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文章基本信息

  • 标题:Le logement communautaire a Montreal: satisfaction residentielle et insertion socio-spatiale.
  • 作者:Morin, Richard ; Bouchard, Marie J. ; Frohn, Winnie
  • 期刊名称:Canadian Journal of Urban Research
  • 印刷版ISSN:1188-3774
  • 出版年度:2005
  • 期号:December
  • 语种:English
  • 出版社:Institute of Urban Studies
  • 摘要:This article addresses the contribution of community housing to the housing satisfaction and the socio-spatial integration of people. The authors first present some general considerations about housing cooperatives and non-profit housing organizations as an alternative to the market and the public housing. Then they report on the results of a research project concerning tenants without a steady job, especially young people and women heading single-parent families, living in coop and non profit housing of Hochelaga-Maisonneuve, a district of Montreal. This research reveals high levels of residential satisfaction and the tenants' social integration at different degrees into their neighbourhood and their district but without establishing a direct linkage between community housing and the sense of belonging to the district.
  • 关键词:Dwellings;Housing;Housing cooperatives;Housing, Cooperative;Neighborhood;Neighborhoods;Satisfaction;Satisfaction (Psychology);Single parent family;Single-parent family;Social integration

Le logement communautaire a Montreal: satisfaction residentielle et insertion socio-spatiale.


Morin, Richard ; Bouchard, Marie J. ; Frohn, Winnie 等


Abstract

This article addresses the contribution of community housing to the housing satisfaction and the socio-spatial integration of people. The authors first present some general considerations about housing cooperatives and non-profit housing organizations as an alternative to the market and the public housing. Then they report on the results of a research project concerning tenants without a steady job, especially young people and women heading single-parent families, living in coop and non profit housing of Hochelaga-Maisonneuve, a district of Montreal. This research reveals high levels of residential satisfaction and the tenants' social integration at different degrees into their neighbourhood and their district but without establishing a direct linkage between community housing and the sense of belonging to the district.

Keywords: community housing, housing cooperatives, non-profit housing organizations, housing satisfaction, social integration, young people, single-parent families, neighbourhood, district, Montreal, Hochelaga-Maisonneuve

Resume

Cet article porte sur l'apport du logement communautaire A la satisfaction residentielle et a l'insertion socio-spatiale des personnes qui y habitent Les auteurs menent d'abord une reflexion generale sur les cooperatives (COOP) et les organismes sans but lucratif (OSBL) d'habitation comme alternative aux logements du marche et aux logements publics. Puis, ils rendent compte des resultats d'une enquete conduite aupres de locataires sans emploi stable, en particulier des jeunes et des femmes a la tete de familles monoparentales, residant dans des logements COOP et OSBL du quartier Hochelaga-Maisonneuve a Montreal. Cette enquete revele des taux eleves de satisfaction residentielle et une insertion sociale, a des degres divers, de ces locataires dans leur voisinage et leur quartier, mais sans etablir une relation directe entre le logement communautaire et le sentiment d'appartenance au quartier.

Mots cles : logement communautaire, cooperatives d'habitation, organismes sans but lucratif d'habitation, satisfaction residentielle, insertion sociale, jeunes, familles monoparentales, voisinage, quartier, Montreal, Hochelaga-Maisonneuve

INTRODUCTION

La crise du fordisme et les restructurations economiques qui l'ont accompagnee depuis les annees 1970 ont entraine chomage et pauvrete (Boyer et Saillard, 1995 ; Levesque, 1995). L'exclusion socio-economique qui en decoule rend plus difficile l'acces a un logement adequat. Comme les exclus du marche du travail se trouvent reclus dans leur logement, il importe encore plus qu'ils puissent se loger convenablement. Or, le marche repond davantage a une logique de rentabilite qu'au droit au logement. L'habitation sociale constitue alors une alternative au marche residentiel. La formule la plus connue est le logement public, a savoir l'habitation a loyer modique (HLM). Cependant, au Canada et au Quebec, la construction de nouvelles unites HLM a ete ralentie a compter des annees 1970 et carrement stoppee au cours des annees 1990. Une autre formule est davantage encouragee par l'Etat: le logement communautaire associe aux cooperatives (COOP) d'habitation et aux organismes sans but lucratif (OSBL) d'habitation et dont une portion de plus en plus grande des locataires est composee de personnes sans emploi ou a faible revenu (Poulin, 1997). Cette formule aurait l'avantage, en plus de combler un besoin en logement, de favoriser une insertion des occupants a leur voisinage et a leur quartier (Dansereau, 1998), premisse, pour les exclus du marche du travail, a une insertion sociale plus globale. On peut egalement y voir un frein a une exclusion sociale plus grave conduisant potentiellement a l'itinerance.

Ce phenomene d'exclusion socio-economique touche particulierement les jeunes et les femmes responsables de familles monoparentales qui rencontrent des problemes particuliers de logement (Molgat, 1999; SHQ, 2002). Le phenomene d'exclusion socio-economique s'avere egalement tres present sur le territoire de la ville de Montreal ou le taux de personnes vivant sous le seuil de faible revenu s'eleve, en 2001, a 29%, ce qui est superieur aux taux affiches par les autres grandes villes canadiennes : 15% a Ottawa, 22,6% a Toronto, 20,2% a Winnipeg, 14,1% a Calgary et 27% a Vancouver (CREM, 2004). Ce phenomene marque particulierement les anciens quartiers industriels et, en particulier, le quartier Hochelaga-Maisonneuve (Seguin, 1998), situe le long du fleuve Saint-Laurent, a l'est du centre-ville, et ou le taux de personnes sous le seuil de faible revenu atteint 46% en 2001 (CREM, 2001).

Par le biais d'une enquete par questionnaire conduite en 1998-1999 dans ce quartier et portant sur divers aspects de l'insertion sociale de locataires majoritairement sans occupation stable (SOS) de logements communautaires, et en particulier des jeunes et des femmes <<monoparentales>>, nous avons cherche a savoir dans quelle mesure ces derniers etaient non seulement satisfaits de leur logement, mais aussi inseres dans leur voisinage et leur quartier. A ce propos, Giddens (1987) distingue <<integration sociale>> et <<integration au systeme>>. La premiere est associee au rapport entre proximite spatiale et lien social, et est definie comme la routinisation des actions d'individus co-presents dans un temps et un espace donnes. L'integration au systeme, par contre, correspond aux interactions constituees hors des relations quotidiennes de proximite et implique d'autres acteurs distants dans le temps et l'espace. C'est la premiere forme d'integration qui nous interessait plus particulierement dans le cadre de notre enquete puisqu'elle renvoie, en partie, au voisinage et au quartier, espaces de co-presence sur le plan de la residence et de la frequentation de certains services.

Dans un contexte ou le logement communautaire constitue le seul type d'habitation sociale qui contribue a l'ajout de nouvelles unites residentielles dans le parc immobilier, il importe, pour les divers ordres de gouvernement qui mettent en place des programmes de soutien au logement cooperatif et sans but lucratif de meme que pour les organismes locaux qui developpent des projets de logement communautaire, de connaitre l'apport de ce type de logement a la satisfaction residentielle et a l'insertion socio-spatiale d'individus qui ont de faibles ressources financieres pour se loger adequatement.

Le present article est divise en deux grandes parties. Dans un premier temps, nous exposons des elements de reflexion sur la solution alternative au marche residentiel prive et au logement public que constitue le logement communautaire et sur sa contribution a l'insertion sociale. Dans un second temps, nous faisons etat de notre demarche methodologique et des resultats de notre recherche qui porte sur les residants d'OSBL et de COOP d'habitation. Nous nous interessons plus particulierement aux jeunes sans occupation stable (SOS) (1) et aux femmes chefs de familles monoparentales SOS, tout en prenant en compte d'autres types de menages. Nous faisons non seulement ressortir les similitudes et les differences entre les differents types de menages sur le plan de la satisfaction residentielle et de l'insertion dans le voisinage et le quartier, mais nous soulignons egalement l'influence d'autres facteurs sur ces phenomenes. Notre recherche se limite cependant aux deux types de logement communautaire : les COOP et les OSBL. En effet, nous ne traitons ni du marche residentiel prive, ni du logement public.

LE DROIT AU LOGEMENT ET LE LOGEMENT COMMUNAUTAIRE

L'acces a un logement decent s'avere un enjeu important pour un grand nombre de menages a faible revenu qui n'arrivent pas a trouver un logement adequat sur le marche prive et qui se butent a une offre de logements publics limitee. Le logement communautaire apparait alors comme une alternative, contribuant a repondre a un besoin physique tout en favorisant une insertion sociale.

Une solution alternative : le logement communautaire

Le secteur du logement communautaire constitue une innovation sociale en reponse a un besoin et a la revendication d'un droit au logement (Bouchard, 2001; Roy, 2004). Les organismes qui le composent sont des cooperatives (COOP) et des organismes sans but lucratif (OSBL) dont la finalite est de maximiser le service a l'usager et non la rentabilite economique. Le logement communautaire releve ainsi d'une forme de propriete collective privee, ce qui le distingue du logement public de type HLM (Morin, 1989). Les COOP et OSBL peuvent offrir du logement social grAce aux ressources financieres qui proviennent de subventions publiques et qui varient selon les programmes d'aide (Gaudreault et Bouchard, 2002). La gestion du logement communautaire est prise en charge par des usagers benevoles et, dans le cas des organismes sans but lucratif, aussi par des employes. Sauf pour les residants beneficiant d'une subvention au loyer, la gestion financiere de ces organismes est egalement en partie soumise au marche, les loyers etant largement determines par les couts d'operation.

Le type de cooperative d'habitation auquel nous nous referons ici est la cooperative locative, sans but lucratif, a possession continue. Ses membres sont collectivement proprietaires de l'immeuble ou des immeubles que la cooperative possede, mais ils demeurent individuellement locataires du logement dans lequel ils resident. A titre de membres, ils deboursent une part sociale qui correspond a un montant peu eleve et qu'ils retirent lorsqu'ils quittent. A titre de locataires, ils payent tm loyer, pour lequel ils peuvent beneficier, sous certaines conditions, d'une aide en provenance de l'Etat, comme nous l'avons evoque plus haut. Cependant, l'objectif de mixite sociale a l'interieur des cooperatives d'habitation qui avait ete mis de l'avant dans les annees 1970 (Vienney et al., 1986; SCHL, 1990) a ete progressivement delaisse, les menages a faible revenu y predominant nettement (Poulin, 1997).

Quant aux OSBL d'habitation, ils peuvent toucher des populations semblables a celles des cooperatives ou se concentrer sur les <<clienteles>> confrontees a des difficultes particulieres d'acces a tm logement adequat : individus ayant des problemes de toxicomanie ou de sante mentale, jeunes marginaux, personnes victimes de violence, menages a faible revenu avec enfants, immigrants recents, etc. (Dansereau, 1998; Jette et al., 1998). Cependant, les logements OSBL se differencient principalement des logements cooperatifs par l'implication moins grande des locataires dans la gestion des bAtiments, par le mecanisme de selection de ces locataires qui ne se trouvent pas cooptes par leurs futurs voisins dans l'immeuble et par le fait que ces locataires vivent parfois des conditions de marginalisation sociale plus graves.

L'insertion sociale par le logement communautaire

Grace aux aides a la pierre et a la personne en provenance des fonds publics (2), les COOP et les OSBL contribuent a offrir, a un prix accessible, tm logement adequat a des individus qui ont de moins en moins les moyens de se loger convenablement sur le marche prive et qui se heurtent a l'insuffisance de l'offre HLM. Les bAtiments COOP et OSBL s'integrent aussi mieux a leur milieu physique et social que les ensembles HLM qui sont plus visibles dans le paysage urbain et dont les locataires sont souvent stigmatises (Morin et Dansereau, 1990). Il importe cependant ici de signaler qu'a Montreal, les grands ensembles HLM sont rares, les logements publics etant plutot offerts dans des immeubles de petite taille qui s'inserent dans la trame urbaine. Neanmoins, on retrouve de grands ensembles HLM dans les plus vieux quartiers, notamment dans Hochelaga-Maisonneuve. L'habitation communautaire fournit egalement, comme tout logement, outre un toit, un espace d'intimite, de securite et de personnalisation permettant la construction d'un sujet differencie, d'une identite singularisee, prealable a tout rapport a l'autre et donc a tout processus d'insertion sociale (lbid.). Plusieurs auteurs ont analyse le potentiel du logement communautaire non seulement pour ameliorer la qualite de vie mais egalement pour contribuer a l'insertion sociale de differents types de residants, notamment les femmes chefs de famille (Doyle et al., 1996; Johnson et Ruddock, 2000; Wekerle 1988,) et les jeunes (Biard, 1992; Margison et al., 1998; Rose et al., 1999).

Le fait << d'habiter >> implique une << relation a soi >>, un << rapport au chez soi >> et une << dimension sociale hors habitation >> (Dorvil et al., 2002). Le <<chez soi>> releve de la sphere du prive, de l'intimite, de ce qui est protege, cache du regard des autres. Cependant, bien que <<territoire de la privaute par excellence, le logement n'en est pas moins un lieu d'echange et de sociabilite>> (Authier, 2001 : 6). En fait, le <<chez soi>> que represente le logement constitue un pont vers la sociabilite : <<Les etres humains ont besoin de se retrouver proteges des autres pour etre sociables>> (Sennett, 1979, cite par Charbonneau, 1998). Le logement, en plus de fournir un abri contre les intemperies, assume donc d'autres fonctions sociales et symboliques. Des etudes menees au Quebec et ailleurs au Canada ont fait ressortir que le logement communautaire est une source d'habilitation au pouvoir ou a l'empowerment (Bouchard et Gagnon, 1998; Johnson et Ruddock, 2000; Wekerle, 1988) et qu'il ameliore la qualite de vie (Jette et al., 1996) et la sante (FOHM, 2002). Cet espace relationnel contribue a briser l'isolement et a ameliorer le bien-etre psychologique (Ducharme, 2000). Le logement est une condition d'acces aux autres droits sociaux (droit au travail ou au revenu, droit a la sante, etc.), voire a la citoyennete, et le point de depart pour s'engager dans de nouveaux projets (etude, emploi, etc.).

De plus, l'habitation communautaire favoriserait chez des individus coupes d'un certain nombre de liens avec la societe globale, notamment d'un lien d'emploi, le developpement, par le biais des rapports de voisinage, des <<liens faibles>> (Granovetter, 1982), c'est-a-dire des relations sociales qui peuvent se cantonner au <<bonjour, bonsoir>>, mais qui impliquent neanmoins une reconnaissance de l'autre et une reconnaissance par l'autre, renforcant alors le sentiment de securite et d'appartenance et representant egalement un potentiel d'entraide. Ces liens plutot superficiels, tisses avec les individus qui deviennent <<familiers>> parce qu'on les croise frequemment et qu'ils habitent a proximite, sont souvent, neanmoins, significatifs : ils consolident la conscience d'etre chez soi, constituent des ponts entre differents reseaux sociaux (Henning et Lieberg, 1996) et contribuent a l'attachement au quartier, lequel se construit a partir des interactions avec l'environnement social (Bahi-Fleury, 1997). Ces rapports de voisinage sont particulierement importants pour les exclus du marche du travail (Guest et Wierzbicki, 1999), lesquels representent une portion significative des locataires de logements COOP et OSBL. Par ailleurs, l'habitation communautaire donnerait pius facilement acces a des services communautaires offerts a l'echelle du quartier : dans le cas des logements OSBL, cela peut etre le fait d'une collaboration entre I'OSBL gestionnaire de l'immeuble et des organismes communautaires dans le cadre, notamment, de projets <<de logement social avec support communautaire>> (Jette et al., 1998); dans le cas des logements COOP, cela peut s'expliquer par une implication dans la gestion collective du logement qui conduirait a une pius grande ouverture aux organismes communautaires du milieu (Dansereau, 1998). En favorisant les liens sociaux de voisinage et la frequentation des services communautaires, les COOP et OSBL d'habitation contribueraient ainsi a produire et a maintenir des milieux de vie conviviaux (Dorvil et al., 2002) et inclusifs (CHFC, 2002) de meme qu'a l'insertion de leurs locataires dans la communaute locale, a savoir le quartier (Taggart, 1997).

LE CAS DU QUARTIER HOCHELAGA-MAISONNEUVE A MONTREAL

L'enquete que nous avons menee en 1998-1999, dans le quartier Hochelaga-Maisonneuve a Montreal, visait, notamment, a connaitre le vecu et les representations de locataires de logements communautaires sur les plans de l'habitation, du voisinage et du quartier. Nous cherchions en particulier a rejoindre des jeunes et des femmes <<monoparentales>> sans occupation stable (SOS) (3) que nous voulions comparer non seulement entre eux mais egalement a un groupetemoin d'autres personnes SOS et a un groupe-temoin de personnes avec occupation stable (AOS) (4).

Le quartier Hochelaga-Maisonneuve est representatif des vieux quartiers centraux qui se sont developpes, a la fin du XIXe siecle et au debut du XXe siecle, au rythme de l'industrialisation et qui ont connu des signes de declin a compter de la deuxieme moitie du XXe siecle (Senecal, 1998). Ce quartier fait aujourd'hui partie des quatre pius pauvres quartiers de Montreal (CREM, 2004). Les problemes relies a la pauvrete dans le quartier ont toutefois leur contrepartie : la multiplication des organismes communautaires qui interviennent sur divers aspects des conditions de vie de la population, dont le logement. En 2002, il y avait, dans ce quartier, 839 logements cooperatifs, a savoir 8,6% de l'ensemble des logements cooperatifs sur le territoire de la Ville de Montreal, 342 logements appartenant a des OSBL, representant 2,8% du total des logements possedes par des OSBL sur le territoire de la Ville de Montreal, et 346 logements appartenant a une societe para-municipale, mais geres pour la plupart par un important OSBL, ce qui constituait 5,8% du parc residentiel montrealais de cette societe para-municipale. On denombrait donc dans le quartier 1527 logements associes a des COOP et a des OSBL d'habitation, comparativement a 1292 logements HLM, le nombre de logements communautaires depassant ainsi le nombre de logements publics (Ville de Montreal, 2003). Cette situation n'est pas etonnante puisque depuis le retrait du gouvernement federal du financement du logement public dans les annees 1990, l'apport essentiel en logements sociaux au Quebec et a Montreal vient des COOP et des OSBL d'habitation.

Echantillonnage de l'enquete

Pour recruter des repondants dans les quatre groupes, nous avons travaille en etroite collaboration avec nos partenaires sur le terrain, a savoir un groupe de ressources techniques en habitation (GRT) (5) pour les logements COOP et le plus important OSBL d'habitation du quartier. En ce qui concerne les logements COOP, nous avons aussi obtenu l'aide de la Federation des cooperatives d'habitation de l'ile de Montreal (FECHIM). Nous avons ainsi construit un echantillon stratifie non-proportionnel qui n'est pas representatif de l'ensemble des locataires des logements OSBL et COOP du quartier, puisque tous les individus beneficiant d'un logement COOP ou OSBL dans le quartier n'avaient pas la meme probabilite d'etre selectionnes comme repondant. Nous avons constitue quatre groupes de repondants a l'interieur desquels, cependant, chaque personne fut choisie au hasard. Un quota de 30 personnes par groupe avait ete fixe afin d'obtenir un nombre suffisant d'observations pour chacun des quatre groupes. Nous visions donc un echantillon de 120 individus. Nous avons en fait entre 25 et 31 personnes dans chacun des groupes. Au total, 112 individus ont repondu a notre questionnaire, administre face a face, et ils se repartissent ainsi:

--29 jeunes (15 a 35 ans) sans occupation stable (SOS), surtout des hommes (25 sur 29), dont quatre vivant avec une ou un conjoint;

--25 femmes <<monoparentales>> SOS ayant a charge un ou des enfants de 16 ans et moins;

--27 autres SOS (11 femmes et 16 hommes), dont quatre ayant une ou un conjoint;

--31 locataires avec occupation stable AOS (17 femmes et 14 hommes), dont neuf ayant un conjoint.

Bref, la majorite de nos repondants, dans toutes les categories, vivait sans conjoint. Il importe aussi de noter que nos repondants etaient tous francophones et qu'ils etaient ainsi tres representatifs du quartier Hochelaga-Maisonneuve ou on ne retrouve qu'une tres faible proportion d'immigrants et d'anglophones. Nous avons aussi tente d'avoir un nombre semblable de repondants dans les logements COOP et OSBL : 52 repondants sont locataires d'une COOP et 60 d'un OSBL. Il convient cependant de signaler que les jeunes SOS sont concentres dans les logements OSBL (26 sur 29) et les femmes <<monoparentales>> dans les logements COOP (20 sur 25). Les deux autres groupes sont repartis plus egalement entre les logements OSBL et COOP.

Nos repondants residaient dans quatre principaux types de batiments : 14% dans des duplex ou triplex, immeubles de deux ou trois logements; 32% dans des multiplex de quatre a six logements; 27% dans des petits immeubles de plus de six logements et de moins de quatre etages; 28% dans des immeubles de quatre etages et plus. Dans les deux premiers types, il y avait une majorite de logements COOP et dans les deux derniers types, une majorite de logements OSBL. Ces logements etaient localises aux quatre coins du quartier, mais il faut signaler qu'une concentration de logements COOP occupes par des femmes <<monoparentales>> se situaient dans un secteur plus ancien et pius degrade du quartier, alors qu'une majorite des logements OSBL se trouvaient dans des secteurs pius recents et moins deteriores.

Enfin, 36% de nos repondants habitaient leur logement depuis moins d'un an, cette proportion etant pius elevee chez les SOS (42%) que chez les AOS (19%). Chez les SOS, ce sont les jeunes qui sont venus augmenter le pourcentage, puisque 62% d'entre eux residaient dans leur logement depuis moins d'un an au moment de l'enquete. Par ailleurs, 14% de nos repondants vivaient dans leur logement depuis cinq ans et plus, ce pourcentage etant plus important chez les AOS (19%) que chez les SOS (12%). Par contre, c'est chez les SOS que l'on observe le sous-groupe avec le plus d'anciennete residentielle. En effet, 24% des femmes <<monoparentales>> SOS demeuraient dans leur logement depuis cinq ans et plus.

Variables prises en compte et methodes d'analyse

Comme nous l'avons mentionne precedemment, nous nous interessons plus particulierement a la satisfaction residentielle ainsi qu'a l'insertion socio-spatiale de nos repondants que nous analysons par le biais des relations de voisinage et des rapports au quartier. Nous cherchons d'abord a savoir dans quelle mesure ces phenomenes varient en fonction des quatre groupes de repondants que nous avons constitues et que nous appelons, dans la suite du texte, <<types de residants>>. Afin de verifier si d'autres facteurs ne sont pas relies aux phenomenes etudies, nous prenons egalement en consideration les variables suivantes : le sexe du repondant, la presence ou non d'un enfant, la duree de residence dans le logement, le fait d'avoir vecu ou non sa jeunesse dans le quartier et le mode de gestion du logement (COOP ou OSBL).

Afin de saisir les relations pouvant exister entre les phenomenes etudies et les differents facteurs pris en compte, nous avons eu recours aux tableaux croises et aux analyses logistiques (6). Les premiers permettent d'etablir une relation entre deux variables et le khi carre sert a verifier si la relation entre ces deux variables est statistiquement significative. Le seuil retenu pour juger qu'une relation est statistiquement significative a ete fixe a 0,10. Quant aux analyses logistiques, elles permettent de tenir compte des effets conjugues de plusieurs facteurs sur des variables dependantes qui sont de type qualitatif et de faire ressortir les variables independantes les plus significatives. Ces analyses presentent aussi l'avantage de proceder a des traitements qui concernent l'ensemble des repondants de notre echantillon alors que les tableaux croises font eclater cet echantillon en plusieurs cellules dont le nombre de repondants peut s'averer faible.

Satisfaction residentielle

La satisfaction residentielle s'avere un phenomene complexe qui depend d'une variete de caracteristiques propres a la fois aux residants et a leur environnement (Bruin et Cook, 1997). On sait egalement que les individus ont tendance a se montrer generalement satisfaits de leurs conditions de logement, le contraire representant une distance, voire une negation par rapport au <<chez soi>> auquel ils s'identifient. C'est pourquoi, en plus de poser des questions sur la satisfaction du logement en general, nous avons interroge les locataires sur des aspects pius specifiques de leur situation residentielle. Les repondants se montrent, dans une proportion tres elevee (94%), satisfaits de leur logement en general, ce qui n'est pas surprenant. Ainsi, tous les aspects du logement (peinture, plomberie, chauffage, electricite, etc.) rencontrent un fort taux de repondants satisfaits (70% a 92%), a l'exception de l'insonorisation (qui ne recolte que 50%), probleme maj eur qui n'est pas propre au logement communautaire (Trudel, 1995). Il n'y a pas de difference statistiquement significative entre les quatre groupes de locataires etudies. Les autres facteurs pris en compte n'ont pas, non plus, de relation statistiquement significative avec la satisfaction par rapport au logement. La tres grande majorite (88%) des repondants se declarent egalement satisfaits de leur immeuble en general. Ils se disent satisfaits, dans des proportions egaies ou superieures a 78%, de chacun des aspects relies a l'immeuble mentionnes dans notre questionnaire (entretien et eclairage des espaces communs, rapports avec le concierge et les autres locataires, securite personnelle). Comme pour la satisfaction par rapport au logement, le type de residants et les autres facteurs retenus n'ont pas de relation statistiquement significative avec la satisfaction par rapport a l'immeuble.

Par contre, la satisfaction a l'egard de certains aspects des environs de l'immeuble presente des variations statistiquement significatives en fonction des types de residants. Les femmes <<monoparentales>> sont nettement moins satisfaites de la securite, de l'etat des edifices voisins et de la qualite de l'environnement (bruit, pollution, odeurs etc.) que les autres groupes de locataires (tableau 1) (7). Il se degage aussi des autres croisements effectues que le fait d'etre une femme, la presence d'un enfant et le mode de gestion cooperatif correspondent a un niveau de satisfaction moins eleve par rapport aux trois aspects ci-haut mentionnes (tableau 2). Il importe ici de souligner que les femmes <<monoparentales>> regroupent une grande partie des femmes et des menages avec enfant de notre echantillon et qu'elles sont concentrees dans les logements COOP. D'ailleurs, en procedant a des analyses logistiques avec ces quatre variables, une seule s'avere statistiquement significative pour expliquer le faible taux de satisfaction a l'egard de la securite, de l'etat des edifices voisins et de la qualite de l'environnement : le type de repondants et pius precisement etre une femme <<monoparentale>>. Nous ne presentons au tableau 3 que les analyses logistiques effectuees pour l'aspect securite, les analyses logistiques pour les deux autres aspects conduisant a des resultats semblables.

Relations de voisinage

Pour mesurer l'intensite des relations de voisinage, nous avons pris en consideration trois variables qui sont couramment utilisees dans la recherche sur les liens faibles (Henning et Lieberg, 1996), a savoir saluer un voisin, discuter avec un voisin et echanger des services avec un voisin. Evidemment, ces aspects varient egalement selon la classe sociale et la culture. Cependant, comme nous l'avons vu, l'echantillon est assez homogene a ces egards. Le pourcentage des repondants ayant des relations de voisinage est inversement proportionnel a l'intensite de ces relations. Ainsi, 93,8% saluent un voisin, 75% discutent avec un voisin et 58,6% echangent des services avec un voisin (tableau 4). On observe des differences d'un type de residants a l'autre, mais ces differences ne sont statistiquement significatives que pour le premier degre de relation, a savoir <<saluer un voisin>> : ce sont les jeunes SOS qui sont proportionnellement les moins nombreux a le faire. Ceci est probablement a mettre en relation avec deux facteurs : d'une part, parmi les jeunes de notre echantillon, certains ont vecu d'importants problemes psychosociaux et sont en processus de reinsertion sociale : d'autre part, comme nous l'avons mentionne plus haut, 62% d'entre eux resident depuis moins d'un an dans leur logement au moment de l'enquete.

Il se degage egalement des autres croisements de variables que la duree de residence dans le logement et le mode de gestion ont egalement une relation statistiquement significative avec cet aspect du voisinage. Ainsi, 98% des personnes habitant depuis plus d'un an dans leur logement saluent leur voisin, contre 90% des individus residant dans leur logement depuis un an et moins; de plus, 100% des repondants logeant dans une cooperative d'habitation saluent un voisin, contre 88,3% des repondants habitant dans un logement gere par un OSBL. Cependant, les analyses logistiques ne revelent aucun facteur significatif, ce qui est probablement du au fait qu'une tres forte proportion de nos repondants est concentree dans le groupe de ceux qui saluent un voisin.

Quant au deuxieme degre de relations de voisinage, a savoir << discuter avec un voisin>> , si le type de residants n'y est statistiquement pas associe, les autres croisements realises font ressortir une relation statistiquement significative avec le sexe du repondant, la presence d'un enfant et le mode de gestion du logement (tableau 5). Toutefois, il ne se degage des analyses logistiques qu'un seul facteur statistiquement significatif, a savoir le mode de gestion, la probabilite de discuter avec un voisin etant plus elevee si on habite dans une cooperative d'habitation (tableau 6).

En ce qui concerne le troisieme degre de relation de voisinage que nous avons analyse, a savoir <<echanger des services avec un voisin>> , nous avons mentionne, plus haut, que le type de residants n'y etait pas statistiquement lie. Cependant, comme pour l'aspect etudie precedemment, a savoir << discuter avec un voisin>>, il ressort des croisements effectues que le sexe du repondant, le presence d'un enfant et le mode de gestion du logement ont une relation statistiquement significative avec le fait d'echanger des services avec un voisin, facteurs auxquels s'ajoute le fait d'avoir vecu sa jeunesse, en tout ou en partie, dans le quartier (tableau 7). Toutefois, comme pour la modalite <<discuter avec un voisin>> , il ne se degage des analyses logistiques portant sur la modalite <<echanger des services avec un voisin>> , qu'un seul facteur statistiquement significatif, a savoir le mode de gestion, la probabilite d'echanger des services avec un voisin etant plus elevee pour les locataires de cooperatives d'habitation (tableau 8).

Rapports au quartier

Nous avons utilise deux indicateurs pour analyser les rapports que nos repondants entretiennent avec leur quartier: le recours aux services communautaires du quartier (8) et le sentiment d'appartenance au quartier, deux phenomenes que le logement communautaire devrait favoriser. En ce qui concerne les services communautaires du quartier, notre enquete revele qu'un peu moins de la moitie de nos repondants en font usage, a savoir 47,3% Cependant, suivant les tableaux croises et les analyses logistiques, aucune des variables independantes prises en consideration n'apparait etre statistiquement associee a ce phenomene.

Quant au sentiment d'appartenance au quartier, a l'examen des tableaux croises, seule la variable sexe y est statistiquement reliee, parmi les variables independantes retenues jusqu'a maintenant. Ainsi, le pourcentage des femmes repondant <<oui>> est superieur a celui des hommes (tableau 9). Comme le sentiment d'appartenance au quartier nous parait un indicateur-cle des rapports que les individus entretiennent avec cette unite socio-spatiale, nous avons cherche a approfondir l'analyse de ce phenomene et a savoir si d'autres facteurs intervenaient. Nous avons donc pris en compte d'autres variables independantes que nous avons choisies parmi certaines des variables dependantes prealablement traitees : la satisfaction par rapport au logement, la satisfaction par rapport a certains aspects des environs de l'immeuble, les relations de voisinage et le recours aux services communautaires du quartier. Nous avons aussi retenu deux autres variables independantes associees aux femmes de notre echantillon et correspondant aux liens forts : la presence de parents et la presence d'amis dans le quartier. A l'examen des tableaux croises, trois de ces nouvelles variables independantes s'averent avoir une relation statistiquement significative avec le sentiment d'appartenance au quartier. Il s'agit de l'echange de services avec le voisin, de la presence de parents et de la presence d'amis dans le quartier (tableau 9). Nous avons procede a des analyses logistiques en prenant en compte ces trois variables de meme que la variable sexe (tableau 10). Il ne ressort de ces analyses qu'une seule variable statistiquement significative : avoir des amis dans le quartier (9).

Elements d'interpretation

Il se degage de notre enquete qu'une tres forte proportion des repondants sont satisfaits de leur logement et de leur immeuble. Ce resultat vient confirmer que les formules COOP et OSBL offrent des logements a bon prix et qui paraissent adequats pour ceux qui y habitent, quel que soit le type de residants, la duree de residence dans le logement, le vecu passe dans le quartier, le sexe du repondant, la presence d'enfant et le mode de gestion du logement. De plus, comme le soulignent Bruin et Cook (1997), la gestion participative et le sentiment d'avoir un controle sur son environnement favorisent la satisfaction residentielle. Or, il s'agit de deux traits qui caracterisent le logement communautaire. Toutefois, en ce qui concerne certains aspects des environs immediats de l'immeuble, a savoir la securite, l'etat des edifices voisins et la qualite de l'environnement, les femmes <<monoparentales>> se montrent nettement moins satisfaites que les autres types de residants. Ceci pourrait s'expliquer par le fait que les femmes <<monoparentales>> seraient pius sensibles a ces aspects a cause, notamment, de la presence d'enfant(s) dans leur menage. De pius, les femmes sont particulierement interpellees par les questions de securite (Andrew, 1995). Il est egalement probable, dans le cas des femmes <<monoparentales>> de notre echantillon, que le fait d'etre a la fois le seul adulte dans le menage et plutot pauvre accentue le sentiment d'insecurite pour soi-meme et pour les enfants. Enfin, un autre element d'explication tient au fait qu'une forte proportion des femmes <<monoparentales>> de notre enquete se trouvent localisees dans le secteur le plus negativement marque du quartier Hochelaga-Maisonneuve, le secteur sud-ouest, particulierement affecte par la violence, la prostitution et la degradation du cadre bati.

Les logements COOP et OSBL, par leur caractere communautaire, contribueraient aux relations de voisinage. Un tres fort pourcentage de nos repondants salue effectivement un voisin. Quant aux autres degres de relations de voisinage que nous avons examines, seul le mode de gestion du logement s'avere une variable independante statistiquement significative a la lumiere des analyses logistiques. Ainsi, la probabilite de discuter et d'echanger des services avec un voisin s'avere pius elevee chez les personnes residant dans un logement COOP que chez ceux habitant dans un logement OSBL. Le controle democratique de la cooperative par ses membres-residants, la cooptation des futurs voisins-membres par un comite de residants ainsi que la participation des locataires-membres a l'entretien et a la gestion de leur cooperative d'habitation concourent sans doute a y raffermir ces relations de voisinage. De plus, comme nous l'avons deja mentionne, les locataires des logements OSBL, particulierement les jeunes, sont nombreux a rencontrer des problemes psychosociaux et a ne resider dans leur logement que depuis moins d'un an, ce qui ne favorise pas les relations de voisinage pius intenses.

Les COOP et OSBL d'habitation contribueraient aussi, en principe, a renforcer les rapports de leurs locataires au quartier. Notre enquete a revele qu'un peu moins de la moitie de nos repondants avaient recours aux services communautaires du quartier, mais le traitement des donnees n'a fait ressortir aucun facteur, parmi ceux que nous avons pris en compte, qui soit statistiquement associe a ce phenomene. Pfister (2001) a fait ressortir, dans une recension des ecrits, la necessite d'etablir un lien personnalise avec les residants de logements sociaux, par exemple, par le biais d'animateurs sociaux, afin qu'ils utilisent les services communautaires. Ce type de lien n'existe effectivement pas en ce qui concerne les logements communautaires que nous avons etudies. Quant au sentiment d'appartenance au quartier, il se degage des analyses logistiques une variable independante statistiquement significative, a savoir la presence d'amis dans le quartier. Les liens sociaux forts (amitie) s'averent ainsi grandement relies au sentiment d'appartenance au quartier, liens qui ne sont pas necessairement associes au mode de gestion du logement. Ceci confirme les resultats de la recherche de Mesch et Manor (1998 : 517), laquelle montre que les <<locally based relationships>> sont reliees a l'attachement au quartier.

CONCLUSION

Dans le cadre de cet article, nous avons d'abord souligne l'importance du logement pour les personnes exclues du marche du travail et l'alternative que representent les cooperatives (COOP) et les organismes sans but lucratif (OSBL) d'habitation face au marche prive et aux habitations a loyer modique (HLM). Nous avons aussi mis en lumiere le role que pouvait jouer le logement communautaire non seulement en matiere d'habitation, mais aussi en matiere d'insertion socio-spatiale.

Puis, notre enquete dans le quartier Hochelaga-Maisonneuve a Montreal a revele que l'habitation communautaire repond de facon tres satisfaisante a un besoin en logement, quel que soit le mode de gestion et le type de residants. Nous avons egalement observe que les femmes <<monoparentales>> sont particulierement preoccupees par certains aspects des environs immediats de leur immeuble, a savoir la securite, l'etat des edifices voisins et la qualite de l'environnement (bruit, pollution, odeurs, etc.), aspects pour lesquels elles affichent des taux de satisfaction nettement inferieurs a ceux des autres groupes de repondants. Ceci souleve l'importance de la Iocalisation des logements COOP et OSBL, en particulier pour ce type de menages. Il ne s'agit pas seulement d'offrir un logement adequat a bon prix, mais il importe que ce logement soit situe dans un environnement convenable.

En ce qui concerne l'insertion socio-spatiale, nos analyses ont fait ressortir l'incidence du mode de gestion cooperatif sur les degres eleves de relations de voisinage. Ce mode de prise en charge du logement qui favorise les contacts entre membres-locataires contribue aux discussions et a l'echange de services entre voisins. Nous pouvons penser que la taille relativement petite des ensembles immobiliers au Quebec (entre 20 et 30 logements (10)) favorise ces relations de voisinage et l'implication d'une majorite de residants a la vie associative. Tres peu de cooperatives au Quebec ont recours a des employes pour leur gestion. Ainsi, les cooperatives sont administrees par un conseil d'administration elu parmi les residants reunis en assemblee generale. Divers comites sont aussi mis sur pied et animes entierement par les residants sur une base benevole: entretien, selection des membres, finances, secretariat, et meme festivites! Par contre, le mode de gestion ne semble pas avoir d'impact sur le recours aux services communautaires du quartier, ni sur le sentiment d'appartenance au quartier. Pour nos repondants, ce dernier phenomene apparait plutot relie au fait d'avoir des liens d'amitie dans le quartier.

L'apport principal du logement communautaire se situe donc principalement au plan de la satisfaction residentielle quel que soit le type de residant. Cependant, la Iocalisation des logements communautaires a l'interieur du quartier est un facteur qu'il ne faut pas negliger particulierement si des femmes chefs de famille vont y demeurer. Ce constat est d'autant pius important puisque des sites appropries pour le logement communautaire sont difficiles a trouver, notamment a Montreal. En ce qui concerne les COOP d'habitation, la recherche confirme la contribution de ce mode d'habitation au plan des relations de voisinage.

Notre recherche a uniquement porte sur le logement communautaire. Il s'agit de la seule forme de logement social produite au Quebec depuis le milieu des annees 1990. Il serait neanmoins opportun, dans le cadre d'une autre recherche, de pouvoir comparer les taux de satisfaction residentielle et les degres d'insertion socio-spatiale des locataires de logements COOP et OSBL avec ceux des locataires du marche prive et du parc HLM.

Remerciements

Cet article se fonde sur une recherche financee par Developpement des Ressources humaines Canada, la Chaire de cooperation Guy-Bernier de l'UQAM et le Conseil de recherche en sciences humaines du Canada. Les auteurs tiennent a remercier ces organismes pour leur soutien.

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Notes

(1) C'est-a-dire sans emploi stable.

(2) Les programmes d'aide ont aide a produire environ 22 000 logements cooperatifs et 25 000 logements sans but lucratif au Quebec, soit 4% du parc immobilier locatif. Ces programmes ont beaucoup evolue depuis le debut des annees 1970, passant de l'aide a la pierre a l'aide a la personne (Pomeroy, 2001). Pour une synthese des programmes d'aide au logement communautaire de 1973 a 2002, voir Gaudreault et Bouchard, 2002, annexe 1.

(3) Les personnes sans occupation stable (SOS) ont ete definies de la facon suivante : elles n'avaient pas d'emploi stable ou n'etaient pas aux etudes a temps complet au moment de l'entrevue ; elles occupaient un emploi precaire ou etaient beneficiaires de l'aide sociale ou de l'assurance-chomage.

(4) Les personnes avec occupation stable (AOS) ont ete definies comme suit : elles occupaient un emploi stable ou elles etaient aux etudes a temps complet ou elles etaient a la retraite au moment de l'enquete.

(5) Un GRT est un organisme compose de professionnels qui viennent en aide aux locataires pour creer une COOP d'habitation et evaluer les travaux a faire sur leur immeuble. Les GRT donnent aussi leur appui aux OSBL d'habitation pour l'achat, la rehabilitation et la construction de logements.

(6) Les analyses logistiques ont aussi ete utilisees dans une recherche portant sur les liens sociaux, la perception de l'environnement et l'attachement au quartier par Mesch et Manor (1998).

(7) Par contre, il n'y a pas de difference significative entre les types de residants en ce qui concerne la proximite de parcs ou de terrains de jeux, le trafic automobile ou la proximite de services.

(8) Il s'agit notamment des comptoirs alimentaires et vestimentaires, des organismes d'aide au logement et a l'emploi, des centres d'ecoute, des cuisines collectives, etc.

(9) Rappelons que la variable << presence d'amis >> etait associee a la variable << femmes >>.

(10) Les cooperatives au Quebec comptent en moyenne 20 logements alors que la moyenne en Ontario est de 80 logements et la moyenne canadienne de 41 logements (site de la Federation de l'habitation cooperative du Canada).

Richard Morin, Marie J. Bouchard, Winnie Frohn, Paul Bodson

professeurs-chercheurs

Universite du Quebec a Montreal

Nathalie Chicoine

diplomee, doctorat en etudes urbaines

Institut national de la recherche scientifique
Tableau 1. Satisfaction par rapport aux environs immediats de l'immeuble
en fonction du type de residants (repondants tres satisfaits et
satisfaits)

Aspects Sans occupation stable Avec Total
 occu-
 pation
 stable

 Jeunes Femmes mono- Autres
 parentales

 N ** =29 N=25 N=27 N=31 N=112

Securite * 25 8 19 21 *** 73 ***
 86,2% 32% 70,4% 72,4% 66,4%
Etats des edifices 27 9 21 27 84
voisins * 93,1% 36% 77,8% 87,1% 75
Qualite de 20 4 16 20 60
l'environnement * 69% 16% 59,3% 64,5% 53,6%

* Khi carre : 0,000 (significatifa 0,001)

** N= nombre total de reponses valides. Ce nombre peut varier
legerement d'une question a l'autre si l'on tient compte des "ne
s'applique pas" on des "sans reponse".

*** Des individus n'ont pas repondu a cette question et le
pourcentage est calcule sur la base du nombre de reponses valides.

Tableau 2. Satisfaction par rapport a certains aspects des environs de
l'emmeuble en fonction du sexe du repondant, de la presence d'un enfant
et du mode de gestion de logement

 Presence d'un Mode de
Aspects Sexe enfant gestion

 Femme Homme Non Oui COOP OSBL
 N ** =57 N=56 N=69 N=43 N=52 N=60

Securite * 30 *** 43 *** 51 *** 22 *** 26 *** 47
 53,6% 79,6% 75% 52,4% 52% 78,3%
Etats des 34 50 59 25 30 54
edifices 59,6% 90,9% 85,5% 58,1% 57,7% 90,0%
voisins *
Qualite de 19 41 46 14 19 41
l'environnement * 33,3% 74,5% 66,7% 32,6% 36,5% 68,3%

* Khi carre significatif a 0,05

** N= nombre total de reponses valides. Ce nombre peut varier
legerement d'une question a l'autre si l'on tient compte des "ne
s'applique pas" ou des "sans reponse".

*** Des individus n'ont pas repondu a cette question et le pourcentage
est calcule sur la base du nombre de reponses valides.

Tableau 3. Analyses logistiques portant sur la satisfaction a
l'egard de la securite dans les environs immediats de l'immeuble

[Khi.sup.2] Cox & Snell [R.sup.2] Nagelkerke [R.sup.2]

 21,36 0,18 0,25
 dl: 6
sign.: 0,002

Variable dependante: insatisfaction a l'egard de la securite

Variables Coeff. B Wald Sign.
independantes

Mode de gestion: -0,65 1,54 0,215
COOP
Sexe : femme 0,11 0,04 0,85
Avec enfant : oui -0,73 0,99 0,32
Type de 7,71 0,05
residants
 Jeunes SOS -0,64 0,70 0,40
 Mono SOS 2,07 6,25 0,01
 Autres SOS 0,12 0,04 0,850
Constante -1.94 5,19 0,23

Tableau 4. Degres de relations de voisinage en fonction du type de
residants

Degres de Sans occupation stable Avec Total
relation occu-
 pation
 stable

 Jeunes Femmes mono- Autres
 parentales
 N=29 N=25 N=27 N=31 N=112

Saluer un voisin 24 24 26 31 105
(souvent ou 82,8% 96% 96,3% 100% 93,8%
quelquefois) *
Discuter avec un 18 20 19 27 84
voisin (souvent ou 62,1% 80% 70,4% 87,1% 75%
quelquefois **
Echanger des 13 18 14 20 65
services avec un 44,8% 72% 51,9% 66,7% 58,6%
voisin (souvent ou
quelquefois) ***

* Khi carre : 0,036 (significatif a 0,05)

** Khi carre : 0,130 (non significatif)

*** Khi-carre : 0,143 (non significatif)

Tableau 5. <<Discuter avec un voisin>> en fonction du sexe du
repondant, de la presence d'un enfant et du mode de gestion du logement

Discuter Sexe * Presence d'un Mode de
avec un enfant ** gestion ***
voisin
 Femme Homme Non Oui COOP OSBL
 N=57 N=56 N=69 N=43 N=52 N=60

souvent ou 47 37 48 38 46 38
quelquefois 82,5% 67,3% 69,6% 83,7% 88,5% 63,3%

* Khi carre : 0,064 (significatif a 0,10)

** Khi carre : 0,092 (significatif a 0,10)

*** Khi carre : 0,002 (significatif a 0,05)

Tableau 6. Analyses logistiques portant sur la modalite des relations
de voisinage <<discuter avec un voisin>>

[Khi.sup.2] Cox & Snell [R.sup.2] Nagelkerke [R.sup.2]

 10,26 0,88 0,13
 dl: 3
sign.: 0,016

Variable dependante : discuter avec un voisin

Variables Coeff. B Wald Sign.
independantes

Sexe : femme -0,15 0,07 0,79
Avec enfant : oui -0,23 0,16 0,69
Mode de gestion: 1,33 5,36 0,02
COOP
Constante -0,69 1,31 0,25

Tableau 7. <<Echanger des services avec un voisin>> en fonction du sexe
du repondant, de la presence d'un enfant, du mode de gestion du
logement et d'avoir vecu sa jeunesse dans le quartier

Echanger Sexe * Presence d'un Mode de
des enfant ** gestion ***
services
avec voisin Femme Homme Non Oui COOP OSBL
 N=57 N=54 N=68 N=43 N=51 N=60

souvent ou 38 27 35 30 42 23
quelquefois 66,7% 50,0% 51,5% 83,7% 82,4% 38,3%

Echanger Jeunesse dans
des le quartier ****
services
avec voisin Non Oui
 74 37

souventou 39 26
quelquefois 52,7% 70,3%

* Khi carre : 0,075 (significatif a 0,10)

** Khi carre : 0,057 (significatif a 0,10)

*** Khi carre: 0,000 (significatif a 0,001)

**** Khi carre : 0,077 (significatif a 0,10)

Tableau 8. Analyses logistiques portant sur la modalite des relations
de voisinage <<echanger des services avec un voisin>>

[Khi.sup.2] Cox & Snell [R.sup.2] Nagelkerke [R.sup.2]

 25,42 0,20 0,27
 dl: 4
sign.: 0,000

Variable dependante : echanger des services avec un voisin

Variables Coeff. B Wald Sign.
independantes

Sexe : femme 0,39 0,52 0,47
Avec enfant : oui -0,00 0,00 0,99
Mode de gestion: 2,19 1,569 0,00
COOP
Jeunesse dan 0,46 0,89 0,35
quartier : oui
Constante 0,27 0,00 0,97

Tableau 9. Sentiment d'appartenance au quartier en fonction du sexe du
repondant, l'exchange de services avec un voisin, de la parente et
d'amis dans le quartier

Sentiment Sexe * Echanger des
d'apparte- services avec
nance an un voisin **
quartier
 Femme Homme Oui Non
 N=57 N=54 N=66 N=45

oui 41 29 46 24
 71,9% 53,7% 69,7% 53,3%

 Parente dans Ami(s) dans le
d'apparte- le quartier *** quartier ****
nance an
quartier Oui Non Oui Non
 N=47 N=64 N=79 N=32

oui 34 36 59 11
 72,3% 56,3% 74,7% 34,4%

* Khi carre : 0,047 (significatif a 0,05)

** Khi carre : 0,079 (significatif a 0,10)

*** Khi carre : 0,083 (significatif a 0,10)

**** Khi carre : 0,000 (significatif a 0,001)

Tableau 10. Analyses logistiques portant sur le sentiment
d'appartenance au quartier

[Khi.sup.2] Cox & Snell [R.sup.2] Nagelkerke [R.sup.2]

 20,52 0,169 0,231
 dl: 4
sign.: 0,000

Variable dependante : sentiment d'appartenance au quartier

Variables Coeff. B Wald Sign.
independantes

Sexe : femme -0,46 0,98 0,32
Echanger des -0,60 1,82 0,18
services avec
voisin : oui
Parente dans -0,38 0,64 0,42
qartier : oui
Amis dans -1,64 12,3 0,00
quartier : oui
Constante 1,31 6,76 0,01
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