Le logement communautaire a Montreal: satisfaction residentielle et insertion socio-spatiale.
Morin, Richard ; Bouchard, Marie J. ; Frohn, Winnie 等
Abstract
This article addresses the contribution of community housing to the
housing satisfaction and the socio-spatial integration of people. The
authors first present some general considerations about housing
cooperatives and non-profit housing organizations as an alternative to
the market and the public housing. Then they report on the results of a
research project concerning tenants without a steady job, especially
young people and women heading single-parent families, living in coop and non profit housing of Hochelaga-Maisonneuve, a district of Montreal.
This research reveals high levels of residential satisfaction and the
tenants' social integration at different degrees into their
neighbourhood and their district but without establishing a direct
linkage between community housing and the sense of belonging to the
district.
Keywords: community housing, housing cooperatives, non-profit
housing organizations, housing satisfaction, social integration, young
people, single-parent families, neighbourhood, district, Montreal,
Hochelaga-Maisonneuve
Resume
Cet article porte sur l'apport du logement communautaire A la
satisfaction residentielle et a l'insertion socio-spatiale des
personnes qui y habitent Les auteurs menent d'abord une reflexion
generale sur les cooperatives (COOP) et les organismes sans but lucratif
(OSBL) d'habitation comme alternative aux logements du marche et
aux logements publics. Puis, ils rendent compte des resultats d'une
enquete conduite aupres de locataires sans emploi stable, en particulier
des jeunes et des femmes a la tete de familles monoparentales, residant
dans des logements COOP et OSBL du quartier Hochelaga-Maisonneuve a
Montreal. Cette enquete revele des taux eleves de satisfaction
residentielle et une insertion sociale, a des degres divers, de ces
locataires dans leur voisinage et leur quartier, mais sans etablir une
relation directe entre le logement communautaire et le sentiment
d'appartenance au quartier.
Mots cles : logement communautaire, cooperatives d'habitation,
organismes sans but lucratif d'habitation, satisfaction
residentielle, insertion sociale, jeunes, familles monoparentales,
voisinage, quartier, Montreal, Hochelaga-Maisonneuve
INTRODUCTION
La crise du fordisme et les restructurations economiques qui
l'ont accompagnee depuis les annees 1970 ont entraine chomage et
pauvrete (Boyer et Saillard, 1995 ; Levesque, 1995). L'exclusion
socio-economique qui en decoule rend plus difficile l'acces a un
logement adequat. Comme les exclus du marche du travail se trouvent
reclus dans leur logement, il importe encore plus qu'ils puissent
se loger convenablement. Or, le marche repond davantage a une logique de
rentabilite qu'au droit au logement. L'habitation sociale
constitue alors une alternative au marche residentiel. La formule la
plus connue est le logement public, a savoir l'habitation a loyer
modique (HLM). Cependant, au Canada et au Quebec, la construction de
nouvelles unites HLM a ete ralentie a compter des annees 1970 et
carrement stoppee au cours des annees 1990. Une autre formule est
davantage encouragee par l'Etat: le logement communautaire associe
aux cooperatives (COOP) d'habitation et aux organismes sans but
lucratif (OSBL) d'habitation et dont une portion de plus en plus
grande des locataires est composee de personnes sans emploi ou a faible
revenu (Poulin, 1997). Cette formule aurait l'avantage, en plus de
combler un besoin en logement, de favoriser une insertion des occupants
a leur voisinage et a leur quartier (Dansereau, 1998), premisse, pour
les exclus du marche du travail, a une insertion sociale plus globale.
On peut egalement y voir un frein a une exclusion sociale plus grave
conduisant potentiellement a l'itinerance.
Ce phenomene d'exclusion socio-economique touche
particulierement les jeunes et les femmes responsables de familles
monoparentales qui rencontrent des problemes particuliers de logement
(Molgat, 1999; SHQ, 2002). Le phenomene d'exclusion
socio-economique s'avere egalement tres present sur le territoire
de la ville de Montreal ou le taux de personnes vivant sous le seuil de
faible revenu s'eleve, en 2001, a 29%, ce qui est superieur aux
taux affiches par les autres grandes villes canadiennes : 15% a Ottawa,
22,6% a Toronto, 20,2% a Winnipeg, 14,1% a Calgary et 27% a Vancouver
(CREM, 2004). Ce phenomene marque particulierement les anciens quartiers
industriels et, en particulier, le quartier Hochelaga-Maisonneuve
(Seguin, 1998), situe le long du fleuve Saint-Laurent, a l'est du
centre-ville, et ou le taux de personnes sous le seuil de faible revenu
atteint 46% en 2001 (CREM, 2001).
Par le biais d'une enquete par questionnaire conduite en
1998-1999 dans ce quartier et portant sur divers aspects de
l'insertion sociale de locataires majoritairement sans occupation
stable (SOS) de logements communautaires, et en particulier des jeunes
et des femmes <<monoparentales>>, nous avons cherche a
savoir dans quelle mesure ces derniers etaient non seulement satisfaits
de leur logement, mais aussi inseres dans leur voisinage et leur
quartier. A ce propos, Giddens (1987) distingue <<integration
sociale>> et <<integration au systeme>>. La premiere
est associee au rapport entre proximite spatiale et lien social, et est
definie comme la routinisation des actions d'individus co-presents
dans un temps et un espace donnes. L'integration au systeme, par
contre, correspond aux interactions constituees hors des relations
quotidiennes de proximite et implique d'autres acteurs distants
dans le temps et l'espace. C'est la premiere forme d'integration qui nous interessait plus particulierement dans le
cadre de notre enquete puisqu'elle renvoie, en partie, au voisinage
et au quartier, espaces de co-presence sur le plan de la residence et de
la frequentation de certains services.
Dans un contexte ou le logement communautaire constitue le seul
type d'habitation sociale qui contribue a l'ajout de nouvelles
unites residentielles dans le parc immobilier, il importe, pour les
divers ordres de gouvernement qui mettent en place des programmes de
soutien au logement cooperatif et sans but lucratif de meme que pour les
organismes locaux qui developpent des projets de logement communautaire,
de connaitre l'apport de ce type de logement a la satisfaction
residentielle et a l'insertion socio-spatiale d'individus qui
ont de faibles ressources financieres pour se loger adequatement.
Le present article est divise en deux grandes parties. Dans un
premier temps, nous exposons des elements de reflexion sur la solution
alternative au marche residentiel prive et au logement public que
constitue le logement communautaire et sur sa contribution a
l'insertion sociale. Dans un second temps, nous faisons etat de
notre demarche methodologique et des resultats de notre recherche qui
porte sur les residants d'OSBL et de COOP d'habitation. Nous
nous interessons plus particulierement aux jeunes sans occupation stable
(SOS) (1) et aux femmes chefs de familles monoparentales SOS, tout en
prenant en compte d'autres types de menages. Nous faisons non
seulement ressortir les similitudes et les differences entre les
differents types de menages sur le plan de la satisfaction residentielle
et de l'insertion dans le voisinage et le quartier, mais nous
soulignons egalement l'influence d'autres facteurs sur ces
phenomenes. Notre recherche se limite cependant aux deux types de
logement communautaire : les COOP et les OSBL. En effet, nous ne
traitons ni du marche residentiel prive, ni du logement public.
LE DROIT AU LOGEMENT ET LE LOGEMENT COMMUNAUTAIRE
L'acces a un logement decent s'avere un enjeu important
pour un grand nombre de menages a faible revenu qui n'arrivent pas
a trouver un logement adequat sur le marche prive et qui se butent a une
offre de logements publics limitee. Le logement communautaire apparait
alors comme une alternative, contribuant a repondre a un besoin physique tout en favorisant une insertion sociale.
Une solution alternative : le logement communautaire
Le secteur du logement communautaire constitue une innovation
sociale en reponse a un besoin et a la revendication d'un droit au
logement (Bouchard, 2001; Roy, 2004). Les organismes qui le composent
sont des cooperatives (COOP) et des organismes sans but lucratif (OSBL)
dont la finalite est de maximiser le service a l'usager et non la
rentabilite economique. Le logement communautaire releve ainsi
d'une forme de propriete collective privee, ce qui le distingue du
logement public de type HLM (Morin, 1989). Les COOP et OSBL peuvent
offrir du logement social grAce aux ressources financieres qui
proviennent de subventions publiques et qui varient selon les programmes
d'aide (Gaudreault et Bouchard, 2002). La gestion du logement
communautaire est prise en charge par des usagers benevoles et, dans le
cas des organismes sans but lucratif, aussi par des employes. Sauf pour
les residants beneficiant d'une subvention au loyer, la gestion
financiere de ces organismes est egalement en partie soumise au marche,
les loyers etant largement determines par les couts d'operation.
Le type de cooperative d'habitation auquel nous nous referons
ici est la cooperative locative, sans but lucratif, a possession
continue. Ses membres sont collectivement proprietaires de
l'immeuble ou des immeubles que la cooperative possede, mais ils
demeurent individuellement locataires du logement dans lequel ils
resident. A titre de membres, ils deboursent une part sociale qui
correspond a un montant peu eleve et qu'ils retirent
lorsqu'ils quittent. A titre de locataires, ils payent tm loyer,
pour lequel ils peuvent beneficier, sous certaines conditions,
d'une aide en provenance de l'Etat, comme nous l'avons
evoque plus haut. Cependant, l'objectif de mixite sociale a
l'interieur des cooperatives d'habitation qui avait ete mis de
l'avant dans les annees 1970 (Vienney et al., 1986; SCHL, 1990) a
ete progressivement delaisse, les menages a faible revenu y predominant nettement (Poulin, 1997).
Quant aux OSBL d'habitation, ils peuvent toucher des
populations semblables a celles des cooperatives ou se concentrer sur
les <<clienteles>> confrontees a des difficultes
particulieres d'acces a tm logement adequat : individus ayant des
problemes de toxicomanie ou de sante mentale, jeunes marginaux,
personnes victimes de violence, menages a faible revenu avec enfants,
immigrants recents, etc. (Dansereau, 1998; Jette et al., 1998).
Cependant, les logements OSBL se differencient principalement des
logements cooperatifs par l'implication moins grande des locataires
dans la gestion des bAtiments, par le mecanisme de selection de ces
locataires qui ne se trouvent pas cooptes par leurs futurs voisins dans
l'immeuble et par le fait que ces locataires vivent parfois des
conditions de marginalisation sociale plus graves.
L'insertion sociale par le logement communautaire
Grace aux aides a la pierre et a la personne en provenance des
fonds publics (2), les COOP et les OSBL contribuent a offrir, a un prix
accessible, tm logement adequat a des individus qui ont de moins en
moins les moyens de se loger convenablement sur le marche prive et qui
se heurtent a l'insuffisance de l'offre HLM. Les bAtiments
COOP et OSBL s'integrent aussi mieux a leur milieu physique et
social que les ensembles HLM qui sont plus visibles dans le paysage
urbain et dont les locataires sont souvent stigmatises (Morin et
Dansereau, 1990). Il importe cependant ici de signaler qu'a
Montreal, les grands ensembles HLM sont rares, les logements publics
etant plutot offerts dans des immeubles de petite taille qui
s'inserent dans la trame urbaine. Neanmoins, on retrouve de grands
ensembles HLM dans les plus vieux quartiers, notamment dans
Hochelaga-Maisonneuve. L'habitation communautaire fournit
egalement, comme tout logement, outre un toit, un espace
d'intimite, de securite et de personnalisation permettant la
construction d'un sujet differencie, d'une identite
singularisee, prealable a tout rapport a l'autre et donc a tout
processus d'insertion sociale (lbid.). Plusieurs auteurs ont
analyse le potentiel du logement communautaire non seulement pour
ameliorer la qualite de vie mais egalement pour contribuer a
l'insertion sociale de differents types de residants, notamment les
femmes chefs de famille (Doyle et al., 1996; Johnson et Ruddock, 2000;
Wekerle 1988,) et les jeunes (Biard, 1992; Margison et al., 1998; Rose
et al., 1999).
Le fait << d'habiter >> implique une <<
relation a soi >>, un << rapport au chez soi >> et une
<< dimension sociale hors habitation >> (Dorvil et al.,
2002). Le <<chez soi>> releve de la sphere du prive, de
l'intimite, de ce qui est protege, cache du regard des autres.
Cependant, bien que <<territoire de la privaute par excellence, le
logement n'en est pas moins un lieu d'echange et de
sociabilite>> (Authier, 2001 : 6). En fait, le <<chez
soi>> que represente le logement constitue un pont vers la
sociabilite : <<Les etres humains ont besoin de se retrouver
proteges des autres pour etre sociables>> (Sennett, 1979, cite par
Charbonneau, 1998). Le logement, en plus de fournir un abri contre les
intemperies, assume donc d'autres fonctions sociales et
symboliques. Des etudes menees au Quebec et ailleurs au Canada ont fait
ressortir que le logement communautaire est une source
d'habilitation au pouvoir ou a l'empowerment (Bouchard et
Gagnon, 1998; Johnson et Ruddock, 2000; Wekerle, 1988) et qu'il
ameliore la qualite de vie (Jette et al., 1996) et la sante (FOHM,
2002). Cet espace relationnel contribue a briser l'isolement et a
ameliorer le bien-etre psychologique (Ducharme, 2000). Le logement est
une condition d'acces aux autres droits sociaux (droit au travail
ou au revenu, droit a la sante, etc.), voire a la citoyennete, et le
point de depart pour s'engager dans de nouveaux projets (etude,
emploi, etc.).
De plus, l'habitation communautaire favoriserait chez des
individus coupes d'un certain nombre de liens avec la societe
globale, notamment d'un lien d'emploi, le developpement, par
le biais des rapports de voisinage, des <<liens faibles>>
(Granovetter, 1982), c'est-a-dire des relations sociales qui
peuvent se cantonner au <<bonjour, bonsoir>>, mais qui
impliquent neanmoins une reconnaissance de l'autre et une
reconnaissance par l'autre, renforcant alors le sentiment de
securite et d'appartenance et representant egalement un potentiel
d'entraide. Ces liens plutot superficiels, tisses avec les
individus qui deviennent <<familiers>> parce qu'on les
croise frequemment et qu'ils habitent a proximite, sont souvent,
neanmoins, significatifs : ils consolident la conscience d'etre
chez soi, constituent des ponts entre differents reseaux sociaux
(Henning et Lieberg, 1996) et contribuent a l'attachement au
quartier, lequel se construit a partir des interactions avec
l'environnement social (Bahi-Fleury, 1997). Ces rapports de
voisinage sont particulierement importants pour les exclus du marche du
travail (Guest et Wierzbicki, 1999), lesquels representent une portion
significative des locataires de logements COOP et OSBL. Par ailleurs,
l'habitation communautaire donnerait pius facilement acces a des
services communautaires offerts a l'echelle du quartier : dans le
cas des logements OSBL, cela peut etre le fait d'une collaboration
entre I'OSBL gestionnaire de l'immeuble et des organismes
communautaires dans le cadre, notamment, de projets <<de logement
social avec support communautaire>> (Jette et al., 1998); dans le
cas des logements COOP, cela peut s'expliquer par une implication
dans la gestion collective du logement qui conduirait a une pius grande
ouverture aux organismes communautaires du milieu (Dansereau, 1998). En
favorisant les liens sociaux de voisinage et la frequentation des
services communautaires, les COOP et OSBL d'habitation
contribueraient ainsi a produire et a maintenir des milieux de vie
conviviaux (Dorvil et al., 2002) et inclusifs (CHFC, 2002) de meme
qu'a l'insertion de leurs locataires dans la communaute
locale, a savoir le quartier (Taggart, 1997).
LE CAS DU QUARTIER HOCHELAGA-MAISONNEUVE A MONTREAL
L'enquete que nous avons menee en 1998-1999, dans le quartier
Hochelaga-Maisonneuve a Montreal, visait, notamment, a connaitre le vecu
et les representations de locataires de logements communautaires sur les
plans de l'habitation, du voisinage et du quartier. Nous cherchions
en particulier a rejoindre des jeunes et des femmes
<<monoparentales>> sans occupation stable (SOS) (3) que nous
voulions comparer non seulement entre eux mais egalement a un
groupetemoin d'autres personnes SOS et a un groupe-temoin de
personnes avec occupation stable (AOS) (4).
Le quartier Hochelaga-Maisonneuve est representatif des vieux
quartiers centraux qui se sont developpes, a la fin du XIXe siecle et au
debut du XXe siecle, au rythme de l'industrialisation et qui ont
connu des signes de declin a compter de la deuxieme moitie du XXe siecle
(Senecal, 1998). Ce quartier fait aujourd'hui partie des quatre
pius pauvres quartiers de Montreal (CREM, 2004). Les problemes relies a
la pauvrete dans le quartier ont toutefois leur contrepartie : la
multiplication des organismes communautaires qui interviennent sur
divers aspects des conditions de vie de la population, dont le logement.
En 2002, il y avait, dans ce quartier, 839 logements cooperatifs, a
savoir 8,6% de l'ensemble des logements cooperatifs sur le
territoire de la Ville de Montreal, 342 logements appartenant a des
OSBL, representant 2,8% du total des logements possedes par des OSBL sur
le territoire de la Ville de Montreal, et 346 logements appartenant a
une societe para-municipale, mais geres pour la plupart par un important
OSBL, ce qui constituait 5,8% du parc residentiel montrealais de cette
societe para-municipale. On denombrait donc dans le quartier 1527
logements associes a des COOP et a des OSBL d'habitation,
comparativement a 1292 logements HLM, le nombre de logements
communautaires depassant ainsi le nombre de logements publics (Ville de
Montreal, 2003). Cette situation n'est pas etonnante puisque depuis
le retrait du gouvernement federal du financement du logement public
dans les annees 1990, l'apport essentiel en logements sociaux au
Quebec et a Montreal vient des COOP et des OSBL d'habitation.
Echantillonnage de l'enquete
Pour recruter des repondants dans les quatre groupes, nous avons
travaille en etroite collaboration avec nos partenaires sur le terrain,
a savoir un groupe de ressources techniques en habitation (GRT) (5) pour
les logements COOP et le plus important OSBL d'habitation du
quartier. En ce qui concerne les logements COOP, nous avons aussi obtenu
l'aide de la Federation des cooperatives d'habitation de
l'ile de Montreal (FECHIM). Nous avons ainsi construit un
echantillon stratifie non-proportionnel qui n'est pas representatif
de l'ensemble des locataires des logements OSBL et COOP du
quartier, puisque tous les individus beneficiant d'un logement COOP
ou OSBL dans le quartier n'avaient pas la meme probabilite
d'etre selectionnes comme repondant. Nous avons constitue quatre
groupes de repondants a l'interieur desquels, cependant, chaque
personne fut choisie au hasard. Un quota de 30 personnes par groupe
avait ete fixe afin d'obtenir un nombre suffisant
d'observations pour chacun des quatre groupes. Nous visions donc un
echantillon de 120 individus. Nous avons en fait entre 25 et 31
personnes dans chacun des groupes. Au total, 112 individus ont repondu a
notre questionnaire, administre face a face, et ils se repartissent
ainsi:
--29 jeunes (15 a 35 ans) sans occupation stable (SOS), surtout des
hommes (25 sur 29), dont quatre vivant avec une ou un conjoint;
--25 femmes <<monoparentales>> SOS ayant a charge un ou
des enfants de 16 ans et moins;
--27 autres SOS (11 femmes et 16 hommes), dont quatre ayant une ou
un conjoint;
--31 locataires avec occupation stable AOS (17 femmes et 14
hommes), dont neuf ayant un conjoint.
Bref, la majorite de nos repondants, dans toutes les categories,
vivait sans conjoint. Il importe aussi de noter que nos repondants
etaient tous francophones et qu'ils etaient ainsi tres
representatifs du quartier Hochelaga-Maisonneuve ou on ne retrouve
qu'une tres faible proportion d'immigrants et
d'anglophones. Nous avons aussi tente d'avoir un nombre
semblable de repondants dans les logements COOP et OSBL : 52 repondants
sont locataires d'une COOP et 60 d'un OSBL. Il convient
cependant de signaler que les jeunes SOS sont concentres dans les
logements OSBL (26 sur 29) et les femmes <<monoparentales>>
dans les logements COOP (20 sur 25). Les deux autres groupes sont
repartis plus egalement entre les logements OSBL et COOP.
Nos repondants residaient dans quatre principaux types de batiments
: 14% dans des duplex ou triplex, immeubles de deux ou trois logements;
32% dans des multiplex de quatre a six logements; 27% dans des petits
immeubles de plus de six logements et de moins de quatre etages; 28%
dans des immeubles de quatre etages et plus. Dans les deux premiers
types, il y avait une majorite de logements COOP et dans les deux
derniers types, une majorite de logements OSBL. Ces logements etaient
localises aux quatre coins du quartier, mais il faut signaler
qu'une concentration de logements COOP occupes par des femmes
<<monoparentales>> se situaient dans un secteur plus ancien
et pius degrade du quartier, alors qu'une majorite des logements
OSBL se trouvaient dans des secteurs pius recents et moins deteriores.
Enfin, 36% de nos repondants habitaient leur logement depuis moins
d'un an, cette proportion etant pius elevee chez les SOS (42%) que
chez les AOS (19%). Chez les SOS, ce sont les jeunes qui sont venus
augmenter le pourcentage, puisque 62% d'entre eux residaient dans
leur logement depuis moins d'un an au moment de l'enquete. Par
ailleurs, 14% de nos repondants vivaient dans leur logement depuis cinq
ans et plus, ce pourcentage etant plus important chez les AOS (19%) que
chez les SOS (12%). Par contre, c'est chez les SOS que l'on
observe le sous-groupe avec le plus d'anciennete residentielle. En
effet, 24% des femmes <<monoparentales>> SOS demeuraient
dans leur logement depuis cinq ans et plus.
Variables prises en compte et methodes d'analyse
Comme nous l'avons mentionne precedemment, nous nous
interessons plus particulierement a la satisfaction residentielle ainsi
qu'a l'insertion socio-spatiale de nos repondants que nous
analysons par le biais des relations de voisinage et des rapports au
quartier. Nous cherchons d'abord a savoir dans quelle mesure ces
phenomenes varient en fonction des quatre groupes de repondants que nous
avons constitues et que nous appelons, dans la suite du texte,
<<types de residants>>. Afin de verifier si d'autres
facteurs ne sont pas relies aux phenomenes etudies, nous prenons
egalement en consideration les variables suivantes : le sexe du
repondant, la presence ou non d'un enfant, la duree de residence
dans le logement, le fait d'avoir vecu ou non sa jeunesse dans le
quartier et le mode de gestion du logement (COOP ou OSBL).
Afin de saisir les relations pouvant exister entre les phenomenes
etudies et les differents facteurs pris en compte, nous avons eu recours
aux tableaux croises et aux analyses logistiques (6). Les premiers
permettent d'etablir une relation entre deux variables et le khi
carre sert a verifier si la relation entre ces deux variables est
statistiquement significative. Le seuil retenu pour juger qu'une
relation est statistiquement significative a ete fixe a 0,10. Quant aux
analyses logistiques, elles permettent de tenir compte des effets
conjugues de plusieurs facteurs sur des variables dependantes qui sont
de type qualitatif et de faire ressortir les variables independantes les
plus significatives. Ces analyses presentent aussi l'avantage de
proceder a des traitements qui concernent l'ensemble des repondants
de notre echantillon alors que les tableaux croises font eclater cet
echantillon en plusieurs cellules dont le nombre de repondants peut
s'averer faible.
Satisfaction residentielle
La satisfaction residentielle s'avere un phenomene complexe
qui depend d'une variete de caracteristiques propres a la fois aux
residants et a leur environnement (Bruin et Cook, 1997). On sait
egalement que les individus ont tendance a se montrer generalement
satisfaits de leurs conditions de logement, le contraire representant
une distance, voire une negation par rapport au <<chez soi>>
auquel ils s'identifient. C'est pourquoi, en plus de poser des
questions sur la satisfaction du logement en general, nous avons
interroge les locataires sur des aspects pius specifiques de leur
situation residentielle. Les repondants se montrent, dans une proportion
tres elevee (94%), satisfaits de leur logement en general, ce qui
n'est pas surprenant. Ainsi, tous les aspects du logement
(peinture, plomberie, chauffage, electricite, etc.) rencontrent un fort
taux de repondants satisfaits (70% a 92%), a l'exception de
l'insonorisation (qui ne recolte que 50%), probleme maj eur qui
n'est pas propre au logement communautaire (Trudel, 1995). Il
n'y a pas de difference statistiquement significative entre les
quatre groupes de locataires etudies. Les autres facteurs pris en compte
n'ont pas, non plus, de relation statistiquement significative avec
la satisfaction par rapport au logement. La tres grande majorite (88%)
des repondants se declarent egalement satisfaits de leur immeuble en
general. Ils se disent satisfaits, dans des proportions egaies ou
superieures a 78%, de chacun des aspects relies a l'immeuble
mentionnes dans notre questionnaire (entretien et eclairage des espaces
communs, rapports avec le concierge et les autres locataires, securite
personnelle). Comme pour la satisfaction par rapport au logement, le
type de residants et les autres facteurs retenus n'ont pas de
relation statistiquement significative avec la satisfaction par rapport
a l'immeuble.
Par contre, la satisfaction a l'egard de certains aspects des
environs de l'immeuble presente des variations statistiquement
significatives en fonction des types de residants. Les femmes
<<monoparentales>> sont nettement moins satisfaites de la
securite, de l'etat des edifices voisins et de la qualite de
l'environnement (bruit, pollution, odeurs etc.) que les autres
groupes de locataires (tableau 1) (7). Il se degage aussi des autres
croisements effectues que le fait d'etre une femme, la presence
d'un enfant et le mode de gestion cooperatif correspondent a un
niveau de satisfaction moins eleve par rapport aux trois aspects ci-haut
mentionnes (tableau 2). Il importe ici de souligner que les femmes
<<monoparentales>> regroupent une grande partie des femmes
et des menages avec enfant de notre echantillon et qu'elles sont
concentrees dans les logements COOP. D'ailleurs, en procedant a des
analyses logistiques avec ces quatre variables, une seule s'avere
statistiquement significative pour expliquer le faible taux de
satisfaction a l'egard de la securite, de l'etat des edifices
voisins et de la qualite de l'environnement : le type de repondants
et pius precisement etre une femme <<monoparentale>>. Nous
ne presentons au tableau 3 que les analyses logistiques effectuees pour
l'aspect securite, les analyses logistiques pour les deux autres
aspects conduisant a des resultats semblables.
Relations de voisinage
Pour mesurer l'intensite des relations de voisinage, nous
avons pris en consideration trois variables qui sont couramment
utilisees dans la recherche sur les liens faibles (Henning et Lieberg,
1996), a savoir saluer un voisin, discuter avec un voisin et echanger
des services avec un voisin. Evidemment, ces aspects varient egalement
selon la classe sociale et la culture. Cependant, comme nous
l'avons vu, l'echantillon est assez homogene a ces egards. Le
pourcentage des repondants ayant des relations de voisinage est
inversement proportionnel a l'intensite de ces relations. Ainsi,
93,8% saluent un voisin, 75% discutent avec un voisin et 58,6% echangent
des services avec un voisin (tableau 4). On observe des differences
d'un type de residants a l'autre, mais ces differences ne sont
statistiquement significatives que pour le premier degre de relation, a
savoir <<saluer un voisin>> : ce sont les jeunes SOS qui
sont proportionnellement les moins nombreux a le faire. Ceci est
probablement a mettre en relation avec deux facteurs : d'une part,
parmi les jeunes de notre echantillon, certains ont vecu
d'importants problemes psychosociaux et sont en processus de
reinsertion sociale : d'autre part, comme nous l'avons
mentionne plus haut, 62% d'entre eux resident depuis moins
d'un an dans leur logement au moment de l'enquete.
Il se degage egalement des autres croisements de variables que la
duree de residence dans le logement et le mode de gestion ont egalement
une relation statistiquement significative avec cet aspect du voisinage.
Ainsi, 98% des personnes habitant depuis plus d'un an dans leur
logement saluent leur voisin, contre 90% des individus residant dans
leur logement depuis un an et moins; de plus, 100% des repondants
logeant dans une cooperative d'habitation saluent un voisin, contre
88,3% des repondants habitant dans un logement gere par un OSBL.
Cependant, les analyses logistiques ne revelent aucun facteur
significatif, ce qui est probablement du au fait qu'une tres forte
proportion de nos repondants est concentree dans le groupe de ceux qui
saluent un voisin.
Quant au deuxieme degre de relations de voisinage, a savoir
<< discuter avec un voisin>> , si le type de residants
n'y est statistiquement pas associe, les autres croisements
realises font ressortir une relation statistiquement significative avec
le sexe du repondant, la presence d'un enfant et le mode de gestion
du logement (tableau 5). Toutefois, il ne se degage des analyses
logistiques qu'un seul facteur statistiquement significatif, a
savoir le mode de gestion, la probabilite de discuter avec un voisin
etant plus elevee si on habite dans une cooperative d'habitation
(tableau 6).
En ce qui concerne le troisieme degre de relation de voisinage que
nous avons analyse, a savoir <<echanger des services avec un
voisin>> , nous avons mentionne, plus haut, que le type de
residants n'y etait pas statistiquement lie. Cependant, comme pour
l'aspect etudie precedemment, a savoir << discuter avec un
voisin>>, il ressort des croisements effectues que le sexe du
repondant, le presence d'un enfant et le mode de gestion du
logement ont une relation statistiquement significative avec le fait
d'echanger des services avec un voisin, facteurs auxquels
s'ajoute le fait d'avoir vecu sa jeunesse, en tout ou en
partie, dans le quartier (tableau 7). Toutefois, comme pour la modalite
<<discuter avec un voisin>> , il ne se degage des analyses
logistiques portant sur la modalite <<echanger des services avec
un voisin>> , qu'un seul facteur statistiquement
significatif, a savoir le mode de gestion, la probabilite
d'echanger des services avec un voisin etant plus elevee pour les
locataires de cooperatives d'habitation (tableau 8).
Rapports au quartier
Nous avons utilise deux indicateurs pour analyser les rapports que
nos repondants entretiennent avec leur quartier: le recours aux services
communautaires du quartier (8) et le sentiment d'appartenance au
quartier, deux phenomenes que le logement communautaire devrait
favoriser. En ce qui concerne les services communautaires du quartier,
notre enquete revele qu'un peu moins de la moitie de nos repondants
en font usage, a savoir 47,3% Cependant, suivant les tableaux croises et
les analyses logistiques, aucune des variables independantes prises en
consideration n'apparait etre statistiquement associee a ce
phenomene.
Quant au sentiment d'appartenance au quartier, a l'examen
des tableaux croises, seule la variable sexe y est statistiquement
reliee, parmi les variables independantes retenues jusqu'a
maintenant. Ainsi, le pourcentage des femmes repondant
<<oui>> est superieur a celui des hommes (tableau 9). Comme
le sentiment d'appartenance au quartier nous parait un
indicateur-cle des rapports que les individus entretiennent avec cette
unite socio-spatiale, nous avons cherche a approfondir l'analyse de
ce phenomene et a savoir si d'autres facteurs intervenaient. Nous
avons donc pris en compte d'autres variables independantes que nous
avons choisies parmi certaines des variables dependantes prealablement
traitees : la satisfaction par rapport au logement, la satisfaction par
rapport a certains aspects des environs de l'immeuble, les
relations de voisinage et le recours aux services communautaires du
quartier. Nous avons aussi retenu deux autres variables independantes
associees aux femmes de notre echantillon et correspondant aux liens
forts : la presence de parents et la presence d'amis dans le
quartier. A l'examen des tableaux croises, trois de ces nouvelles
variables independantes s'averent avoir une relation
statistiquement significative avec le sentiment d'appartenance au
quartier. Il s'agit de l'echange de services avec le voisin,
de la presence de parents et de la presence d'amis dans le quartier
(tableau 9). Nous avons procede a des analyses logistiques en prenant en
compte ces trois variables de meme que la variable sexe (tableau 10). Il
ne ressort de ces analyses qu'une seule variable statistiquement
significative : avoir des amis dans le quartier (9).
Elements d'interpretation
Il se degage de notre enquete qu'une tres forte proportion des
repondants sont satisfaits de leur logement et de leur immeuble. Ce
resultat vient confirmer que les formules COOP et OSBL offrent des
logements a bon prix et qui paraissent adequats pour ceux qui y
habitent, quel que soit le type de residants, la duree de residence dans
le logement, le vecu passe dans le quartier, le sexe du repondant, la
presence d'enfant et le mode de gestion du logement. De plus, comme
le soulignent Bruin et Cook (1997), la gestion participative et le
sentiment d'avoir un controle sur son environnement favorisent la
satisfaction residentielle. Or, il s'agit de deux traits qui
caracterisent le logement communautaire. Toutefois, en ce qui concerne
certains aspects des environs immediats de l'immeuble, a savoir la
securite, l'etat des edifices voisins et la qualite de
l'environnement, les femmes <<monoparentales>> se
montrent nettement moins satisfaites que les autres types de residants.
Ceci pourrait s'expliquer par le fait que les femmes
<<monoparentales>> seraient pius sensibles a ces aspects a
cause, notamment, de la presence d'enfant(s) dans leur menage. De
pius, les femmes sont particulierement interpellees par les questions de
securite (Andrew, 1995). Il est egalement probable, dans le cas des
femmes <<monoparentales>> de notre echantillon, que le fait
d'etre a la fois le seul adulte dans le menage et plutot pauvre
accentue le sentiment d'insecurite pour soi-meme et pour les
enfants. Enfin, un autre element d'explication tient au fait
qu'une forte proportion des femmes <<monoparentales>>
de notre enquete se trouvent localisees dans le secteur le plus
negativement marque du quartier Hochelaga-Maisonneuve, le secteur
sud-ouest, particulierement affecte par la violence, la prostitution et
la degradation du cadre bati.
Les logements COOP et OSBL, par leur caractere communautaire,
contribueraient aux relations de voisinage. Un tres fort pourcentage de
nos repondants salue effectivement un voisin. Quant aux autres degres de
relations de voisinage que nous avons examines, seul le mode de gestion
du logement s'avere une variable independante statistiquement
significative a la lumiere des analyses logistiques. Ainsi, la
probabilite de discuter et d'echanger des services avec un voisin
s'avere pius elevee chez les personnes residant dans un logement
COOP que chez ceux habitant dans un logement OSBL. Le controle
democratique de la cooperative par ses membres-residants, la cooptation
des futurs voisins-membres par un comite de residants ainsi que la
participation des locataires-membres a l'entretien et a la gestion
de leur cooperative d'habitation concourent sans doute a y
raffermir ces relations de voisinage. De plus, comme nous l'avons
deja mentionne, les locataires des logements OSBL, particulierement les
jeunes, sont nombreux a rencontrer des problemes psychosociaux et a ne
resider dans leur logement que depuis moins d'un an, ce qui ne
favorise pas les relations de voisinage pius intenses.
Les COOP et OSBL d'habitation contribueraient aussi, en
principe, a renforcer les rapports de leurs locataires au quartier.
Notre enquete a revele qu'un peu moins de la moitie de nos
repondants avaient recours aux services communautaires du quartier, mais
le traitement des donnees n'a fait ressortir aucun facteur, parmi
ceux que nous avons pris en compte, qui soit statistiquement associe a
ce phenomene. Pfister (2001) a fait ressortir, dans une recension des
ecrits, la necessite d'etablir un lien personnalise avec les
residants de logements sociaux, par exemple, par le biais
d'animateurs sociaux, afin qu'ils utilisent les services
communautaires. Ce type de lien n'existe effectivement pas en ce
qui concerne les logements communautaires que nous avons etudies. Quant
au sentiment d'appartenance au quartier, il se degage des analyses
logistiques une variable independante statistiquement significative, a
savoir la presence d'amis dans le quartier. Les liens sociaux forts
(amitie) s'averent ainsi grandement relies au sentiment
d'appartenance au quartier, liens qui ne sont pas necessairement
associes au mode de gestion du logement. Ceci confirme les resultats de
la recherche de Mesch et Manor (1998 : 517), laquelle montre que les
<<locally based relationships>> sont reliees a
l'attachement au quartier.
CONCLUSION
Dans le cadre de cet article, nous avons d'abord souligne
l'importance du logement pour les personnes exclues du marche du
travail et l'alternative que representent les cooperatives (COOP)
et les organismes sans but lucratif (OSBL) d'habitation face au
marche prive et aux habitations a loyer modique (HLM). Nous avons aussi
mis en lumiere le role que pouvait jouer le logement communautaire non
seulement en matiere d'habitation, mais aussi en matiere
d'insertion socio-spatiale.
Puis, notre enquete dans le quartier Hochelaga-Maisonneuve a
Montreal a revele que l'habitation communautaire repond de facon
tres satisfaisante a un besoin en logement, quel que soit le mode de
gestion et le type de residants. Nous avons egalement observe que les
femmes <<monoparentales>> sont particulierement preoccupees
par certains aspects des environs immediats de leur immeuble, a savoir
la securite, l'etat des edifices voisins et la qualite de
l'environnement (bruit, pollution, odeurs, etc.), aspects pour
lesquels elles affichent des taux de satisfaction nettement inferieurs a
ceux des autres groupes de repondants. Ceci souleve l'importance de
la Iocalisation des logements COOP et OSBL, en particulier pour ce type
de menages. Il ne s'agit pas seulement d'offrir un logement
adequat a bon prix, mais il importe que ce logement soit situe dans un
environnement convenable.
En ce qui concerne l'insertion socio-spatiale, nos analyses
ont fait ressortir l'incidence du mode de gestion cooperatif sur
les degres eleves de relations de voisinage. Ce mode de prise en charge
du logement qui favorise les contacts entre membres-locataires contribue
aux discussions et a l'echange de services entre voisins. Nous
pouvons penser que la taille relativement petite des ensembles
immobiliers au Quebec (entre 20 et 30 logements (10)) favorise ces
relations de voisinage et l'implication d'une majorite de
residants a la vie associative. Tres peu de cooperatives au Quebec ont
recours a des employes pour leur gestion. Ainsi, les cooperatives sont
administrees par un conseil d'administration elu parmi les
residants reunis en assemblee generale. Divers comites sont aussi mis
sur pied et animes entierement par les residants sur une base benevole:
entretien, selection des membres, finances, secretariat, et meme
festivites! Par contre, le mode de gestion ne semble pas avoir
d'impact sur le recours aux services communautaires du quartier, ni
sur le sentiment d'appartenance au quartier. Pour nos repondants,
ce dernier phenomene apparait plutot relie au fait d'avoir des
liens d'amitie dans le quartier.
L'apport principal du logement communautaire se situe donc
principalement au plan de la satisfaction residentielle quel que soit le
type de residant. Cependant, la Iocalisation des logements
communautaires a l'interieur du quartier est un facteur qu'il
ne faut pas negliger particulierement si des femmes chefs de famille
vont y demeurer. Ce constat est d'autant pius important puisque des
sites appropries pour le logement communautaire sont difficiles a
trouver, notamment a Montreal. En ce qui concerne les COOP
d'habitation, la recherche confirme la contribution de ce mode
d'habitation au plan des relations de voisinage.
Notre recherche a uniquement porte sur le logement communautaire.
Il s'agit de la seule forme de logement social produite au Quebec
depuis le milieu des annees 1990. Il serait neanmoins opportun, dans le
cadre d'une autre recherche, de pouvoir comparer les taux de
satisfaction residentielle et les degres d'insertion socio-spatiale
des locataires de logements COOP et OSBL avec ceux des locataires du
marche prive et du parc HLM.
Remerciements
Cet article se fonde sur une recherche financee par Developpement
des Ressources humaines Canada, la Chaire de cooperation Guy-Bernier de
l'UQAM et le Conseil de recherche en sciences humaines du Canada.
Les auteurs tiennent a remercier ces organismes pour leur soutien.
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Notes
(1) C'est-a-dire sans emploi stable.
(2) Les programmes d'aide ont aide a produire environ 22 000
logements cooperatifs et 25 000 logements sans but lucratif au Quebec,
soit 4% du parc immobilier locatif. Ces programmes ont beaucoup evolue
depuis le debut des annees 1970, passant de l'aide a la pierre a
l'aide a la personne (Pomeroy, 2001). Pour une synthese des
programmes d'aide au logement communautaire de 1973 a 2002, voir
Gaudreault et Bouchard, 2002, annexe 1.
(3) Les personnes sans occupation stable (SOS) ont ete definies de
la facon suivante : elles n'avaient pas d'emploi stable ou
n'etaient pas aux etudes a temps complet au moment de
l'entrevue ; elles occupaient un emploi precaire ou etaient
beneficiaires de l'aide sociale ou de l'assurance-chomage.
(4) Les personnes avec occupation stable (AOS) ont ete definies
comme suit : elles occupaient un emploi stable ou elles etaient aux
etudes a temps complet ou elles etaient a la retraite au moment de
l'enquete.
(5) Un GRT est un organisme compose de professionnels qui viennent
en aide aux locataires pour creer une COOP d'habitation et evaluer
les travaux a faire sur leur immeuble. Les GRT donnent aussi leur appui
aux OSBL d'habitation pour l'achat, la rehabilitation et la
construction de logements.
(6) Les analyses logistiques ont aussi ete utilisees dans une
recherche portant sur les liens sociaux, la perception de
l'environnement et l'attachement au quartier par Mesch et
Manor (1998).
(7) Par contre, il n'y a pas de difference significative entre
les types de residants en ce qui concerne la proximite de parcs ou de
terrains de jeux, le trafic automobile ou la proximite de services.
(8) Il s'agit notamment des comptoirs alimentaires et
vestimentaires, des organismes d'aide au logement et a
l'emploi, des centres d'ecoute, des cuisines collectives, etc.
(9) Rappelons que la variable << presence d'amis
>> etait associee a la variable << femmes >>.
(10) Les cooperatives au Quebec comptent en moyenne 20 logements
alors que la moyenne en Ontario est de 80 logements et la moyenne
canadienne de 41 logements (site de la Federation de l'habitation
cooperative du Canada).
Richard Morin, Marie J. Bouchard, Winnie Frohn, Paul Bodson
professeurs-chercheurs
Universite du Quebec a Montreal
Nathalie Chicoine
diplomee, doctorat en etudes urbaines
Institut national de la recherche scientifique
Tableau 1. Satisfaction par rapport aux environs immediats de l'immeuble
en fonction du type de residants (repondants tres satisfaits et
satisfaits)
Aspects Sans occupation stable Avec Total
occu-
pation
stable
Jeunes Femmes mono- Autres
parentales
N ** =29 N=25 N=27 N=31 N=112
Securite * 25 8 19 21 *** 73 ***
86,2% 32% 70,4% 72,4% 66,4%
Etats des edifices 27 9 21 27 84
voisins * 93,1% 36% 77,8% 87,1% 75
Qualite de 20 4 16 20 60
l'environnement * 69% 16% 59,3% 64,5% 53,6%
* Khi carre : 0,000 (significatifa 0,001)
** N= nombre total de reponses valides. Ce nombre peut varier
legerement d'une question a l'autre si l'on tient compte des "ne
s'applique pas" on des "sans reponse".
*** Des individus n'ont pas repondu a cette question et le
pourcentage est calcule sur la base du nombre de reponses valides.
Tableau 2. Satisfaction par rapport a certains aspects des environs de
l'emmeuble en fonction du sexe du repondant, de la presence d'un enfant
et du mode de gestion de logement
Presence d'un Mode de
Aspects Sexe enfant gestion
Femme Homme Non Oui COOP OSBL
N ** =57 N=56 N=69 N=43 N=52 N=60
Securite * 30 *** 43 *** 51 *** 22 *** 26 *** 47
53,6% 79,6% 75% 52,4% 52% 78,3%
Etats des 34 50 59 25 30 54
edifices 59,6% 90,9% 85,5% 58,1% 57,7% 90,0%
voisins *
Qualite de 19 41 46 14 19 41
l'environnement * 33,3% 74,5% 66,7% 32,6% 36,5% 68,3%
* Khi carre significatif a 0,05
** N= nombre total de reponses valides. Ce nombre peut varier
legerement d'une question a l'autre si l'on tient compte des "ne
s'applique pas" ou des "sans reponse".
*** Des individus n'ont pas repondu a cette question et le pourcentage
est calcule sur la base du nombre de reponses valides.
Tableau 3. Analyses logistiques portant sur la satisfaction a
l'egard de la securite dans les environs immediats de l'immeuble
[Khi.sup.2] Cox & Snell [R.sup.2] Nagelkerke [R.sup.2]
21,36 0,18 0,25
dl: 6
sign.: 0,002
Variable dependante: insatisfaction a l'egard de la securite
Variables Coeff. B Wald Sign.
independantes
Mode de gestion: -0,65 1,54 0,215
COOP
Sexe : femme 0,11 0,04 0,85
Avec enfant : oui -0,73 0,99 0,32
Type de 7,71 0,05
residants
Jeunes SOS -0,64 0,70 0,40
Mono SOS 2,07 6,25 0,01
Autres SOS 0,12 0,04 0,850
Constante -1.94 5,19 0,23
Tableau 4. Degres de relations de voisinage en fonction du type de
residants
Degres de Sans occupation stable Avec Total
relation occu-
pation
stable
Jeunes Femmes mono- Autres
parentales
N=29 N=25 N=27 N=31 N=112
Saluer un voisin 24 24 26 31 105
(souvent ou 82,8% 96% 96,3% 100% 93,8%
quelquefois) *
Discuter avec un 18 20 19 27 84
voisin (souvent ou 62,1% 80% 70,4% 87,1% 75%
quelquefois **
Echanger des 13 18 14 20 65
services avec un 44,8% 72% 51,9% 66,7% 58,6%
voisin (souvent ou
quelquefois) ***
* Khi carre : 0,036 (significatif a 0,05)
** Khi carre : 0,130 (non significatif)
*** Khi-carre : 0,143 (non significatif)
Tableau 5. <<Discuter avec un voisin>> en fonction du sexe du
repondant, de la presence d'un enfant et du mode de gestion du logement
Discuter Sexe * Presence d'un Mode de
avec un enfant ** gestion ***
voisin
Femme Homme Non Oui COOP OSBL
N=57 N=56 N=69 N=43 N=52 N=60
souvent ou 47 37 48 38 46 38
quelquefois 82,5% 67,3% 69,6% 83,7% 88,5% 63,3%
* Khi carre : 0,064 (significatif a 0,10)
** Khi carre : 0,092 (significatif a 0,10)
*** Khi carre : 0,002 (significatif a 0,05)
Tableau 6. Analyses logistiques portant sur la modalite des relations
de voisinage <<discuter avec un voisin>>
[Khi.sup.2] Cox & Snell [R.sup.2] Nagelkerke [R.sup.2]
10,26 0,88 0,13
dl: 3
sign.: 0,016
Variable dependante : discuter avec un voisin
Variables Coeff. B Wald Sign.
independantes
Sexe : femme -0,15 0,07 0,79
Avec enfant : oui -0,23 0,16 0,69
Mode de gestion: 1,33 5,36 0,02
COOP
Constante -0,69 1,31 0,25
Tableau 7. <<Echanger des services avec un voisin>> en fonction du sexe
du repondant, de la presence d'un enfant, du mode de gestion du
logement et d'avoir vecu sa jeunesse dans le quartier
Echanger Sexe * Presence d'un Mode de
des enfant ** gestion ***
services
avec voisin Femme Homme Non Oui COOP OSBL
N=57 N=54 N=68 N=43 N=51 N=60
souvent ou 38 27 35 30 42 23
quelquefois 66,7% 50,0% 51,5% 83,7% 82,4% 38,3%
Echanger Jeunesse dans
des le quartier ****
services
avec voisin Non Oui
74 37
souventou 39 26
quelquefois 52,7% 70,3%
* Khi carre : 0,075 (significatif a 0,10)
** Khi carre : 0,057 (significatif a 0,10)
*** Khi carre: 0,000 (significatif a 0,001)
**** Khi carre : 0,077 (significatif a 0,10)
Tableau 8. Analyses logistiques portant sur la modalite des relations
de voisinage <<echanger des services avec un voisin>>
[Khi.sup.2] Cox & Snell [R.sup.2] Nagelkerke [R.sup.2]
25,42 0,20 0,27
dl: 4
sign.: 0,000
Variable dependante : echanger des services avec un voisin
Variables Coeff. B Wald Sign.
independantes
Sexe : femme 0,39 0,52 0,47
Avec enfant : oui -0,00 0,00 0,99
Mode de gestion: 2,19 1,569 0,00
COOP
Jeunesse dan 0,46 0,89 0,35
quartier : oui
Constante 0,27 0,00 0,97
Tableau 9. Sentiment d'appartenance au quartier en fonction du sexe du
repondant, l'exchange de services avec un voisin, de la parente et
d'amis dans le quartier
Sentiment Sexe * Echanger des
d'apparte- services avec
nance an un voisin **
quartier
Femme Homme Oui Non
N=57 N=54 N=66 N=45
oui 41 29 46 24
71,9% 53,7% 69,7% 53,3%
Parente dans Ami(s) dans le
d'apparte- le quartier *** quartier ****
nance an
quartier Oui Non Oui Non
N=47 N=64 N=79 N=32
oui 34 36 59 11
72,3% 56,3% 74,7% 34,4%
* Khi carre : 0,047 (significatif a 0,05)
** Khi carre : 0,079 (significatif a 0,10)
*** Khi carre : 0,083 (significatif a 0,10)
**** Khi carre : 0,000 (significatif a 0,001)
Tableau 10. Analyses logistiques portant sur le sentiment
d'appartenance au quartier
[Khi.sup.2] Cox & Snell [R.sup.2] Nagelkerke [R.sup.2]
20,52 0,169 0,231
dl: 4
sign.: 0,000
Variable dependante : sentiment d'appartenance au quartier
Variables Coeff. B Wald Sign.
independantes
Sexe : femme -0,46 0,98 0,32
Echanger des -0,60 1,82 0,18
services avec
voisin : oui
Parente dans -0,38 0,64 0,42
qartier : oui
Amis dans -1,64 12,3 0,00
quartier : oui
Constante 1,31 6,76 0,01