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文章基本信息

  • 标题:Amenager Diversite Culturelle, Langue et Education: Un Regard Comparatif sur le Quebec et la Flandre.
  • 作者:Mc Andrew, Marie ; Verlot, Marc
  • 期刊名称:Canadian Ethnic Studies Journal
  • 印刷版ISSN:0008-3496
  • 出版年度:2004
  • 期号:September
  • 语种:English
  • 出版社:Canadian Ethnic Studies Association
  • 摘要:Partout dans le monde, et notamment au sein des societes occidentales receptrices de flux migratoires, la diversite linguistique et culturelle pose des defis majeurs aux systemes scolaires ainsi qu'aux institutions educatives. Dans les contextes ou l'identification du groupe majoritaire est complexe, soit parce qu'il s'agit d'Etats appartenant a un ensemble national plus large ou parce qu'historiquement la communaute demographiquement majoritaire y a connu un statut de minorite sociologique, ces defis sont largement amplifies. Dans le cadre de cet article, nous nous interessons specifiquement a l'apport potentiel d'une comparaison entre le Quebec et la Flandre, tant au plan de la comprehension des liens entre la diversite culturelle, la langue et l'education dans de tels contextes, qu'a celui d'une fecondation possible des politiques et pratiques. Celui-ci comporte donc deux grandes parties, d'une part, une analyse de la comparabilite des deux contextes sociaux et educatifs et, d'autre part, une reflexion sur les zones d'enrichissement mutuel en ce qui concerne les interventions educatives.
  • 关键词:Immigrants

Amenager Diversite Culturelle, Langue et Education: Un Regard Comparatif sur le Quebec et la Flandre.


Mc Andrew, Marie ; Verlot, Marc


RESUME/ABSTRACT

Partout dans le monde, et notamment au sein des societes occidentales receptrices de flux migratoires, la diversite linguistique et culturelle pose des defis majeurs aux systemes scolaires ainsi qu'aux institutions educatives. Dans les contextes ou l'identification du groupe majoritaire est complexe, soit parce qu'il s'agit d'Etats appartenant a un ensemble national plus large ou parce qu'historiquement la communaute demographiquement majoritaire y a connu un statut de minorite sociologique, ces defis sont largement amplifies. Dans le cadre de cet article, nous nous interessons specifiquement a l'apport potentiel d'une comparaison entre le Quebec et la Flandre, tant au plan de la comprehension des liens entre la diversite culturelle, la langue et l'education dans de tels contextes, qu'a celui d'une fecondation possible des politiques et pratiques. Celui-ci comporte donc deux grandes parties, d'une part, une analyse de la comparabilite des deux contextes sociaux et educatifs et, d'autre part, une reflexion sur les zones d'enrichissement mutuel en ce qui concerne les interventions educatives.

Everywhere in the world, including the western societies that receive immigrants, linguistic and cultural diversity is a source of major challenges for schooling systems as well as for educational institutions. These challenges are considerably amplified in contexts where the identification to a majority group is complex, either because the states at issue belong to a broader national entity or because, historically, the demographically dominant community has had a minority status from a sociological perspective. In this article, we explore the potential benefits to be derived from a comparison between Quebec and Flanders with respect to both understanding the links between cultural diversity, language, and education in such contexts, and the possible refinement of policies and practices. This article is therefore divided into two main parts: the first analyzes the comparability of the two social and educational contexts, the second explores areas of mutual enrichment in relation to actions in the realm of education.

INTRODUCTION

Partout dans le monde, et notamment au sein des societes occidentales receptrices de flux migratoires, la diversite linguistique et culturelle pose des defis majeurs aux systemes scolaires ainsi qu'aux institutions educatives (McAndrew 2001; Verlot 200la). D'importants debats portent, entre autres, sur le degre ou le plurilinguisme doit s'imposer par rapport a la langue nationale et sur le jusqu'ou de l'adaptation institutionnelle au pluralisme lace a la necessite de preserver le cadre commun necessaire a une cohesion sociale minimale. Dans les contextes ou l'identification du groupe majoritaire est complexe, soit parce qu'il s'agit d'Etats appartenant a tin ensemble national plus large ou parce qu'historiquement la communaute demographiquement majoritaire y a connu un statut de minorite sociologique, ces defis sont largement amplifies. En effet, dans ce type de societe qu'on peut caracteriser comme les societes divisees ou les societes a ambiguite de dominance ethnique (Schermerhorn 1970; Irwin 1992), les immigrants sont confrontes a une double sollicitation au plan linguistique, identitaire, voire meme a celui de l'allegeance politique (Boussetta 2000; Juteau 2000; Sole 2000). Leur scolarisation ainsi que les debats qui l'entourent s'inscrivent generalement dans un contexte scolaire deja clive par la competition entre groupes nationaux preoccupes de garder le controle de systemes propres afin d'assurer la reproduction linguistique et culturelle de leur groupe (McAndrew 2002b; Verlot et al. 2003: Verlot et Delrue a paraitre). Par ailleurs, meme dans le cas ou l'Etat a clairement statue a cet egard, le statut ou le sentiment de securite linguistique du groupe majoritaire auquel les immigrants sont convies a s'integrer demeure souvent fragile. Cette situation ne peut que contribuer a accentuer les craintes, soulevees egalement dans les contextes a dominance ethnique simple, sur l'etendue et les consequences de divers changements educatifs generes par la multiethnicite accrue des clienteles scolaires.

Dans le cadre de cet article, qui s'inscrit dans les travaux du Reseau sur l'education dans les societes divisees qui regroupe des chercheurs du Quebec, de la Catalogne, de l'lrlande du Nord et de la Belgique (McAndrew et Gagnon 2000), nous nous interessons specifiquement a l'apport potentiel d'une comparaison entre le Quebec et la Flandre, tant au plan de la comprehension des liens entre la diversite culturelle, la langue et l'education dans de tels contextes, qu'a celui d'une fecondation possible des politiques et pratiques. Celui-ci comporte donc deux grandes parties, d'une part, une analyse de la comparabilite des deux contextes sociaux et educatifs dans laquelle nous tentons notamment de mieux cerner jusqu'a quel point ces deux societes repondent au modele theorique decrit ci-haut et, d'autre part, une reflexion sur les zones d'enrichissement mutuel en ce qui concerne les interventions educatives. Toutefois, avant de nous engager dans cette triche, il est esscntiel de rappeler l'esprit ou nous abordons ces perspectives comparatives.

En effet, en education comparee, et de facon plus large en politique comparee, la comparabilite n'est pas la similarite (Farrell 1979; Holmes 1981). Au contraire c'est parce que les differences existent qu'on peut apprendre des realites respectives. Cet apprentissage peut se faire a deux niveaux. D'une part, au plan heuristique, une ou quelques differences dans les contextes sociopolitique ou educatif de deux societes qui partagent, par ailleurs, des defis communs, peut precisement nous amener a mieux comprendre l'impact specifique de ces differences de depart. Par exemple, et nous y reviendrons plus loin, le fait d'avoir ou non une politique active de selection d'une immigration permanente comme c'est le cas au Quebec (Gagne et Chamberland 1999) ou d'avoir opte, a quelques exceptions pres dont Bruxelles, pour un monolinguisme a base territoriale au plan scolaire, comme c'est le cas en Belgique (Witte et van Velthoven 1999).

D'autre part, au plan melioristique, soit a celui des echanges qui visent l'amelioration des politiques, pratiques et programmes, il y a longtemps que l'on n'en est plus au transfert simple des interventions d'un contexte a un autre. Le role de la comparaison est plutit d'elargir les perspectives, en deconstruisant les differents a priori implicites sur ce qui est possible ou impossible, legitime ou inacceptable dans une societe, en le confrontant aux a priori tout aussi operants dans l'autre societe, mais souvent fondamentalement differents (Mc Andrew 2001). Par l'interrogation comparative des choix de politiques, programmes, et interventions, l'echange international permet, soit de les confirmer mais e partir d'une vision beaucoup plus claire de leurs fondements ou, au contraire, de les repenser, non pas dans la foulee immediate de ce qu'a fait l'autre societe. Dans ces limites, nous avons donc l'intention de montrer ici que, tant au plan de la comprehension des phenomenes culturels a l'etude que des solutions mises en oeuvre, une comparaison Quebec/Flandre est susceptible de generer des retombees significatives au niveau theorique aussi bien que pour la pratique.

LES DEUX CONTEXTES SOCIAUX ET EDUCATIFS

Approfondissons donc maintenant la comparabilite des deux contextes, tant au plan social plus large qu'a celui des choix educatifs. Un premier element commun evident reside dans le fait que le Quebec et la Flandre sont des entites, certains iraient meme jusqu'a dire des nations, faisant partie d'ensembles nationaux plus larges mais jouissant de suffisamment de pouvoirs, par le controle d'un gouvernement propre, pour etre en mesure d'effectuer des choix significatifs au plan sociopolitique et educatif (Juteau 2000; Witte et van Velthoven 1999). Ces choix sont susceptibles d'avoir un impact, non seulement sur le groupe ethnique historiquement lie au developpement de la nation, soit les francophones au Quebec et les neerlandophones en Flandre (appeles les Flamands ici apres), mais sur l'ensemble des residents habitant sur le territoire, qu'ils soient issus de l'immigration ou appartiennent a l'autre communaute linguistique (les anglophones au Quebec et les francophones en Flandre). Cette autonomie n'est evidemment pas sans limite, tant a cause des constitutions nationales que de l'impact de l'appartenance a des entites supranationales, surtout dans le cas de l'Europe ou la protection des minorites nationales est mise de l'avant (de Varennes 1997), parfois a l'encontre des equilibres particuliers atteints dans chacun des Etats membres. Mais, meme dans le contexte de mondialisation actuelle, elle demeure significative.

A ce premier element, s'ajoute une seconde ressemblance, qui en constitue d'ailleurs le fondement politico-ethique:le fait que les deux societes sont le foyer d'une langue qui a historiquement connu un rapport de pouvoir defavorable face a la langue traditionnellement dominante de l'Etat federal, l'anglais, encore aujourd'hui au Canada (Marmen et Corbeil 1999), et le francais, du moins jusqu'aux annees 1970, en Belgique (Witte et van Velthoven 1999). Les deux Etats ont egalement poursuivi des processus relativement similaires visant a retablir le statut et la predominance de leur langue respective sur le plan politique, economique, scolaire et culturel. De plus, signalons, comme derniere ressemblance, que si aujourd'hui le marqueur linguistique est central dans la definition des deux communautes historiquement en competition, la religion a longtemps joue ce role opposant, au Canada et au Quebec, des Protestants et des Catholiques (Juteau 1994; Proulx et Woerhling 1997), et en Belgique, bien que dans une moindre mesure, des Flamands catholiques a des Wallons davantage agnostiques ou athees (Martin 1994). Toutefois, au-dela de ces elements cominuns, les contextes qui prevalent en matiere de relations ethniques et de scolarisation sont bien differents, que l'on se penche sur les communautes nationales de longue date ou sur le rapport que cellesci entretiennent avec les communautes d'origine immigree.

Le Statut et la Seolarisation des Communautes Nationales de Longue Date

A premiere vue, la situation des Flamands, tant en Belgique qu'en Flandre, apparait comme plus favorable que celle des francophones au Canada et meme au Quebec. Le concept de societe a ambiguite de dominance ethnique qui decrit bien la realite belge dans son ensemble serait donc ici probablement moins pertinent. Representant de fait la majorite demographique (60 % de la population:Institut National de Statistique 1999), au sein d'un Etat qui se reconnait constitutionnellement comme binational, les Flamands ont une plus grande capacite de dominer l'Etat federal que ne peuvent l'esperer-et ne l'esperent d'ailleurs pas-les francophones ou meme l'ensemble des Quebecois qui comptent pour moins de 25 % de la population canadienne (Statistique Canada 2002). La structure meme de la Federation canadienne, qui reconnait dix provinces et non deux nations, en temoigne (Cercle Gerald-Godin 1998). Le poids politique beaucoup plus important de la communaute flamande a pour consequence, entre autres, qu'il existe en Belgique moins de contradiction en matiere d'amenagements linguistiques entre les divers niveaux de gouvernement. La communaute flamande a ainsi ete en mesure d'imposer, a l'exception de la region bruxelloise et de quelques communes situees sur la frontiere linguistique, une solution d'unilinguisme territorial, alors qu'au Quebec, on connait une bien plus forte ambiguite a cet egard (Dujardin 2002). En effet, puisque au Canada ce sont les individus qui sont porteurs de droits linguistiques, la valorisation normative du bilinguisme et le soutien etatique a cet egard depassent tres largement les seules institutions federales entrant parfois en conflit avec les objectifs de la Loi 101 qui vise a assurer la predominance du francais (Comite intermmisteriel sur la situation de la langue francaise 1996; Commission des Etats generaux sur la situation et l'avenir de la langue francaise au Quebec 2001). De plus, si la presence francophone en Flandre hors de Bruxelles est extremement limitee (environ 300 000 sur 6 millions), la communaute anglophone (10 % de la population quebecoise), bien que concentree a Montreal, jouit d'un poids demographique non negligeable dans certaines regions du Quebec (Jedwab 1996). De plus, meme si l'hiatus s'est attenue a cet egard, les anglophones continuent d'avoir un profil socio-economique legerement superieur a celui des francophones.

Deux nuances sont toutefois a apporter en ce qui concerne le statut plus favorable dont jouiraient les Flamands en Belgique et en Flandre par rapport aux francophones au Quebec et au Canada. La premiere porte sur la situation bien differente qui prevaut au sein des metropoles respectives. Montreal, qui n'est la capitale ni du Canada ni du Quebec, est, en effet, beaucoup plus francophone, tant au plan de la langue maternelle (53 % de la population) qu'a celui de la langue publique' (Beland 1999) que Bruxelles n'est neerlandophone. Celle-ci compterait au maximum, selon diverses estimations puisque les recensements a caractere linguistique ont ete abolis en Belgique en 1963, quelque 15 a 20 pour cent de locuteurs de langue maternelle neerlandaise alors que cette langue pourrait representer, durant le jour, environ un tiers des echanges de la vie publique (Janssens 2001). Mais, dans les deux contextes, si l'anglais et le neerlandais constituent respectivement la seconde langue de la vie publique, en ce qui concerne la langue maternelle, les allophones depassent maintenant les anglophones a Montreal (Statistique Canada 2002) ou les neerlandophones a Bruxelles (Janssens 2001).

Une seconde nuance porte sur le degre d'oppression linguistique qu'ont connu respectivement le francais et le neerlandais qui, ici encore, retablit quelque peu la balance en faveur des francophones au Quebec. En effet, si le francais dans les autres provinces canadiennes a connu, et connait encore, des situations de diglossie (Chevrier 1983), historiquemem, cela n'a pas ete le cas au Quebec. A l'oppose des aleas qu'a connus le neerlandais en Belgique, le francais y a toujours ete la langue de scolarisation pour les francophones et ce, jusqu'aux etudes superieures, ainsi que la langue de la culture, des medias et de la politique provinciale (Conseil de la langue francaise 2000). Il est donc normal que la politique linguistique quebecoise de 1977 ait vise, et vise encore, non pas la renaissance du francais ou la literatie dans cette langue au sein de la population francophone du Quebec, mais la promotion de son statut comme langue commune de la vie publique et du marche du travail (Gouvernement du Quebec 1977). De plus, en lien avec l'importance beaucoup plus grande que joue l'immigration au sein de cette societe, le focus de la Loi 101, notamment au plan scolaire, etait d'assurer que la communaute francophone soit desornmis le groupe d'integration linguistique des nouveaux arrivants et ce, notamment a Montreal (McAndrew 2002c). Par ailleurs, meme si son statut est extremement minoritaire en Amerique du Nord, le francais jouit d'un pouvoir important au niveau international et le Quebec peut beneficier, dans ses efforts de normalisation linguistique, de nombreuses solidarites au sein de la francophonie mondiale (Gauthier 1995). Bien qu'il connaisse un certain statut international, notamment au plan scientifique, il est evident que le neerlandais ne beneficie pas d'atouts equivalents.

En ce qui concerne les amenagements structuraux qui gerent la scolarisation des communautes d'implantation ancienne, la Belgique et le Canada ont en commun la congruence assez etroite qui existe entre les structures scolaires et les groupes historiquement definis (Martel 1996; Leman 1999; Medhoune et Lavallee 2000; McAndrew 2003). Les deux societes partagent la meme valorisation normative de la completude institutionnelle et du contr61e communautaire pour les minorites nationales qu'ils privilegient nettement face a une option de scolarisation commune ou de contacts scolaires intercommunautaires frequents. Pour l'essentiel, les jeunes anglophones et francophones ou francophones et neerlandophones sont largement scolarises dans des reseaux distincts et ont peu l'occasion de developper des relations significatives avec des pairs de l'autre communaute. (2) De meme, les protections constitutionnelles, consenties aux minorites linguistiques et religieuses dans le cas du Canada et aux deux communautes dans le cas de la Belgique, ont pour effet que les programmes et curriculum scolaire sont definis de maniere parallele sans qu'un contenu commun de connaissance ou de socialisation ne soit impose par un Etat central.

Mais lorsqu'on se tourne plus specifiquement vers la Flandre et le Quebec, le degre d'integration de leur systeme scolaire respectif demeure sujet a debat. A premiere vue, du moins au plan linguistique, le systeme qui prevaut en Flandre peut apparaitre plus simple, puisqu'il ne prevoit pas, comme au Quebec, un double reseau linguistique permettant au groupe minoritaire ou aux groupes d'origine immigree qu'il a assimiles, de frequenter une ecole de l'autre langue (Mc Andrew 2003). Le statut majoritaire de la communaute flamande y serait donc davantage conforte. Toutefois, la situation qui prevaut a Bruxelles et a Montreal est bien differente. (3) Dans le premier cas, c'est le libre marche linguistique qui est la regle, tant pour les neerlandophones et les francophones que pour les communautes d'origine immigrante (van de Craen et D'Hondt 1997; Janssens 2001; Verlot et Delrue a paraitre). C'est une situation de concurrence entre etablissements pour l'attraction des clienteles scolaires qui n'est pas sans rappeler celle qui prevalait a Montreal avant l'adoption de la Loi 101. Dans ce second cas, cette legislation a fait de la frequentation de l'ecole francaise une obligation pour les francophones et les groupes immigrants arrives apres 1977. Signalons toutefois que, malgre la regulation plus forte du marche scolaire a Montreal, la traversee des frontieres ethnolinguistiques par la frequentation d'une ecole de l'autre secteur est un phenomene non negligeable, notamment chez les anglophones qui beneficient d'une plus grande marge de manouvre a cet egard (McAndrew 2003).

De plus, le gouvernement quebecois a manifeste un leadership plus marque que son vis-a-vis flamand eia vue de favoriser la scolarisation partagee des Quebecois de toutes origines, ou du moins l'etablissement d'un cadre normatif et curriculaire commun aux reseaux francophone et anglophone. L'abolition, en 1998, du systeme scolaire confessionnel, qui generait quatre sous-secteurs scolaires (angloprotestant, anglo-catholique, franco-protestant, et franco-catholique) et l'etablissement d'une seule structure a base linguistique represente probablement le pas le plus marquant dans cette direction (Mc Andrew 2001), en contraste avec le marche extremement complexe que represente l'offre scolaire flamande structuree par des criteres religieux, ideologiques ou administratifs (Verlot et al. 2003; Verlot et Delrue a paraitre).

Le Statut et la Scolarisation des Communautes d'Origine Immigree

Lorsqu'on aborde le second enjeu de cet article, celui de l'immigration et de l'adaptation a la diversite ethnoculturelle issue de l'immigration, les differences entre le Quebec et la Flandre sont probablement encore plus importantes, meme si nous partageons certains defis. En cette matiere, les deux societes ressemblent davantage a l'entite nationale et supranationale a laquelle elles appartiennent, soit, pour le Quebec, au Canada et a l'Amerique du Nord et, pour la Flandre, a la Belgique et a l'Union Europeenne.

Au Quebec, prevaut le modele d'une societe d'immigration, au sens strict de ce concept. Au-dela de la reconnaissance banale que tous les pays recoivent des immigrants, celui-ci designe specifiquement les societes qui se sont construites presque exclusivement par des vagues rnigratoires successives et ou la definition meme de l'identite collective est intimement liee a l'immigration (Juteau et McAndrew 1992; McAndrew 2002a). A l'extreme, dans de tels contextes, l'idee meme qu'un groupe pourrait constituer le coeur historique de la nation est remise en question. Ce modele de nation pluraliste s'applique, certes, davantage au Canada dans son ensemble qu'au Quebec. Dans cette province, en effet, du fait de la concentration du groupe francophone et de son experience historique de Conquete et d'indgalite au sein de la Confederation canadienne, on retrouve une dynamique identitaire constitude autour d'un noyau central, qui rappelle davantage le modele national europden (Juteau 1994). Toutefois, lorsqu'on aborde la situation actuelle, une deuxieme caractdristique des pays d'immigration ramene clairement le Quebec dans le camp du Canada et de l'Amdrique du Nord. C'est le fait que I'immigration y est, non seulement subie comme en Europe, mais activement recberchde, planifiee, selectionnee et ce, dans un but d'etablissement permanent des candidats (Gagne et Chamberland 1999; Mc Andrew 2002a).

Cette realite induit un ensemble de phenomenes inconnus ou, du moins, nettement moins marques en Europe. Mentionnons, entre autres, un acces extremement rapide A la citoyennetd (trois ans), une structuration de classe de la population immigrante sensiblement equivalente fi celle de la population d'accueil (ce qui, au plan scolaire, a pour consequence que defavorisation et multiethnicite ne co'incident pas systematiquement) ainsi qu'une legitimite nettement plus grande de la diversite ethnoculturelle, tant darts la societe civile qu'au plan institutionnel. En effet, non seulement le poids demographique de la population d'origine immigree est-il important au Canada comme au Quebec (4) mais leur influence politique s'exerce aussi bien davantage, vu l'acces rapide fi la citoyennete (Gouvemement du Canada 1998; Simmons 1999). De plus, au plan symbolique, la presence des immigrants, qui resulte d'une volonte collective, sinon toujours clairement assumee par l'ensemble de la societe civile, peut difficilement leur 6tre reprochee.

En Flandre, le rapport a l'immigration, plus recent, est bien different. A l'instar de l'Europe, la Belgique ne poursuit pas une politigue de recrutement actif ou de selection visant l'etablissement permanent de nouveaux citoyens. Les immigrants extracommunautaires (5) sont donc essentiellement issus du mouvement des travailleurs dits "temporaires" et aujourd'hui egalement des refugies ou des demandeurs d'asile. Leur statut socio-economique est generalement bien inferieur celui de la population d'accueil, leur acces A la citoyennete moins "automatique" qu'au Canada et leur legitimite ati sein de la societe civile et des institutions publiques nettement moins marquee.

Par ailleurs, meme si, a l'instar du Quebec, le gouvernement flamand a developpe ses propres approches en matiere d'intdgration des populations immigrees, l'accroissement de ses pouvoirs dans le domaine de la selection des immigrants, par la negociation d'accords similaires a ceux dont jouit le Quebec ati sein de la Federation canadienne (McDougall et al. 1991), n'a pas encore figure parmi ses priorites. A l'inverse, le fait que le poids demographique de la population d'origine immigree soit moins important en Flandre semble avoir pemais aux immigrants de vivre moins de pression que n'en connaissent, et surtout que n'en ont connu darts les anndes 1970, les immigrants ati Quebec. Jouant un rele essentiel dans l'equilibre demolinguistique a Montreal, ceux-ci ont ete-la plupart du temps a leur corps defendant-le focus principal de l'action publique quebecoise en matiere de langue, notamment par l'obligation de frdquentation de l'ecole francaise qui leur a ete faite par la Loi 101 (Mallea 1977; Laferriere 1983).

Cette centralite de l'enjeu de l'immigration dans la dynamique quebecoise a toutefois suscite un developpement marque, surtout si l'on tient compte que l'essentiel de l'action publique dans ce domaine a moins de vingt-cinq ans, des politiques, programmes et interventions d'accueil et d'integration a leur intention et d'education interculturelle de l'ensemble de la clientele scolaire (McAndrew 2001). Apres une premiere periode, qu'on peut caracteriser comme celle du multiculturalisme additif (Banks 1988) ou les services d'apprentissage du francais et d'enseignement des langues d'origine dominaient, on est ainsi graduellement passe a une phase d'adaptation institutionnelle, encore aujourd'hui inachevee, ou la question du comment et du jusqu'ou prendre en compte la diversite culturelle et religieuse est centrale. Le modele quebecois, a cet egard, tente de se demarquer a la fois du multiculturalisme classique, qu'on impute souvent a tort au Canada anglais, ou le respect integral des cultures est mis de l'avant, et du modele republicain francais, ou les appartenances et la diversite sont releguees a l'espace prive (Juteau et al. 1998; Page et Gagnon 1999).

La reaction du systeme scolaire flamand a la presence immigrante a ete quelque peu differente, meme si plusieurs mesures et interventions n'y sont pas sans liens avec celles qu'on retrouve au Quebec. En effet, du fait de la defavorisation socioeconomique de la population immigree, l'immigration a ete, et est encore largement percue, d'abord et avant tout, comme un probleme social (Blommaert et Verschueren 1998; Vranken et al. 2001). Au plan educatif, la preoccupation principale est donc celle de l'echec scolaire (Verlot 200lb). Malgre l'existence d'un discours d'extreme droite, a l'exception de Bruxelles ou les choses sont plus complexes, la presence des eleves d'origine immigree a ete peu debattue en terme d'impact sur l'identite flamande, sans doute, parce qu'en l'absence d'une politique active dans ce domaine, on assumait que l'immigration n'etait que temporaire. La perspective compensatoire domine donc, meme si l'emergence d'une perspective interculturelle est perceptible, notamment a Bruxelles ou des experiences d'education trilingue et pluriculturelle, comme celle du Foyer, sont en place depuis vingt-cinq ans (Leman 1990). Le caractere plus diffus et moins concerte des interventions flamandes apparait egalement influence par l'eclatement plus grand du reseau scolaire en differents piliers, evoque plus haut, ainsi que par l'absence d'un discours relatif a la construction d'une nation pluraliste qui a occupe beaucoup plus d'espace dans le Quebec des trente dernieres annees (Juteau et Mc Andrew 1992; Page et Gagnon 1999).

Toutefois, malgre ces differences, plusieurs elements communs entre les deux societes en matiere de rapport a la diversite issue de l'immigration au plan scolaire et social meritent d'etre soulignees. Tout d'abord, si Ie discours quebecois peut donner l'impression d'une plus grande coherence, il ne faut pas oublier, qu'en fait, la problematique et les trains de mesure qu'il decrit, ainsi que la redefinition identitaire qu'il a voulu amorcer, sont encore aujourd'hui largement confines a la region montrealaise, malgre une volonte souvent affirmee de regionaliser l'immigration (Ministere des Relations 2001). La situation du Quebec profond, i.e., sans Montreal, est probablement assez proche de celle qu'on connait en Flandre, i.e., hors de Bruxelles. De plus, lorsqu'on porte le focus vers la realite des pratiques scolaires, le conservatisme des deux societes, qui ne leur est d'ailleurs pas specifique, apparait comme un element de rapprochement. Un peu partout, en effet, des etudes demontrent que le curriculum cache des institutions scolaires est generalement en decalage assez marque avec les rhetoriques nationales, que celles-ci soient assimilationnistes, multiculturelles, jacobines ou pluralistes renouvelees (Lessard et Mc Andrew 1994; McLeod et de Koninck 1996; Lorcerie 1996; Verlot 2002).

Finalement, rappelons que les eleves d'origine immigree au Quebec et en Flandre partagent des defis communs aux societes a ambiguite de dominance ethnique que ne vivent pas leurs pairs de societes a majorite simple. Mentionnons, d'abord, le fait d'avoir a maitriser, non pas une, mais deux langues d'accueil : en effet, quel que soit le discours officiel des autorites scolaires a cet egard, il est evident qu'ils sont pleinement conscients qu'ils ne peuvent se payer le luxe d'ignorer l'autre langue nationale (Lamarre 2003; Verlot et al. 2003). De plus, ils sont parfois confrontes au cours de leur scolarite, a deux versions de l'histoire ou, pour le moins, a des perspectives divergentes a cet egard (Durocher 1996). Ils ont aussi a developper leurs nouvelles identites et allegeances en tenant compte du fait que leurs choix en cette matiere risquent d'etre interpretes comme une alliance avec l'une ou l'autre des communautes linguistiques d'implantation plus ancienne (Laperriere et al. 1994; Verlot et Delrue a paraitre).

LES DOMAINES D'ENRICHISSEMENT MUTUEL

Etant donne les problematiques et les defis communs mais aussi les differences de contexte, que pouvons-nous legitimement attendre d'une comparaison Quebec/ Flandre, tant au plan de la comprehension des phenomenes socioculturels qu'a celui de l'amelioration des politiques, programmes et interventions ? Ce n'est evidemment pas la pretention de cet article d'identifier avec rigueur l'ensemble des retombees possibles mais plutot de s'attarder sur quelques enjeux ou une collaboration accrue est susceptible de generer une distance critique benefique face aux modeles respectifs ainsi qu'une fecondation mutuelle de nos actions.

Le premier concerne la capacite a repenser la fonction de socialisation et d'instruction de l'ecole pour tenir compte a la fois du pluralisme croissant des deux societes, de la complexite et de l'hybridation des identites individuelles et des defis lies a la mondialisation. Le Quebec semble avoir une longueur d'avance a cet egard en ce qui concerne les encadrements normatifs et institutionnels qui lui permettent de se penser lui-meme comme societe pluraliste, mais l'experience bruxelloise, notamment du fait de la complexite linguistique de son marche scolaire, est probablement, sur le terrain, plus riche d'enseignement et de defis que la situation montrealaise, davantage regulee (Janssens 2001; Verlot et al. 2003). Dans ce processus de redefinition de la mission sociale et culturelle de nos institutions scolaires, nous aurions interet a examiner, de part et d'autre, nos reussites et nos echecs.

Ainsi, les decideurs, intervenants et chercheurs quebecois gagneraient a approfondir les motifs qui sont a l'origine de l'ouverture apparemment plus grande des ecoles neerlandophones de Bruxelles aux programmes plurilingues (Leman 1990), qui contraste avec une certaine frilosite quebecoise dans ce domaine ou encore, examiner critiquement les forces et les faiblesses des interventions novatrices mises en oeuvre par le gouvernement flamand en matiere de lutte a la concentration ethnique (Verlot 1998), une problematique qui suscite de nombreux debats au Quebec. A l'inverse, du cote flamand, on a beaucoup a apprendre de la capacite qu'ont manifeste des autorites des milieux scolaires quebecois a developper des approches concertees en matiere de prise en compte de la diversite culturelle (Ministere de l'Education du Quebec 1994; 1998), et plus recemment d'education a la citoyennete, adaptees a la lois a la specificite des defis identitaires vecus par la communaute majoritaire et aux nouvelles donnes pluralistes. De plus, l'importance de la recherche evaluative au Quebec visant a effectuer un suivi etroit de la scolarisation des eleves immigrants et surtout de leur integration et participation subsequentes, a l'ecole comme a la societe, devrait etre une source d'inspiration en Flandre, ou les efforts a cet egard sont plus disperses.

Un second domaine est lie, a l'inverse, a l'objectif traditionnel de maintien et de developpement de nos collectivites, historiquement fragiles au plan linguistique, culturel ou identitaire. Il n'y a pas la opposition avec ce qui precede. En effet, on ne peut exiger d'aucun groupe majoritaire une ouverture qui supposerait sa propre disparition. Au Quebec comme en Flandre, une des sources de la resistance des intervenants scolaires a l'ouverture a la diversite ethnoculturelle reside dans leur memoire historique de victimisation passee (Hohl et Normand 2000; Verlot 2000). Celle-ci se double souvent d'inquietudes, fondees ou non, sur l'evolution demolmguistique future des deux grandes metropoles, en cas d'echec de la mission d'integration des populations nouvellement arrivees confiee a l'ecole. A cet egard, nous avons besoin de mieux comprendre comment le plurilinguisme individuel et le statut de la langue commune d'enseignement peuvent etre concilies ou encore, comment des intervenants, qui se definissent dans un rapport a l'Autre comme des minoritaires, peuvent etre amenes a reconnaitre le rapport de pouvoir particulier qu'ils entretiennent face aux parents ou aux eleves issus de l'immigration. Iei encore, de part et d'autre, existent des avancees, par exemple, la recherche menee a Montreal sur les usages linguistiques dans vingt ecoles pluriethniques (Mc Andrew et al. 1999) qui a contribue a assainir le debat a cet egard, ou encore les etudes ethnographiques dans diverses ecoles flamandes (Soenen 1999; Delrue 2003) qui permettent de mieux comprendre les subjectivites a l'oeuvre dans le processus d'adaptation/resistance a la presence immigrante.

D'une facon plus large, on peut penser que l'ambiguite de dominance ethnique qui caracterise la Flandre et le Quebec, malgre les defis qu'elle suscite, peut egalement representer un atout en matiere d'education interculturelle et antiraciste. En effet, la complexite meme des relations intercommunautaires dans de tels contextes constitue une protection contre certaines approches simplistes et dichotomiques qui dominent souvent dans le champ. Des echanges accrus pourraient donc contribuer a faire emerger des interventions plus complexes, susceptibles de repondre partiellement aux critiques que soulevent actuellement ces courants, meme au sein des societes a dominance ethnique simple (Sleeter 1993; Figueroa 1999).

Finalement, il faut signaler un dernier domaine, ou un regard croise est susceptible d'amener chacune des parties a repenser, du moins dans une certaine mesure, ses choix et a priori de societe. Il s'agit du degre ou chaque communaute linguistique d'implantation ancienne vit, tant sur le plan scolaire que celui de la recherche universitaire, dans un isolement plus ou moins marque et contrastant fortement avec les discours, dominants de part et d'autre, d'ouverture a la diversite issue de l'immigration. Les deux societes partagent sensiblement les memes limites a cet egard, mais des preoccupations communes, plus poussees au Quebec qu'en Flandre mais assez similaires a Montreal et a Bruxelles, commencent a y emerger (Mc Andrew 2002b). Celles-ci concernent, entre autres, le degre de contact entre jeunes frequentant des reseaux scolaires segregues, la nature du traitement de l'autre communaute dans les programmes scolaires et, enfin, les motifs qui sont a l'origine du choix, par certains parents, d'une ecole de l'autre secteur.

La comprehension des obstacles specifiques que rencontre l'inclusion de la deep-diversity (Kymlicka 1995) dans les approches d'education interculturelle est egalement souhaitable dans les deux contextes. En effet, si nous sommes incapables d'aborder de front le conflit central qui divise nos societes, nos efforts d'adaptation a la diversite issue de l'immigration risquent de demeurer superficiels et d'etre percus comme artificiels aux yeux des populations d'origine immigree, confrontees quotidiennement a une double sollicitation linguistique, identitaire et culturelle.

NOTES

(1.) Quelque 70 pour cent des echanges selon cette recherche recente du Conseil de la langue francaise.

(2.) Comme le demontre clairement l'article de Mc Andrew et Janssens dans cet ouvrage--The Role of Schooling in the Maintenance and Transformation of Ethnic Boundaries between Linguistic Communities : Contrasting Quebec and Belgium.

(3.) Ici encore pour une description plus approfondie, se referer a l'article mentionne cidessus.

(4.) Celle-ci represente respectivement 46 pour cent et 17 pour cent de la population totale.

(5.) Rappelons que plus de 56 pour cent des etrangers en Flandre et pres de 52 pour cent des etrangers a Bruxelles sont des ressortissants de la communaute economique europeenne.

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