Quand les attitudes au travail sont tributaires de la progression de carriere: analyse dans le cadre de la modernisation de la gestion des ressources humaines.
Paquet, Renaud ; Gosselin, Eric
La presente recherche s'inscrit dans un important contexte de
reforme. En effet, la modernisation de la gestion des ressources
humaines presentement en cours est censee transformer la fonction
publique federale. L'objectif vise consiste a creer une fonction
publique moderne et professionnelle qui travaille dans l'interet du
public et offre une prestation de services de qualite aux citoyens. (1)
Meme si les changements apportes au cadre legal constituent les elements
les plus apparents de la modernisation, il n'en demeure pas moins
que cette derniere implique aussi de repenser les modes et les approches
de gestion des ressources humaines en fonction des orientations
strategiques de l'organisation et de ses contextes internes et
externes. La modernisation des structures, des modes de regulation des
rapports collectifs de travail et du regime de dotation en personnel
contribuera certes a ameliorer l'efficience systemique. Mais les
reformes visent plus. Elles convoitent explicitement des changements au
niveau de la culture et des valeurs et, implicitement, une motivation et
un engagement accru des employes a l'egard de leur travail et du
service qu'ils dispensent. En somme, on cherche par les changements
proposes a modifier les attitudes au travail des employes.
La prochaine decennie sera marquee par un exode d'une partie
de l'expertise actuelle avec la retraite de dizaines de milliers de
Baby Boomers conjugue, a une concurrence accrue sur le marche pour
attirer et par la suite <<retenir>> les jeunes travailleurs
qualifies
En parallele, se pointent des annees cruciales dans le domaine de
la gestion des ressources humaines. Il est bien connu que la prochaine
decennie sera marquee par un exode d'une partie de l'expertise
actuelle avec la retraite de dizaines de milliers de Baby Boomers,
conjugue a une concurrence accrue sur le marche pour attirer et par la
suite <<retenir>> les jeunes travailleurs qualifies. La
direction de la fonction publique federale en est bien consciente, comme
en font foi ces commentaires du president de la Commission de la
fonction publique :
Toutes les entreprises, qu'elles soient privees ou publiques,
doivent ameliorer leur gestion des ressources humaines ... Plusieurs
defis se posent dans ce domaine, l'exode important de
fonctionnaires experimentes auquel on s'attend au cours des annees
a venir fait de la dotation et du recrutement des activites d'une
importance cruciale. La concurrence pour la recherche de travailleurs et
travailleuses du savoir, dont depend la fonction publique, devient de
plus en plus acharnee. (2)
Le probleme depasse evidemment le simple cadre de la dotation en
personnel et affecte directement ou indirectement toutes les activites
de la gestion des ressources humaines. C'est sur cette toile de
fond, dans le bouillonnement de changements profonds, que s'inscrit
l'analyse ici presentee. Certes, cet article implique
d'importantes considerations theoriques sur les liens entre les
attitudes au travail et la carriere des fonctionnaires. Mais il vise
aussi a nourrir la reflexion des strateges et des gestionnaires
preoccupes par l'engagement organisationnel des employes, leur
retention en emploi et leur degre de satisfaction au travail ; autant
d'elements essentiels a l'atteinte des grands objectifs des
reformes en cours et des strategies d'ensemble de la fonction
publique.
La problematique specifique
Dans une perspective de gestion organisationnelle de la carriere,
plusieurs auteurs (3,4) soulignent que les entreprises ont interet a
tenir compte de la progression de carriere de leurs employes si elles
veulent attirer, motiver et conserver une main-d'oeuvre de qualite.
Une meilleure comprehension des attitudes au travail aux differentes
etapes de la carriere devrait permettre aux employeurs de developper des
politiques adaptees aux besoins d'une maind'oeuvre heterogene
en terme de progression de carriere. (5) L'impact des etapes de
carriere est d'autant plus considerable dans notre contexte actuel
de vieillissement de la population, combine a une penurie croissante de
maind'oeuvre. En effet, comme c'est le cas pour la plupart des
pays industrialises, le Canada fait actuellement face au phenomene de
vieillissement de sa population. Lorsque le recrutement de la
main-d'oeuvre devient plus difficile, la retention du personnel
devient un facteur determinant. Les employeurs doivent donc faire preuve
d'imagination pour attirer et, surtout, maintenir en emploi une
main-d'oeuvre de qualite et experimentee. Gerhart et Milkovich (6)
affirment qu'ignorer l'impact de la progression de carriere
peut faire en sorte que les programmes mis sur pied ne correspondent pas
aux besoins de certains groupes, les rendant ainsi possiblement
inefficaces.
Il devient imperatif de mieux comprendre les particularites
attitudinales des travailleurs aux differentes etapes de leur carriere,
afin de pouvoir mettre en place les mesures aidant a structurer ces
attitudes
Une meilleure comprehension de l'evolution des attitudes au
fil de la carriere prend donc toute son importance devant cette nouvelle
realite demographique, puisque la main-d'oeuvre sera composee de
moins de jeunes et de plus d'employes vieillissants. (7) Ainsi,
dans ce contexte, il faudra convaincre une partie des travailleurs
vieillissants de demeurer plus longtemps en emploi afin de pallier a la
penurie de qualification et de favoriser le transfert des connaissances.
(8,9,10) Il sera donc essentiel de menotter (golden handcuffs), selon
l'expression consacree par Capelli, (11) ces travailleurs afin de
les convaincre de retarder leur retraite. Compte tenu de la flexibilite
tres limitee que possedent les employeurs publics au niveau des
incitatifs financiers, il leur faut concentrer leurs efforts sur des
pratiques de retention novatrices. Ces pratiques visent a favoriser un
report de la prise de retraite d'employes, parfois desabuses et
moins motives, qui sont peu enclins a continuer le travail pour un mince
supplement salarial compare a la retraite.
Dans un marche ou la concurrence entre les organisations pour une
maind'oeuvre qualifiee devient feroce, cette difficulte est tout
aussi grande en ce qui a trait aux jeunes. En effet, les transformations
recentes de la carriere ont entache grandement le contrat psychologique
liant particulierement les jeunes travailleurs a leur employeur. (12)
Ainsi, la nouvelle generation a grandi et evolue dans un contexte de
carriere sans frontiere (13) mettant en scene une entente psychologique
transactionnelle. Cette strategie organisationnelle permettant de
s'offrir une flexibilite numerique et fonctionnelle a eu plusieurs
effets collateraux dont celui de miner le lien relationnel avec les
travailleurs; ces derniers favorisant aujourd'hui davantage une
loyaute professionnelle plutot qu'une loyaute organisationnelle.
(14)
Meme si les chercheurs s'entendent pour reconnaitre les liens
correlationnels entre l'etape de carriere et les attitudes au
travail, force est de constater que la forme ou la direction de la
relation carriere-attitudes ne fait pas consensus
Dans le secteur public federal, la strategie de flexibilite, sous
l'impulsion accrue d'un regime de dotation jusqu'ici des
plus rigides, s'est concretisee par la systematisation des
nominations pour une periode determinee ou des affectations temporaires.
Dans ce contexte, la retention des jeunes travailleurs, particulierement
ceux qui sont specialises et pour qui la demande est forte, constitue un
defi de taille. On assiste en quelque sorte a un retour du balancier ou
l'absence d'engagement initial de l'un augmente la
propension au desengagement de l'autre. Considerant les couts lies
au recrutement, a la selection et a la formation du nouveau personnel
ainsi qu' a la perte de productivite occasionnee par le depart
d'un employe experimente, la fonction publique et ses gestionnaires
auront donc avantage a tenir compte des besoins specifiques de ces
differents profils d'individus afin de mieux cibler leurs
interventions.
Partant de la premisse que les etapes de carriere ont une influence
importante sur les attitudes au travail, (15,16,17) il devient imperatif
de mieux comprendre les particularites attitudinales des travailleurs
aux differentes etapes de leur carriere, afin de pouvoir mettre en place
les mesures aidant a structurer ces attitudes.
Les attitudes au travail et les etapes de carriere
Depuis les trente dernieres annees, les chercheurs portent un
interet croissant pour la notion de progression de carriere en tant que
critere explicatif de divers indicateurs psychologiques de rendement au
travail. (18) Maintes etudes, surtout menees dans les grandes
entreprises du secteur prive ont investigue l'influence des etapes
de carriere sur la satisfaction au travail (19,20,21,22,23)
l'engagement organisationnel; (24,25,26,27) la motivation au
travail; (28,29) l'implication dans le travail; (30,31) les valeurs
professionnelles; (32) l'intention de quitter (33,34) et la
centralite du travail. (35,36) Le constat est unanime : les chercheurs
s'entendent pour dire que les differentes etapes de carriere ont
une influence considerable sur la fluctuation des attitudes au travail.
Le developpement de la carriere est un processus continu et
progressif qui s'effectue en quatre moments distincts de l'age
adulte: l'exploration, l'eta blissement, le maintien et le
desengagement. (37,38) Durant la periode d exploration, les individus
identifient leurs interets ainsi que leurs habiletes et voient
jusqu'a quel point ceux-ci sont actualises dans leur emploi. A la
periode d'etablissement, les individus sont simultanement
preoccupes par l'avancement de leur carriere et
l'etablissement d'une vie professionnelle stable. A
l'atteinte de la periode de maintien, les travailleurs ne sont plus
vraiment enclins a investir dans le developpement de nouveaux domaines
d'expertise et cherchent plutot a consolider leurs acquis. Quant a
la periode de desengagement, elle coincide avec l'amorce d'une
periode de transition hors du marche du travail. C'est a ce
moment-la que l'individu transforme son concept de sol afin de le
rendre independant des succes obtenus dans le travail.
Meme si les chercheurs, comme mentionne precedemment,
s'entendent pour reconnaitre les liens correlationnels entre
l'etape de carriere et les attitudes au travail, force est de
constater que la forme ou la direction de la relation carriere-attitudes
ne fait pas consensus. A l'origine, on supposait une relation
curvilineaire en U, en ce sens que le debut et la fin de la carriere
etaient associes a des attitudes positives envers le travail, alors que
les periodes de mi-carriere seraient caracterisees par des attitudes
davantage negatives. (39,40) D'autres (41,42) en concluront que
cette relation curvilineaire entre les etapes de carriere et les
attitudes opere en sens inverse, c'est-a-dire en U inverse ([??]).
Ce sont alors les poles de la carriere (exploration et desengagement)
qui alimentent des attitudes negatives alors que la mi-carriere
(etablissement et maintien) amene une evaluation plus positive de
l'environnement professionnel. Enfin, un dernier groupe de
chercheurs concluent que la relation est lineaire et positive,
c'est-a-dire que les attitudes au travail s'ameliorent au fur
et a mesure de l'avancement de la carriere. (43,44,45)
Ces differentes conclusions des chercheurs sont a premiere vue pour
le moins surprenantes. Comment une variable avec un si grand potentiel
explicatif peut-elle produire des resultats d'une telle
inconsistance ? A cette question, s'offrent deux breves
explications. La premiere a trait a l'effet de mesure. En effet, la
progression de carriere est tres frequemment mesuree via des variables
d'approximation (proxy) plutot que directement par les
preoccupations reelles de carriere. Afin de delimiter les etapes de
carriere, on utilise l'age, les annees de services dans
l'organisation ou encore les annees dans l'emploi ou la
profession. Or, une telle approximation a comme effet de fausser les
resultats car il est frequent, compte tenu de leur historique
d'emploi ou de leur propre evolution, que les travailleurs
d'un meme age ou d'une meme anciennete professionnelle ou
organisationnelle en soient a des etapes de carrieres differentes. La
seconde explication tient des differences d'echantillons utilises,
les variables organisationnelles temperant sans doute les resultats
obtenus. Qui plus est, certaines etudes reposent sur des echantillons
heterogenes tires de plus d'une entreprise ou de plusieurs groupes
professionnels de la meme grande entreprise. Or, il est bien connu
qu'un col bleu, un col blanc non specialise et un professionnel
presentent une vision differente a l'egard de la carriere et ont
des attentes differentes face au travail.
La methodologie de recherche et la mesure des concepts
D'entree de jeu, en prenant assise sur l'ambiguite des
resultats de recherche observes et en les comparant a la realite de la
fonction publique federale, aucune hypothese de recherche n'est
formulee sur le sens des relations qui existent entre les etapes de
carriere et les attitudes au travail. Nous posons plutot la question
suivante: quelles sont la nature et la forme de la relation entre les
etapes de carriere et les fluctuations des attitudes au travail ?
Compte tenu de la problematique particuliere de la fonction
publique et du fait que les recherches anterieures ont ete menees dans
le secteur prive, nous avons choisi de travailler aupres d'un
echantillon relativement homogene de professionnels de la fonction
publique federale. A cet effet, le groupe selectionne se composait des
813 traducteurs du Bureau de la traduction de Travaux publics et
Services gouvernementaux Canada (TPSGC) localises a travers le Canada
dans les differents ministeres de la fonction publique federale. Le
questionnaire etait disponible en version anglaise et en version
francaise afin que les sujets puissent repondre dans la langue de leur
choix. Avant l'envoi, le questionnaire avait fait l'objet
d'un pre-test aupres de 20 traducteurs afin de s'assurer de sa
pertinence et de son intelligibilite.
Sur les 813 questionnaires distribues par la poste, 218 ont ete
retournes dument completes, pour un taux de reponse de 26,8%. Il
s'agit la d'un taux de reponse acceptable pour une etude par
questionnaire ou les personnes n'ont aucune obligation de reponse
et n'ont comme seul incitatif que le fait de collaborer a une
recherche externe. Les repondants ont en moyenne 45 ans et une
anciennete organisationnelle de 17 annees. Ils comptent 37%
d'hommes et 63% de femmes, sont tous syndiques et possedent, dans
une tres large majorite, soit un baccalaureat (62%) ou un diplome
d'etude de cycle superieur (35%). Une verification anterieure nous
amene a conclure au caractere representatif de l'echantillon des
repondants quant a l'age et au sexe, par rapport a la population
des traducteurs a l'emploi de la fonction publique federale vises
par l'etude.
a part les variables socio-demographiques telles que le sexe,
l'age, le statut civil, la scolarite, l'anciennete et le
salaire, le questionnaire visait a mesure les construits suivants : les
etapes de carriere, la satisfaction au travail, l'engagement
organisationnel, la loyaute organisationnelle et la centralite du
travail. Pour chacun de ces construits, des instruments de mesures deja
valides furent utilises.
Le concept d'etape de carriere a ete mesure a l'aide du
Adult Career Concern Inventory (ACCI) developpe par Super, Thompson et
Lindeman (46) ainsi qu'avec sa version francaise (Inventaire des
preoccupations de carriere-IPC) produite par Dupont, Gingras et Tetrau.
(47) L'inventaire comprend soixante (60) questions mesurant les
preoccupations de carriere. Une echelle de type Likert a 5 ancrages,
allant de <<pas du tout>> a <<tres fortement>>,
permet de quantifier l'intensite des preoccupations actuelles des
individus. Selon la somme des preoccupations evoquees a chacune des
etapes (exploratoire, etablissement, maintien et desengagement), il
devient alors possible de classer precisement les individus a
l'interieur d'une des quatre etapes.
La satisfaction au travail a ete mesuree a l'aide du Job
Descriptive Survey (JDS) developpe par Hackman et Oldham (48) ainsi que
par sa version francaise (Inventaire descriptif du travail--IDT)
traduite et validee par Rancourt. (49) Cet inventaire mesure, entre
autres, la satisfaction globale au travail ainsi que cinq dimensions de
cette derniere : securite d'emploi, remuneration, relations avec
les collegues, qualite de la supervision et possibilites de croissance.
Dans le present article, seule la mesure de la satisfaction globale au
travail, circonscrite a partir de cinq questions etalees sur une echelle
a sept niveaux, est utilisee.
L'engagement organisationnel a ete mesure a l'aide du
Organizational Commitment Questionnaire (OCQ) developpe par Mowday,
Steers et Porter (50) qui comprend neuf questions. Pour chacune des
questions, les repondants devaient indiquer, sur une echelle de Likert a
7 niveaux, leur degre d'accord avec chacun des enonces. La loyaute
organisationnelle, quant a elle, est un concept assez rapproche de
l'engagement organisationnel. D'ailleurs, Patchen, (51) qui a
developpe une mesure de loyaute organisationnelle, definit le concept
<<as one's psychological commitment to a specific
organization>>. Selon Stroh et Reilly, (52) l'echelle de
Patchen (53) mesure un concept qui est tres similaire a
l'engagement raisonne (continuance commitment) de Mowday, Steers et
Porter. (54) En ce sens, il est possible que la loyaute
organisationnelle soit un construit compris dans l'engagement
organisationnel. Toutefois, pour les fins de cette recherche, la
definition de Patchen (55) est retenue. Cette derniere presente la
loyaute comme un engagement psychologique face a l'organisation et
est mesuree a partir d'une echelle (56) qui comprend quatre
questions dont les reponses vont de <<fortement en
desaccord>> a <<fortement en accord>>.
Compte tenu que la notion de centralite du travail est souvent
confondue avec la notion de <<job involvement>>, laquelle
refere au degre auquel un individu s'identifie psychologiquement a
son emploi, (57) il etait important de choisir une definition qui
comprenne l'importance du travail dans la vie d'une personne
comparativement aux autres spheres de sa vie. La definition de Mannheim
(58) a ete retenue:
The relative dominance of work-related contents in the
individual's mental processes as reflected in responses to
questions concerning the degree of concern, knowledge and interest
invested in the work-role relative to other activities, and in the
individual's emphasis on work-related sub-identities.
La centralite du travail a ete mesuree a partir de l'echelle
developpee par Mannheim (59) qui affiche un alpha de .65. Bien que
l'echelle originale de Mannheim (60) comprenne 11 questions, les
trois dernieres n'ont pas ete utilisees puisqu'elles nous
semblaient trop specifiques au contexte institutionnel du pays ou elle
fut developpee. Pour chacune des questions, les repondants devaient
indiquer leur niveau d'accord sur une echelle de Likert a cinq
points.
Une fois les questionnaires recus, les donnees ont ete entrees dans
un chiffrier SPSS, version 12, et par la suite analysees a l'aide
du meme logiciel. Les verifications d'usage ont ete faites afin
deliminer les erreurs de codification.
Resultats
Avant de proposer des reponses a la question de recherche, les
caracteristiques des variables, leurs proprietes psychometriques ainsi
que les interrelations entre elles ont ete explorees (voir Tableau 1).
Tout d'abord, en ce qui concerne les proprietes des echelles de
mesure, il appert que ces dernieres sont acceptables; toutes les
echelles presentent une consistance interne superieure a .60 et se
distribuent conformement aux exigences de la courbe normale.
Dans une perspective descriptive, les travailleurs sont assez
satisfaits de leur travail (M=4.8), ils demontrent un engagement
organisationnel mitige (M=4.0), ils affichent une quelconque loyaute
envers leur organisation (M=3.5) et ils recherchent un equilibre entre
leur vie personnelle et professionnelle, ce qu'illustre le niveau
observe de centralite du travail (M=2.9). En ce qui concerne les
correlations entre les variables, le schema est assez clair. Tout
d'abord, les quatre attitudes au travail investiguees presentent
des liens relationnels evidents (entre .32 et .85; p < .01). Un tel
etat de fait n'est pas inhabituel et a deja ete largement
documente. (61,62) Ensuite, les attitudes au travail sont faiblement
liees aux preoccupations de carriere, exception faite de la centralite
du travail qui augmente en fonction de l'etape de carriere (r=.25;
p < .01).
Les resultats supportent une relation curvilineaire entre les
variables en ce sens que les individus a la periode d'exploration
et de desengagement rapportent des attitudes au travail plus negatives
que ceux se situant aux periodes d'etablissement et de maintien
Selon la procedure usuelle, (63,64) les participants ont ete
classes dans une des quatre etapes de carriere en fonction du niveau de
preoccupations indique par l'Inventaire des preoccupations de
carriere (IPC). Ainsi, chaque participant etait classe dans l'etape
ou le plus haut degre de preoccupation etait obtenu. A l'issue de
cette operation, 16 personnes (7.9%) sont a la periode
d'exploration, 30 personnes (14.9%) se retrouvent en etablissement,
53 personnes (25.2%) en periode de maintien et 103 travailleurs (51.0%)
sont classes comme etant en phase de desengagement. En raison de
l'impossibilite de categoriser certains individus puisque le degre
de preoccupation etait identique a plus d'une etape, 16
participants ont ete retires de l'echantillon original des 218
repondants.
Une analyse de variances (ANOVA) a ete effectuee afin de verifier
la relation entre la progression de carriere (variable independante) et
les differentes attitudes au travail (variables dependantes). La lecture
des resultats (voir Tableau 2 et Figure 1) indique que les individus aux
periodes d'exploration et de desengagement sont moins satisfaits
globalement dans leur travail que ceux se trouvant aux periodes
detablissement et de maintien. Ces observations contredisent les
conclusions de Cron et Slocum (65) ainsi que de Ornstein, Cron et
Slocum, (66) selon lesquelles les individus a la periode
d'exploration devraient etre plus satisfaits que ceux a la periode
de desengagement. En fait, les individus a la periode d'exploration
s'averent etre les moins satisfaits des quatre groupes.
Les analyses statistiques rapportent des resultats identiques pour
ce qui est du niveau d'engagement et de loyaute envers
l'organisation. Ici encore, on retrouve une relation curvilineaire
en forme de U inverse : l'engagement et la loyaute envers
l'organisation etant a leur plus faible niveau aux periodes
d'exploration et de desengagement. Contrairement aux recherches
precedentes qui avaient etabli une relation lineaire positive,
(67,68,69,70,71) les analyses indiquent que le niveau d'engagement
et de loyaute envers l'organisation est plus faible a la periode de
desengagement qu'aux periodes d'etablissement et de maintien.
En ce qui a trait a la centralite du travail, les seules
differences statistiquement significatives obtenues revelent que le
travail occupe une place moins importante (en rapport aux autres spheres
d'activites) pour les individus a la periode de desengagement que
pour les individus aux etapes d'etablissement et de maintien. Qui
plus est, aucune difference significative n'a ete trouvee entre
l'etape d'exploration et les trois autres etapes. Toutefois,
la relation observee est similaire a celle des autres attitudes au
travail, les deux groupes aux extremites obtenant des scores inferieurs
aux deux groupes du centre. De facon generale, les resultats supportent
une relation curvilineaire entre les variables en ce sens que les
individus a la periode d'exploration et de desengagement rapportent
des attitudes au travail plus negatives que ceux se situant aux periodes
detablissement et de maintien. Meme si la relation statistique
n'est pas toujours significative, les donnees du Tableau 2 sont
eloquentes : peu importe l'attitude au travail mesuree, les
repondants en milieu de carriere demontrent toujours des attitudes plus
positives que ceux qui explorent ou se desengagent, attestant ainsi
d'une relation curvilineaire en U inverse. La Figure 1
l'illustre d'ailleurs encore mieux sous une forme graphique.
Discussion et conclusion
La presente recherche avait pour but d'examiner les attitudes
au travail a travers les etapes de carriere et de voir s'il
existait des differences d'attitudes selon ces memes etapes. Dans
un premier temps, nous concluons que les attitudes au travail varient
considerablement a travers les etapes de carriere. Plus precisement, il
appert, selon une repartition tiree des preoccupations de carriere, que
toutes les attitudes etudiees se distribuent de facon curvilineaire au
fil de la trajectoire professionnelle. Ainsi, en egard aux attitudes au
travail, il nous semble approprie de conclure qu'il existe deux
classes de travailleurs : (1) ceux en debut et en fin de carriere
(periode d'exploration et de desengagement) qui affichent de
attitudes au travail plus negatives; (2) ceux se situant au caeur de
leur carriere (periode d'etablissement et de maintien) qui
enregistrent des attitudes plus positives envers leur travail.
Quoi qu'il en soit, peu importe les interventions ou solutions
retenues, la fonction publique et ses gestionnaires ne peuvent ignorer
les particularites des variations d'attitude au travail aux
diverses etapes de la carriere
La curvilinearite generalisee, proposant sans equivoque que les
individus en debut et en fin de carriere ont des attitudes plus
negatives envers leur travail que leurs collegues se situant a
mi-carriere, peut s'expliquer par l'hypothese de
l'ajustement professionnel, mais elle peut aussi trouver reponse
dans une perspective plus conjoncturelle liee aux pratiques
organisationnelles de carriere. Ainsi, il est juste de considerer que
les travailleurs en debut de carriere, donc en exploration, sont dans
une periode de recherche de leur niche professionnelle et que
l'appariement au contexte professionnel est davantage une quete
qu'un etat present. Une realite analogue caracterise aussi les
individus en periode de desengagement qui, contrairement aux precedents,
desarticulent un appariement professionnel cherement acquis afin de
transiter vers la retraite. Il y a tout lieu de croire, selon ce
scenario, que les mieux ajustes professionnellement sont ceux se
retrouvant a l'apogee de la carriere (periode d'etablissement
et de maintien), ce qui determinerait un ensemble d'attitudes plus
positives envers le travail.
Cependant, il nous semble a propos d'annexer a cette
explication structurelle et statique fondee sur la notion
d'identite professionnelle, une explication complementaire liee a
la nature particuliere des systemes organisationnels de gestion de
carriere. Ainsi, on sait que l'age d'or de ces systemes
organisationnels se situe au tournant des annees 1980 et qu'ils
avaient alors comme principal objectif de stabiliser, mobiliser et
retenir la main-d'oeuvre. (72) Dans cette periode de relative
abondance de main-d'oeuvre, les employes-cles de
l'organisation etaient ceux se situant a mi-carriere, les individus
se retrouvant aux poles de la carriere etant soit facilement
remplacables ou facilement oubliables. Dans cette logique, les systemes
traditionnels de gestion de carriere ont cible strategiquement et
prioritairement le developpement de pratiques desservant les personnes
en periode d'etablissement et de maintien, laissant davantage a
leur sort les nouveaux arrives et les prets a partir. Bien qu'une
telle strategie fut sans doute efficace a l'epoque, il appert que
la donne organisationnelle a largement change et que le systeme de
gestion organisationnelle tarde peut-etre a prendre en consideration les
nouveaux parametres sociaux du travail (exp. : changements
demographiques, valorisation sociale de la retraite, employabilite
accrue). Ainsi, la quantite et la qualite des efforts en matiere de
gestion de carriere deployees par les organisations pourraient etre tout
autant une source explicative des fluctuations temporelles observees des
attitudes au travail : les travailleurs qui recoivent des services plus
erratiques en matiere de carriere presentant des attitudes moins
favorables envers leur emploi.
Lorsque situes dans la problematique plus specifique de la gestion
des ressources humaines dans la fonction publique federale, de sa
modernisation et de ses visees strategiques, les resultats de cette
recherche font ressortir des problemes assez criants : les nouveaux
employes et ceux qui sont la depuis plus longtemps sont peu satisfaits,
peu engages et moins loyaux. Or, ces facteurs sont les raisons
principales de la retention de la eain-d'oeuvre ou de la propension
de quitter. Des que le marche offrira a ces plus jeunes une opportunite
d'un bon emploi, ils risquent de quitter. Quant aux plus anciens,
ils le feront sans doute des qu'ils acquerront le droit a la
retraite. C'est du moins ce qui risque de se passer si rien
n'est fait pour corriger le tir.
Afin d'aider la fonction publique et ses gestionnaires a mieux
cibler leurs interventions, d'autres recherches de meme nature sont
necessaires pour cerner les caracteristiques et les besoins
professionnels des travailleurs aux diverses etapes de la carriere. Cela
est d'autant plus vrai en ce qui concerne les periodes du debut et
de la fin du parcours professionnel, qui meritent d'etre
investiguees de facon plus approfondie. Considerant le fait que les
organisations devront miser sur l'experience et les competences des
travailleurs plus ages tout en creant un attrait pour les jeunes, il ne
fait aucun doute que les attitudes au travail de ces deux groupes
devront etre mieux connues. Dans un marche ou la concurrence pour une
main-d'oeuvre de qualite est feroce, la fonction publique se doit
de mettre en place les mecanismes appropries afin de mobiliser et de
garder en emploi cette maind'aeuvre.
Mais a premiere, vue, quelques pistes d'intervention nous
semblent s'imposer. En ce qui a trait aux employes a l'etape
d'exploration de la carriere, ils ont besoin d'une meilleure
integration fonctionnelle et de statut a l'organisation. a tout le
moins, on doit securiser les emplois en cessant de les maintenir dans la
precarite, pour les premieres annees de leur carriere. Comment peut-on
s'attendre a ce qu'ils s'engagent envers
l'organisation si cette derniere n'est pas disposee a le faire
a leur egard ? Qui plus est, sans proposer des regimes rigides de
planification de carrieres, l'employeur devrait au moins offrir un
soutien, un encadrement et un suivi minimal pour aider l'employe a
satisfaire ses aspirations professionnelles. Or, l'observation des
dernieres annees revele que de telles mesures n'existent pas dans
la vaste majorite des ministeres federaux, si ce n'est pour les
postes de direction. Enfin, il y a necessite de reflechir aux defis et
stimulations que comprennent les taches ou fonctions associees aux
postes occupes par ce groupe d'employes. Malheureusement trop
souvent, il faut l'admettre, les candidats embauches sont
surqualifies et ne peuvent utiliser leur plein potentiel a partir des
fonctions qu'on leur assigne.
Pour les employes en fin de carriere, des interventions precises
sont aussi requises si on veut conserver cette main-d'oeuvre.
Certes, on ne mettra pas l'emphase sur la planification d'une
carriere qui s'acheve mais plutot sur la mise en valeur des
competences et le developpement d'un sentiment de responsabilite
chez ces travailleurs. Ainsi, il semblerait a propos d'intervenir
sur le contenu du travail. Ce groupe de travailleurs possede une grande
expertise mais, dans bien des cas, le travail est devenu sans eclat et
les taches routinieres. De concert avec l'employe vise,
l'affectation a un travail au sein d'equipes constituees pour
des projets speciaux pourrait etre une alternative qui permette de
relever de nouveaux defis. Dans cette perspective, un role actif dans la
formation de la releve pourrait permettre a ces travailleurs de
renouveler leur engagement organisationnel a travers, par exemple, des
opportunites de mentorat ou de coaching.
Quoi qu'il en soit, peu importe les interventions ou solutions
retenues, la fonction publique et ses gestionnaires ne peuvent ignorer
les particularites des variations d'attitude au travail aux
diverses etapes de la carriere. On peut changer les lois, les
procedures, les mecanismes de regtilation et on fera bien peu pour
modifier les attitudes des employes. Il faut aussi agir au niveau des
previsions d'attitudes, essayer de mieux les comprendre et par la
suite, intervenir. A cet egard, la presente recherche offre matiere a
reflexion.
De par la profession exercee, on pourrait a prime abord pretendre
que le groupe des traducteurs ici etudie presente des caracteristiques
uniques. Mais, l'unicite s'arrete a la profession car dans le
domaine des attitudes au travail et des etapes de carriere, ce groupe
peut facilement etre compare a tous les groupes professionnels--voire
meme administratifs ou techniques--de la fonction publique federale.
Ceci dit, nous croyons que les conclusions de cette recherche et les
pistes de reflexion sur les interventions RH proposees peuvent aussi
s'appliquer a ces groupes. Il est par contre possible que la
problematique s'articule differemment pour les groupes
occupationnels moins specialises dont les membres pourraient presenter
des attitudes au travail differentes de celles du groupe etudie, aux
diverses etapes de leur carriere. Des recherches aupres de ces groupes
permettraient d'apporter un eclairage sur cette question et
d'offrir de nouvelles pistes d'intervention aux gestionnaires
du secteur public.
Notes
(1) AGRH, Apercu de la modernisation de la gestion des ressources
humaines, Agence de gestion des ressources humaines de la fonction
publique du Canada (2005),
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(53) M. Patchen (1965), Op. cit.
(54) R.T. Mowday, R.M. Steers et L.W. Porter (1979), Op. cit.
(55) M. Patchen (1965), Op. cit.
(56) M. Patchen (1965), Ibid.
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(60) B. Mannheim, 1988, Ibid.
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(63) K.E. Flaherty et J.M. Pappas (2002), Op. cit.
(64) W.L. Cron (1984), Op. cit.
(65) W.L. Cron et J.W. Slocum (1986), Op. cit.
(66) S. Ornstein, W.L. Cron et J.W. Slocum (1989), Op. cit.
(67) J.C. McElroy et P.C. Morrow, (1999), Op. cit.
(68) S.A. Lynn, L.T. Cao et B.C. Horn (1996), Op. cit.
(69) J.A. Allen et J.P. Meyer (1993), Op. cit.
(70) N.P. Reilly et C.L. Orsak (1991), Op. cit.
(71) A.G. Bedeian, A.B. Pizzolatto, R.G. Long et R.W. Griffeth
(1991), Op. cit.
(72) E. Gosselin, J-F. Tremblay et M. Benard, La nouvelle gestion
organisationnelle des carrieres: et si ce n'etait qu'une
fable? Revue Effectif (Juillet 2002), pp. 45-48.
Renaud Paquet et Eric Gosselin sont professeurs au Departement de
relations industrielles, Universite du Quebec en Outaouais et chercheurs
au Centre d'etude et de recherche sur l'emploi, le
syndicalisme et le travail.
Tableau 1. Matrice de correlations des variables de l'etude
Coefficient
Variables M ET d'aplatissement
1. Satisfaction au travail 4.8 (b) 1.37 .03
2. Engagement organisationnel 4.0 (b) 1.45 -.82
3. Loyaute organisationnelle 3.5 (c) 1.12 -.49
4. Centralite du travail 2.9 (c) .66 .33
5. Preoccupations de carriere (a) 2.8 (c) .78 -.46
Coefficient
Variables de symetrie 1 2
1. Satisfaction au travail -.88
2. Engagement organisationnel -.27 .71 **
3. Loyaute organisationnelle -.64 .71 ** .85 **
4. Centralite du travail -.18 .32 ** .52 **
5. Preoccupations de carriere (a) .26 -.03 .11
Variables 3 4
1. Satisfaction au travail
2. Engagement organisationnel
3. Loyaute organisationnelle
4. Centralite du travail .44 **
5. Preoccupations de carriere (a) -.01 .25 **
Note: * p <.05; ** p <.01; n = 158; a=il s'agit du score global de
l'IPC indiquant l'importance globale des preoccupations de carriere;
b = echelles a sept points d'ancrage; c = echelles a cinq points
d'ancrage.
Tableau 2. Fluctuation des attitudes au travail selon une
categorisation des etapes de carriere (ANOVA)
Exploration Etablissement Maintien
Satisfaction au travail 4.29 5.12 5.21
Engagement organisationnel 3.56 4.82 4.45
Loyaute organisationnelle 2.98 4.10 3.85
Centralite du travail 3.01 3.35 3.16
Desengagement Valeur F et post hoc
Satisfaction au travail 4.70 2,79 * (a.b.e)
Engagement organisationnel 3.61 9.56 ** (a.b.d.e)
Loyaute organisationnelle 3.28 7.44 ** (a.b.d.e)
Centralite du travail 2.77 7.87 ** (d.e)
Les lettres indiquent ou il y a une difference statistiquement
significative entre les etapes (LSD; p < .05).
(a.) Difference significative entre les etapes d'exploration et
d'etablissement
(b.) Difference significative entre les etapes d'exploration et de
maintien
(c.) Difference significative entre les etapes d'exploration et de
desengagement
(d.) Difference significative entre les etapes d'etablissement et de
desengagement
(e.) Difference significative entre les etapes de maintien et de
desengagement
* p <.05; ** p <.01
Figure 1. Representation graphique de l'evolution des attitudes au
travail au cours des etapes de carriere
Exploration Etablissement Maintenance Declin
Satisfaction -0,43 0,24 0,18 -0,15
Engagement -0,32 0,6 0,29 -0,31
Loyaute -0,56 0,44 0,31 -0,23
Centralite 0,06 0,59 0,26 -0,3
Note: Les scores utilises pour cette representation graphique sont les
scores standardises obtenus pour chacune des echelles. Ceci permet de
comparer les echelles entre elles puisque chacune des dimensions a une
moyenne de 0 et un ecart type de 1.