Geographie historique, peuplement et terroirs dans la region du Hodna occidental au Moyen Age.
Meouak, Mohamed
Abstract
Based on a critical lecture of Medieval Arabic historical and
geographical sources, this study deals with three points mainly centred
on settlement topics. The first point consists of a description of the
Western Hodna within the geographical history of the Central Maghreb.
The second question offers a list of the main sites of Western Hodna
through the Medieval Arabic sources with the whole settlement's
Arabic vocabulary. The third part tries to give some observations on the
modalities of settlements, the tribal impact on the settlements and the
problem of the types of settlements: village (qaryd) and fortress
(hisn). The last part is a summary of the study with several suggestions
for further research in relation to the studied matters like historical
geography and rural economy.
Keywords: Medieval Central Maghreb; Western Hodna; settlements;
tribes; fortress; village.
Introduction
L'objectif de cette recherche, deja en phase
d'elaboration avancee, est de mettre en relief un certain nombre de
caracteres et specificites relatifs aux territoires et aux modes de
peuplement d'une region precise du Maghreb central, a savoir la
partie occidentale du Hodna (en arabe Hudna). Ce travail se base
essentiellement sur le depouillement des principaux textes geographiques
arabes du Moyen Age mais il tient compte egalement de l'apport de
quelques sources historiques et litteraires. Outre les genres textuels
mentionnes, on mettra aussi a profit les productions bibliographiques
anciennes et recentes sur les questions de geographie, de peuplement et
de territoire. Pour tout cela, il nous a paru egalement necessaire de
fournir les donnees textuelles sous forme de notices tirees des sources
arabes puis traduites en francais. Cette preoccupation methodologique
est etroitement liee a notre conception de l'analyse historique des
sources : essayer de cerner correctement les problemes poses dans notre
travail grace a l'outil textuel afin de mieux comprendre les enjeux
du sujet historique (1).
L'etude des noms de lieux, comme element fondamental pour la
comprehension des terroirs et des paysages, constitue de toute evidence
un moyen utile pour la comprehension des modalites de peuplement des
diverses regions du Maghreb au Moyen Age. Le contact des langues serait
sans nul doute un element a prendre en compte lorsque l'on veut
mesurer les raisons de tel type d amenagement des terroirs ou de tel
fait de construction modifiant le paysage naturel. Ces langues comprises
dans leur contexte historique et qui seront lobjet dune etude
ulterieure, sont surtout l'arabe, le berbere, le latin
d'Afrique et le grec avec des variantes les caracterisant (2).
Grace a la toponymie, il est possible de se faire une idee, meme
approximative, des principaux traits qui presiderent au peuplement des
divers territoires du Maghreb. Et il est bien entendu evident que
1'intervention de la geographie en tant que science constitue un
instrument fondamental car elle permet de mieux saisir les changements
de la morphologie des terrains, ou dit d'une autre maniere
1'intervention anthropique sur la terre. Les noms de lieux
entretiennent souvent une relation etroite avec des situations
morphologiques et topographiques specifiques, et ils sont susceptibles
de montrer a quel point les langues du Maghreb, du moins 1 arabe et le
berbere, sont parfois des langues de depart parfois des langues darrivee
capables de fournir un autre regard sur le comment les individus
apprehendaient leur entourage naturel (3).
Avant d'entrer dans le coeur du sujet, il faut cependant
avertir le lecteur que pour le Maghreb central, les geographes et les
historiens arabo-musulmans dans leur ensemble sont malgre tout peu
loquaces quant aux informations qu'ils seraient susceptibles de
fournir sur les structures du territoire et son peuplement au haut Moyen
Age par exemple. Le probleme de la relative indigence documentaire se
pose done avec acuite lorsque l'on essaie de reconstituer les
tissus socio-economiques et les formes d'occupation du territoire.
Malgre ce qui vient d'etre dit, la presente etude essaiera de
dresser un tableau, si possible precis, des principaux modes
d'occupation et de structuration des terroirs dans une region
specifique (4). Pour ce faire, nous diviserons notre etude en quatre
ensembles : la situation du Hodna dans l'espace geographique
maghrebin, la mise au jour d'un petit corpus de quatorze sites du
Hodna occidental et documentes dans les textes arabes, des remarques
generales sur les modalites de peuplement de la region et des
conclusions qui essaieront de faire le point sur les resultats obtenus
et certains problemes non abordes dans le detail mais qu'il sera
necessaire de poser avec precision pour tenter de les resoudre
ulterieurement.
Le Hodna dans la geographie historique du Maghreb medieval
On dit souvent que le Hodna est une aire geographique deprimee des
hautes plaines de l'Algerie, au pied des monts Ouennougha
(Wannuga), du Hodna et du Belezma, et ouverte vers le sud-est sur la
region pre-saharienne du Zab de Biskra. Le grand Hodna s'etend sur
pres de 8600 [km.sup.2] et comprend surtout les ensembles suivants : les
collines du Djerr au nord et a l'est, de vastes plaines alluviales
partiellement innondees par les crues des oueds descendus des zones
montagneuses, une grande sabha de quelques 760 [km.sup.2] et, au sud,
une region sablonneuse appele le R'mel. Le pays est en regle
generale tres chaud en ete et tres sec (de 150 a 300 mm. de pluie
annuelle) et il constitue une veritable steppe pre-desertique privee de
la culture de l'alfa. Ce grand territoire est assez riche en eau
grAce aux sources calcaires, aux crues importantes mais tres
irregulieres des oueds, notamment ceux de Barika, Bitham, Ksob, Leham,
Magra et Selman ainsi qu'aux nappes en partie artesiennes du
sous-sol (5).
Les monts de l'Aures, du Belezma, du Hodna et des Ouennougha
torment un arc de cercle qui dressent une limite geographique d'une
singuliere precision du point de vue physique comme du point de vue des
opportunites economiques, entre les regions mediterraneennes du Tell et
les plaines desertiques des Ziban et du Hodna. II est tout a fait
extraordinaire que cet arc montagneux n'ait pas servi de frontiere
humaine ou politico-administrative qu'il semblait, a premiere vue,
imposer. II est admis que les populations des montagnes ont souvent
etendu leur domaine economique sur la bordure des plaines et e'est
ainsi que les massifs montagneux ont plutot joue un role de refuge aux
tribus vaincus ou refoules des piemonts. Le mode de vie nomade a souvent
envahi les hautes plaines du Tell qui ont servi de pAturages d'ete
aux pasteurs des steppes et du desert. A l'inverse, la vie
sedentaire semble etre descendue tout au long des cours d'eau
originates du Tell et autour des sources en bordure du pays nomade. La
frontiere politique qui etait generalement utilisee pour couper
l'Algerie en deux blocs precis, separant une Algerie dite
orientale, soumise aux influences de Carthage, de Kairouan ou de Tunis,
et une Algerie occidentale dependante des capitales et des dynasties du
Maghreb occidental ou de Tlemcen, n'a jamais emboite le pas a la
limite climatique, orographique et economique que la nature et le relief
paraissaient imposer aux hommes. Elle est en fait toujours passee a
l'Ouest et au Sud du Hodna comme des Ziban de Biskra, rattachant
done ees deux regions a l'lfriqiya (6).
Corpus des principaux sites du Hodna occidental d'apres les
sources arabes du Moyen Age (7)
1) al-Masila (aujourd'hui M'sila) (8)
Al-Muqaddasi, 1950:
texte arabe, p.8 : wa-l-Zab madinatuha al-Masila wa-laha Maqqara
[...].
traduction, p.9 : << Le Zab dont la capitale est M'sila
avec la ville de Maqqara [...] >>.
texte arabe, p.28 : wa-l-Zab madinatuha al-Masila wa-hiya aydan
nahiya 'ala ma wasafna madkurafi l-iqlim gayr an Tanga agall [...].
traduction, p.29 : << Le Zab, dont la capitale est
M'sila d'apres la description qu'on nous en a faite, est
egalement une region renommee au Maghreb, mais celle de Tanger est plus
importante [...]>>.
Ibn Hawqal, 1938-1939 :
texte arabe, I, p.85 : wa-min Maqqara ila l-Masila marhala wa-hiya
madinat muhdata istahdaiaha 'Ali b. al-Andalusi ahad hadam min al
'Ubayd Allah wa- 'abiduhum; wa- 'alayha sur hasin min tub
wa-laha wadin yuqalu lahu Sahur fihi ma' 'azim munbasit
'ala wagh al-ard wa-laysa bi-l- 'amiq [...].
traduction : << De Magra a M'sila, il y a une etape, et
c'est une ville fondee recemment par 'Ali b. al-Andalusi, un
des serviteurs et esclaves de la famille de 'Ubayd Allah; il y a un
mur solide en briques; une riviere y coule, l'oued Sahur, au debit
abondant, qui a une large nappe d'eau mais qui est peu profonde
>>.
Al-Bakri, 1965 :
texte arabe, p.59 : wa-hiya madina di bisat min al-ard 'alayha
suran baynahuma gadwal ma' gara yastadiru bi-l-madina wa-lahu
manafid tusqa minha 'inda al-haga wa-li-l-madina aswaq wa-hammamat
wa-hawlaha basatin katira wa-yagudu 'indahum al-qutn wa-hiya katira
al-lahm rahisa al-sa'r.
traduction, p. 124 : << C'est une ville situee dans une
plaine, entouree de deux murailles, entre lesquelles se trouve un canal
d'eau vive qui fait le tour de la ville. Par le moyen de vannes, on
peut tirer de l'eau pour l'irrigation des terres. Dans la
ville, il y a des marches et des bains, et, a l'exterieur, de
nombreux jardins. On y recolte beaucoup de coton et la viande est bon
marche >>.
Al-Idrisi, 1983 :
texte arabe, p.108 : al-Masila : tumma ila l-Masila marhalatan;
wa-hiya mustahdata, istahdaiaha 'Ali b. al-Andalusi fi wilayat
Idris b. 'Abd Allah b. al-Hasan [b. al-Hasan] b. al-Husayn b.
'Ali b. Abi Talib radiya Allah 'anhu; wa-hiya 'amira fi
basit min al-ard; wa-laha mazari' mumtadda aktar mimma yahtagu
ilayhi; wa-li-ahliha sawa'im hayl wa-agnam wa-abqar wa-gannat
wa-'uyun wa-fawakih wa-buqul wa-luhum wa-mazari' qutn wa-qamh
wa-sa-ir; wa-yaskunuha min al-Barbar Banu Birzal wa-Zandag wa-Hawwara
wa-Sadrata wa-Mazata; wa-hadihi al-madina aydan 'amira bi-l-nas
wa-l-tuggar; wa-hiya 'ala nahr fihi ma' katir mustanbit
'ala wagh al-ard; wa-laysa bi-l-'amiq; wa-huwa 'adb;
wa-fihi samak sagir, fihi turuq humr hasana; walam yura fi bilad al-ard
al-ma 'mura samak 'ala sifatihi; wa-ahl al-Masila yaftahiruna
bihi; wa-yakun miqdar hada al-samak min sibr ila ma dunihi; wa-rubbama
ustida minhu al-say' al-katir; fa-uhtumila ila qal'a Bani
Hammad wa-baynahuma atna' 'asar milan.
traduction, p. 100 : << Puis jusqu'a M'sila, il y a
deux etapes. Elle fut fondee par 'Ali b. al-Andalusi, sous le regne
d'Idris b. 'Abd Allah b. al-Hasan [b. al-Hasan] b. al-Husayn
b. 'Ali b. Abi Talib, que Dieu soit satisfait de lui. M'sila
est une ville moderne, populeuse et situee sur un terrain plat. Elle a
de vastes exploitations agricoles dont la production excede les besoins
des habitants. Ces derniers possedent des bestiaux : equides, ovins,
bovins ; ils ont des jardins irrigues qui produisent des fruits et des
legumes ; ils ont de la viande ; ils ont des plantations de coton, de
ble et d'orge. Parmi les Berberes qui habitent a M'sila, il y
a les Banu Birzal, Zandag, Hawwara, Sadrata et Mazata. Cette ville est
egalement peuplee d'autres ethnies et de marchands. Elle est sur un
canal dont l'eau coule en abondance, a ciel ouvert, qui est peu
profond, qui est limpide et qui contient de beaux petits poissons rayes
de rouge, comme on en trouve nulle part ailleurs sur la surface de la
terre. Les gens de M'sila en sont fiers. Les dimensions de ce
poisson sont d'un empan et plus. Parfois, on en peche une grande
quantite qu'on va vendre a la qal'a des Banu Hammad, a douze
milles de la >>.
Al-Istibsar, 1958 :
texte arabe, pp. 171-172 : madinat al-Masila : aqrab
bi-qal'a' Hammad min bilad al-Zab, madinat al-Masila wa-hiya
fi basit min alard 'ala nahr kabir yusamma bi-Sahur, wa-manba
'uhu min madinat al-Gadir wa-qad dakarnahu, madinat al-Masila
ahdataha Abu l-Qasim Isma'il b. 'Ubayd Allah al-Si'i
mundu sana 313 wa-kana mutawalli li-bina 'iha 'Ali b. Hamdun
b. Sammak al-ma 'ruf bi-Ibn al-Andalusi [...] wa-madinat al-Masila
katirat al-nahl wa-l-basatin tasuqqaha gadawil al-miyah al-'adba,
wa-kanat madina 'azima 'ala nazar kabir, wa-hawaliha
qaba'il katira min al-Bar bar min 'Agisa wa-Hawwara wa-Bani
Birzal.
traduction : << La ville de M'sila, qui est plus proche
de la qal'a des Hammad que du pays de Zab, se trouve a
l'interieur des terres sur une riviere importante nommee Sahur ;
elle prend sa source dans la ville de Ghdir dont nous avons deja parle.
La fondation de la ville de M'sila, due a Abu l-Qasim Isma'il
b. 'Ubayd Allah al-Si'i, remonte a l'annee 925 et il
confia le soin d'y veiller a Ali b. Hamdun b. Sammak connu sous le
nom d'Ibn al-Andalusi [...] Dans les environs de M'sila, il y
a beaucoup de palmiers ainsi que des vergers arroses par des ruisseaux
d'eau douce ; c'est une ville importante, chef-lieu d'un
canton etendu et dont les alentours sont occupes par plusieurs tribus
berberes des 'Agisa, des Hawwara et des Banu Birzal >>.
Ibn Hammad, 1984, p.24 : sur la fondation de M'sila et
l'existence de deux portes : bab al-umur et bab al-Qasimiyya ;
pp.25, 31, 36, 38, 40 : simples mentions du nom de M'sila.
Yaqut, 1979-1986 :
texte arabe, IV, p. 130 : al-Masila : madinat al-Magrib tusamma
al-Muhammadiyya ihtattaha Abu l-Qasim Muhammad b. al-Mahdi fi 315
wa-huwa yawma 'id wali 'ahd abihi.
traduction : << M'sila : ville du Maghreb appelee
Muhammadiyya ; Abu l-Qasim Muhammad b. al-Mahdi en a trace le plan en
927 et c'est a cette epoque qu'il devint le prince heritier de
son pere >>.
Ibn Haldun, 2003, pp. 132, 136 et 137 : simples mentions du nom du
site (al-Masila).
Ibn Rasiq al-Qayrawani, 1991 :
texte arabe, p.140 : al-Muhammadiyya min ard al-Zab.
traduction : << Muhammadiyya dans le territoire du Zab
>>.
texte arabe, p.352 : baldat al-Muhammadiyya.
traduction : << Ville de Muhammadiyya >>.
Idris 'Imad al-Din, 1985 :
texte arabe, p. 217 : wa-umira 'alayhi al-salam bi-bina'
madinat al-Masila wa-aqama 'Ali b. Hamdun li-bina'iha
wa-amarahu an yattahiduha daran wa-yanziluha ma' 'Agisa
wa-gama 'a min al-'abid wa-hiya ard fiha miyah gariya wa-fuhus
katira wasi 'a al-zar'.
traduction : <<On y ordonna de faire regner la paix avec la
construction la ville de M'sila ; c'est 'Ali b. Hamdun
qui dirigea sa construction et on lui ordonna d'y prendre demeure
et d'y habiter avec les 'Agisa et l'ensemble des esclaves
; c'est une terre ou il y a des cours d'eau vive avec de
nombreuses plaines spacieuses pour l'agriculture >>.
2) Maqqara (antique MACRI et aujourd'hui Magra) (9)
Al-Ya'qubi, 1892 :
texte arabe, p.351 : wa-madina yuqalu laha Maqqara laha husun
katira wa-l-madina al- 'uzma ahluha qawm min Bani Dabba wa-biha
qawm min al-'Agam wa-hawlaha qawm min al-Barbar yuqalu lahum Bani
Zandag wa-qawm yuqalu lahum Bani Krbrh wa-qawm yuqalu lahum Sadrata.
traduction : << Et la ville qui est appelee Magra possede de
nombreuses forteresses ; c'est une des villes les plus importantes
; sa population est constituee de la tribu des Banu Dabba, d'une
tribu de "non Arabes" (al-'Agam) (10) ; dans ses
environs, il y a la tribu berbere des Banu Zandag, une tribu appelee
Banu Krbrh et une tribu appelee Sadrata >>.
Al-Muqaddasi, 1950 :
texte arabe, p.8 : wa-l-Zab madinatuha al-Masila wa-laha Maqqara
[...].
traduction, p.9 : << Le Zab dont la capitale est M'sila
avec la ville de Magra [...] >>.
Ibn Hawqal, 1938-1939 :
texte arabe, I, p.85 : wa-min Tubna ila Maqqara : manzil fihi aydan
marsad marhala.
traduction : << Puis de Tubna jusqu'a Magra, une etape :
il y a une station et egalement un poste de guet >>.
Al-Bakri, 1965 :
texte arabe, p.51 : wa-min Tubna ila madind Maqqara wa-huwa balad
kabir du timar wa-anhar wa-mazari'.
traduction, pp. 110-111 : <<De Tobna jusqu'a la ville de
Magra ; c'est une grande cite possedant des arbres fruitiers, des
ruisseaux et des champs cultives >>.
Al-Idrisi, 1983 :
texte arabe, p.119 : Maqqara: wa-tahrugu min al-Masila ila Maqqara
marhala ; wa-hiya madinat sagira, wa-biha mazari' wa-hubub ;
wa-ahluha yazra'una al-kattan ; wa-huwa 'indahum katir ;
wa-min Maqqara ila Tubna marhala.
traduction, p.112 : << La route debouche de M'sila et va
jusqu'a Magra en une etape. C'est une petite ville entouree de
terres de culture et de cereales. Ses habitants cultivent le lin en
abondance. De Magra jusqu'a Tobna, il y a une etape >>.
Yaqut, 1979-1986 :
texte arabe, V, p. 175 : Maqqara : wa-Maqqara madina bi-l-Magrib fi
barr al-Barbar qariba min qal'at Bani Hammad baynaha wa-bayna Tubna
tamaniya farasih wa-kana biha maslaha bi-l-sultan dabita li-l-tariq.
traduction : << Magra : Magra est une ville du Maghreb sur le
territoire des Berberes proche de la qal'a des Banu Hammad ; entre
elle et Tobna, il y a quatre-vingt parasanges ; il y a une station
controlant la route >>.
Ibn Maryam, 1908 :
texte arabe, p. 155 : Maqqara : qarya min qura bilad al-Zab min
a'mal Ifriqiya.
traduction : << Magra, village parmi les villages de la
region du Zab dans les districts d'Ifriqiya >>.
Ibn al-Qadi, 1970-1972:
texte arabe, II, p.43 : nisba ila Maqqara qarya bayna al-Qayrawan
wa-l-Zab.
traduction : << Nisba en relation avec Magra, village entre
Kairouan et le Zab>> (11).
Ibn Haldun, 2000-2001 :
texte arabe, VI, p.46 : bi-l-Husna (Hudna) wa-hiya Niqawus
wa-Maqqara wa-l-Masila.
traduction : << Dans le Hodna qui correspond a N'gaous,
Magra et M'sila >>.
texte arabe, VI, p.588 : wa-qura l-Husna (Hudna) : Maqqara
wa-Niqawus wa-l-Masila.
traduction : << Les villages du Hodna sont N'gaous,
Magra et M'sila >>.
Idris 'Imad al-Din, 1985 :
texte arabe, p.393 : bi-mawdi' yuqalu lahu Maqqara.
traduction : << Dans un endroit appele Magra >> (12).
Al-Maqqari, 1988 :
texte arabe, V, p.205 : wa-hiya Maqqara min Zab Ifriqiya.
traduction : << C'est Magra dans le Zab d'Ifriqiya
>>.
texte arabe, V, p.280 : wa-Maqqara [...] qarya min qura bilad
al-Zab min a 'mal Ifriqiya.
traduction : << Magra [...] village parmi les villages de la
region du Zab dans les districts d'Ifriqiya >>.
3) Gadir (antique LEMELLEF et aujourd'hui Ghdir/Bordj Ghdir)
(13) Al-Muqaddasi, 1950 :
texte arabe, p.6 : wa-amma Tahart fa-hiya ism al-qasaba aydan
wa-min muduniha [...] Gadir al-duru').
traduction, p.7 : << Quant a Tahert, ce nom s'appliquant
egalement a la capitale, il y a parmi ses villes [...] Gadir
al-duru' >> (14).
Al-Bakri, 1965 :
texte arabe, p.54 : wa-minha ila madinat al-Gadir tahrugu minhu
'uyun nahr Sahur wa-huwa nahr al-Masila wa-huwa al-ma'ruf
bi-nahr al-riy'is.
traduction, p.115 : <<De la jusqu'a la ville de Ghdir la
ou jaillisent les sources de la riviere Sahur qui est la riviere de
M'sila et qui est plus connue sous le nom de riviere du chef
>> [15].
texte arabe, pp.59-60 : wa-nahr Sahur alladi 'alayhi madinat
al-Masila munba 'atuhu min 'uyun dahil madina' Gadir
Warru, wa-hiya madinat kabira awwaliyya bayna gibal, fiha 'ayn
tarra 'adba 'alayha al-arha, wa'ayn uhra wa-tahtaha
'ayn harrara yuqalu laha 'ayn Mahlad tagtami 'u fiha
wa-min hunaka munba 'at nahr Sahur, wa-bi-madinat al-Gadir
gami' wa-aswaq 'amira wa-fawakih 'katira, wa-hiya rahisa
al-ta'am wa-l-lahm wa-gami' al-timar, qintar 'inab fiha
bi-dirham, wa-sukkanuha Hawwara ya 'tadunafi sittin alfan.
traduction, pp. 125-126 : << La riviere Sahur, pres de
laquelle M'sila est situee, a ses sources dans l'interieur de
Gadir Warru, grande et ancienne ville entouree de montagnes. Elle
renferme une source dont l'eau est douce et assez ahondante pour
faire tourner des moulins. On y remarque encore une autre source, et
plus bas une troisieme, qui coule avec bruit et qui porte le nom
d'Abu Mahlad. Les eaux de ees sources convergent dans la ville et
forment le Sahur. Dans la ville de Ghdir, il y a une mosquee et
plusieurs marches bien achalandes. On y trouve beaucoup de fruits qui se
vendent bon marche, ainsi que du ble et de la viande. Pour un dirham on
achete un quintal de raisins. Ses habitants sont des Hawwara formant une
population de soixante mille ames >>.
Al-Idrisi, 1983 :
texte arabe, p. 117 : al-Gadir : wa-'ala itnay 'asar
milan minha al-Masila allati taqaddama dikruha garban ; wa-l-Masila fi
ard tayyiba wa-fi gihat al-magrib min madinat al-Qal'a ; wa-min
al-Qal'a wa-aydan fi gihat al-masriq madinat muhdata tusamma
al-Gadir ; wa-baynaha wa-bayna al-Qal'a tamaniyat amyal ;
wa-l-Gadir madinat hasana wa-ahluha badw ; wa-lahum mazari'
wa-ardun mubaraka ; wa-l-hart biha qa'im al-dat; wa-lisaba fi
zuru'iha mawguda ; wa-l-barakat fi mu 'amalatihim katira ;
wa-bayna al-Masila wa-l-Gadir tamaniya' 'asar milan.
traduction, pp. 109-110 : << Ghdir : a douze milles, a
1'ouest de la [la Qal'a] se trouve M'sila qui a deja ete
citee. M'sila se situe sur de bonnes terres dans la zone
occidentale de la Qal'a. Dans la zone orientale de la Qal'a
aussi, il y a une ville recente appelee Ghdir. Entre elle et la
Qal'a, il y a huit milles. C'est une belle ville, habitee par
des ruraux qui possedent des exploitations agricoles aux terres fertiles
labourees en permanence et donnant de bonnes recoltes. Les transactions
qui s'y effectuent sont rentables. Entre M'sila et Ghdir, il y
a dix-huit milles >>.
Al-Istibsar, 1958 :
texte arabe, p.167 : madinat al-Gadir : wa-hiya madinat kabira
azaliyya bayna gibal, qad ahdaqat biha, wa-laha nahr yagtami 'u min
al-'uyun fi mawdi' dahs yahrugu minhu hada l-nahr, wa-yusamma
nahr Sahur, wayamsi min hunaka ila madinat al-Masila wa-huwa nahruha,
wa-l-Masila min bilad al-Zab [...] wa-bi-qurb madinat al-Gadir fahs
'Agisa, wa-huwa fahs madid katir al-zar' wa-l-dar' illa
annahu sadid al-bard wa-l-talg, wa-la-qad dahaltu hada l-fahs fi zaman
al-sayf fa-ra'aytu al-galid yanzilu fihi bi-l-gadw, wa-min amtal
tilka al-bilad : "bard al-balad Agisa fi l-sayf wa-amma
al-sita' fa-sakarat al-mawt" ; wa-'indahum al-nila
al-mashura.
traduction : << La ville de Ghdir : c'est une grande
ville ancienne situee au milieu de montagnes qui l'entourent. Il y
coule une riviere formee de la confluence de sources dont les eaux se
deversent dans un endroit vaseux d'ou elle tire son origine ;
c'est la riviere appelee Sahur qui se dirige ensuite vers
M'sila ; quant a M'sila, elle fait partie du Zab [...]. Proche
de Ghdir, il y a la plaine de 'Aglsa qui est etendue et produit
beaucoup de cercales et d'elevage mais ou sevissent le froid et la
neige. J'ai penetre dans cette region en saison d'ete, et
j'y ai constate de la gelee de bon matin ; aussi y-a-t-il un
proverbe sur ce pays : "Du froid qu'il fait a 'Aglsa, en
plein ete qu'on juge de ce que doit etre l'hiver" ; on y
trouve de l'indigo tres repute >>.
Ibn Hammad, 1984 :
texte arabe, p.42 : madinat al-Gadir.
traduction : << Ville de Ghdir >>.
Yaqut, 1979-1986 :
texte arabe, IV, p. 188 : al-Gadir : balad aw qarya 'ala
nisfyawm min qal'at Bani Hammad bi-l-magrib.
traduction : << Ghdir : ville ou village a une demie-journee
de la qal'a des Banu Hammad en arrivant par l'ouest >>.
Idris 'Imad al-Din, 1985, p.416 : simple mention du site de
Gadir Wan (16).
4) 'Adna / Basilqa / Adna (antique JVSTINIANA ZABI et
aujourd'hui Bechilga) (17)
Al-Raqiq, 1990 :
texte arabe, p.11: fa-rahala ila bilad al-Zab, fa-sa'ala
'an a'zam mada 'inihim qadran fa-qalu: madina yuqalu laha
'Adna.
traduction : << Puis il voyagea jusqu'au pays du Zab, et
il demanda quelles etaient ses plus grandes villes : ils dirent que
c'etait la ville appelee 'Adna >>.
Al-Bakri, 1965 :
texte arabe, p.59 : wa-bi-qibli madinat al-Masila mawdi'
yu'rafu bi-l-Qibab fihi qibab min bunyan al-awwal wa-'ala
maqraba minha madina li-l-awwal huribat yuqalu laha Basilqa fiha
gadwalan min ma' 'adb galabahu alawwal ilayha yuqalu laha
tarqa-in-wuda tafsiruhu saqiyat al-samn.
traduction, p. 124 : << Au sud de M'sila, il y a un
endroit appele "les coupoles". On y remarque des voutes
antiques aupres desquelles il y a les restes d'une ville ancienne
nommee Bechilga. Ces ruines sont traversees par deux rigoles d'eau
douce, dont les conduits sont de construction ancienne : on les appelle
tarqa-in-wuda ce qui veut dire "rigole de beurre fondue" [18]
>>.
texte arabe, p.144 : wa-bayna 'ayn al-kattan wa-Adna : nahr
Sahur wanahr al-nisa' wa-nahr Abi Tawil wa-'ayn al-gazal.
traduction, p.276 : << Entre la riviere du lin et Adna, il y
a la riviere Sahur, la riviere des femmes, la riviere d'Abu Tawil
et la riviere de la gazelle >>.
Idris 'Imad al-Din, 1985 :
texte arabe, p.407 : Adna madinat awwaliyya qad huribat.
traduction : << Adna, ville antique qui a ete detruite
>>.
5) Tarfala (antique THAMALLVLA et aujourd'hui Ain Toumella/Ras
el Oued) (19)
Al-Bakri, 1965 :
texte arabe, p.60 : wa-bi-sarqi madinat al-Gadir qaryat awwaliyya
yuqalu laha Tarfala la tu'addalu biha qarya wa-hum yaquluna :
"Tarfala taraf min al-ganna".
traduction, pp. 125-126 : << A l'est de la ville de
Ghdir, il y a un village antique appele Tarfala. Ce village n'a pas
son pareil dans le monde aussi disent-ils que "Tarfala est une
portion du Paradis" >>.
Ibn Abi Dinar, 1967 :
texte arabe, p.31 : wa-min Tagira ila Tarfala madinat al-Sus
al-aqsa masira sahrayn.
traduction : << De Tagira jusqu'a Tarfala, ville du Sous
extreme, il y a un parcours de deux mois >> (20).
6) Usagit / Awsagit / Usahant / Awsahant (antique EQVIZETUM et
aujourd'hui Ouled Agla (ex-Lecourbe) (21)
Ibn Hawqal, 1938-1939 :
texte arabe, I, pp.87-88 : wa-minha ila Usagit / Awsagit marhala
wa-hiya qarya fiha ba'd hawanit li-Barbar Kutama wa-laha ma'
katira yazra'una 'alayha.
traduction : << De la jusqu'a Usagit / Awsagit, il y a
une etape ; c'est un village ou il y a quelques echopes tenues par
des Berberes Kutama ; il y a de l'eau en abondance grace a laquelle
on cultive >>.
Al-Idrisi, 1983 :
texte arabe, p.160 : wa-minha ila Usahant / Awsahant marhala
wa-hiya qarya li-l-Barbar wa-biha ma'gariya wa-mazari' hinta
wa-sari'.
traduction : << De la jusqu'a Usahant / Awsahant, il y a
une etape, c'est un village berbere ou il y a de l'eau vive et
des champs de ble et d'orge >>.
Ibn Hammad, 1984 :
texte arabe, p.43 : wa-hiya (Usagit / Awsagit) bi-safh gabal
al-Qal'a min gihat al-samal mimma yali balad 'Agisa.
traduction : << Elle (Usagit / Awsagit) se situe au pied de
la montagne de la Qal'a sur le versant nord qui est proche du pays
des 'Agisa >>.
7) Dakkama / Dakkama / Dakma : site entre Magra et M'sila ?
(22) Al-Muqaddasi, 1950 :
texte arabe, pp.4 et 6 : wa-amma Ifriqiya fa-qasabatuha al-Qayrawan
wa-min muduniha [...] Dakkama.
traduction, pp.5 et 7 : << Quant a l'friqiya, sa
capitale est Kairouan, et il y a parmi ses villes [...] Dakkama
>>.
Al-Bakri, 1965 :
texte arabe, p.54 : wa-minha ila madinat Dakkama wa-hiya 'ala
nahr kabir dat mazari'wa-maarih.
traduction, p.115 : << De la jusqu'a Degma, situe sur
une grande riviere avec des terres cultivees et des paturages >>.
Al-Idrisi, 1983 :
texte arabe, p. 160 : wa-minha ila Dakma marhala, wa-hiya qarya
laha suq, wa-ahluha min Kutama.
traduction, p. 147 : << Jusqu'a Dakma, il y une etape,
c'est un village avec un marche et ses habitants sont des Kutama
>>.
Yaqut, 1979-1986 :
texte arabe, II, p.459 : Dakma [...] balda bi-l-Magrib min
a'mal Bani Hammad.
traduction : << Dakma [...] ville du Maghreb dans les
districts des Banu Hammad >>.
8) Tamasnat / Tamaslat / Tamasit : site non identifie (23)
Al-Muqaddasi, 1950 :
texte arabe, p.4 et p.6 : wa-amma Ifriqiya fa-qasabatuha
al-Qayrawan wamin muduniha [...] Tamasnat.
traduction, p.5 et p.7 : << Quant a l'friqiya, sa
capitale est Kairouan, et il y a parmi ses villes [...] Tamasnat
>>.
Ibn Hawqal, 1938-1939 :
texte arabe, I, p.87 : wa-minha ila Tamasnat qarya wa-suq li-Kutama
wa-Mazata wa-laha aginna wa-ma' yagri wa-abar mu 'ina marhala.
traduction : << Il y a une etape de la jusqu'a Tamasnat:
c'est un village avec un marche tenu par des Kutama et des Mazata ;
il y a des jardins, de l'eau qui ruisselle et des puits d'eau
courante >>.
Al-Bakri, 1965 :
texte arabe, p.54 : wa-minha ila Tamaslat wa-hiya madinat galila
li-l-zar' wa-l-dar'.
traduction, p. 115 : <<De la jusqu'a Tamaslat qui est
une ville remarquable par ses cereales et ses troupeaux >>.
Al-Idrisi, 1983 :
texte arabe, p. 160 : wa-minha ila qaryat Tamasit marhala wa-biha
asgar wa-'imarat.
traduction, p. 147 : << De la jusqu'au village de
Tamasit, il y a une etape et il y a des arbres et des constructions
>> (24).
9) Yaksim : site proche de Magra mais non identifie (25) Al-Bakri,
1965 :
texte arabe, p.144 : wa-bi-sarqiyyiha wadi Maqqara 'alayhi
saba' qura minha qarya Yaksim wa-zaytuha atiyab al-zaytun.
traduction, p.276 : << A l'est de l'oued Magra,
ruisseau en bordure duquel il y a sept villages, dont celui de Yaksim
qui fournit une huile avec les meilleures olives >>.
10) Bargalus (antique BVRGVS CELL AS ?): site proche de Magra (26)
Al-Ya'qubi, 1892 :
texte arabe, p.351 : wa-minha ila husun tusamma Bargalus [...].
traduction : << De la jusqu'aux forts appeles Bargalus
[...] >>.
11) Talma : site proche de Magra mais non identifie (27)
Al-Ya'qubi, 1892 :
texte arabe, p.351 : wa-minha ila husun tusamma [...] Talma.
traduction : << De la jusqu'aux forts appeles [...]
Talma >>.
12) Gayzur : site proche de Magra mais non identifie (28)
Al-Ya'qubi, 1892 :
texte arabe, p.351 : wa-minha ila husun tusamma [...] Gayzur.
traduction : << De la jusqu'aux forts appeles [...]
Gayzur >>.
13) Aga : site proche de Magra mais non identifie (29)
Al-Ya'qubi, 1892 :
texte arabe, p.351 : wa-madinat Aga wa-hiya 'ala l-gabal.
traduction : << Et la ville d'Aga est situee sur la montagne
>>.
14) Arba : site proche de Magra mais non identifie (30)
Al-Ya'qubi, 1892 :
texte arabe, pp.351-352 : wa-madinat Arba wa-hiya ahar mudun
al-Zab.
traduction : << Et la ville d'Arba qui est la derniere
des villes du Zab >>.
Observations sur les modes de peuplement dans le Hodna occidental
Les centres de peuplement crees dans les steppes par les Romains
ont souvent ete peuples par des militaires et quelques families
originates de diverses regions du monde mediterranneen. Sous les
Vandales, nous savons par exemple que le souverain Huneric y envoie des
catholiques en exil. Mais en revanche, il y a tres peu de donnees sur la
periode byzantine. C'est toutefois ce faible apport allogene avec
lequel les groupes berberes ont fusionne et constituant cette population
souvent connue par le terme de Rum dont nous parlent les sources
anciennes et arabes (31). La conquete musulmane amene dans les centres
urbains notamment de nouveaux elements : orientaux et berberes. Magra
est peuplee par les Banu Dabba, des 'Agam et des Berberes ;
M'sila, ville de nouvelle fondation, est habitee a la fois par des
Arabes et des Berberes venus de zones environnantes. Pour ce qui
concerne les campagnes, le geographe al-Ya'qubi nous donne une
breve liste de fractions tribales qui, au 3e/IXe siecle, sont presque
toutes d'origine zenete (32). Depuis l'Est avec les invasions
hilaliennes du 5e/XIe siecle et l'Ouest sous la houlette des
Almoravides, le Hodna connait egalement un renouvellement sensible de
son peuplement. La region voit arriver de nouveaux groupes dans le
sillage almoravide et hilalien tandis que d'autres disparaissent,
transportes de force, chasses ou obliges de se fondre avec les nouveaux
arrivants. A partir du 6e/XIIe siecle, le mouvement almohade part a la
conquete du Maghreb et va etendre ses territoires jusqu'au Hodna et
plus loin a l'Est. Cette region est en premier lieu, ainsi que les
Ziban de Biskra, soumise a l'autorite des Banu Atbag, de la
confederation des Banu Riyah (33).
Ces quelques evenements que nous venons de resumer vont avoir de
serieuses repercussions sur les structures de l'habitat et
l'organisation des communautes rurales (34). Si l'on se penche
maintenant sur le vocabulaire, il est possible de se faire une idee de
cette distribution des territoires autour de trois poles : la structure
de peuplement fondee autour d'une entite urbaine, celle mise en
place dans le village et celle construite alentour d'une
fortification. Le phenomene urbain dans le Maghreb central medieval est
encore le parent pauvre de la recherche si on le compare aux travaux et
aux publications realises sur le Maghreb occidental et l'Ifriqiya.
II y a bien, ca et la, quelques notices inserees dans des ouvrages
monographiques mais qu'il faut, dans leur immense majorite,
reprendre en profondeur (35). Dans les lignes suivantes, nous voudrions
aborder de maniere tres succinte, la question de la possible confusion
qu'il y a entre les concepts de structure urbaine organisee et
comprise dans le sens de "ville" (madina), puis avec
l'idee de petit centre urbain (madinat sagira) et enfin en tant que
village (qarya) afin de designer un meme site a travers la documentation
arabe du Moyen Age. Pour cela, nous centrerons notre demarche sur le cas
de Magra. Notons tout d'abord la variete du vocabulaire avec
laquelle les ecrivains arabes designerent le site de Magra :
al-Ya'qubi : madina autour de laquelle il y a de nombreuses
fortifications (laha husun katira); Ibn Hawqal : manzil possedant un
poste de guet (manzil fihi aydan marsad) ; al-Muqaddasi : madina ;
al-Bakri : madina avec un territoire important (balad kabir) ; al-Idrisi
: madinat sagira ; Yaqut : madina ; Ibn Haldun : qarya ; Idris
'Imad al-Din : mawdi' ; Ibn Mary am : qarya ; Ibn al-Qadi :
qarya ; al-Maqqan : qarya.
Cette liste avait pour simple objectif de mettre en relief le
flottement existant dans la maniere de designer un meme site. Ces
designations montrent qu'un lieu est considere, tour a tour, comme
une ville, une grosse bourgade, un village, voire l'equivalent
d'un hameau. Des lors, cette terminologie appelle plusieurs
remarques. En premier lieu, il y a la question de la chronologie des
textes qui est fondamentale puisqu'elle peut dormer des elements
relatifs a la perception du paysage et du vocabulaire permettant ainsi
de mesurer les designations des lieux a travers les siecles. Cette
sequence du temps evoque bien entendu les modifications de la
nomenclature generale mais elle peut etre egalement un excellent
indicateur des changements structurels et une allusion, meme vague, aux
aleas politiques et sociaux ayant marque le developpement de tel ou tel
site. En outre, il ne faut pas perdre de vue que les auteurs orientaux
(al-Ya'qubi, Ibn Hawqal, alMuqaddasi, Yaqut et Idris 'Imad
al-Din) avaient, a n'en pas douter, une idee differente des pay
sages modelant les regions par rapport a leurs homologues occidentaux.
Ensuite, il est necessaire de signaler que les elements
geomorphologiques sont d'une extreme importance et ils doivent etre
pris en compte. En effet, les paysages et les territoires orientaux
(Egypte, Irak, Syrie, etc.) ne sont pas totalement comparables a ceux
rencontres au Maghreb : un site oriental peut etre compris comme etant
une qarya selon qu'il se trouve en un milieu physique precis et le
lieu occidental sera quant a lui percu differemment avec une autre
appellation ; le milieu montagnard oriental est assez different de celui
situe au Maghreb, etc. Enfin, nous pensons qu'il est tout a fait
utile de prendre en consideration la qualite et la quantite des
interventions des groupes humains dans la modelation des paysages et
cela en fonction de la situation politico-economique d'une zone
donnee. Outre ce qui vient d'etre signale, rappelons que les
ecrivains arabes redigerent leurs ouvrages a des epoques precises et
celles-ci correspondaient sans doute a des changements de morphologie
d'un site donne comme celui de Magra. Ce dernier avait d'abord
ete, a la lumiere de la documentation arabe, une ville, puis une village
et enfin un simple lieudit car sa situation geographique, economique et
politique s'etait vue modifier au fil du temps.
A la vue de ce qui vient d'etre dit, il semble plus que jamais
necessaire de prendre en compte les methodes de l'archeologie comme
outil indispensable pour qui veut connaitre la realite des choses. Mais
qu'entendons-nous par realite des choses ? Nous voulons ici parler
du fait de mettre a jour quelques evidences materielles, verifiees si
possible dans la documentation ecrite, et qui prouveraient la possible
existence de veritables structures de peuplement rural en qarya et hisn
(36). Mais contentons-nous, pour l'heure, de quelques breves
remarques sur les deux vocables suggeres. La qarya (pluriel qura)
correspond a un mot en etroite relation avec les questions de peuplement
en milieu rural. La qarya constitue un exemple pertinent de structure et
d'organisation des collectivites rurales installees dans la region
de M'sila. Les textes arabes utilises offrent une signification
generale assez vague pour designer les localites rurales. En outre,
cette imprecision est accompagnee par l'idee que les qura
entretiennent une relation de dependance avec les sites fortifies, ou
bien alors avec les husun qui representeraient ainsi l'Etat. Pour
le cas de l'Ifrlqiya au bas Moyen Age, il serait possible
d'observer l'existence d'au moins deux types de villages
: le petit hameau et le gros bourg avec par exemple le terme manzil et
1'expression qarya' 'azima. Pour ce qui refere au hisn
(pluriel husun), on peut dire qu'il s'agit du terme le plus
caracteristique pour signifier un pole d'habitats fortifies et il
incarne la difficulte rencontree a l'heure de cerner avec precision
une structure fortifiee (37). Centre du pouvoir etatique, du pouvoir
territorial avec un petit groupe d'individus exercant une autorite
sur les qura environnantes ou encore refuge pour les habitants de ces
villages contre les depredations des rebelles et des bandits en quete de
butin ou des armees gouvernementales ? Si l'on se penche sur la
terminologie des forteresses rurales du Maghreb central d'apres les
sources arabes medievales, on a une impression de confusion. Cependant,
l'apparente liberte dont temoignent les ecrivains arabes en se
referant aux divers types de fortification cache, sans doute, des
differences sensibles parmi les sites fortifies. Cette derniere
reflexion trouve une excellente illustration lorsque l'on sait que
pour la zone situee entre la celebre qal'a des Banu Hammad et
Bougie, non loin de M'sila, al-Idrisi utilise les mots hisn et qasr
qui recouvrent des realites morphologiques et utilitaires diverses selon
que l'on se trouve en plaine ou en montagne, en ordure de riviere
ou en zone plus aride (38).
Conclusions ouvertes et questions connexes
En guise de << point a la ligne >> a notre etude, nous
voudrions nous arreter sur une problematique complexe, mais qu'il
faudra aborder dans de futures recherches, et qui a diffusee l'idee
que le Maghreb medieval n'etait qu'une entite geographique ou
le mercantilisme parasitaire etait generalisee (39). II semblerait
qu'a la lumiere de quelques donnees deja mises a jour sur les
conditions agricoles du Hodna occidental nous soyons plutot confrontes a
une societe relativement dynamique, productrice de nombreux biens et en
outre exportatrice de plusieurs denrees. L'historiographie arabe
montrerait que les productions agricoles etaient, semble-t-il,
importantes au point ou des surplus auraient parfois servi de base au
developpement de l'artisanat specialise et a la croissance urbaine
au Maghreb central. Meme si les conditions etaient differentes
d'une zone a une autre, en plaines ou en montagnes, il est
difficile de soutenir l'idee selon laquelle les activites agricoles
et l'economie rurale avaient ete completement sequestrees par les
pouvoirs politiques en place, et qui par consequent auraient debouche
sur l'existence de deux mondes opposes (40): le rural fossilise et
l'urbain dynamique car depredateur du monde rural. Certes le
facteur politique et le fait tribal ont parfois joue un role negatif
dans le difficile decolage economique de certaines regions mais il
n'en reste pas moins que l'economie etait variee et possedait
une remarquable capacite de production.
Region frontiere, zone d'influence ou marche pendant plus
d'un millenaire, region de passage entre les hautes steppes
algero-marocaines et les hautes plaines de l'Ifriqiya, entre le
Sahara oriental et les marches du Tell, zone de nomadisme traversee par
les hommes et les animaux, et habitee aussi par des populations en
grande partie pastorales, le Hodna a connu, depuis 'Antiquite, et
surtout depuis le 5e/XIe siecle, un intense mouvement de vaetvient de
groupes humains divers et varies. Apres la chute de Rome, le Hodna
connait des conditions historiques nouvelles : deux periodes de troubles
causees par des invasions vandales (Ve siecle) et par des conquetes
arabes (1er/VIIe-2e/VIIIe siecle) alternent avec deux moments de
redressement dues aux Byzantins (VIe-VIIe siecle) d'une part et aux
diverses dynasties musulmanes installees en Ifriqiya d'autre part.
Malgre cela, le Hodna, comme les Ziban, continue a jouer un role de
region frontiere, ou au moins de marche militaire, administrative et
economique face aux steppes et aux deserts echappant a un quelconque
controle politique (41).
On soulignera egalement du point de vue strictement
historiographique que dans la litterature arabe medievale, la
coexistence du couple terre fertile / terre sterile presume souvent des
veritables specificites du terroir. La premiere est celle de
l'abondance et des ressources vivrieres inepuisables, une sorte de
terre promise ou chacun peut subvenir a ses moyens alimentaires par
exemple. La seconde est souvent decrite en termes negatifs: terre
ingrate, desertique et aride, incapable de produire la moindre once de
verdure. Les modeles donnes par les geographes arabes de cette epoque,
comme les regions peripheriques des grands deserts, les steppes,
certaines regions montagneuses sont des types revelateurs de la
parcimonie de la nature et de sa durete. Cela dit, il faut bien
reconnaitre que cette meme durete transparait assez bien dans les
sources arabes. Elle est alors le temoignage que les individus ont
souvent essaye de domestiquer leur environnement avec plus ou moins de
succes malgre les cycles connus de famine et de cataclysmes naturels au
cours de l'histoire du Maghreb. C'est d'ailleurs bien
grace a ees informations sur les desastres naturelles et autres mefaits
qu'il est possible d'analyser partiellement, par exemple,
l'espace rural comme un ensemble de lieux differencies par
l'usage tout en tenant compte des donnees climatiques (42). Les
divers milieux ecologiques sont en effet distingues en fonction de leur
capacite a produire des denrees agricoles en abondance ou non. La
description des espaces ruraux laisse apparaitre que les campagnes sont
considerees comme le prolongement du jardin mais a Pechelle du terroir.
L'etendue de 1'empire musulman et la richesse culturelle
qu'il englobe ont permis la circulation dans cet immense territoire
de nouvelles idees, de nouveaux procedes techniques, de nouvelles facons
d'organiser l'espace. Les influences indienne, persane ou meme
chinoise ont ete determinantes dans la creation des paysages
posterieurs. II est done juste de reconnaitre que ees nouveaux horizons
ont joue un role capital sur l'imaginaire collectif et la
representation paysagere en milieu musulman.
Bibliographie
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Mohamed Meouak
Cadix
(1) Sur le Hodna et ses principaux traits morphologiques, voir
Despois, 1942, pp. 196-206 offrant des elements de geographie mis en
comparaison avec le Tell et les bordures sahariennes. Pour le Hodna dans
l'histoire (fin de l'epoque antique et Moyen Age), on peut
lire Idris, 1962, II, pp.482-486, 491; Forstner, 1979, pp.54, 61, 66,
96, 98, 102, 172, 185, 188, 197; Dachraoui, 1981, pp. 94, 152, 194, 199,
211, 240, 271, 347-349, 353, 368, 378, 381; Chapoutot-Remadi, 1980,
pp.12-13; Pentz, 2002, p.162 et Valerian, 2006, pp.137-140.
(2) Parmi l'abondante bibliographie sur le sujet, voir
Lengrand, 2005, pp.119-121 sur les langues d'Afrique documentees
dans l'Antiquite tardive et les observations suggestives de
Desanges, 2005, pp. 19-21 sur la phonetique historique de la toponymie
d'Afrique du Nord ; pour le berbere, consulter Chaker, 1981,
pp.31-37; idem, 1983, pp. 139-43, et Meouak, 2010 (pp.193-198)
(3) On pourra se faire une idee de la problematique du berbere en
contact avec l'arabe au Moyen Age en lisant Meouak, 2006b,
pp.329-330 et idem, 2008, pp.56-58.
(4) Afin de prendre connaissance des principales caracteristiques
geographiques, tribales et agricoles du Hodna occidental au Moyen Age,
voir Meouak, 2009, pp. 120-134.
(5) Despois, 1953, pp. 15-94 et idem, 1958, pp. 10-11, 16-17.
(6) Despois, 1942, pp.214-218 et idem, 1953, pp.99-138.
(7) Avant d'entrer en matiere, precisons bien que ce corpus
n'a pas la pretention d'etre exhaustif. Indiquons en outre que
les notices ont ete presentees par ordre chronologique des sources, de
la plus ancienne a la plus recente ; les renvois aux sources se font
d'apres la date d'edition (exemple : al-MuqaddasT, 1950, ...).
(8) La question de la fondation de M'sila (al-Masila /
al-Muhammadiyya) au 4c/Xc siecle constitue encore un probleme
fondamental parmi les debats relatifs a l'histoire medievale du
Maghreb central. GrAce aux notices fournies dans les pages suivantes, le
lecteur deduira que le fait d'etre confronte a diverses versions
fournies par la documentation arabe entraine de veritables difficultes
d'interpretation quant a la date et au site de creation ainsi
qu'aux circonstances politiques qui y presiderent. Sur ce site,
voir Brunschvig, 1940, I, pp.290-291; Golvin, 1957, pp.20-21,40-42,
53-54, 80-81, 100-103, 106-109, 118-119, 138-143; Idris, 1962, 1,
pp.21-24, 92-95, II, pp.484-486; Bencheneb, 1968, pp. 12-15; Talbi,
1966, pp.590, 669; Kurio, 1973, pp.6, 67, 122; Massiera, 1974, pp.
179-184; Forstner, 1979, pp. 185-187; Dachraoui, 1981, pp. 164-165, 173,
180, 196, 199-200, 203, 206, 208, 230, 238-240, 270-272, 316, 319, 349,
353-354, 373, 380 ; Cambuzat, 1986, II, pp. 157-164 ; Souidi, 1996,
pp.52, 71, 79, 171-172, 186, 189 ; Hasan, 1999,1, pp.35, 36, 102, 109,
110, 209, 325, 327 et Valerian, 2006, pp.138-139, 148-149, 168-169.
(9) Sur ce site, voir Gsell, 1911, feuille 26, nos 110-111 ; Diehl,
1896, p.252 sur CELLAE, site tres proche de Magra et dote d'un
fortin d'epoque byzantine ; Brunschvig, 1940, I, pp.291-292 ;
Baradez, 1949, pp.91, 348 ; Golvin, 1957, pp.19, 86, 100, 106, 119, 137,
139, 143-144 ; Idris, 1962, I, pp.22, 112, 156, II, pp.484, 522 ;
Forstner, 1979, pp.47, 67, 75, 120, 188, 197, 219, 308 ; Dachraoui,
1981, pp.196, 380 ; Cambuzat, 1986, II, pp.144-147 ; Hasan, 1999, I,
pp.109, 110, 325, 327 ; Benseddik, 1999, p.94 signale le site de Macri
sur le limes de la Mauretanie Cesarienne ; Moderan, 2003, pp. 92, 382,
395 evoque le toponyme antique de Macri, et Valerian, 2006, pp. 138-139,
168.
(10) A propos de la notice d'al-Ya'qubi, il est utile de
signaler que l'orientaliste polonais Tadewsz Lewicki (Lewicki,
1953, p.426) avait deja detecte la presence de quelques etablissements
romano-chretiens en Numidie du sud debordant la frontiere ouest de cette
ancienne province et atteignant ainsi la portion meridionale de la
Mauretanie Sitifienne ou, au nord-ouest du Chott el-Hodna, on trouve une
colonie peuplee de 'Agam dans la localite musulmane de Magra qui
fait partie du Zab. La problematique relative aux divers sens du terme
'Agam n'a cesse d'alimenter les debats au ton parfois
polemique. Contrairement au sens de "Persans" donne au vocable
dans certains espaces geohistoriques, c'est sur la base du contexte
culturel et linguistique africano-berbere que nous choisissons de rendre
le mot de 'Agam par "non Arabes", c'esta-dire ceux
qui etaient Africains et done ne parlant pas la langue arabe. Mais nous
sommes bien conscients que cette question meriterait une etude plus
longue basee d'abord sur le depouillement exhaustif des sources
arabes et latines.
(11) Cette information est fournie au cours de la biographie
d'un savant appele Muhammad b. Muhammad b. Ahmad b. Abi Bakr b.
Yahya al-Qurasi al-Tilimsani al-Maqqari (vers 759/1357).
(12) Simple mention du site de Magra au cours de laquelle on
signale que l'imam al-Daggal y passa une nuit.
(13) Sur ce site, voir Gsell, 1911, feuille 25, no 3 ; Diehl, 1896,
p.255 ; Idris, 1962, II, pp.478, 504, 658 ; Forstner, 1979, pp.47, 177,
180, 184, 302 ; Dachraoui, 1981, p.200 ; Cambuzat, 1986, II, pp. 103-106
; Kehoe, 1988, p.212 sur Lemellef comme centre de production agricole,
et Laporte, 1999, p.213 situant Lemellef a la frontiere occidentale
extreme de la Mauretanie Sitifienne avec la Mauretanie Cesarienne.
(14) Mention ou il est dit que le site de Gadir al-duru' se
trouve dans la region de Tiaret ce qui constitue une erreur evidente.
(15) Il s'agit peut-etre d'une erreur de graphie du mot
ra'is ou bien alors d'une forme dialectale pour ce terme.
(16) Il s'agit sans doute d'une erreur de graphie du
toponyme Gadir Warru.
(17) Sur ce site, voir Diehl, 1896, p.254 ; Gsell, 1911, feuille
25, no 85 ; Lewicki, 1953, p.444 ; Talbi, 1966, p.125 ; Cambuzat, 1970,
pp.110-113 ou il est propose de situer la ville de M'sila au 4c/Xc
siecle a environ quatre kilometres de Zabi ; idem, 1986, II, pp.21-24 ;
Trousset, 1985, p.370 ; Benseddik, 1999, p.94 signale le site de
Jvstiniana Zabi sur le limes de la Mauretanie Cesarienne ; Matveyev,
1999, p. 128 ; Laporte, 1999, p.213 situant Zabi a la frontiere
occidentale de la Mauretanie Sitifienne avec la Mauretanie Cesarienne,
et Benabbes, 2005, pp.478-480.
(18) Sur cette locution berbere, voir Chaker, 1981, p.41 et Van Den
Boogert, 2000, pp.369, 373.
(19) Sur ce site, voir Gsell, 1911, feuille 26, no 19 ; Idris,
1962, II, pp.504-505 ; Cambuzat, 1986, II, p.212 ; Forstner, 1979,
pp.47, 180, 181, 302, 309, 338 ; Gascou, 1982, pp.257-258 sur le site de
Thamallula ; T. Kotula, 1991, pp.472-475 ; Laporte, 1999, p.213 situant
Thamallula a la frontiere occidentale extreme de la Mauretanie
Sitifienne avec la Mauretanie Cesarienne, et Desanges, 2005, p.23 evoque
le toponyme romain sous la forme de r(es)p(ublica) Thamallulensium en
face du siege episcopal Thamallumensis.
(20) Nous avons pris le parti de relever cette reference mais nous
pensons qu'il s'agit en realite d'un toponyme situe bien
loin de notre region d'etude (al-Sus al-aqsa).
(21) Sur ce site, voir Gsell, 1911, feuille 15, no 91 ; Idris,
1962, II, p. 478 ; Forstner, 1979, pp. 177, 179, 184 ; Gascou, 1982,
pp.256-257 sur le site d'Equizetum ; Cambuzat, 1986, II, pp. 19-20,
et Laporte, 1999, p.213 situant Equizetum a la frontiere occidentale
extreme de la Mauretanie Sitifienne avec la Mauretanie Cesarienne.
(22) Sur ce site, voir Golvin, 1957, p.99 ; Idris, 1962, I, pp.112,
117, 156, II, pp.478, 522 ; Forstner, 1979, pp.75, 177, 179, et
Cambuzat, 1986, II, pp.79-81.
(23) Sur ce site, voir Idris, 1962, II, p.478 et Cambuzat, 1986,
II, pp. 211212. Quant a Chaker, 1983, p. 134, il signale un Tamasna
comme etant le nom d'une vaste plaine atlantique du Maroc.
(24) Le traducteur du texte arabe rend le terme 'imarat par
<<exploitations agricoles >>. En l'absence de plus de
precisions, nous preferons maintenir le mot << constructions
>>.
(25) Sur ce site, voir Cambuzat, 1986, II, p. 146, note 4.
(26) Sur ce site, voir Forstner, 1979, pp. 192, 197.
(27) Sur ce site, voir Forstner, 1979, pp. 192, 197.
(28) Sur ce site, voir Forstner, 1979, pp. 192, 197.
(29) Sur ce site, voir Forstner, 1979, p. 197.
(30) Sur ce site, voir Forstner, 1979, pp. 187, 192, 197 ;
Matveyev, 1999, p. 127.
(31) Voir Mattingly & Hitchner, 1995, pp. 189-196 sur les
recherches faites en histoire antique dans ce domaine jusqu'en
1995. Pour la periode vandale, voir Moderan, 2003, pp.395, 405, 410,
550, 555, 582.
(32) Al-Ya'qubi, 1892, pp.351, 352 ; al-Bakri, 1965, p.59/124.
Sur l'ensemble de ces questions, voir Bahri, 2000, pp.68-69 ;
Prevost, 2007, pp.469-475 sur la problematique des derniers chretiens du
Sud tunisien (Afariqa / 'Agam).
(33) A titre d'exemple, voir Meouak, 2006c, pp.11-14 sur les
vicissitudes de la tribu des Banu Zugba dans la zone de Hamza (Bouira)
avec les pouvoirs politiques en place durant le Moyen Age.
(34) L'orientaliste hollandais Reinhardt Dozy proposait la
definition suivante du terme : << hisn, redoute. Village entoure
d'une muraille >> (Dozy, 1967, I, p.297).
(35) Notamment dans les ouvrages classiques de Brunschvig, Golvin,
Idris, etc. Si des travaux recents existent sur les problemes poses dans
notre etude pour le Maghreb central, nous reconnaissons bien volontiers
qu'il nous a ete impossible de les localiser jusqu'a
aujourd'hui.
(36) C'est ce que nous tentons de faire, en partie, dans un
ouvrage en cours de redaction sur la region de Biskra et provisoirement
intitule Entre montagne el desert. Geographie, peuplement et territoires
de Biskra et ses oasis au Moyen Age.
(37) Voir par exemple Hassen, 2000, pp.235-236, 239-243 pour
l'etude du vocabulaire de la fortification au Maghreb oriental a la
fin du Moyen Age.
(38) Meouak, 2006a, pp. 183-184.
(39) Sur ces questions, on lira Megherbi, 1971, pp. 129-154 qui
propose unecritique interessante des courants historiographiques qui ont
soutenu l'idee selon laquelle Ibn Haldun opposait irreductiblement
les nomades aux sedentaires.
(40) Voir Meouak, 2009, pp. 128-134 offrant certains resultats
invitant a poursuivre l'enquete sur les rapports entre monde rural
et milieu urbain a la lumiere des productions agricoles et artisanales.
(41) Diehl, 1896, pp.250-254 ; Moderan, 2003, pp.541-561. Voir
Mattingly & Hitchner, 1995, pp. 171-174 sur les recherches faites en
histoire antique sur ces themes jusqu'en 1995.
(42) Voir un excellent exemple de ce qui peut etre fait dans ce
sens en consultant Rouvillois-Brignol, 1986, pp.35-40.