l'unite t. Nous supposons que prob([Y.sub.it] = 1) depend des
interactions entre les caracteristiques individuelles et celles de
l'unite de destination.
Le but de cerre analyse est d'etudier quelles caracteristiques
des unites territoriales sont les plus attractives pour les immigrants,
et comment elles agissent sur les differents populations. Dans cette
analyse, nous utilisons << les caracteristiques relatives
>>, definies par le rapport de la valeur caracteristique du lieu
de destination a celle du lien d'origine, c'est-a-dire
[x.sub.jk] / [x.sub.ik] , ou [x.sub.ik] et [x.sub.ik] sont
respectivement la caracteristique du lieu de destination et celle du
lieu d'origine. L'impact des alternatives sur les immigrants
est saisi par l'interaction entre les caracteristiques relatives et
certaines caracteristiques individuelles.
En ce qui concerne les variables independantes, nous introduisons
d'abord des caracteristiques relatives: la densite de population,
la proportion des maisons construites apres 1971, le revenu moyen et la
proportion de la population selon la region de naissance. Ensuite, nous
faisons des interactions entre ces caracteristiques relatives et la
categorie d'immigration. Enfin, nous introduisons des interactions
entre la region d'origine du repondant et la proportion de la
population originaire de la meme region pour etudier la concentration
des immigrants. Par ailleurs, il est possible que la tendance a la
mobilite residentielle des immigrants evolue au furet a mesure de leur
integration dans la societe du pays d'accueil. Afin de saisir
l'evolution de cette tendance, nous divisons notre echantillon en
trois parties: les mobilites residentielles pendant les deux premieres
annees, celles entre la troisieme annee et la cinquieme et celles des
cinq dernieres annees, et estimons respectivement le modele selon ces
trois sous-echantillons.
5 Resultats et discussion
5.1. Les facteurs de demenagement et de l'accession a la
propriete Nous partirons de l'analyse non-parametrique pour etudier
les quotients instantanes de mobilite residentielle des immigrants
pendant leurs dix premieres annees de sejours au Quebec.
La figure 2 illustre la courbe lissee des taux de hasard de
demenagement par semaine des trois categories d'immigrants.
Premierement, nous constatons que le taux instantane de mobilite
residentielle des immigrants s'accroit a partir de leur arrivee,
atteint un maximum entre la deuxieme et la troisieme annee de sejour au
Quebec, et diminue ensuite graduellement. Les nouveaux arrivants ont
tendance a changer plus frequemment de residence que les immigrants
anciens (Bali et al. 1994). Ce taux de mobilite relativement eleve
pendant les premieres annees apres l'arrivee peut etre explique par
plusieurs facteurs. D'une part, comme nous l'avons vu plus
haut, plus de la moitie des immigrants ont trouve a se loger
gratuitement a leur arrivee aupres de leur famille (62.7%), d'un
parrain d'immigration (14.6%), d'un employeur ou du
gouvernement (1.4%), de leurs amis ou d'une autre personne (21.2%).
Pour la plupart d'entre eux, ce n'est qu'une residence
temporaire pendant leur premiere periode d'installation. Apres une
phase de transition, ils cherchent generalement a se loger de maniere
independante en accedant a leur propre residence, ce qui accroit dans
l'ensemble la mobilite residentielle des immigrants pendant les
trois premieres annees de sejour. D'autre part, il est frequent
pour les nouveaux arrivants de connaitre une phase d'adaptation. Il
se peut des lors qu'ils acceptent un premier emploi qui ne repond
pas completement a leurs attentes et habitent un logement relativement
modeste lors de leur premiere insertion dans la societe locale. Cela
conduirait a une instabilite de leurs trajectoires professionnelle et
residentielle pendant cette periode. Avec l'allongement de la
periode d'installation, ce processus d'adaptation
s'attenue et leur vie devient plus stable. Deuxiemement, nous
retrouvons un resultat deja signale par le tableau 1: la mobilite des
gens d'affaires est significativement plus faible que celle des
autres categories. Troisiemement, nous constatons un deplacement vers la
droite du sommet de la fonction de hasard entre les gens
d'affaires, les travailleurs qualifies et les autres immigrants, ce
qui signifie sans doute que les immigrants qualifies connaissent une
phase d'adaptation plus courte.
En ce qui concerne l'acces a la propriete, la variation des
fonctions de hasard est representee par une courbe avec deux maximums
(voir la figure 3). D'abord, la probabilite d'acceder a la
propriete est plus elevee pour les gens d'affaires que parmi les
autres immigrants. Ensuite, nous observons qu'une premiere vague
d'acces a la propriete a lieu entre la deuxieme et la troisieme
annee de sejour et une seconde vague, moins importante, a la huitieme
annee. Ces deux vagues resultent probablement de l'heterogeneite
sous-jacente de la population immigrante.
[FIGURE 2 OMITTED]
[FIGURE 3 OMITTED]
Pour pousser plus avant l'analyse, il nous faut maintenant
introduire un certain nombre de variables exogenes dans le modele
semi-parametrique afin de detecter leurs effets sur la mobilite
residentielle. Le tableau 2 presente les resultats d'estimations.
Constatons d'abord que la difference entre les sexes
n'est pas significative tant pour le demenagement que pour
l'acces a la propriete. L'effet de l'age a l'arrivee
sur le demenagement est significativement negatif, signifiant que la
mobilite des jeunes est plus importante. Ces observations corroborent
certaines autres recherches (Clark et Davies Withers 1999). L'age
n'influence toutefois pas l'acces a la propriete. Le niveau
d'education a l'arrivee joue negativement sur la probabilite
de demenager, mais positivement sur celle de devenir proprietaire. Cette
relation vient confirmer les resultats que nous avons obtenus plus haut:
la vie residentielle des immigrants qualifies est plus stable et leur
capacite a devenir proprietaire est plus importante. Concernant la
region de naissance, seuls les immigrants en provenance de l'Europe
de l'Ouest et des Etats-Unis ont une probabilite de demenager
significativement plus faible que celle de la categorie de reference.
Par contre, leur propension a devenir proprietaire est plus forte que
pour les autres immigrants (Skaburskis 1996). Nous retrouvons egalement
les resultats obtenus ci-dessus en ce qui touche au statut
d'immigration: la probabilite de demenager des gens d'affaires
est plus faible, mais ils ont une propension a acceder a la propriete
plus importante.
Comme nous l'avons mentionne plus haut, l'emploi affecte
les trajectoires residentielles des menages. Selon nos resultats, le
fait que le repondant ou le conjoint detienne un emploi n'influence
pas la probabilite de demenager. En fait, cette variable pourrait jouer
un double role: d'une part, ceux qui detiennent un emploi ont une
capacite plus importante a surmonter les contraintes financieres et
seraient donc plus dynamiques sur le marche du logement; d'autre
part, un emploi stable implique souvent un logement stable, reduisant la
mobilite residentielle. L'effet total de cette variable est donc
ambigu. Les changements de profession du repondant et du conjoint jouent
sur la mobilite residentielle de maniere positive, confirmant le role
important de la mobilite d'emploi dans la trajectoire
residentielle. Par contre, l'effet d'entree en emploi du
repondant n'est pas significatif. C'est peut-etre parce
qu'il existe un decalage entre, d'une part, l'entree en
emploi et, d'autre part, ramelioration du niveau de vie de la
famille et l'ajustement residentiel qui l'accompagne
eventuellement. Toutefois, l'entree en emploi du conjoint influe
positivement sur la mobilite. La sortie d'un emploi favorise, quant
a elle, la probabilite de demenager. Comme nous ne pouvons pas
identifier les causes precises de cet evenement, puisque nous ne savons
pas s'il s'agit d'un chomage involontaire ou d'un
arret volontaire de travail, li est difficile d'interpreter cette
relation de maniere certaine. Retenons cependant que la sortie
d'emploi exerce une influence importante sur la mobilite
residentielle.
En ce qui concerne la propriete, detenir un emploi augmente
significativement la probabilite d'y acceder, ce qui distingue cet
acces du simple demenagement. C'est sans doute parce que le statut
d'emploi determine dans une large mesure le niveau de vie
individuel ou familial, et joue donc un role preponderant dans
l'acces a la propriete, dont les barrieres financieres a
l'entree sont plus elevees. etant donne le nombre d'evenements
relativement faible, nous regroupons les trois variables concernant le
changement d'emploi en une seule. Nous constatons que la
probabilite de devenir proprietaire est positivement associee au
changement de statut d'emploi.
La mobilite residentielle des menages ne depend pas seulement de
caracteristiques individuelles, mais aussi d'un ensemble de
facteurs conjoncturels. Nous avons ainsi integre a notre analyse des
variables qui permettent de decrire l'evolution du marche du
logement et differentes constantes decrivant les unites territoriales
qui composent la region metropolitaine de Montreal.
En introduction a la lecture des resultats, il est bon de rappeler
que la periode sous etude est marquee par des variations significatives
sur le marche du logement montrealais. Si la situation est favorable aux
menages jusqu'en 1993, a partir de cette date, des frictions apparaissent et s'accroissent, en particulier dans le secteur
locatif, ou les taux d'inoccupation diminuent et le loyer moyen
augmente. Pour le secteur de l'accession a la propriete, des
tendances a la hausse sont egalement notees pour les prix du neuf et de
l'usage (4). Comme le laissent penser les resultats de plusieurs
etudes recentes, il est probable qu'une des consequences de ces
transformations aura ete l'augmentation du degre de concurrence entre les menages sur le marche du logement, et la fragilisation de
certains d'entre eux, entre autres, ceux a faible revenu ou
locataires (Hulchanski 2002). Les resultats que nous obtenons a partir
de notre analyse confirment en partie cette interpretation pour les
immigrants arrives en 1989, les augmentations du loyer moyen et des prix
de vente reduisant les probabilites de demenager, alors qu'elles
ont un effet divergeant en ce qui concerne l'accession a la
propriete, l'augmentation du loyer moyen poussant les menages a
devenir proprietaire. Enfin, les evolutions du taux d'inoccupation
produisent un effet negatif sur la probabilite de demenager et sur
l'accession a la propriete. Cet effet n'est pas simple a
expliquer. C'est pour quoi nous avons introduit un facteur
d'interaction entre le taux d'inoccupation et l'annee. Il
apparait alors qu'au debut de la periode d'observation la
variation a la hausse du taux d'inoccupation pousse les menages
immigrants a demenager, effet qui disparait ensuite pour reapparaitre en
1995-96 et en fin de periode, alors meme que le taux d'inoccupation
atteint presque un plancher historique. Le phenomene implique donc sans
doute d'autres variables non mesurees par le modele, soit reliees
aux preferences des menages, celles-ci evoluant au fil du temps, y
compris en ce qui concerne leur propension a vouloir demenager, soit
reliee a la differenciation territoriale.
[ILLUSTRATION OMITTED]
En effet, si les menages choisissent, de maniere plus ou moins
contrainte, leur logement, les territoires trient les populations selon
differents criteres lies a leur cadre bati et aux caracteristiques
sociodemographiques de leur population (Roncayolo 1990). Pour evaluer ce
phenomene, nous avons introduit dans le modele d'analyse,
d'une part, des caracteristiques decrivant les unites territoriales
qui subdivisent la region metropolitaine de Montreal et, d'autre
part, les effets fixes des unites territoriales sur les probabilites de
demenager et d'acceder a la propriete (5). Il ressort de ces
analyses que l'accession a la propriete s'opere plutot lorsque
les immigrants resident dans un espace ou le revenu moyen est plus eleve
et ou il y a plus de maisons unifamiliales que dans l'ensemble de
la region metropolitaine, et que les immigrants sont moins enclins a
demenager lorsqu'ils resident dans un quartier ancien. Quant aux
effets fixes, calcules en prenant comme reference l'unite
territoriale correspondant a l'arrondissement Ville-Marie, qui est
localise au centre-ville et ou la mobilite est elevee et le taux de
propriete faible, lis indiquent qu'un ensemble d'unites
territoriales ont un effet negatif sur la mobilite residentielle des
menages immigrants, autrement dit, qu'ils en sortent moins souvent.
Il s'agit principalement d'espaces peripheriques appartenant
aux << premieres banlieues >> de l'ile de Montreal:
Mont-Royal, Kirkland, Beaconsfield-Baie-d'Urfe, Anjou,
Dollard-des-Ormeaux-Roxboro, Saint-Laurent, Saint-Leonard et
Pierrefonds-Senneville, ainsi que dans les espaces de la <<
nouvelle grande banlieue >> que sont Laval, Longueuil et le reste
de la Rive-Sud. Ence qui concerne l'accession a la propriete, seuls
quatre espaces ont un effet positif sur celle-ci, soit Westmount,
Beaconsfield--Baie-d'Urfe, Pointe-Claire et la banlieue Sud.
5.2. Mobilite residentielle et distribution spatiale des immigrants
La carte 1 represente les deplacements internes et entre unites
territoriales des immigrants pour rensemble de la periode
d'observation (6). La mobilite residentielle des immigrants
s'opere principalement par des mouvements internes et excentres. La
carte confirme aussi l'importance qu'ont prise les banlieues
proches de l'ile dans l'installation des nouveaux arrivants.
Ces banlieues drainent actuellement des immigrants en grand nombre et
constituent des espaces dont ils sortent ensuite peu.
Toutefois, la carte precedente ne dit rien sur les facteurs qui ont
pu orienter le mouvement qu'elle saisit. C'est pour quoi nous
avons developpe un modele Logit conditionnel comparant les
caracteristiques de depart et d'arrivee pour chaque changement
d'adresse en vue de mesurer leurs effets sur les probabilites de
demenager et de devenir proprietaire au sein de la population
immigrante.
Il apparait d'abord, a la lecture du tableau 3, que les
caracteristiques associees aux differents espaces expliquent une partie
des deplacements observes. Ainsi, les immigrants semblent avoir
recherche de maniere prioritaire des espaces plutot faiblement peuples,
dont le cadre bati est plus ancien et le revenu moyen plus faible, ce
qui renvoie a certaines caracteristiques que ron retrouve
aujourd'hui dans certaines proches banlieues de l'ile de
Montreal, comme Saint-Laurent, Saint-Leonrd, Ahuntsic--Cartierville ou
Anjou. Toutefois, comme l'indique la deuxieme partie du tableau,
les effets induits par ces caracteristiques ne sont pas constants
lorsque sont introduites les categories d'immigration dans le
modele, les gens d'affaire et les travailleurs qualifies, par
exemple, recherchant plutot des espaces socialement favorises et ou la
proportion de logements recents est plus elevee, en particulier
lorsqu'ils souhaitent acceder a la propriete, ce qui correspond
alors plutot a des espaces plutot riches et dont le cadre bati presente
des attributs alliant confortet cachet residentiels, comme Westmount,
Mont-Royal, Beaconsfield-Baie-d'Urfe ou la banlieue Sud. II
apparait ensuite, lorsqu'il s'agit de comparer les espaces
selon la variable du pays d'origine, que les demenagements se font
plus souvent a destination d'espaces ou la proportion des
immigrants originaires d'Europe ou des Etats-Unis est plus faible,
meme si cette tendance s'attenue un peu au fil du temps.
Nous introduisons ensuite des interactions entre la region de
naissance du repondant et la proportion de la population originaire de
la meme region pour etudier l'agregation spatiale,
c'est-a-dire la preference de se retrouver dans des espaces ou les
personnes partageant la meme origine sont plus nombreuses (Haumont
1996). L'agregation mesure alors la propension qu'ont les
immigrants a se concentrer ou a se disperser en fonction de rorigine
nationale.
Dans le modele, la plupart des coefficients sont positifs,
signifiants la presence d'une tendance a l'agregation dans la
population sous etude. L'intensite avec laquelle elle opere est
cependant variable, les coefficients etant les plus eleves pour les
populations originaires de l'Europe de l'Ouest et des
Etats-Unis, ainsi que pour celles provenant de l'Europe de
l'Est, du moins jusqu'a la cinquieme annee. La tendance est
egalement significative, mais a un degre moindre d'intensite, pour
les populations originaires d'Amerique centrale ou du sud et pour
celles provenant de l'Asie de l'Est et du Sud-Est. Nos
resultats confirment ainsi ceux de certaines etudes, selon lesquels la
concentration des immigrants originaires des pays dits industrialises
peut etre aussi importante que celle des immigrants provenant de pays
dits en voie de developpement (Aalbers et Deurloo 2003). Enfin,
l'effet d'agregation est surtout mesure lorsque l'on
s'interesse aux demenagements qui ne coincident pas avec une
accession a la propriete. Dans ce dernier cas, au contraire,
l'effet disparait presque completement, sans doute parce que
l'accession a la propriete repond a une autre logique qui depasse
le simple changement d'adresse, mais qui implique egalement un
calcul economique et l'adequation a moyen terme du logement aux
besoins du menage, ce qui l'autonomise peut-etre par rapport a la
communaute ou il s'insere.
6 Conclusion
L'immigration internationale est souvent retenue parmi les
processus contribuant a la restructuration des regions metropolitaines.
Montreal ne fait pas exception puisque l'immigration a contribue a
son developpement et a l'emergence d'un paysage cosmopolite (Germain et Rose 2000; Linteau 1992). Que peut-on dire de ce processus a
partir de notre enquete sur la mobilite residentielle des immigrants
arrives en 1989? Quels impacts a eu la mobilite residentielle des
nouveaux arrivants sur la metropole?
Il convient d'abord de reconnaitre que la mobilite
residentielle des nouveaux arrivants correspond pour l'essentiel a
un processus se deroulant sous contraintes. Elle depend en effet
largement de la capacite qu'ont les menages immigrants a reussir
leur insertion professionnelle et a etre mobiles socialement. Si ces
resultats ne se demarquent pas significativement de ceux enregistres par
le passe, il importe cependant de souligner que c'est une double
insertion professionnelle, celle du repondant et du conjoint, qui semble
garantir aux immigrants leur mobilite residentielle, ce qui explique
egalement le fait que la sortie ou la perte d'emploi, quelle que
soit la personne concernee dans le menage, occupe un grand role dans la
mobilite residentielle par les reductions des ressources qielle
entraine.
L'etude indique ensuite que les evolutions recentes du marche
du logement montrealais ont aussi eu un effet sur la mobilite
residentielle des immigrants en ralentissant le rythme des demenagements
et en limitant l'accession a la propriete, l'augmentation des
prix d'achat et des loyers pesant sur les trajectoires
residentielles des menages. Ces evolutions se sont combinees a un effet
territorial entrainant des changements dans la geographie de
l'immigration a l'interieur de la region metropolitaine avec
l'installation croissante des immigrants dans les territoires
constituant la proche banlieue de l'ile, en particulier vers le
nord et l'ouest, ou les nouveaux venus ont investi des espaces plus
anciens et dont le revenu moyen est inferieur (Charbonneau et Germain
2002), alors que les espaces centraux--comme le centre-ville, le Plateau
Mont-Royal, le Mile-End et certains quartiers d'Outremont--semblent
avoir perdu en partie leur role de port d'entree, sans doute en
raison des pressions accentuees en termes immobiliers et fonciers dont
ils font l'objet suite a la concurrence des fonctions qui y regne,
et des processus de reappropriation et de renovation qui y ont eu lieu
ces deux dernieres decennies (Bourne, 2000; Van Criekingen et Decroly,
2003). Par consequent, ces transformations incitent a ne pas retenir le
modele de l'assimilation residentielle dans le cas de Montreal, a
savoir une amelioration des conditions de logement allant de paire avec
un deplacement du centre vers la peripherie. Au contraire,
l'installation des immigrants ne supposent plus forcement un
passage par les espaces centraux, mais peut se realiser directement en
banlieue. De plus, la diversite des territoires qui composent la proche
banlieue montrealaise et les variations enregistrees pour les
differentes categories d'immigration entrainent une diversification
accrue des trajectoires residentielles de la population immigrante a
l'interieur de la metropole, avec un possible processus de
polarisation entre ceux qui accedent rapidement a la propriete dans des
espaces socialement plus aises et ceux qui ne peuvent actualiser ces
opportunites en raison des ressources limitees dont ils disposent (Ley 1999).
Enfin, les resultats confirment les tendances deja mesurees a une
agregation et une concentration des populations immigrantes dans
l'espace montrealais selon la region d'origine (Ray 1999), le
processus operant aussi bien pour les immigrants originaires de pays du
nord que du sud. Ce processus de concentration pourrait des lors
egalement contribuer a une polarisation accrue des territoires
d'immigration a Montreal puisque toutes les populations ne
presentent pas des profils identiques en termes d'attributs
individuels et de reussite sur le marche de l'emploi (Godin 2004;
Renaud et al. 1996). Il ne s'agit cependant pas de conclure en
repondant trop rapidement et de maniere affirmative a cette
interrogation, la diversite des territoires reste en effet tres forte a
Montreal et la proportion des immigrants souvent limitee, ne permettant
pas la creation de forme spatiale s'apparentant de pres ou de loin a des ghettos. Il n'empeche que les trajectoires residentielles des
immigrants les ont conduits plus souvent vers des espaces dont le cadre
bati etait plus ancien et le niveau socioeconomique moyen de la
population plus faible. Les recherches futures ne pourront faire
l'economie de cette question, entre autres, en essayant d'y
apporter une reponse a une echelle geographique plus tine.
Remerciements
Nous tenons a exprimer notre gratitude a Jean Renaud qui nous a
autorise a utiliser les donnees de l'ENI, sans lesquelles cette
etude n'aurait pas ete possible. Nous tenons egalement a remercier,
Viviane Brouillard, Jael Mongeau et Julie Archambault de l'INRS
pour leur aide technique. Nous remercions egalement les deux referes
anonymes pour leurs commentaires.
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INRS-Urbanisation, Culture et Societe
Universite du Quebec
Notes
(1) Pour les details de cette enquete, voir RENAUD et al. (2001).
(2) Les donnees conjoncturelles sur le marche du logement sont
extraites de la serie suivante de publication: SCHL, Statistiques du
logement au Canada. En fait, la SCHL nous fournit certains autres
indicateurs caracterisant le marche du logement, tels que le nombre des
divers types de logements acheves, le nombre de logements nouvellement
acheves mais inoccupes, les indices des prix a la consommation.
Cependant, il existe des correlations entre ces indicateurs, ce qui
risque de conduire a des problemes de multicolinearite dans
l'estimation econometrique. Apres plusieurs tests, nous choisissons
finalement les trois variables mentionnees ci-dessus pour resumer
l'evolution du marche du logement.
(3) Le changement de statut d'emploi inclue: (1) le changement
d'emploi; (2) l'entree d'un emploi; et (3)la sortie
d'un emploi.
(4) Pour ces differentes tendances, le lecteur peut se reporter a
la serie: L'habitation au Quebec. Bulletin trimestriel de
conjoncture disponible sur le site de la Societe d'habitation du
Quebec: http://www.shq.gouv.qc.ca/
(5) Les effets fixes ou effets constants sont les effets introduits
dans le modele par des variables muettes, dans ce cas, les unites
territoriales, lis mesurent ainsi l'effet qu'a le fait de
resider dans une unite territoriale donnee sur les probabilites de
demenager et de devenir proprietaire. Pour mesurer cet effet, il
s'agit de prendre une reference, ici, l'unite territoriale
correspondant a l'arrondissement Ville-Marie.
(6) Notons que nous avons simplifie le decoupage territorial pour
rendre la lecture de la carte plus aisee et pour agreger certains
effectifs trop faibles pour faire l'objet d'une analyse
descriptive.
Tableau 1--Description de l'echantillon d'interet
Nombre
moyen
Nombre d'acces
Nombre moyen de a la
d'observations demenagements propriete
Total 429 2.69 0.79
Hommes 241 2.84 0.78
Femmes 188 2.51 0.79
Region de naissance
Autres pays d'Afrique 7 1.71 1.14
Amerique centrale et 55 2.73 0.44
du Sud
Asie de l'Est ou du 54 2.37 0.87
Sud-Est
Afrique du Nord, 232 2.92 0.64
Moyen-Orient et
Asie du Sud
Europe de l'Est 18 2.61 1.11
Europe de l'Ouest 62 2.26 1.44
et Etats-Unis
Categorie d'immigration
Gens d'affaires 35 1.86 1.86
Travailleurs qualifies 204 2.82 0.79
Autres independants 59 2.78 0.51
Familles 89 2.74 0.67
Refugies 41 2.54 0.49
Tableau 2--Determinants des probabilites de demenager
et de devenir proprietaire
Demanager
1 2
Caracteristiques individuelles
Homme 0.083 0.066
(1.19) (0.96)
Age a l'arrivee -0.015 *** -0.014 ***
(-4.01) (-3.78)
Nombre d'annees de scolarite -0.015 * -0.014 *
a l'arrivee (-1.93) (-1.72)
Region de naissance (reference =
Asie de l'Ouest et Afrique du Nord)
Autres pays d'Afrique -0.296 -0.461 *
(-1.09) (-1.86)
Amerique centrale et du Sud 0.004 -0.040
(0.04) (-0.37)
Asie de l'Est ou du Sud-Est -0.176 * -0.184
(-1.75) (-1.60)
Europe de l'Est -0.002 -0.048
(-0.02) (-0.35)
Europe de l'Ouest et etats-Unis -0.326 *** -0.453 ***
(-3.02) (-3.96)
Categorie d'immigration
(reference = famille et refugies)
Gens d'affaires -0.240 -0.338 *
(-1.42) (-1.86)
Travailleurs qualifies 0.072 0.062
(0.92) (0.73)
Autres independants -0.023 0.028
(-0.18) (0.21)
Statut d'emploi du repondant
Detenir un emploi 0.101 0.114
(1.29) (1.45)
Changement de statut d'emploi
Changement de profession 1.438 *** 1.432 ***
(6.38) (6.39)
Entree d'un emploi -0.564 -0.574
(-0.98) (-1.00)
Sortie d'un emploi. 0.551 ** 0.526 **
(2.11) (2.00)
Statut d'emploi du (de la) conjoint(e)
Detenir un emploi -0.061 -0.021
(-0.95) (-0.33)
Changement de statut d'emploi
Changement de profession 1.484 *** 1.487 ***
(6.02) (6.33)
Entree d'un emploi 1.480 *** 1.470 ***
(6.05) (6.05)
Sortie d'un emploi. 1.301 *** 1.304 ***
(5.90) (5.89)
Caracteristiques du marche de logement
Taux d'inoccupation -0.721 *** -0.732 ***
(-4.37) (-4.43)
Loyer moyen -0.015 ** -0.015 **
(-2.52) (-2.52)
Prix de vente moyen des maisons -0.010 *** -0.011 ***
(-3.81) (-3.83)
Interaction entre le taux
d'inoccupation et l'annee Oui Oui
Caracteristiques d'arrondissements
Revenu moyen -0.001
(-1.40)
Proportion des maisons construites -0.009 ***
apres 1971
(-4.03)
Proportion des immigrants -0.003
(-0.92)
Effets fixes des unites territoriales Non Oui
Maximum du log de vraisemblance -5015.875 -4977.726
Nombre d'individus 424 424
Nombre d'observations 55339 55339
Nombre d'evenements 853 853
Devenir proprietaire
3 4
Caracteristiques individuelles
Homme 0.041 0.027
(0.34) (0.23)
Age a l'arrivee 0.008 0.007
(1.29) (1.12)
Nombre d'annees de scolarite 0.041 *** 0.043 ***
a l'arrivee (2.99) (2.89)
Region de naissance (reference =
Asie de l'Ouest et Afrique du Nord)
Autres pays d'Afrique 0.422 0.140
(1.47) (0.53)
Amerique centrale et du Sud -0.289 -0.282
(-1.27) (-1.11)
Asie de l'Est ou du Sud-Est 0.117 0.344
(0.67) (1.60)
Europe de l'Est 0.389 * 0.548 *
(1.71) (1.89)
Europe de l'Ouest et etats-Unis 0.564 *** 0.573 ***
(3.30) (2.87)
Categorie d'immigration
(reference = famille et refugies)
Gens d'affaires 0.652 *** 1.094 ***
(3.15) (4.41)
Travailleurs qualifies -0.124 -0.086
(-0.73) (-0.47)
Autres independants -0.063 -0.109
(-0.28) (-0.47)
Statut d'emploi du repondant
Detenir un emploi 0.331 ** 0.382 ***
(2.34) (2.68)
Changement de statut d'emploi 1.063 *** 1.055 ***
(4.10) (4.15)
Changement de profession
Entree d'un emploi
Sortie d'un emploi.
Statut d'emploi du (de la) conjoint(e)
Detenir un emploi 0.456 *** 0.475 ***
(3.41) (3.43)
Changement de statut d'emploi 1.043 *** 1.016 ***
(3.91) (3.77)
Changement de profession
Entree d'un emploi
Sortie d'un emploi.
Caracteristiques du marche de logement
Taux d'inoccupation -0.381 -0.377
(-1.16) (-1.17)
Loyer moyen 0.025 *** 0.026 ***
(2.83) (2.96)
Prix de vente moyen des maisons -0.021 *** -0.021 ***
(-4.14) (-4.18)
Interaction entre le taux
d'inoccupation et l'annee Oui Oui
Caracteristiques d'arrondissements
Revenu moyen 0.002 **
(2.19)
Proportion des maisons construites 0.000
apres 1971
(0.09)
Proportion des immigrants -0.005
(-0.92)
Effets fixes des unites territoriales Non Oui
Maximum du log de vraisemblance -1541.117 -1518.034
Nombre d'individus 424 424
Nombre d'observations 55339 55339
Nombre d'evenements 273 273
1 Le changement de statut d'emploi inclue: (1) le changement d'emploi;
(2) l'entree d'un emploi; et (3) la sortie d'un emploi.
Note: Les estimations sont corrigees pour l'heteroscedasticite.
Les t de student sont indiques entre parentheses. *** resultar
significatif au seuil 0.01; ** resultar significatif au
seuil 0.05; * resultar significatif au seuil 0.10.
Tableau 3--Estimation du modele Logit conditionnel
Variable
dependante:
Demenager
Total 1e-2e annee
Les caracteristiques
d'arrondissements
Densite de population -0.075 ** 0.033
(-2.02) (0.85)
Proportion des maisons -0.843 *** -0.807 ***
construites apres 1971 (-8.09) (-4.81)
Revenu moyen -2.763 *** -3.024 ***
(-7.89) (-5.04)
Proportion de la population
selon la region de naissance
Autres pays d'Afrique 0.030 *** 0.008
(2.86) (0.38)
Amerique centrale ou -0.128 *** -0.145 ***
du Sud (-4.33) (-3.47)
Asie de l'Est ou du -0.005 0.041
Sud-Est (-0.19) (1.05)
Asie de l'Ouest et -0.069 ** -0.099 *
Afrique du Nord (-2.13) (-1.76)
Europe de l'Est -0.599 *** -0.725 ***
(-10.22) (-7.24)
Europe de l'Ouest ou -2.256 *** -2.253 ***
Etats-Unis (14.97) (-9.08)
Les interactions entre les
caracteristiques relatives
d'unite territoriales et les
categories d'immigrations
Gens d'affaires * Densite 0.014 -0.002
de population (0.09) (-0.01)
Gens d'affaires *
Proportion des maisons 0.504 ** 0.627 *
construites apres 1971 (2.49) (1.70)
Gens d'affaires * Revenu 2.551 *** 2.483 ***
moyen (5.01) (2.94)
Gens d'affaires * 0.734 ** 0.837 **
Proportion des immigrants (2.55) (2.27)
Travailleurs qualifies * -0.111 ** -0.130 **
Densite de population (-2.27) (-2.02)
Travailleurs qualifies *
Proportion des mai-sons -0.005 -0.17
construites apres 1971 (-0.04) (-0.85)
Travailleurs qualifies * 1.302 *** 1.567 **
Revenu moyen (3.47) (2.48)
Travailleurs qualifies * 0.650 *** 0.805 ***
Proportion des immigrants (6.87) (5.31)
Les autres independants * -0.176 ** -0.160
Densite de population (-2.40) (-1.60)
Les autres independants *
Proportion des maisons 0.456 *** 0.556 **
construites apres 1971 (2.91) (2.52)
Les autres independants' 0.205 0.338
Revenu moyen (0.36) (0.37)
Les autres independants * 0.689 *** 0.617 ***
Proportion des immigrants (4.99) (2.68)
Interaction entre la region
de naissance du repondant et la
proportion de la population
originaire de la meme region
Autres pays d'Afrique 0.103 -0.169
(0.51) (-0.48)
Amerique centrale ou du 0.183 *** 0.282 ***
Sud (5.12) (3.39)
Asie de l'Est ou du 0.306 *** 0.328 **
Sud-Est (3.51) (2.07)
Asie de l'Ouest et 0.048 0.067
Afrique du Nord (1.50) (1.18)
Europe de l'Est 0.942 *** 1.260 ***
(5.18) (5.39)
Europe de l'Ouest ou 2.095 *** 1.736 **
Etats-Unis (4.02) (2.20)
Maximum du log de
vraisemblance -3463.793 -1456.695
Pseudo [R.sup.2] 0.155 0.172
Nombre d'observations 41995 18019
Variable
dependante:
Demenager
3e-5e annee 5e-lue annee
Les caracteristiques
d'arrondissements
Densite de population -0.221 ** -0.276 ***
(-2.08) (-3.16)
Proportion des maisons -0.985 *** -0.833 ***
construites apres 1971 (-5.09) (-4.11)
Revenu moyen -2.180 *** -3.507 ***
(-3.97) (-4.72)
Proportion de la population
selon la region de naissance
Autres pays d'Afrique 0.019 0.048 ***
(0.35) (4.33)
Amerique centrale ou -0.007 -0.195 ***
du Sud (-0.13) (3.14)
Asie de l'Est ou du -0.002 -0.050
Sud-Est (-0.04) (-1.16)
Asie de l'Ouest et -0.071 -0.071
Afrique du Nord (-1.02) (-1.24)
Europe de l'Est -0.501 *** -0.549 ***
(-4.38) (-5.35)
Europe de l'Ouest ou -2.823 *** -1.667 ***
Etats-Unis (-10.42) (-5.92)
Les interactions entre les
caracteristiques relatives
d'unite territoriales et les
categories d'immigrations
Gens d'affaires * Densite -0.157 0.010
de population (0.30) (0.03)
Gens d'affaires *
Proportion des maisons 0.328 0.578 *
construites apres 1971 (0.73) (1.88)
Gens d'affaires * Revenu 1.564 4.162 ***
moyen (1.61) (4.30)
Gens d'affaires * 0.577 0.979
Proportion des immigrants (0.76) (1.50)
Travailleurs qualifies * -0.118 0.094
Densite de population (-0.9) (0.91)
Travailleurs qualifies *
Proportion des mai-sons 0.236 0.118
construites apres 1971 (1.01) (0.50)
Travailleurs qualifies * 0.384 2.443
Revenu moyen (0.62) (3.17)
Travailleurs qualifies * 0.331 0.811 ***
Proportion des immigrants (1.78) (4.72)
Les autres independants * -0.385 * -0.004
Densite de population (-1.74) (-0.03)
Les autres independants *
Proportion des maisons 0.252 0.277
construites apres 1971 (0.73) (0.82)
Les autres independants' 0.123 0.889
Revenu moyen (0.13) (0.81)
Les autres independants * 0.586 ** 0.884 ***
Proportion des immigrants (2.12) (3.84)
Interaction entre la region
de naissance du repondant et la
proportion de la population
originaire de la meme region
Autres pays d'Afrique 0.520 0.390 **
(0.62) (2.25)
Amerique centrale ou du 0.274 ** 0.200 ***
Sud (2.05) (3.04)
Asie de l'Est ou du 0.226 0.416 ***
Sud-Est (1.31) (2.81)
Asie de l'Ouest et 0.056 0.063
Afrique du Nord (0.75) (1.15)
Europe de l'Est 0.705 0.419
(1.25) (0.85)
Europe de l'Ouest ou 1.854 * 2.477 ***
Etats-Unis (1.80) (2.69)
Maximum du log de
vraisemblance -943.086 -1020.294
Pseudo [R.sup.2] 0.176 0.146
Nombre d'observations 11729 12247
Variable
dependante:
Devenir
proprietaire
Total 1e-2e annee
Les caracteristiques
d'arrondissements
Densite de population -0.352 ** -0.693
(-2.08) (-0.70)
Proportion des maisons -0.576 *** -0.776
construites apres 1971 (-2.82) (-1.28)
Revenu moyen -0.960 * -2.742
(-1.67) (-1.08)
Proportion de la population
selon la region de naissance
Autres pays d'Afrique 0.022 -0.511
(0.29) (-1.26)
Amerique centrale ou -0.288 ** -0.419
du Sud (-2.49) (-1.47)
Asie de l'Est ou du -0.088 0.523
Sud-Est (-0.71) (0.89)
Asie de l'Ouest et -0.207 * -0.625 *
Afrique du Nord (-1.66) (-1.73)
Europe de l'Est -0.674 *** -1.290 **
(-3.20) (-1.42)
Europe de l'Ouest ou -1.164 *** 1.728
Etats-Unis (-3.20) (1.42)
Les interactions entre les
caracteristiques relatives
d'unite territoriales et
les categories
d'immigrations
Gens d'affaires * Densite 0.152 0.531
de population (0.55) (0.52)
Gens d'affaires *
Proportion des mai-sons 0.184 0.692
construites apres 1971 (0.61) (0.99)
Gens d'affaires * Revenu 1.017 1.954
moyen (1.33) (0.73)
Gens d'affaires * 0.609 0.147
Proportion des immigrants (1.18) (0.14)
Travailleurs qualifies * -0.423 -0.429
Densite de population (-1.64) (-0.37)
Travailleurs qualifies *
Proportion des maisons 0.080 0.257
construites apres 1971 (0.33) (0.39)
Travailleurs qualifies * 0.478 2.010
Revenu moyen (0.73) (0.76)
Travailleurs qualifies * 1.013 *** 1.646 *
Proportion des immigrants (3.26) (1.75)
Les autres independants * -0.297 -0.545
Densite de population (-0.68) (-0.33)
Les autres independants *
Proportion des maisons 1.448 ** 1.420
construites apres 1971 (2.11) (0.83)
Les autres independants * 0.254 -3.326
Revenu moyen (0.17) (-0.50)
Les autres independants * 1.535 *** 5.322 **
Proportion des immigrants (2.90) (2.41)
Interaction entre la region
de naissance du repondant
et la proportion de la
population originaire de
la meme region
Autres pays d'Afrique -0.089 -0.420
(0.14) (-0.22)
Amerique centrale ou du 0.305 ** -4.742
Sud (2.08) (-1.38)
Asie de l'Est ou du 0.478 * 3.214 ***
Sud-Est (1.70) (2.99)
Asie de l'Ouest et 0.127 0.700 *
Afrique du Nord (0.98) (1.77)
Europe de l'Est 0.684 2.755
(1.52) (1.22)
Europe de l'Ouest ou 1.771 -1.928
Etats-Unis (1.59) (-0.91)
Maximum du log de
vraisemblance -598.672 -127.291
Pseudo [R.sup.2] 0.113 0.180
Nombre d'observations 6919 1591
Variable
dependante:
Devenir
proprietaire
3e-5e annee 5e-lue annee
Les caracteristiques
d'arrondissements
Densite de population -0.452 -0.333 *
(-1.13) (-1.65)
Proportion des maisons -0.546 -0.388
construites apres 1971 (-1.30) (-1.38)
Revenu moyen 0.434 -1.940 *
(0.60) (-1.83)
Proportion de la population
selon la region de naissance
Autres pays d'Afrique 0.187 -0.012
(1.63) (-0.10)
Amerique centrale ou -0.113 -0.193
du Sud (-0.60) (-1.15)
Asie de l'Est ou du -0.091 -0.378 *
Sud-Est (-0.43) (-1.92)
Asie de l'Ouest et -0.246 -0.133
Afrique du Nord (-0.92) (-0.78)
Europe de l'Est -0.813 ** -0.340
(-3.49) (-1.97)
Europe de l'Ouest ou -2.095 *** -1.080 **
Etats-Unis (-3.49) (-1.97)
Les interactions entre les
caracteristiques relatives
d'unite territoriales et
les categories
d'immigrations
Gens d'affaires * Densite -0.347 0.229
de population (-0.40) (0.45)
Gens d'affaires *
Proportion des mai-sons -1.368 0.155
construites apres 1971 (-1.17) (0.39)
Gens d'affaires * Revenu -0.812 3.498**
moyen (-0.58) (2.50)
Gens d'affaires * 0.551 0.824
Proportion des immigrants (0.35) (0.84)
Travailleurs qualifies * -0.695 -0.214
Densite de population (-1.18) (-0.69)
Travailleurs qualifies *
Proportion des maisons -0.060 -0.025
construites apres 1971 (-0.12) (-0.07)
Travailleurs qualifies * -1.252 1.693
Revenu moyen (-1.23) (1.52)
Travailleurs qualifies * 1.085 * 0.675
Proportion des immigrants (1.87) (1.46)
Les autres independants * 0.334 -1.020
Densite de population (0.34) (-1.40)
Les autres independants *
Proportion des maisons 3.699 *** -0.782
construites apres 1971 (2.93) (-0.57)
Les autres independants * 2.824 -2.44
Revenu moyen (1.33) (-0.71)
Les autres independants * 0.622 1.781 **
Proportion des immigrants (0.44) (2.15)
Interaction entre la region
de naissance du repondant
et la proportion de la
population originaire de
la meme region
Autres pays d'Afrique 1.324
(1.47)
Amerique centrale ou du 1.047 0.180
Sud (1.64) (0.81)
Asie de l'Est ou du -0.120 0.673 *
Sud-Est (-0.22) (1.75)
Asie de l'Ouest et -0.069 0.397 **
Afrique du Nord (-0.23) (2.01)
Europe de l'Est 0.308 0.466
(0.25) (0.88)
Europe de l'Ouest ou 3.497 1.625
Etats-Unis (1.49) (0.98)
Maximum du log de
vraisemblance -166.031 -273.665
Pseudo [R.sup.2] 0.193 0.129
Nombre d'observations 2109 3219
Note: Les t de student sont indiques entre parentheses. *** resultat
significatif au seuil 0.01; ** resultat signifi-catif au seuil 0.05;
* resultat significatif au seuil 0.10