La diplomation au secondaire des jeunes quebecois de la communaute sud-asiatique.
Bakhshaei, Mahsa ; McAndrew, Marie
Resume
Depuis le milieu des annees 2000, le ministere de l'Education,
du Loisir et du Sport du Quebec s'est engage dans une demarche de
recherche sur les caracteristiques d'ordre scolaire, ethnoculturel,
sociodemographique, linguistique et socio-economique d'eleves de
divers groupes ethniques afin de pouvoir apporter le soutien specifique
necessaire a la reussite educative de chaque sousgroupe vulnerable.
Cet article emane d'une vaste recherche portant sur
l'etat du cheminement et de la performance scolaires des jeunes de
diverses origines issus de l'immigration, inscrits dans des ecoles
secondaires quebecoises de langue francaise ou anglaise (1). Il se
concentre parmi eux sur ceux provenant d'Asie du Sud frequentant
l'ecole de langue francaise, car ces derniers presentent un taux de
diplomation extremement faible et un fort taux de decrochage,
Iorsqu'on les compare aux autres eleves d'origine immigree.
Abstract
Since the mid 2000's, the ministere de l'Education, du
Loisir et du Sport du Quebec has conducted several research studies on
the academic, ethno-cultural, socio-demographic, linguistic, and
socio-economic characteristics of students of various ethnic groups, as
another stride towards the goal of providing the necessary support and
assistance for the educational success of each vulnerable subgroup.
This article presents part of a wider research project titled
"The Academic Success of Immigrant Origin Students in High
School," carried out as part of the efforts described above, which
aimed at evaluating the status of the school pathways and academic
performance of immigrant origin students from diverse backgrounds in
French and English language Quebec high schools. This article
specifically focuses on students originating from South Asia in Quebec
French language schools. The latter indeed show a very low profile of
graduation as well as high dropout rates when compared with other
immigrant origin students.
PROBLEMATIQUE ET PRESENTATION DE LA RECHERCHE
Depuis le milieu des annees 2000, a la suite des resultats de
recherches dans le domaine de la planification de la diversite
culturelle, les chercheurs et les instances politiques insistent beaucoup sur l'importance de tenir compte de l'heterogeneite
qui caracterise la categorie des << eleves d'origine immigree
>> (2) dans l'analyse du rapport a l'ecole (Inglis 2008;
Chamberland et Mc Andrew 2011). En effet, l'etude de
l'integration de ces jeunes issus de l'immigration a fait
ressortir des differences de performance scolaire inter- et intragroupes
que les facteurs classiques predictifs d'une reussite ou d'un
echec ne semblent pas pouvoir expliquer entierement ou de la meme
maniere que pour les autres eleves. Par exemple, selon la theorie du
statut socio-economique dans l'ensemble de la population, celui de
leur famille affecte leurs chances de reussite a l'ecole. Ainsi,
ceux issus des milieux defavorises reussissent generalement moins bien
que ceux des milieux relativement plus aises (Bradley et Corwyn 2002;
Haveman et Wolfe 1994). Cependant, ce facteur peut jouer differemment
chez les eleves issus de l'immigration. En effet, certains de ces
derniers provenant de familles favorisees ne reussissent pas bien sur le
plan scolaire a cause de difficultes pre-migratoires (venant de pays en
guerre) et migratoires (sejour dans un camp de refugies, meconnaissance
de la langue d'accueil) (Kanoute et al. 2008). On peut egalement
penser a ceux d'origine asiatique vivant en Amerique du Nord et qui
sont fortement encourages par leur culture confuceenne a la resilience et a la performance malgre les difficultes d'ordre
socio-economique, pre-migratoire et migratoire (Zhou et Bankston 1998).
Cette variabilite a recemment amene le ministere de
l'Education, du Loisir et du Sport du Quebec (MELS) a
s'engager dans une demarche de recherche sur les caracteristiques
sociodemographiques, linguistiques, scolaires et socio-economiques
d'eleves de diverses origines afin de comprendre les
particularites, les besoins et les problemes de chaque sous-groupe et
d'apporter le soutien specifique necessaire a leur reussite (Potvin
et Leclercq 2010; MELS 2008; Mc Andrew, Ledent et Ait-Said 2006; Anisef
et al. 2004).
L'une des initiatives a cet egard est un projet sur La
reussite scolaire des jeunes Quebecois issus de l'immigration au
secondaire (Mc Andrew et al. 2010) qui, en se concentrant sur les
cohortes qui ont commence le secondaire en 1998-1999 et en 1999-2000
(dans les secteurs de langue francaise et anglaise), compare, entre
autres, les taux de diplomation et de decrochage des eleves des premiere
et deuxieme generations et de ceux de la troisieme ou au-dela.
Cette recherche est composee d'un ensemble de tableaux
descriptifs portant, d'une part, sur diverses caracteristiques des
eleves de premiere et deuxieme generations et des ecoles qu'ils
frequentent et, d'autre part, sur divers indicateurs relatifs a
leur cheminement et a leur performance scolaires. Dans le cadre de ces
analyses descriptives, les resultats sont egalement ventiles selon sept
grandes regions d'origine d'ou proviennent les jeunes ou leurs
parents (l'Afrique du Nord et le Moyen-Orient, les Antilles et
l'Afrique subsaharienne, l'Asie de l'Est, l'Asie du
Sud-Est, l'Asie du Sud, l'Europe de l'Est et
l'Amerique centrale et du Sud), selon leurs caracteristiques
linguistiques (le rapport qu'ils entretiennent avec la langue de
scolarisation comme langue maternelle ou d'usage), ainsi que selon
leur statut generationnel (premiere ou deuxieme generation).
De plus, Mc Andrew et ses collegues ont effectue une analyse de
regression multivariee ayant comme variable dependante la diplomation
des jeunes deja presents dans le systeme scolaire quebecois en
secondaire 1, sept ans apres y etre entres (3). Il s'agissait
d'une part, de cerner comment, compte tenu de leurs
caracteristiques de depart, les eleves des premiere et deuxieme
generations, ainsi que de certains sousgroupes, reussissent par rapport
a ceux de la troisieme generation ou au-dela et, d'autre part,
d'identifier les facteurs qui influencent leur performance.
Selon les resultats de cette recherche, les jeunes originaires
d'Asie du Sud, d'Amerique centrale et du Sud et des Antilles
ainsi que d'Afrique subsaharienne connaissent respectivement les
taux de diplomation les plus faibles et les taux nets de decrochage les
plus eleves du secteur francais. Ceux venus d'Asie de l'Est
et, dans une moindre mesure, d'Europe de l'Est forment les
sous-groupes 'surperformants'.
Dans le cadre du present article, nous approfondissons les
tendances cernees chez les eleves provenant d'Asie du Sud et
inscrits dans le secteur francais qui, comparativement a ceux venus
d'ailleurs, presentent un profil de diplomation extremement faible
ainsi que le plus fort taux d'abandon et ce, meme quand on tient
compte de leur depart en nombre eleve du Quebec avant l'age de 15
ans. Nous avons etudie leur profil a partir de leur langue, maternelle
et/ou d'usage, de leur pays d'origine et de leur lieu de
naissance.
Plus precisement, dans un premier temps, nous avons divise
l'ensemble de ces eleves en deux sous-groupes selon leur
connaissance de la langue d'enseignement: ceux qui sont
francophones de naissance et ceux qui ne le sont pas. Nous avons etudie
ce dernier sous-groupe en deux etapes. D'une part, nous les avons
classes selon leurs langues maternelles les plus frequentes. Il
s'agit, en ordre decroissant d'importance, de l'ourdou,
du pendjabi, du bengali et du tamoul / cinghalais. D'autre part,
nous avons fait la distinction entre ceux qui parlent francais a la
maison versus ceux dont ce n'est pas le cas.
Cependant, mis a part le tamoul / cinghalais, utilise
essentiellement au Sri Lanka, les langues maternelles mentionnees
ci-dessus sont courantes a divers degres dans la plupart des autres pays
du sous-continent asiatique. C'est pourquoi, dans un deuxieme
temps, plutot que de desagreger les sous-groupes linguistiques
correspondants sur une base geographique, nous avons prefere distinguer
deux grandes regions pour l'ensemble de ceux sur qui porte notre
recherche : soit le Bangladesh et le Pakistan, a dominance musulmane et
l'Inde, a dominance hindoue. Il reste un groupe residuel que
l'on peut associer en grande partie au Sri Lanka.
Dans un troisieme temps, ces eleves ont ete divises selon leur lieu
de naissance : ceux qui sont nes a l'etranger (premiere generation)
versus ceux qui sont nes au Canada (deuxieme generation). Pour mieux
comprendre l'etat de la reussite scolaire de ces jeunes (groupe
cible), nous les comparons toujours avec l'ensemble des eleves
issus de l'immigration de premiere et deuxieme generations et avec
ceux de troisieme generation ou plus (groupes temoins 1 et 2).
L'article comporte ainsi deux parties : une premiere, sur les
caracteristiques de la population etudiee et sur sa diplomation, et une
deuxieme sur les analyses de regression visant a identifier
l'impact des diverses caracteristiques sur la diplomation en
question. Nous donnerons une definition precise de certaines de ces
caracteristiques au moment de leur presentation. En guise de conclusion,
nous proposerons une synthese des resultats visant a identifier les
eleves a risque qui devraient beneficier d'une attention
particuliere de la part des autorites scolaires concernees.
LES CARACTERISTIQUES DES ELEVES QUEBECOIS ORIGINAIRES D' ASIE DU SUD
Les caracteristiques sociodemographiques et linguistiques
Au sein des cohortes etudiees, parmi les 24 099 eleves issus de
l'immigration qui frequentent le secteur de langue francaise, 995
sont originaires d'Asie du Sud. Ils en representent donc 0,6 %.
Le pays d'origine
Parmi les jeunes de notre groupe cible, 52,4 % proviennent du
Bangladesh / Pakistan. Les autres sont de souche indienne (28,5 %) ou
originaires du Sri Lanka et d'autres pays sud-asiatiques (19,1%).
La langue maternelle et la langue d'usage
Une forte majorite de ces eleves (96 %) n'ont pas la langue
d'enseignement (le francais) comme langue maternelle : pour 25,3 %
d'entre eux, c'est l'ourdou et pour 22 % le pendjabi. Les
locuteurs bengalis et tamouls / cinghalais se divisent, a
l'interieur de ce groupe, de maniere equivalente (18,9 % chacun).
Presque tous ces jeunes n'utilisent pas le francais a la maison
(97,7 %).
Le sexe
Si l'ensemble des jeunes Quebecois issus de l'immigration
se repartissent de maniere egale entre les deux sexes, les garcons
originaires d'Asie du Sud sont sensiblement surrepresentes par
rapport a leurs compatriotes feminines (55 % versus 45 %). Cependant,
ces chiffres varient selon les criteres : si on les compare a partir de
la langue, le pendjabi et rourdou sont celles ou cette surrepresentation
est beaucoup plus marquee, (~ 60 % versus 40 %), alors que les chiffres
s'inversent en faveur des filles chez les eleves bengalis (52,2 %
pour elles, versus 47,8 % pour eux). Elles obtiennent aussi un meilleur
score dans le cas de ceux qui parlent francais a la maison (54,5 %
versus 45,5 %). Enfin, si on les compare a partir du pays
d'origine, les garcons de souche indienne reprennent le dessus (~
60 % versus 40 %).
Le lieu de naissance
Cette variable comporte deux modalites, ou categories d'eleves
issus de l'immigration : ceux nes a l'etranger et ceux nes au
Canada.
Alors que, dans le groupe temoin 1, les jeunes de premiere
generation representent une proportion de 58,6 %, ceux d'origine
sud-asiatique du secteur francais nes a l'etranger font 88,2 %.
Cependant, comme le montre le tableau I un peu plus loin ci-dessous, les
proportions s'inversent entre les francophones de naissance,
majoritairement nes au Canada, soit a 81%, et ceux pour qui c'est
une langue d'usage et qui, eux, sont natifs d'autres pays a
81,8 %; pour autant, ces derniers sont moins nombreux que
l'ensemble des autres sous-groupes dont le francais n'est pas
non plus la langue maternelle. Par ailleurs, il y a un ecart de 20
points de pourcentage dans les naissances a l'etranger entre les
jeunes de souche indienne et leurs pairs du Bangladesh / Pakistan (73,9
% versus 94,4 %).
Les caracteristiques liees au processus de scolarisation
La repartition regionale
Basee sur l'adresse de l'ecole et les regroupements
administratifs du MELS, cette variable est determinee selon la region
administrative de l'etablissement frequente par les jeunes de notre
etude : Montreal / Laval-Lanaudiere-Laurentides / Monteregie / reste du
Quebec.
A l'exception des francophones de souche qui sont caracterises
par une repartition regionale plus ou moins equivalente a Montreal et
dans le reste du Quebec (57 % versus 43 %), les eleves originaires
d'Asie du Sud, quelles que soient leurs caracteristiques
linguistiques et le pays dont ils viennent, frequentent massivement (93
%) une 'commission scolaire' de l'ile de Montreal. Ce
profil est particulierement representatif des locuteurs tamouls /
cinghalais (98,9 %), mais dans une moindre mesure des jeunes qui parlent
francais a la maison (90,9 %), ainsi que de ceux originaires d'Inde
(89 %). Cela pourrait s'expliquer, entre autres, par
l'anciennete d'implantation et / ou le profil socio-economique
de ces sous-groupes, tel que nous l'aborderons plus loin. Par
ailleurs, ajoutons que les eleves nes au Canada s'inscrivent
davantage dans des ecoles situees a l'exterieur de Montreal que
ceux nes a l'etranger.
Le niveau d'entree dans le systeme scolaire quebecois
Cette variable est definie par le fait d'etre entre dans le
systeme scolaire quebecois au niveau primaire ou au secondaire. Dans ce
dernier cas, on distingue entre ceux qui y ont ete integres en
secondaire 1, ou en cours de scolarite a un niveau plus avance.
L'implantation recente des Sud-Asiatiques au Quebec se traduit
pour les eleves de cette communaute par un profil desavantageux
d'entree dans le systeme scolaire, comparativement a
l'ensemble de ceux de premiere et deuxieme generations et surtout a
leurs pairs de troisieme generation ou plus. En effet, plus d'un
jeune originaire d'Asie du Sud sur deux arrive au secondaire dans
le systeme scolaire quebecois (30,5 % en secondaire 1 et 20,5 % a divers
niveaux plus avances), tandis que c'est le cas d'un sur cinq
pour ceux du groupe temoin 1 et d'une petite minorite (0,6 %) de
ceux du groupe temoin 2. La situation des sous-groupes est tres variee.
Presque tous les locuteurs francais, majoritairement nes au Canada, ont
deja fait des etudes primaires au Quebec, tandis que c'est le cas,
en moyenne, de moins d'un eleve sur deux ayant une autre langue
maternelle. Parmi tous ceux qui emploient le francais a la maison, 70 %
des bilingues bengalis et 54 % des tamouls / cinghalais ont fait de
meme. Par contre, ceux qui parlent ourdou et pendjabi ont une tendance
elevee (35,7 %) a arriver en cours de scolarite secondaire. Quant aux
eleves d'origine indienne, qui sont plus souvent de deuxieme
generation et dont l'implantation est moins recente, ils sont un
peu plus nombreux a avoir frequente l'ecole primaire quebecoise que
leurs pairs venus du Bangladesh / Pakistan (50,9 % versus 46,2 %).
L'age d'arrivee au secondaire
Cette variable a trois modalites, ou composantes, selon que les
eleves sont arrives a l'age normal, avec un an de retard ou avec
deux ans de retard.
Plus d'un eleve originaire d'Asie du Sud sur deux integre
le secondaire en retard, alors qu'il n'y en a qu'un sur
trois dans le groupe temoin 1, et un sur cinq dans le groupe temoin 2.
Notons que dans les trois cas, ce retard est, en principe, d'un an.
Cependant, ils sont nettement plus nombreux dans le premier des trois a
en accumuler deux ans et plus que dans les deux autres (20,8 % versus
7,6 % et 0,9 %). La grande majorite des jeunes de souche sud-asiatique
qui accumulent du retard a l'arrivee au secondaire ne sont pas
francophones de naissance. C'est particulierement le cas de ceux
qui utilisent le francais a la maison et des locuteurs bengalis, suivis
des tamouls / cinghalais. Bien que l'on ait montre que ces trois
derniers sous-groupes sont totalement ou majoritairement alles a
l'ecole primaire quebecoise, on constate que, lorsqu'ils
integrent le secondaire, ils ont un plus grand retard scolaire que les
autres sous-groupes. Ce resultat inattendu s'expliquerait en partie
par leur age au moment de leur scolarisation au primaire ou par le fait
qu'ils y ont frequente des classes d'accueil. Quant aux
locuteurs bengalis, tel qu'on le verra plus loin, le statut
socioeconomique tres faible de leur famille vient renforcer cette
explication. Il faudrait plus d'etudes, notamment de nature
qualitative, pour comprendre ces tendances. Par ailleurs, les eleves
d'origine indienne arrivent davantage a l'age normal au
secondaire que ceux venus du Bangladesh / Pakistan (40,2 % versus 55,5
%). Cela s'explique par le fait que les premiers sont plus souvent
nes au Canada que les seconds et qu'ils ont plus souvent fait leur
primaire au Quebec que ces derniers (tableau I). Precisons que les
jeunes d'ascendance sud-asiatique nes au Canada accumulent
nettement moins de retard que ceux nes a l'etranger (26,5 % versus
59,8 %).
L'identification comme eleve handicape ou en difficulte
d'adaptation ou d'apprentissage (EHDAA)
Les eleves originaires d'Asie du Sud sont plus souvent
declares EHDAA (32,1%) au secondaire que ceux des groupes temoins 1
(24,6 %) et 2 (24,2 %). La situation la plus preoccupante est celle des
locuteurs bengalis dont pres de la moitie (44,4 %) est identifiee EHDAA.
Le pourcentage des jeunes ainsi caracterises est inferieur chez ceux de
souche indienne que chez leurs pairs du Bangladesh / Pakistan. Par
ailleurs, ils sont moins souvent classes dans cette categorie quand ils
sont nes au Canada que quand ils le sont ailleurs. Il semble que la
declaration EHDAA est en lien direct avec l'indice socio-economique
de la famille. Ainsi, plus celui-ci est relativement faible, plus
l'eleve risque de se faire designer comme handicape ou en
difficulte d'adaptation ou d'apprentissage. Nous le montrerons
plus tard.
Le soutien linguistique en francais
Plus de la moitie des eleves originaires d'Asie du Sud sont
identifies comme ayant recu du soutien linguistique au Quebec au moins
une fois pendant leurs etudes secondaires, tandis que ce n'est le
cas que de 15 % de ceux du groupe temoin 1. Cela s'expliquerait
entre autres par les effets de l'implantation recente (le bas
niveau de la frequentation au niveau primaire, les retards nombreux au
secondaire) et des affiliations langagieres (le caractere anglophile,
les langues maternelles et d'usage) de la communaute sud-asiatique.
Le besoin d'aide en francais est beaucoup plus marque pour ceux qui
parlent pendjabi (75,2 %) et ourdou (70,5 %), que pour les locuteurs
bengalis (38,9 %) qui ont massivement fait des etudes primaires au
Quebec. Par ailleurs, de maniere previsible, les jeunes d'origine
indienne sont alles plus souvent a l'ecole primaire quebecoise et
ont moins recouru au soutien linguistique en francais que leurs pairs
venus du Bangladesh / Pakistan. Evidemment, le besoin de ce soutien
touche beaucoup moins les eleves de souche sud-asiatique lorsqu'ils
sont nes au Canada que lorsqu'ils le sont a l'etranger (1,7 %
versus 61,6 %).
La frequence des changements d'ecole
Les eleves de notre groupe cible ont nettement moins tendance a
changer d'ecole durant leur scolarite secondaire que ceux des
groupes temoins 1 et 2 (29,7 % versus 46,3 % et 51,7 %). C'est le
cas de ceux dont le francais n'est pas la langue maternelle, en
particulier ceux qui parlent pendiabi. En ce qui a trait au pays
d'origine, les eleves venus du Bangladesh / Pakistan ont tendance a
changer un peu plus souvent d'etablissement durant leur scolarite
secondaire que ceux de souche indienne. Par ailleurs, s'ils sont
nes au Canada, ils y sont eux aussi plus enclins que s'ils sont
arrives de l'etranger. La raison de ce type de tendance est
difficile a identifier. Il sera pertinent de faire davantage
d'etudes pour cerner les facteurs influencant le changement d'
ecole durant la scolarite secondaire chez les jeunes provenant
d'Asie du Sud.
La caracteristique socio-economique des familles
La caracteristique socio-economique des familles correspond a la
valeur de l'indice de milieu socio-economique (IMSE) definie par le
MELS. Cet indice est constitue de la proportion des familles avec
enfants dont la mere n'a pas de diplome, certificat ou grade (ce
qui represente les deux tiers du poids de l'indice) et la
proportion de menages dont les parents n'avaient pas de travail durant la semaine de reference du recensement canadien (ce qui
represente le tiers du poids de l'indice). Cette caracteristique a
trois modalites, ou niveaux : faible (8 a 10 de I'IMSE), moyen (4 a
7 de l'IMSE) et fort (1 a 3 de l'IMSE).
Les familles des eleves de notre groupe cible sont nettement
defavorisees comparativement a celles des groupes temoins 1 et 2. Elles
affichent un pourcentage eleve d'indice de statut socio-economique
faible (67,0 % versus 39,0 % et 29,4 %) et, en consequence, sont
sous-representees dans les indices fort et moyen. C'est le cas pour
24,4% des familles de francophones de naissance, alors qu'il est de
68,9 % pour celles des eleves n'ayant pas le francais comme langue
maternelle. Parmi ces dernieres, celles s'exprimant en bengali
vivent la situation la plus problematique (83,9 %) suivies de celles
parlant ourdou (71,7 %). La 'defavorisation' socio-economique
touche moins les jeunes de souche indienne que leurs pairs du Bangladesh
/ Pakistan (61% versus 73,9 %). Par ailleurs, ceux nes au Canada
profitent d'un capital economique plus eleve que ceux qui le sont a
l'etranger (48,3 % versus 69,5 %).
Les caracteristiques des ecoles frequentees
La frequentation du secteur public ou prive
Les eleves originaires d'Asie du Sud se retrouvent massivement
dans le reseau public. Seulement 3 % d'entre eux vont a
l'ecole privee, tandis que c'est le cas de 23,5 % de ceux du
groupe temoin 1 et de 17,8 % de ceux du groupe temoin 2. On peut penser
que cette tendance releve largement du faible statut socio-economique
des familles sud-asiatiques. Au sein du groupe cible, la tendance a
choisir un etablissement prive est plus elevee chez les jeunes dont le
francais est langue maternelle ou d'usage et, dans une moindre
mesure, chez ceux d'origine indienne. Par ailleurs, grace au statut
socio-economique plus favorable de leur famille, ceux de deuxieme
generation le font aussi nettement davantage que leurs pairs de premiere
generation (17,1% versus 1,3 %).
Le rang decile de milieu socio-economique de l'ecole publique
frequentee
Cette variable a deux modalites ou subdivisions : ecoles de rangs
deciles 8, 9, 10 versus celles de rangs deciles 1 a 7. En effet, ce sont
les premieres qu'on a retenues pour le calcul de l'allocation
aux commissions scolaires dans le cadre de la Strategie
d'intervention Agir autremenP. Ces etablissements sont ceux ou se
trouvent les plus fortes proportions d'eleves issus de familles a
statut socio-economique faible (rangs IMSE 8, 9 et 10).
Lorsque les jeunes de notre groupe cible choisissent le systeme
public, ils le font massivement dans des etablissements de milieu
defavorise et ce, bien davantage que ceux des groupes temoins 1 et 2
(61,9 % versus 35,1% et 25,1%). Cette tendance, encore une fois, est
particulierement marquee chez les non-francophones de souche, surtout
parmi les locuteurs bengalis qui sont 81,1% a aller dans une ecole
publique dont l'indice socio-economique est tres faible. Sur ce
plan, le statut tres defavorise de leurs familles explique aussi la
tendance en question. Ce qui semble surtout avoir un impact sur la
frequentation d'un etablissement public de milieu relativement
privilegie, c'est la langue d'usage. En effet, les eleves dont
c'est le francais en sont totalement absents, choisissant plutot
les instituts prives, et ceux qui parlent une autre langue a la maison y
sont sous-representes. Par ailleurs, les jeunes d'origine indienne
sont moins nombreux dans les ecoles de milieu desavantage que leurs
pairs venus du Bangladesh / Pakistan. Ajoutons egalement que c'est
la ou ils sont nettement plus souvent inscrits, s'ils sont nes a
l'etranger plutot qu'au Canada (64,4 % versus 43,6 %).
La proportion d'eleves de premiere et deuxieme generations
frequentant l'ecole publique
Cette variable a quatre modalites, ou categories : ecoles dont 0-25
% des eleves sont d'origine immigree (faible densite), celles dont
26 a 50 % d'entre eux le sont (moyenne densite), un etablissement
ou leur nombre monte de 51 a 75 % (haute densite) et un ou ils le sont a
plus de 76 % (tres haute densite).
La majorite des jeunes originaires d'Asie du Sud (73,2 %)
frequentent des ecoles ou la proportion d'eleves de premiere et
deuxieme generations est superieure a 50 %, tandis que c'est le cas
de 43,2 % pour le groupe temoin 1 et de seulement 2,5 % pour le groupe
temoin 2. Precisons que la moitie d'entre eux vont dans un
etablissement categorise a tres haute densite. Cette tendance pourrait
signifier que les jeunes de souche sud-asiatique n'ont pas beaucoup
de contact avec ceux de troisieme generation ou plus, ce qui pourrait
avoir une influence plus ou moins negative sur leur integration
linguistique et socio-scolaire. Ce profil est beaucoup plus
caracteristique des eleves dont le francais n'est pas la langue
maternelle, en particulier les locuteurs ourdous (88,8 %) et tamouls /
cinghalais (81,1%). De plus, ceux qui ne parlent pas francais a la
maison se retrouvent beaucoup plus dans des ecoles a haute et tres haute
densite et a tres haute densite / ethnique que ceux qui le parlent (75,9
% versus 50,0 %). De meme, ce type de concentration touche bien
davantage les jeunes provenant du Bangladesh / Pakistan que ceux
d'ascendance indienne (78,2 % versus 59,0 %). Enfin, le fait
d'etre ne a l'etranger amene les immigres sud-asiatiques a
s'inscrire davantage dans les etablissements en question.
LA DIPLOMATION ET LE DECROCHAGE
Le retard supplementaire accumule au bout de deux ans
Selon cette variable, les eleves entres dans le systeme scolaire en
secondaire 1 sont divises en trois groupes : au bout de deux ans, 1)
ceux qui n'ont pas de retard et sont en secondaire 3 ou mieux; 2)
ceux qui ont du retard et sont en secondaire 1 ou en secondaire 2; 3)
ceux qui sont absents de la base de donnees.
Le retard accumule au bout de deux ans touche 30,6 % des eleves
originaires d'Asie du Sud, contre des groupes temoins 1 et 2 (20,3
% et 18,8 %). Par consequent, les jeunes du groupe cible sont beaucoup
moins nombreux que les autres a ne pas en avoir (44,2 % versus 72,2 % et
79,9 %). De meme, leur taux d'absence du systeme scolaire
quebecois, qui peut avoir un lien avec leur depart du Quebec ou avec
l'abandon de leurs etudes, est beaucoup plus important que ceux des
deux groupes temoins (25,2 % versus 7,5 % et 1,3 %). Parmi ces eleves,
ceux dont la langue maternelle n'est pas le francais accumulent
plus de retard que les francophones de souche. Cependant, le fait
d'etre un bilingue pendjabi qui utilise le francais a la maison
donne un profil plus positif. Fait interessant, les eleves dont ce
dernier est la langue d'usage ont le taux le moins eleve
d'absenteisme, et ceux dont c'est le pendjabi ont le plus
eleve (39,3 %). Par ailleurs, les jeunes d'origine indienne
accumulent moins de retard que leurs pairs provenant du Bangladesh /
Pakistan (23 % versus 33,5 %). Cela peut etre du pour les premiers au
statut socio-economique plus fortune de leur famille ou au fait
qu'ils font moins souvent le choix d'une ecole publique en
milieu defavorise que les seconds. Cependant, ils ont plus souvent
tendance a s'absenter que ces derniers (28,6 % versus 24 %). En
outre, le fait d'etre ne au Canada influence positivement le taux
de retard et d'absenteisme scolaires : 80,3 % des jeunes nes au
pays n'ont pas accumule de retard, alors que ce n'est le cas
que de 38 % de ceux venus de l'etranger. De plus, ceux-ci manquent
bien davantage l'ecole que ceux-la (28,8 % versus 4,3 %).
Le taux de diplomation selon divers cadres temporels, la
diplomation tardive et le taux net de decrochage
Le taux de diplomation des eleves originaires d'Asie du Sud
est nettement inferieur a celui des groupes temoins 1 et 2, et ce, peu
importe le cadre temporel : a la date prevue, soit cinq ans apres etre
entre en secondaire 1 (23,5 % versus 46,5 % et 57,0 %), un an apres la
date prevue (33,5 % versus 56,5 % et 65,5 %) et deux ans apres (39,9 %
versus 61,1% et 69,5 %). Les jeunes dont le francais est la langue
maternelle obtiennent nettement plus souvent leur diplome d'etudes
secondaires que ceux dont ce n'est pas le cas. Parmi ces derniers,
ceux qui parlent francais a la maison le font, dans presque tous les
cadres temporels, beaucoup plus rapidement que ceux des autres
sousgroupes. Ceux dont la langue d'usage est le pendjabi affichent
le taux de diplomation secondaire le plus bas. Si on les distingue en
fonction du pays d'origine, quel que soit le cadre temporel, les
eleves de souche indienne sont plus souvent diplomes que ceux provenant
du Bangladesh / Pakistan. Ce phenomene peut s'expliquer, en partie,
par leur niveau d'entree dans le systeme scolaire. Tel
qu'indique plus haut, les premiers ont plus souvent fait leur
scolarite primaire quebecoise que les seconds.
Il faut prendre en compte la possibilite que le taux de diplomation
de ces jeunes soit affecte par d'autres facteurs comme le fait
d'etre dans un cadre temporel encore plus large, leur taux de
depart du Quebec ou celui d'inscription a l'education des
adultes. Le tableau III porte d'ailleurs sur le taux net de
decrochage, compte tenu de ces trois elements. En outre, ce tableau
porte exclusivement sur la cohorte des eleves qui ont commence leur
secondaire 1 en 1998, ce qui nous permet d'evaluer la situation
dans un cadre temporel elargi (neuf ans apres l'entree au
secondaire).
Ainsi, on constate que 3,6 % des jeunes du groupe cible obtiennent
leur diplome trois ou quatre ans apres la date prevue. Ce pourcentage
n'est pas tres different de ceux etablis dans les deux groupes
temoins. La situation defavorable que nous consratons en ce qui concerne
la diplomation a la fin de 2005 est donc largement corroboree par le
taux brut de decrochage a la fin de 2007 (50,3 %) qui est le double de
celui des eleves de troisieme generation ou plus. Il y a en effet un
ecart de presque 18 points et plus entre ce dernier et celui des deux
groupes temoins. Cependant, lorsque l'on prend en compte le depart
du Quebec, ainsi que l'inscription a l'education des adultes,
le taux net d'abandon des eleves originaires d'Asie du Sud se
rapproche davantage de celui des deux autres groupes, meme s'il
demeure plus eleve. A cet egard, il faut noter l'ampleur chez ces
derniers des departs avant l'age de 15 ans, qui sont nettement plus
nombreux que dans le groupe temoin 1 (15,2 % versus 5,3 %). Ceci
s'explique sans doute par l'importance du nombre des familles
de premiere generation au sein de la communaute sud-asiatique et, dans
une certaine mesure, par leur caractere anglophile qui favorise leur
immigration secondaire vers d'autres provinces canadiennes ou
d'autres pays.
Precisons que, par rapport au taux brut de decrochage des eleves
francophones de naissance, celui des autres est nettement superieur
(ecart d'un pourcentage de 25,3 points). Cet ecart persiste
toujours pour le taux net, bien que celui-ci baisse a 13,6 points. Ceci
s'explique par le fait que ce sont surtout les jeunes d'une
autre langue maternelle que le francais qui quittent le Quebec avant
l'age de 15 ans (15,7 % versus 5,1%). Parmi ces derniers, quel que
soit l'indicateur d'abandon retenu (brut ou net), ceux qui
parlent francais a la maison presentent le meilleur profil, alors que
ceux qui maintiennent l'usage du pendjabi au quotidien ont le moins
bon : leurs taux (brut et net) restent respectivement a 60,3 % et a 44,4
%. Soulignons deux autres observations interessantes soit, d'une
part, le depart massif des locuteurs ourdous avant l'age de 15 ans
(plus d'un sur cinq) et, d'autre part, l'importante
presence a l'education des adultes de ceux qui parlent bengali a la
maison. Nous ne constatons pas de difference remarquable entre les taux
de decrochage des eleves originaires d'Inde et ceux des natifs du
Bangladesh / Pakistan.
Les jeunes nes a l'etranger abandonnent nettement plus souvent
leurs etudes que leurs pairs nes au pays (31,6 % versus 9,0 %).
Cependant, pour cet indicateur, l'ecart est moins important que
pour celui de la diplomation, ce qui s'explique par la plus grande
propension des premiers que des seconds a quitter le Quebec avant
l'age de 15 ans, a obtenir un diplome dans un cadre temporel plus
large que la norme ou encore a continuer leurs etudes a l'education
des adultes (tableau IV). Cependant, il est important de souligner le
profil extremement favorable des eleves originaires d'Asie du Sud
de deuxieme generation qui se demarquent, non seulement de leurs pairs
de premiere generation, mais egalement de ceux de l'ensemble des
groupes temoins 1 et 2 et des autres eleves natifs du Canada.
Le taux de diplomation cumulatif selon la frequentation du reseau
prive ou public
Les eleves du groupe cible, tout comme ceux des deux groupes
temoins, sont nettement plus souvent diplomes lorsqu'ils vont dans
une ecole privee plutot que dans un etablissement public (90,3 % versus
38,3 %). Cependant, dans le secteur public, ils obtiennent moins
frequemment leur diplome que les jeunes des deux groupes temoins, alors
que dans le prive, ils le font davantage. Quel que soit le reseau
d'enseignement, les locuteurs francais le font aussi plus souvent
que ceux d'une autre langue. Precisons toutefois que la difference
est mineure, surtout chez les clients du secteur prive. En effet,
qu'ils parlent ourdou, pendjabi ou bengali, ils y finissent tous
diplomes de fin d'etudes secondaires. De meme, la grande majorite
des eleves qui ne parlent pas francais a la maison y gagnent leur
parchemin (93,8 %). En ce qui concerne le pays d'origine, en
comparaison avec les jeunes venus du Bangladesh / Pakistan, ceux de
souche indienne connaissent un taux de diplomation superieur dans le
secteur prive, mais inferieur dans le public. La difference entre les
deux est toutefois minime. Dans celui-ci cependant, les eleves de
deuxieme generation obtiennent nettement plus souvent leur diplome que
ceux de la premiere, alors que, dans celui-la, il n'y a pas de
difference. Toutefois, comme on s'y attendait, quel que soit leur
statut generationnel, les eleves originaires d'Asie du Sud
reussissent davantage dans le prive que dans le public, mais
l'interet de l'un par rapport a l'autre est plus marque
au sein de la premiere generation.
L'ANALYSE DE REGRESSION
L'analyse de regression a pour principal objectif
d'identifier les facteurs qui ont une influence significative sur
la reussite scolaire des eleves. L'indicateur retenu pour evaluer
cette reussite est celui de la diplomation, sept ans apres leur entree
au secondaire, de ceux qui ont integre le systeme scolaire quebecois au
primaire ou en secondaire 1 et qui n'ont pas quitte la province
avant l'age de 15 ans. Quant aux facteurs dont nous etudions
l'impact, ce sont presque les memes qui ont ete utilises dans
l'analyse descriptive, avec quelques modifications et adaptations.
Comme on peut le voir au tableau V, il existe des differences
significatives dans l'importance de l'impact des facteurs,
lorsqu'on les compare. En ce qui concerne les variables
sociodemographiques, les analyses de regression confirment la tendance a
la 'surperformance' des filles, d'une part, et des natifs
du Canada, d'autre part. Quant aux variables linguistiques, les
analyses de regression revelent d'autres tendances que les donnees
descriptives : la diplomation est alors positivement influencee par le
fait de ne pas avoir le francais comme langue maternelle ou d'usage
(rapport de cotes respectif de 7,47 et de 8,91). Ceci montre que les
eleves qui sont dans ce cas, sont probablement affectes par
d'autres caracteristiques negatives et donc, en tenant compte de
tous ces facteurs de risque, leur resilience est meilleure que celle de
ceux qui ont un meilleur profil que le leur.
Au niveau de la variable socio-economique, tel que prevu par les
donnees descriptives, les jeunes des familles qui ont un indice du
statut socio-economique faible obtiennent beaucoup moins leur diplome
que ceux qui ont un indice moyen et eleve.
En ce qui a trait aux variables liees au processus de
scolarisation, trois d'entre elles jouent un role negatif soit :
une entree dans le systeme scolaire quebecois seulement en secondaire 1,
le cumul du retard supplementaire en secondaire 3 et le fait
d'avoir deja du retard a l'arrivee au secondaire. Precisons
que la deuxieme de ces trois variables est le facteur le plus negatif
dans l'obtention d'un diplome secondaire au bout de sept ans
de scolarite pour les eleves de la communaute sud-asiatique. Autrement
dit, dans ce cas, les chances de se voir decerner ce diplome sont tres
limitees, alors que le retard qu'un jeune aurait pu avoir accumule
au primaire semble moins operant. Le changement d'ecole joue un
role positif dans la diplomation de ces eleves. Par ailleurs, le fait
d'avoir encore besoin de soutien linguistique au secondaire
n'est pas significatif.
En ce qui concerne les caracteristiques des ecoles, le choix
d'un etablissement prive ou public en milieu defavorise a un impact
mineur. Finalement, le fait d'aller dans une ecole a moyenne
densite d'eleves d'origine immigree par rapport a une a faible
densite a un effet non significatif. Cependant, la frequentation
d'un etablissement a haute et a tres haute densite a un effet tres
positif (rapport de cotes de 3,13 pour ceux qui ont fait le choix de la
premiere et de 5,42 pour ceux qui ont fait celui de la deuxieme).
CONCLUSION
Le present article a permis de degager un portrait d'ensemble
du cheminement et de la performance scolaires des eleves quebecois
originaires d'Asie du Sud qui frequentent une ecole secondaire de
langue francaise. A partir de donnees globales preoccupantes quant aux
taux de diplomation et a celui net de decrochage de ce groupe de jeunes,
nous visions d'une part, a fournir leur profil socio-scolaire et
d'autre part, a nuancer le constat d'ensemble en les
distinguant selon leurs caracteristiques linguistiques, leur pays
d'origine et leur lieu de naissance. L'etude a aussi permis
d'identifier quelques facteurs influencant leur reussite scolaire.
Dans les etablissements secondaires de langue francaise du Quebec,
les eleves de la communaute sud-asiatique representent une clientele
particulierement vulnerable quand on les compare a ceux de troisieme
generation ou plus, et meme a l'ensemble de ceux issus de
l'immigration. Cependant, en les etudiant selon leurs
caracteristiques linguistiques, leur pays d'origine et leur lieu de
naissance, on obtient des resultats qui font ressortir la diversite qui
existe au sein des sous-groupes.
Sur le plan des caracteristiques linguistiques, les eleves
quebecois originaires d'Asie du Sud qui sont francophones de
naissance reussissent toujours mieux que ceux qui ne le sont pas. Parmi
ces derniers, les locuteurs tamouls ou cinghalais se distinguent souvent
des autres. Leurs taux de diplomation sont nettement superieurs a la
moyenne regionale et ce, quel que soit le cadre temporel retenu. En
effet, leur taux net de decrochage est egalement inferieur a celui des
jeunes des autres sous-groupes. En revanche, ceux de pendjabi langue
maternelle presentent un portrait inverse; ils abandonnent leurs etudes
plus que ceux dont c'est l'ourdou et le bengali.
En ce qui a trait aux pays d'origine, les eleves de souche
indienne possedent en general un meilleur profil que ceux venus du
Bangladesh / Pakistan. Cependant, il est a signaler que les premiers
obtiennent un peu moins leur diplome dans les delais prevus que les
seconds et que leur taux net de decrochage est legerement superieur. Ils
semblent egalement etre moins nombreux a s'inscrire dans
l'education des adultes. En ce sens, il pourrait etre pertinent
d'effectuer des recherches de type qualitatif sur la reussite et la
perseverance scolaire de ces jeunes afin de mieux connaitre leurs
caracteristiques.
En ce qui a trait au statut generationnel des eleves, on note que
les natifs du Canada reussissent mieux que ceux qui sont nes a
l'etranger. Rappelons a ce propos que plus de 88 % des jeunes de la
communaute sud-asiatique qui frequentent le systeme francophone sont nes
a l'exterieur du pays.
En ce qui concerne les caracteristiques des eleves et leur impact
sur la diplomation, l'analyse de regression nous permet de
distinguer certains resultats previsibles et d'autres surprenants.
Notons qu'a cause du petit nombre de sujets, l'analyse de
regression n'a pas pu etre conduite au niveau des sous-groupes.
Elle se limite donc a l'ensemble des jeunes.
Tres majoritairement issus de familles ayant un statut
socio-economique faible (67,0 %), les eleves quebecois originaires
d'Asie du Sud, chez qui on note une certaine surrepresentation des
garcons, sont nes a l'etranger dans pres de 90 % des cas. Ainsi,
plus de la moitie d'entre eux arrivent dans le systeme scolaire
quebecois au secondaire et pres de 56 % integrent le systeme a ce niveau
avec au moins un an de retard. L'analyse de regression soutient le
point de vue de la recherche et du sens commun sur l'influence
negative de ces caracteristiques. On peut alors penser que la
trajectoire migratoire des jeunes d'origine sud-asiatique a
influence negativement leur scolarite.
Cela dit, le taux de diplomation plus eleve des locuteurs tamouls /
cinghalais, des eleves d'origine indienne et, par ailleurs, de ceux
de deuxieme generation s'expliquerait, entre autres, par le statut
socio-economique plutot positif de leurs familles. Cependant, la theorie
de ce statut ne peut pas expliquer le taux eleve de decrochage de ceux
qui parlent pendjabi. En effet, tel que mentionne precedemment, ces
derniers ont un taux d'abandon superieur a celui des locuteurs
ourdous et bengalis, malgre une situation socio-economique meilleure. Le
fait que les trois quarts des jeunes qui maintiennent l'usage du
pendjabi arrivent dans le systeme scolaire quebecois au secondaire
pourrait en partie expliquer cette situation. a cet effet, il serait
pertinent de mener d'autres etudes pour identifier les facteurs qui
modulent l'impact du statut socio-economique des familles de ces
eleves.
En revanche, l'analyse de regression semble amener des nuances
sur certaines caracteristiques habituellement considerees comme
negatives dans les publications specialisees. Ainsi, par exemple, ces
jeunes sont rarement francophones de naissance ou meme et d'usage,
54,6 % d'entre eux ont encore besoin de soutien linguistique au
secondaire. Bien qu'on signale generalement la meconnaissance de la
langue d'enseignement pour expliquer la lenteur des progres
scolaires des eleves d'origine sudasiatique, le maintien de la
langue maternelle semble, au contraire, avoir un effet positif. De plus,
le fait d'avoir besoin du soutien linguistique au secondaire
n'a pas d'effet significatif sur leur niveau de reussite.
Quant a l'influence des caracteristiques des ecoles, le fait
que ces jeunes aillent rarement dans le prive et qu'ils frequentent
de facon tres importante un etablissement public en milieu defavorise
n'explique pas la vulnerabilite de leur situation. Par contre, leur
presence majoritaire dans des ecoles a forte ou a tres forte
concentration ethnique influence positivement leur reussite. Ajoutons
que l'etude generale citee cidessus (Mc Andrew et al. 2010) a
montre, pour l'ensemble des eleves issus de l'immigration,
l'importance de la variance entre les etablissements. Environ un
tiers des differences de diplomation sont liees a celui qu'ils
frequentent; mais lorsque l'on tient compte du fait qu'il
s'agit de clienteles differentes, cet ecart est reduit a 17 %.
Autrement dit, les variables analysees dans l'etude expliquent
environ la moitie des differences constatees entre les ecoles, ce qui
laisse une bonne moitie de l'explication aux politiques, programmes
et pratiques qui les distinguent.
Quoi qu'il en soit, la complexite de nos donnees nous amene a
insister sur l'interdependance des facteurs influencant la reussite
scolaire, notamment celle des eleves d'origine immigree. En effet,
c'est souvent lorsque ces facteurs sont mis en interaction
qu'ils prennent tout leur sens et donc, qu'ils nous permettent
de mieux comprendre la situation. Bien entendu, les donnees statistiques
ne nous renseignent ni sur le capital socioculturel des familles de la
communaute sud-asiatique, ni sur les pratiques systemiques,
qu'elles soient d'ordre macro, moyen ou micro. Par exemple, il
faut tenir compte du fait que, faisant a la fois partie des minorites
visibles et religieuses selon la classification du recensement canadien,
les Sud-Asiatiques sont souvent stigmatises, notamment dans les medias,
ou discrimines en raison de leur ethnicite ou de leur confession religieuse (Potvin, Audet et Mc Andrew 2008). Il faut egalement tenir
compte du fait que, majoritairement refugies (MICC 2008) et maitrisant
peu le francais et mieux l'anglais, ils se sont orientes vers des
professions peu specialisees comme la fabrication, l'hebergement,
les services de restauration et le commerce de detail (MICC 2010). Ceci
a sans doute grandement contribue a leur concentration dans les zones
centrales pauvres de Montreal (Fiore 2011) et a leur faible contact avec
la population native. Face a ces multiples defis, il est evident que
certaines familles sont nettement mieux outillees que d'autres
grace a leurs ressources socioculturelles.
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Russell Sage Foundation Press.
NOTES
(1.) Mc Andrew et al. (2010).
(2.) Un eleve d'origine immigree est un eleve soit ne a
l'etranger (premiere generation), soit ne au Canada, mais dont au
moins l'un des parents est ne a l'etranger (deuxieme
generation).
(3.) Au Quebec, les etudes secondaires sont divisees en cinq
niveaux (secondaire 1 a 5) d'une duree d'un an chacun. On y
distingue egalement deux cycles. Les [1.sup.re] et [2.sup.c] secondaires
font partie du premier cycle, alors que les [3.sup.e], [4.sup.e] et
[5.sup.c] secondaires font partie du deuxieme cycle de ce niveau.
(4.) Depuis 2002, plus de 100 000 eleves quebecois qui frequentent
l'ecole publique en milieu defavorise beneficient de la Strategie
d'intervention Agir autrement (SIAA) qui a pour principal objectif
d'intervenir sur des facteurs de risque et les facteurs de
protection qui peuvent avoir une influence sur la reussite de ces
eleves.
Note de la redaction : certains termes sont repertories dans le
Grand dictionnaire etymologique de la langue francaise, mais pas encore
forcement repandus dans le reste de la francophonie mondiale, et sont
donc entre guillemets simples.
Par exemple, la definition de 'defavorisation' selon la
dictionnaire ci-dessus : il est apparu <<dans le cadre des
analyses sur les inegalites sociales, qui ont mis en lumiere la
necessite d'operationnaliser le concept de la pauvrete. Diverses
mesures ont ainsi ete mises au point, qui permettent l'evaluation
de variables comme le chomage, le logement, le fait de vivre seul, la
scolarite, l'immigration, etc., au sein de populations
donnees>>. Il va de soi que les adjectifs 'defavorise et
'favorise' incluent les memes variables.
De meme, une 'commission scolaire' est au Canada un terme
administratif pour un <<territoire sur lequel un organisme public
d'enseignement fournit les niveaux d'enseignement primaire et
secondaire,, (GDELF) et correspond concretement a une academie en
France.
MAHSA BAKHSHAEI est doctorante au Departement d'administration
et fondements de l'education de l'Universite de Montreal. Sa
these de doctorat porte sur <<La reussite scolaire des eleves
montrealais originaires d'Asie du Sud : l'impact des facteurs
familiaux, communautaires et systemiques>>.
MARIE MC ANDREW est professeure titulaire au Departement
d'administration et fondements de l'education de
l'Universite de Montreal. Titulaire de la Chaire de recherche du
Canada sur l'education et les rapports ethniques, elle est
specialisee dans l'education des minorites et l'education
interculturelle.
TABLEAU I. Eleves originaires d'Asie du Sud selon le lieu de
naissance et certaines caracteristiques liees au processus de
scolarisation
Lieu de naissance
Sous-groupes Au A
definis selon Canada Petranger
(%) (%)
1) Les caracteristiques
linguistiques
* Langue maternelle 81,0 19,0 *
francaise
* Autre langue 8,7 91,3
maternelle
a) selon la langue
maternelle
** ourdou 3,3 * 96,7
** pendjabi 5,2 94,8
** bengali 3,3 * 96,7
** tamoul ou cinghalais 5,6 94,4
b) selon la langue d'usage
** francais 18,2 * 81,8
** autre 8,5 91,5
2) Le pays d'origine
* Bangladesh / 5,6 94,4
Pakistan
* Inde 26,1 73,9
Niveau d'entree dans le
systeme scolaire quebecois
Sous-groupes Avant le En se- En cours
definis selon se- condaire de
condaire 1 scolarite
(%) (%) (%)
1) Les caracteristiques
linguistiques
* Langue maternelle 97,6 0,0 2,4 *
francaise
* Autre langue 46,9 31,8 21,3
maternelle
a) selon la langue
maternelle
** ourdou 31,5 32,8 35,7
** pendjabi 25,7 38,6 35,7
** bengali 70,0 25,0 5,9 *
** tamoul ou cinghalais 53,9 38,9 7,2
b) selon la langue d'usage
** francais 100,0 0,0 0,0
** autre 45,6 32,5 21,8
2) Le pays d'origine
* Bangladesh / 46,2 30,5 23,4
Pakistan
* Inde 50,9 25,8 23,3
Age d'arrivee au secondaire
Sous-groupes Age Un an Deux
definis selon normal de ans et
(%) retard plus de
(%) retard
(%)
1) Les caracteristiques
linguistiques
* Langue maternelle 66,7 33,4 0,0
francaise
* Autre langue 43,1 35,2 21,7
maternelle
a) selon la langue
maternelle
** ourdou 48,1 29,9 22,0
** pendjabi 48,1 26,7 25,2
** bengali 30,0 52,2 17,8
** tamoul ou cinghalais 36,1 39,4 24,4
b) selon la langue d'usage
** francais 27,3 * 63,6 9,1 *
** autre 43,5 34,5 22,0
2) Le pays d'origine
* Bangladesh / 40,2 38,7 21,1
Pakistan
* Inde 55,5 26,1 18,4
EHDAA
Sous-groupes Oui
definis selon (%)
1) Les caracteristiques
linguistiques
* Langue maternelle 28,6
francaise
* Autre langue 32,2
maternelle
a) selon la langue
maternelle
** ourdou 27,0
** pendjabi 30,5
** bengali 44,4
** tamoul ou cinghalais 36,1
b) selon la langue d'usage
** francais 36,4 *
** autre 32,1
2) Le pays d'origine
* Bangladesh / 33,9
Pakistan
* Inde 26,9
* Nombre total d'eleves inferieur a 10
TABLEAU II. Eleves originaires d'Asie du Sud selon le statut
socio-economique de leurs familles et les caracteristiques de leur
ecole secondaire
Sous-groupes definis selon SSE- Indice faible (%)
3) Les caracteristiques linguistiques
* Langue maternelle francaise 24,4
* Autre langue maternelle 68,9
c) selon la langue maternelle
** ourdou 71,7
** pendjabi 68,8
** bengali 83,9
** tamoul ou cinghalais 57,0
d) selon la langue d'usage
** francais 59,1
** autre 69,1
4) Le pays d'origine
* Bangladesh / Pakistan 73,9
* Inde 61,0
Sous-groupes definis selon Ecoles publiques (%)
3) Les caracteristiques linguistiques
* Langue maternelle francaise 73,8
* Autre langue maternelle 97,9
c) selon la langue maternelle
** ourdou 99,6
** pendjabi 98,6
** bengali 99,4
** tamoul ou cinghalais 98,9
d) selon la langue d'usage
** francais 81,8
** autre 98,3
4) Le pays d'origine
* Bangladesh / Pakistan 97,9
* Inde 93,6
Sous-groupes definis selon Rangs deciles 8 a 10 (%)
3) Les caracteristiques linguistiques
* Langue maternelle francaise 21,4 **
* Autre langue maternelle 63,7
c) selon la langue maternelle
** ourdou 61,8
** pendjabi 52,4
** bengali 81,1
** tamoul ou cinghalais 68,3
d) selon la langue d'usage
** francais 63,6
** autre 63,7
4) Le pays d'origine
* Bangladesh / Pakistan 67,2
* Inde 47,7
* Les totaux n'atteignent pas 100 %, puisqu'il faut leur
ajouter les pourcentages respectifs d'eleves qui
frequentent une ecole privee.
** Nombre total d'eleves inferieur a 10.
TABLEAU III. Eleves originaires d'Asie du Sud ayant integre le systeme
scolaire quebecois au primaire ou en secondaire 1 : estimation du
taux net de decrochage
Diplomes en
Diplomes en 2006 et 2007
2005(%) (%)
Ensemble du groupe-cible 46,1 3,6
Ensemble des eleves de 1er et 2e 63,7 3,4
generations (groupe temoin 1)
Eleves de 3e generation ou plus 69,1 4,5
(groupe temoin 2)
Taux brut de Depart avant
decrochage 15 ans
(%) (%)
Ensemble du groupe-cible 50,3 15,2
Ensemble des eleves de 1er et 2e 32,9 5,3
generations (groupe temoin 1)
Eleves de 3e generation ou plus 26,4 0,8
(groupe temoin 2)
Presents a Taux net de
l'education decrochage
des adultes (%)
en 2007-2008
(%)
Ensemble du groupe-cible 6,4 28,7
Ensemble des eleves de 1er et 2e 5,9 21,7
generations (groupe temoin 1)
Eleves de 3e generation ou plus 4,8 20,8
(groupe temoin 2)
TABLEAU IV. Eleves originaires d'Asie du Sud selon la generation,
ayant integre le systeme scolaire quebecois au primaire ou en
secondaire 1 : estimation du taux net de decrochage
Statut generationnel Diplomes en Diplomes en Taux brut de
des eleves 2005 (%) 2006 et 2007 decrochage
(%) (%)
Premiere generation 40,7 4,1 55,2
Deuxieme generation 84,4 0,0 15,6
Statut generationnel Depart avant Presents a Taux net de
des eleves 15 ans (%) l'education decrochage
des adultes (%)
en 2007-2008
(%)
Premiere generation 16,7 6,9 31,6
Deuxieme generation 4,4 * 2,2 * 9,0
* Nombre total d'eleves inferieur a 10.
TABLEAU V. Diplomation sept ans apres l'entre en secondaire 1:
impact de divers facteurs
Asie du Sud (N = 678)
Variables Rapport de Sig
cotes
Caractristiques sociodemographiques et
linguistiques
* Filles (ref.: garcons) 2,89 ***
* Immigrants (ref.: nes au Canada) 0,39 *
* Langue maternelle [desigual a] francais 7,47 **
(ref.: langue maternelle = langue d'usage =
francais)
* Langue maternelle et langue d'usage 8,91 ***
[desigual a] francais (ref. : langue
maternelle = langue d'usage = francais)
Caracteristiques socio-economiques
* SSEF favorable (ref.: SSEF moyen) 0,80 ns
* SSEF defavorable (ref.: SSEF moyen) 0,42 **
Variables liees au processus de scolarisation
* Entree au secondaire 1 (ref.: au primaire) 0,39 *
* Retard a l'arrivee (ref.: en avance ou a 0,39 ***
l'heure)
* Soutien linguistique au secondaire (ref.: 0,57 ns
non)
* Changement(s) d'ecole (ref.: non) 1,64 *
* Retard supplementaire en secondaire 3 (ref.: 0,12 ***
non)
Caracteristiques des ecoles frequentees
* Ecole privee (ref.: publique) 3,89 ns
* Ecole publique de milieu defavorise--deciles 0,61 ns
8 a 10 (ref.: autres deciles)
* 26-50 % d'eleves du groupe cible dans 1,88 ns
l'ecole (ref.: 0-25 %)
* 51-75 % d'eleves du groupe cible dans 3,13 *
l'ecole (ref.: 0-25 %)
* 76-100 % d'eleves du groupe cible dans 5,42 **
l'ecole (ref.: au primaire)
*** : Significatif a < 0,001 ** : Significatif a < 0,05 * :
Significatif a < 0,10 ns : non significatif