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  • 标题:Les noces en vrai: les regles changent ... et restent les memes.
  • 作者:Matrix, Sidney Eve ; Greenhill, Pauline
  • 期刊名称:Ethnologies
  • 印刷版ISSN:1481-5974
  • 出版年度:2006
  • 期号:September
  • 语种:English
  • 出版社:Ethnologies
  • 摘要:Le mariage fait reference d'ordinaire aux structures legales et sociales entourant le lien entre individus pour l'echange de services sexuels et economiques. Les noces sont les rituels et ceremonies specifiques, la sanction legale et religieuse qui confere sa realite a cette connexion. Mais il est pratiquement impossible de parler de noces sans dire quelque chose du mariage, et vice versa.
  • 关键词:Rites and ceremonies;Ritual;Rituals;Same-sex marriage;Social science research;Weddings

Les noces en vrai: les regles changent ... et restent les memes.


Matrix, Sidney Eve ; Greenhill, Pauline


Beaucoup de gens croient que le mariage et les noces sont affaires d'amour et de relations. Mais l'amour et les relations n'ont pas besoin de la verification institutionnelle de l'Eglise et/ou de l'Etat que confere le mariage. Et puis, en fin de compte, les noces et le mariage sont affaires de sexualite et de propriete -- l'approbation socioreligieuse de la sexualite et la repartition, la consommation et l'accumulation socioeconomique de la propriete. Aujourd'hui encore en Amerique du Nord, ou les differences entre couples maries et non-maries s'estompent, c'est toujours le mariage qui procure l'acces au systeme de sante (ou, au Canada, au systeme complementaire de sante), non garanti aux gens vivant en union libre, et qui confere un statut d'immigrants privilegies aux partenaires maries (voir Matrix, a paraitre), sans parler d'une foule de sanctions et d'approbations sociales informelles. Ces buts et ces effets n'ont pas change avec l'avenement de nouveautes, depuis les mariages entre gens du meme sexe jusqu'au fait de demander soi-meme grossierement (ou de maniere codee) de l'argent sur les cartons d'invitation au mariage, parmi d'autres pratiques qui auraient ete impensables pour la plupart des gens de la classe moyenne blanche d'origine europeenne en Amerique du Nord il y a a peine cinquante ans.

Le mariage fait reference d'ordinaire aux structures legales et sociales entourant le lien entre individus pour l'echange de services sexuels et economiques. Les noces sont les rituels et ceremonies specifiques, la sanction legale et religieuse qui confere sa realite a cette connexion. Mais il est pratiquement impossible de parler de noces sans dire quelque chose du mariage, et vice versa.

Le mariage a toujours implique le transfert d'individus -- le plus souvent des femmes -- d'un lignage a un autre -- le plus souvent entre hommes (voir par exemple Levi-Strauss 1969 et Rubin 1975) -- ce qui se reflete dans la tradition euro-nord-americaine par le fait que les femmes doivent changer le nom de famille qui leur vient de leur pere par celui de leur mari (2). Mais il a aussi mis en jeu, a travers les cultures, le transfert de propriete materielle -- argent et cadeaux -- entre les familles et les individus. Il est possible que ce ne soit qu'au moment du divorce que beaucoup de couples de la classe moyenne d'aujourd'hui decouvrent le lien entre leur statut matrimonial et le partage de leurs biens et de leurs proprietes, mais un tel entremelement est factuel a partir du moment ou ils sont maries.

Le symbolisme des noces revient a afficher publiquement les sexualites des partenaires -- plus visiblement celle de la mariee dans les noces heterosexuelles, mais egalement, par induction, celle du marie. Par exemple, il serait bien difficile de trouver un Euro-Nord-americain qui ignorerait que la robe blanche des mariees symbolise la virginite. On peut ricaner interieurement lorsque la mariee choisit de porter du blanc alors qu'elle a vecu en couple pendant des annees et a peut-etre meme eu des enfants de son conjoint de fait. Mais meme si il/elle (3) ne le fait pas, le choix de la couleur de sa robe fait reference a sa sexualite, qu'il/elle le veuille ou pas. Que le marie guide la main de la mariee au moment de couper le gateau est une autre citation de l'initiation a la sexualite, tout comme le fait de soulever le voile, lancer la jarretiere, pietiner un verre a vin, et ainsi de suite. Cependant, comme l'illustrent beaucoup des articles presentes ici, le nouveau symbolisme des noces contemporaines combine les vieilles traditions et les nouvelles : maintes celebrations d'aujourd'hui s'organisent autour d'une consommation ostentatoire de marchandises specifiques aux noces, de l'accumulation et de l'exposition de biens statutaires appropries (tels qu'une lune de miel exotique ou des albums photographiques elabores) et de marques de designers celebres (comme Vera Wang ou Krups). Ces nouveaux symboles nuptiaux indiquent que le couple se trouve dans une situation ascensionnelle, pousse de l'avant par le soutien, l'approbation et les investissements financiers de la famille et des amis. Mais le mariage et les noces elles-memes peuvent egalement n'etre plus que des options, remplaces par une ceremonie de fiancailles avant qu'un couple commence a vivre ensemble -- ou meme sans avoir aucunement l'intention de cohabiter.

Certains experts de l'etiquette s'accordent sur le fait qu'il est rustre d'evoquer l'aspect economique des noces. << Miss Jeanne >>, de EtiquetteHell.com, affirme sans equivoque : << Parler d'argent est lourd et grossier (4) >> (Hamilton 2005 : 8). Il est tout aussi malappris d'affirmer que les mariages ont pour objet de legitimer l'acces a la sexualite et a ce qui pourrait en etre le produit -- les enfants. Jeanne Hamilton proclame : << L'idee d'un bon moment pour quelques hotesses de showers est ... une obsession incroyablement grossiere pour l'attirail des rapports sexuels >> (2005 : 98-99). Mais il est bien connu que les universitaires se delectent de la grossierete ; aussi cela n'etonnera guere si les articles de ce numero thematique, << Les noces en vrai >> convergent bien plus vers le sexe et la propriete que vers l'amour et les relations.

Ce recueil d'articles interroge aussi en detail quels types de propriete et quels types de sexualite sont impliques dans le mariage, parce que c'est dans les specificites de la sexualite et de la propriete que l'on peut voir le plus clairement le changement dans les pratiques et dans les traditions du mariage et des rituels des noces. La sexualite se trouve souvent au premier plan des discussions au sujet des mariages entre personnes du meme sexe ; cependant, la legitimation des relations d'ordre sexuel ne coule pas toujours de source, comme l'indique Judith Butler. Pour des groupes jusqu'ici exclus, comme les gais et les lesbiennes, le fait d'etre inclus dans la societe peut etre une precieuse assurance au niveau individuel. Mais le fait d'inclure certaines personnes requiert, par necessite, que l'on en exclue d'autres.
 On peut situer le dilemme ici : d'un cote, vivre sans normes de
 reconnaissance resulte en souffrance et en formes
 d'assujettissements entremelant des consequences psychiques,
 culturelles et materielles ; d'un autre cote, l'exigence d'etre
 reconnu peut mener a de nouvelles formes de hierarchies sociales
 enviables, a une abrupte mainmise sur le domaine de la sexualite et
 a de nouveaux moyens pour le pouvoir etatique d'etendre son
 emprise, sans parler du fait que cela pourrait porter atteinte aux
 normes memes de reconnaissance fournies et requises pour la
 legitimation par l'Etat. En fait, en faisant de la surenchere a la
 reconnaissance aupres de l'Etat, nous restreignons en realite le
 domaine de ce qui deviendra reconnaissable en tant qu'arrangements
 sexuels legitimes, fortifiant ainsi l'Etat en tant que source des
 normes de reconnaissance et eclipsant les autres possibilites
 conferees par la societe civile et la vie culturelle. Exiger et
 recevoir de la reconnaissance selon des normes qui legitiment le
 mariage et delegitiment les formes d'alliance sexuelle en dehors du
 mariage, ou de normes articulees en une relation critique au
 mariage, revient a deplacer le lieu de la delegitimation d'une
 partie de la communaute marginale a une autre ou, plutot, a
 transformer une delegitimation collective en une autre, qui serait
 selective ... Que signifierait exclure du champ de la legitimation
 potentielle ceux qui vivent en dehors du mariage, ceux qui vivent
 de maniere non monogame, ceux qui vivent seuls, ceux qui se
 trouvent dans quelque situation que ce soit mais qui n'est pas une
 forme matrimoniale (2002 : 26-27) ?


<< Les noces en vrai >> tient aussi compte du fait que les contextes culturel, national et politique sont des differences qui font une gigantesque difference sur ce qui peut ou ne peut pas etre considere comme acceptable dans les pratiques du mariage et des noces. Au Canada, les mesures legislatives allant dans le sens d'une reconnaissance du statut de parents pour les gais et lesbiennes, y compris en ce qui concerne l'adoption, ont en realite precede la legalisation du mariage gai et lesbien dans plusieurs provinces, y compris le Quebec (aussi tot que 1982) et la Colombie britannique (1996). Et dans la province du Manitoba, par exemple, il existe aujourd'hui tres peu de differences, sur le plan legal, entre une relation heterosexuelle ou homosexuelle, que cette union soit legalement solennisee et enregistree ou qu'elle soit simple union de fait, ce qui est le resultat (parmi d'autres promulgations) de la Loi sur les biens des conjoints de fait et modifications connexes (S.M. 2002, c. 48). Cependant, en d'autres endroits (comme en France et en Allemagne), les mesures visant a legaliser les unions des gais et des lesbiennes ne sont pas allees plus loin que la stricte reglementation des questions relatives au statut de parents. << En France, dans les debats sur le ... pacte civil de solidarite (PACS), qui constitue une alternative au mariage pour deux individus quelconques n'ayant pas de lien de parente ... la promulgation de la loi a tenu en fin de compte a la proscription des droits des couples non heterosexuels d'adopter des enfants et d'acceder aux technologies de reproduction >> (Butler 2002 : 21-22).

Et meme la notion d'un soutien ou de l'absence de celui-ci aux mariages de meme sexe ne peut pas se comprendre simplement en termes binaires, comme Judith Butler, toujours elle, l'expose si elegamment.

Il se peut que l'on veuille obtenir ce droit pour ceux qui veulent l'utiliser, meme si ce n'est pas pour soi-meme, ou il se peut que l'on veuille contrer les discours homophobes qui ont ete alignes contre le mariage homosexuel, mais que l'on ne soit pas soi-meme partisan de ce dernier. Ou il se peut que l'on croie fortement que le mariage est ce qu'il y a de meilleur pour les lesbiennes et les gais, et que l'on veuille en faire une nouvelle norme, une norme pour l'avenir. Ou bien il se peut que l'on ne s'y oppose pas seulement pour soi-meme, mais pour tout le monde, pensant que la tache urgente est plutot de retravailler et de reviser l'organisation sociale de l'amitie, des contacts sexuels et de la communaute afin de produire des formes non etatiques de soutien et d'alliances puisque le mariage, etant donne son poids historique, ne devient un << choix >> que parce qu'il s'est etendu jusqu'a etre la norme (mettant fin ainsi aux autres choix), qui s'etend aussi aux relations de propriete et rend les autres formes sociales de la sexualite plus conservatrices (Butler 2002: 20-21).

Le sujet de Butler est ici le mariage entre personnes du meme sexe, mais ses commentaires prennent en compte le fait que la critique des structures du mariage n'est pas restreinte aux gens qui auraient ete exclus historiquement du droit de se marier. La possibilite (ou l'impossibilite) des mariages entre personnes de meme sexe a sans aucun doute modifie le terrain ideologique des noces. Cependant, ainsi que l'indique la tendance grandissante a faire des mariages entre gens du meme sexe des spectacles commerciaux, l'existence de ces mariages ne contrecarre pas forcement l'impulsion commerciale a l'arriere-plan de l'appareil des noces. En fait, l'apparition de ce marche minoritaire constitue une occasion majeure pour l'industrie du mariage de vendre plus d'attirail, de louer plus de limousines, de livrer plus de fleurs. D'un point de vue commercial, les mariages entre personnes du meme sexe sont tout a fait compatibles avec les structures existantes de productions destinees aux mariages -- mais, du point de vue plus eleve de la politique, les terrains glissants des noces d'aujourd'hui menacent grandement les privileges exclusifs des appariements heterosexuels.

Dans ce but, Wendy Gay Pearson detaille les exemples d'un retour de baton homophobe au sujet des mariages entre personnes de meme sexe et de la myriade d'expressions repressives et conservatrices a l'encontre de l'emission televisee << My Fabulous Gay Wedding >>. Ce retour de baton pourrait en fin de compte s'averer moins significatif que la representation relativement consensuelle des mariages entre personnes du meme sexe a la television. Et comme le font remarquer Pauline Greenhill et Angela Armstrong, les objections ideologiques aux noces ne se limitent pas seulement a celles qui font vaciller l'hereronormativite et le maintien des hegemonies. Les mariages et les noces heterosexuels ont toujours fait l'objet de l'attention legislative et populaire -- et ont parfois egalement attire la critique et la censure legislatives et populaires.

Tant les rituels des noces que l'institution du mariage elle-meme sont parfois quelque peu alteres lorsque des individus du meme sexe se voient accorder le droit d'y participer, comme le suggere Shari Lash -- qui, simultanement, soutient qu'il existe une forte continuite d'intentions et de fonction entre les mariages conventionnels et ceux entre personnes du meme sexe dans le contexte juif liberal. Mais les changements dans les pratiques nuptiales dans les cultures euro-nord-americaines ne peuvent pas etre exclusivement liees aux mariages entre personnes du meme sexe. Toutes les formes de noces constituent un amas complexe de regles, d'attentes, de tendances, de moeurs et de comportements emergents, que Sidney Eve Matrix et Renee Sgroi explorent en detail.

Les noces sont aussi, inevitablement peut-etre, demesurement conservatrices. Que l'on considere par exemple The Anti-Bride Etiquette Guide : The Rules -- and How to Bend Them [Le guide de savoir-vivre de l'anti-mariee. Les regles, et comment les contourner] (Gerin et Hughes 2004). Il vaut la peine de noter immediatement que selon ces auteurs, les regles sont faites pour etre contournees, non pas brisees, meme par une << anti-mariee >>. Et le lecteur desireux de decouvrir des alternatives a la complexite financiere et emotionnelle des preparatifs de mariage trouvera peu de choses dans ce qui se declare -- mais n'est pas reellement -- un travail de contournement des regles. La regle cardinale est << il n'est jamais correct de demander de l'argent >> (140), ou, de maniere plus coloree, << vous ne devriez jamais secouer vos invites pour leur faire payer la noce >> (12). Au moment du shower, << ne suggerez pas pour theme "Faites passer le chapeau" ou "Approvisionnez le bar de la noce" >> (12). Lors de la noce elle-meme, il ne devrait pas y avoir de bar payant.
 C'est une insulte que vos hotes n'oublieront ni ne vous
 pardonneront. Ils ne s'attendront pas a payer pour quoi que ce
 soit, surtout s'ils ont depense des centaines de dollars en billets
 d'avion pour assister a l'evenement. Si vous ne pouvez pas fournir
 un bar complet, eh bien, proposez de la biere, du vin, un punch au
 champagne et peut-etre un cocktail special. Ou invitez moins de
 gens, pour pouvoir preparer une soiree pour laquelle cela vaudra la
 peine de s'etre deplace (122).


Les valeurs monetaires -- l'appat du gain -- doivent etre absolument absentes de tous les aspects de la noce, jusqu'au point ou
 sous aucun pretexte il ne doit y avoir d'assiette a pourboires dans
 votre reception. Le personnel d'accueil, les barmans, les valets de
 parking et les autres fournisseurs de services ayant un contact
 direct avec vos invites doivent etre prevenus que les pourboires
 seront donnes par ceux qui recoivent et qu'ils doivent poliment
 refuser les pourboires offerts par les invites (124).


L'anti-mariee doit decreter qu'il n'y aura aucune << danse du dollar >>.
 Dans cette coutume polonaise, chaque invite paie pour danser ave la
 mariee ou avec le marie. L'argent est destine aux depenses de la
 lune de miel. Ce rituel a peut-etre une place en Europe de l'Est,
 mais a aucun des mariages auxquels nous avons assiste. A moins que
 vous ne soyez la fille d'un caid de la pegre, ne vous promenez
 jamais avec une taie d'oreiller en soie pour recueillir les
 contributions (non plus que du numeraire de n'importe quelle sorte
 dans votre robe) (121).


Relevons ici l'assimilation culturelle apparemment inevitable entre un groupe ethnique reduit a son alterite et une pratique abhorree. De telles pratiques ne sont en aucun cas bien sur exclusivement << de l'Europe de l'Est >> et sont bien connues dans les places fortes anglophones, depuis le Nouveau-Brunswick jusqu'a la Colombie britannique. Par exemple, en certains lieux de l'Ontario anglophone du sud-ouest, il peut y avoir dans certaines noces un << arbre a monnaie >> sur lequel on s'attend a ce que les invites epinglent des billets et des cadeaux anonymes pour le couple. Un couple de la Saskatchewan, lui aussi anglophone, en partance pour sa lune de miel, recut une bouteille de soda que l'on avait passee a la ronde au cours de la noce et dans laquelle les invites avaient glisse des billets. On peut aussi, pendant les danses de la noce, faire circuler la chaussure de la mariee et la remplir d'argent.

La pratique bien connue a Winnipeg, Manitoba, d'ecrire le mot << presentation >> sur un carton d'invitation, signifiant que le couple demande que tous les cadeaux soient faits sous forme monetaire, a inspire a << Miss Jeanne >> un summum d'invectives racistes et sexistes.

La mention << presentation de preference >> sur un carton d'invitation est une abominable combine inventee par quelque grippe-sou avide et sournois qui a trouve le moyen de faire connaitre sa cupidite a ses invites tout en l'habillant du langage formel impliquant que cela se fait. Une expression si pensee donne l'impression qu'il s'agit d'une methode plus socialement convenable de demander de l'argent que d'autres pretextes, evidents et grossiers. Dans certains exemples extremes de << presentation >>, les invites font la queue a la reception, pour presenter litteralement leurs cadeaux monetaires aux nouveaux maries, evoquant les images mentales des tribus soumises d'Afrique remettant leurs tributs au pharaon sur son trone (Hamilton 2005 : 67).

En fait, l'anti-mariee, a l'instar de son homologue non demarquee, ne demande pas d'argent du tout, de personne, jamais.

Si vous avez besoin de quelques billets de plus pour les noces, n'allez pas pleurer misere aupres des membres aises de votre famille. Parlezen a coeur ouvert avec vos parents. Et si vous decouvrez que quelquesuns d'entre eux ont deja spontanement propose d'offrir quelque chose, laissez-les se charger des negociations, puis redigez ensuite une chaleureuse lettre de remerciements (Gerin et Hughes 2004 : 16).

Cette focalisation tendancieuse sur la mise a l'ecart de l'argent est particulierement ironique si l'on considere l'utile analyse que fait Renee Sgroi d'un mariage de << tele-realite >> en tant qu'exemple des imperatifs d'hyperconsumerisme lies aux noces dans la culture populaire. Elle soutient que les discours relatifs aux noces, dans la tele-realite, ont pour finalite d'inculquer les desirs appropries d'acquisition chez les futurs maries. De plus, les cadeaux, ainsi que la transformation de la valeur d'echange en valeurs d'usage, sont egalement fermement reglementes. La liste de mariage, que critique et deconstruit Sidney Eve Matrix, est particulierement piegee. << Meme si vous n'etes pas tres chaud sur le principe d'une liste de mariage, c'est toujours une bonne idee. Vos amis et votre famille vous offriront quelque chose, alors autant que ce soit quelque chose que vous desirez ! Vous n'avez pas a vous limiter a des assiettes ; pensez a inscrire toutes sortes de choses sur la liste, depuis des outils electriques, des cours de cuisine ou une deuxieme voiture >> (Gerin, Hughes et Hornick 2004 : 61). Mais meme l'anti-mariee ne peut pas vraiment parler a ses invites de sa liste de mariage : << C'est tres bien si votre demoiselle d'honneur peut passer le mot pour vous. Mais vous ne pouvez pas envoyer une circulaire par courriel a vos invites pour imposer vos requetes >> (Gerin et Hughes 2004 : 134).

La noce elle-meme, y compris pour l'anti-mariee, est une performance -- spectaculaire et theatrale. L'Anti-Bride Wedding Planner rencherit : << Le film de vos noces defile probablement dans votre tete depuis que vous vous etes deguises en Barbie et Ken pour marcher vers l'autel. A present vous avez la chance d'etre la vedette de votre propre production >> (Gerin, Hughes et Hornick 2004 : 5). Le marie ou la mariee n'est donc plus seulement le producteur -- en charge de l'argent et de la logistique --, il ou elle est aussi la vedette --le centre de l'attention. Et il ou elle est aussi le realisateur, rejoignant d'autres figures hollywoodiennes a triple casquette comme Kevin Costner et Clint Eastwood. Mais les invites ne doivent pas avoir l'impression que l'evenement est un film. << Faites les choses dans le desordre. Servez d'abord les cocktails et les amuse-gueules, ensuite la ceremonie, et enfin le reste de la reception. Vous serez capables de vous detendre et de vous meler a vos amis. Vos invites auront davantage l'impression d'etre inclus dans la noce, plutot que de simplement regarder un spectacle mis en scene >> (71).

Quelques-uns des affublements symboliques du mariage ont change : la robe de mariee peut etre rouge (Gerin et Hughes 2004 : 79) et les demoiselles d'honneur peuvent porter du noir (81). Le jour et le lieu n'ont plus a etre conventionnels : << Les maries preferent le plus souvent un samedi soir au printemps ou en ete. Pensez plutot a un vendredi soir ou a un dimanche apres-midi >> (Gerin, Hughes et Hornick 2004 : 6), bien que cela risque de susciter le meme type de surprise outree que dans la famille du partenaire de Pauline au sujet d'un mariage auquel nous assistions : << Un dimanche ? Au musee ? >> Si de simples invites au mariage peuvent faire l'objet d'une telle observation, on se demande quelles proportions peuvent atteindre les sarcasmes a l'encontre des maries.

Rappelons-nous que ces reglements sont rigides pour l'anti-mariee -- celui ou celle qui veut << danser au rythme de son propre tambour >> (Gerin, Hughes et Hornick 2004 : quatrieme de couverture) et pas sur << les polkas de l'oncle Bob >> (7). Meme ceux qui se considerent affranchis des regles conventionnelles des noces sont assujettis aux plus strictes des conventions lorsque l'on en vient a l'une des deux finalites centrales du mariage, comme nous les avons deja identifiees : l'accumulation de propriete. Il y a des regles severes auxquelles il faut se conformer et d'autres, peut-etre encore plus rigides, servant au couple moderne, de la << contre-culture >>, a demontrer comment il resiste aux imperatifs des noces -- mais l'un ou l'autre choix implique des depenses considerables, puisque le consumerisme pointu de l'anti-mariee exige qu'il ou elle recherche un ensemble different de biens et services couteux.

Et les guides sont muets en ce qui concerne les reglements relatifs a la sexualite de l'anti-mariee. A l'exception de ce probleme de grossierete mentionne plus haut, de telles questions vont bien au-dela de l'etiquette. En fait, certains ne veulent pas voir leur sexualite exposee pendant toute la periode allant jusqu'au jour de leur mariage, ce jour-la y compris, et choisissent de ne pas se marier du tout. Leurs raisons peuvent varier crainte de reactions violemment negatives en ce qui concerne leur choix de partenaire (voire meme leur choix de boutiques, comme le travail de Wendy Gay Pearson le souligne ironiquement), sentiment que la relation du couple est au-dela du regard des autres, ou volonte de ne pas s'encombrer de tout ce raffut et de toutes ces depenses. Cependant, la contribution de Catherine Arsenault et Martine Roberge, etudiant les fiancailles de trois jeunes Quebecoises, montre que meme le fait de ne pas se marier peut etre intensement ritualise -- avec des voeux, des cadeaux et une participation communautaire.

Mais les elements des regles, comme le montrent en particulier Renee Sgroi et Sidney Eve Matrix, ne sont en aucun cas faciles a apprehender. Les formes de la culture populaire comme les magazines specialises, les listes de mariage et les spectacles de tele-realite enseignent explicitement aux aspirants au mariage quels biens ils devraient desirer acquerir lors du deroulement du << film de leurs noces >> -- en d'autres termes, ils encouragent les depenses compulsives et les debauches d'achats nuptiaux. Aussi la critique culturelle (Matrix, Pearson, Sgroi) est-elle utile pour deballer les discours de la mise en marche mediatique des noces et pour deconstruire leurs seduisantes ideologies consumeristes, tandis que le travail ethnographique (Arsenault et Roberge, Greenhill et Armstrong, Huang, Lash, Roberge) montre quelques-unes des differentes manieres par lesquelles les acteurs sociaux jouent leurs propres dramatiques sociales en conjonction avec ces discours dominants.

La lecture attentive de textes de culture populaire que font Matrix, Sgroi et Pearson eclaire quelques-unes des nombreuses complexites de ces << structures structurees structurant les structures >> -- pour emprunter l'expression (mal)heureuse de Bourdieu (1977) -- auxquelles les acteurs culturels ont affaire et qu'ils doivent souvent contester ou personnaliser. Les travaux plus proprement ethnographiques de Greenhill et Armstrong et Lash, et en particulier d'Arsenault et Roberge et Xin Huang, montrent comment les individus exercent un certain agir creatif devant les scenarios culturels preexistants des noces et du mariage sur lesquels ils semblent n'avoir que peu de controle. Dans son etude des manipulations et des choix faits par une Chinoise lors de sa seance de photographies de mariage, Huang demontre les negociations complexes que plus d'une mariee devra mettre en oeuvre pour se placer simultanement a l'interieur et a l'exterieur du cadre des imperatifs culturels encadrant les realites des noces contemporaines.

Martine Roberge conclut ce volume en dirigeant notre regard jusqu'ici tres specifique vers d'autres formes de rituels, en particulier ceux qui, comme les noces qu'evoquaient les autres articles, marquent des passages. Son projet de recherche attire l'attention sur les changements qui interviennent dans pratiquement toutes les formes rituelles autrefois caracterisees comme collectives, obligatoires, structurees, fixes et uniques, et aboutissant a un changement de statut integral, definitif, irreversible et formel. De tels rituels sont remplaces par d'autres, polymorphes, reversibles, flexibles, volontaires et personnalises, aboutissant a un etat social individualise et desinstitutionnalise. Et cependant, comme le soulignent tous les articles de ce volume, ces evenements n'en sont pas moins porteurs de sens et symboliques pour les participants.

References

Bourdieu, Pierre, 1977, Outline of a Theory of Practice. Cambridge, Cambridge University Press.

Butler, Judith, 2002, << Is Kinship Always Already Heterosexual ? >> Differences. A Journal of Feminist Cultural Studies 13 (1): 14-44.

Cooper, Jennifer, 2001. << Opinion on Common-Law Relationships of Jennifer A. Cooper, Q.C. Volume 1, Final Report of the Review Panel on Common-Law Relationships, December 31 >>. http://www-gov.mb.ca/justice/publications/commonlawreviewpanel/voll /3d.html, site consulte le 20 juillet 2006.

Gerin, Carolyn et Kathleen Hughes, 2004, Anti-Bride Etiquette Guide. The Rules -- and How to Bend Them. San Francisco, Chronicle Books.

Gerin, Carolyn, Kathleen Hughes et Amy Glynn, 2004, Anti-Bride Wedding Planner. Hip Tools and Tips for Getting Hitched. San Francisco, Chronicle Books.

Hamilton, Jeanne, 2005, Wedding Etiquette Hell. The Bride's Bible to Avoiding Everlasting Damnation. New York, St. Martin's Press.

Levi-Strauss, Claude, 1969, The Elementary Structures of Kinship. Boston, Beacon Press.

Matrix, Sidney, a paraitre, << Media(ted) Citizenship and Contested Belongings. "Canadian" War Brides and Fictions of Naturalization >>. Topia. Canadian Journal of Cultural Studies.

Rubin, Gayle, 1975, << The Traffic of Women. Notes on the Political Economy of Sex >>. Dans Rayna R. Reiter, (dir.), Toward an Anthropology of Women. New York, Monthly Review : 157-210.

Sidney Eve Matrix

Queen's University

Pauline Greenhill

University of Winnipeg (1)

(1.) Nous exprimons notre gratitude a Roewan Crowe, Elizabeth DeWolfe, Holly Everett, Angela Failler, Fiona Green, Kristin Harris-Walsh, Ronald Labelle, Ellen Lewin, Alison Marshall, Michelle Owen, Patricia Sawin, Moshe Shokeid, Michael Taft, Diane Tye et Linda Watts.

(2.) D'ou l'effet que produit le Quebec, ou depuis les annees 1980 les femmes, comme les hommes, conservent leur nom de naissance apres leur mariage.

(3.) La norme veut que les mariees soient des femmes. Cependant, dans un monde ou des individus << transgenres >> ou transsexuels recherchent leur juste place, on ne peut pas presumer de la norme. Au cours de l'ete 2006, Pauline a assiste a un mariage avec deux mariees (toutes deux femmes nees femmes portant tiares et robes blanches) et un autre avec un marie-femme et un marie-homme (une femme nee femme portant un tuxedo et un transsexuel homme ne femme portant un tuxedo).

(4.) Toutes les traductions de citations sont de la redaction.

WEDDING REALITIES

The Rules Have Changed ... and They Haven't ...

Many folks think that weddings and marriages are about love and relationships. But love and relationships don't need the institutional verification of the church and/or state that weddings and marriages provide. Ultimately, then, weddings and marriages are actually about sex and property--the socio-religious approval of sex and the socioeconomic distribution, consumption and accumulation of property. Even in the current North American situation, where differences between married and unmarried liaisons are abating, marriage still provides access to health care (or, in Canada, to supplementary health care) not guaranteed to non-married relationships, and grants special immigration status to married partners (see Matrix, forthcoming), hot to mention a host of informal social sanctions and approvals. These aims and effects have not changed with the advent of developments from same-sex marriage to writing your own vows to the blatant (or coded) request for cash on the wedding invitation, among other practices that would be unthinkable to most middle class white Euro North Americans as recently as fifty years ago.

Marriage usually refers to the legal and social structures that surround the linking of individuals for the exchange of sexual and economic services. Weddings are the specific legally and religiously sanctioned rituals and ceremonies that actually accomplish that connection. But it is nearly impossible to talk about weddings without saying something about marriage, and vice versa.

Marriage has always implicated the transfer of individuals--usually women--from one kinship line to another--usually between men (see e.g. Levi-Strauss 1969 and Rubin 1975)--reflected in the Anglo North American tradition of women's surnames changing from their father's to their husband's. (2) But it has also cross-culturally involved the transfer of actual property--money and gifts--between families and individuals. It may be only upon divorce that many of today's middle class couples discover the link between their wedded state and the sharing of their goods and property, but such co-mingling is present from the moment they are married.

The symbolism of weddings parades the sexualities of the partners; in heterosexual weddings, most obviously that of the bride but also by implication that of the groom. For example, it would be difficult to locate a Euro North American who does not know that white dresses on brides symbolise virginity. It is acceptable to snicker inwardly when the couple has been living together for years, and perhaps even has children together, and the bride chooses to wear white. But even when s/he (3) does not, her/his gown colour decision is a reference to her/his sexuality, whether or not s/he wants it to be. The groom's guiding the bride's hand in cutting the cake is another citation to the initiation into sexuality, as is his/her lifting of the veil, tossing the garter, stamping upon a wineglass, and so on, and so on, and so on. However, as many of the papers here illustrate, the new symbolism of contemporary weddings combines old traditions with new ones: oftentimes today's celebrations are organized around conspicuous consumption of wedding commodities, and the accumulation and display of the correct status goods (such as an exotic honeymoon and elaborate photographic package) and celebrity designer brands (such as Vera Wang or Krups). These new wedding symbols indicate a couple who is upwardly mobile, propelled by the support, approval and financial investments of their family and friends. Equally, however, marriage and weddings themselves may become optional, replaced by an engagement ceremony before a couple begins living together--or even in the absence of any intention to cohabit.

Etiquette experts concur that it is loutish to point out the economic aspect of weddings. "Miss Jeanne" of www.EtiquetteHell.com unequivocally states: "It's crass and uncouth to discuss money" (Hamilton 2005: 8). It is equally boorish to affirm that marriages are all about legitimising sexual access and what might be the products thereof--children. Jeanne Hamilton proclaims: "Some shower hostesses' idea of a good time is ... an incredibly crass obsession on the paraphernalia of sexual intercourse" (98-99). But academics are known for reveling in the crass, and thus it should not be surprising that the articles in this special issue, "Wedding Realities," focus a lot more on sex and property than they do on love and relationships.

This collection also addresses in some detail what kinds of property and what kinds of sex are implicated in marriage, because it is in the specifics of sex and property that change in practices and traditions regarding marriage and wedding rituals can be seen most clearly. Sex is often in the forefront of discussions about same-sex marriage; the legitimation of sexual relationships, however, is not always straightforward, as Judith Butler indicates. Being included in society, for hitherto excluded groups like lesbians and gays, can be valuably affirming for individuals. But including some people requires, of necessity, excluding others.
 One can see the terrain of the dilemma here: on the one hand,
 living without norms of recognition result[s] in significant
 suffering and forms of disenfranchisement that confound the very
 distinctions among psychic, cultural, and material consequences. On
 the other hand, the demand to be recognized, which is a very
 powerful political demand, can lead to new and invidious forms of
 social hierarchy, to a precipitous foreclosure of the sexual field,
 and to new ways of supporting and extending state power if it does
 not institute a critical challenge to the very norms of recognition
 supplied and required by state legitimation. Indeed, in making a
 bid to the state for recognition, we effectively restrict the
 domain of what will become recognizable as legitimate sexual
 arrangements, thus fortifying the state as the source for norms of
 recognition and eclipsing other possibilities within civil society
 and cultural life. To demand and receive recognition according to
 norms that legitimate marriage and delegitimate forms of sexual
 alliance outside of marriage, or to norms that are articulated in a
 critical relation to marriage, is to clisplace the site of
 delegitimation from one part of the queer community to another or,
 rather, to transform a collective delegitimation into a selective
 one.... What [does] it mean to exclude from the field of potential
 legitimation those who are outside of marriage, those who live
 nonmonogamously, those who live alone, those who are in whatever
 arrangements they are in that are not the marriage form (2002:
 26-27)?


"Wedding Realities" also attends to the ways that cultural, national, and political contexts are differences that make a huge difference in terms of what can and cannot be found acceptable in marriages and wedding practices. In Canada, legal moves towards legitimising gay and lesbian parenthood, including adoption, actually preceded the legalisation of gay and lesbian marriage in several provinces, including Quebec (as early as 1982) and British Columbia (1996). And in the province of Manitoba, for example, there is currently very little difference between a different-sex and a same-sex relationship in the legal context, whether that union is legally solemnised and registered or whether it is formed in common law, as a result (among other legislation) of the Common-Law Partners' Property and Related Amendments Act (S.M. 2002, c. 48). However, in other locations (such as France and Germany), moves to legalise gay and lesbian unions have only gone forward with strict regulation of matters relating to parenthood. "In the French debates on the ... 'pacts of civil solidarity' that constitute an alternative to marriage for any two individuals unrelated by blood ... the passage of the bill finally depended on proscribing the rights of nonheterosexual couples from adopting children and accessing reproductive technology" (Butler 2002: 21-22).

And even the notion of support or lack thereof for same-sex marriage itself cannot be understood in simple binary terms, as Judith Butler again so elegantly puts it.

[I]t may be that one wants to secure the right for those who wish to make use of it even as one does not want it for oneself, or it may be that one wants to counter the homophobic discourses that have been marshaled against gay marriage, but one does not want to be, therefore, in favor of it. Or it may be that one believes very strongly that marriage is the best way for lesbian and gay people to go, and would like to install it as a new norm, a norm for the future. Or it may be that one not only opposes it for oneself, but for everybody, and that the task at hand is to rework and revise the social organization of friendship, sexual contacts, and community to produce non-state-centered forms of support and alliance, since marriage, given its historical weight, only becomes an "option" by extending itself as a norm (thus foreclosing options), one which also extends property relations and renders the social forms for sexuality more conservative (Butler 2002: 20-21).

Butler's subject here is same-sex marriage, but her comments attend to the fact that criticism of the structures of marriage is not restricted to people who would have been excluded historically from the right to marry. The availability (or lack thereof) of same-sex marriage has changed the ideological terrain of weddings, without a doubt. However as the rising trend of same-sex wedding trade shows indicates, the existence of same-sex weddings does not necessarily interfere with the commercial impulse behind wedding productions. In fact, the rise of this minority market is a prime opportunity for the wedding industry to sell more paraphernalia, rent more limos, deliver more flowers. From a commercial perspective, same-sex weddings are largely compatible with the existing structure of wedding productions--but from a political vantage point, the shifting terrain of wedding realities is exceptionally threatening to the privileged exclusivity of heterosexual couplings.

To this end, Wendy Pearson details examples of homophobic backlash centring on same-sex marriage, and the myriad of repressive, conservative expressions against the television show "My Fabulous Gay Wedding." The backlash may ultimately be less significant than the relatively mainstreamed presentation of same-sex weddings on TV. And as Pauline Greenhill and Angela Armstrong point out, ideological objections to weddings aren't restricted to those who fail to install heteronormativity and maintain hegemonies. Heterosexual marriages and weddings have always attracted both legal and popular scrutiny--and sometimes also legal and popular critique and censure.

Both wedding rituals and the institution of marriage itself are altered somewhat when individuals of the same sex are permitted to participate in it, as Shari Lash suggests--simultaneously arguing strong continuity of purpose and function between conventional and same-sex marriages in the liberal Jewish context. But the changes in wedding practices in Euro North American cultures cannot be linked entirely to same-sex marriage. Weddings of any kind are a complex congeries of rules, expectations, trends, mores, and emergent behaviours, explored in detail by Sidney Eve Matrix and Renee Sgroi.

Weddings are also, perhaps inevitably, tremendously conservative. Consider, for example, The Anti-Bride Etiquette Guide: The Rules--and How to Bend Them (Gerin and Hughes 2004). It is worth noting immediately that according to these authors, the rules are meant to be bent, not broken, even by the anti-bride. And the reader avidly seeking alternatives to the financial and emotional complexity of wedding arrangements will find very little in this avowedly--but not actually--rule-bending work. The cardinal rule is "it's never okay to ask for money" (140), or, more colourfully, "You should never shake down your guests for wedding costs" (12). At the shower, "Don't suggest 'stock the wedding bar' or 'pass the hat' as a theme for your bridal shower" (12). At the wedding itself, there shall be no cash bar.
 This is an offense guests won't forgive or forget. They won't be
 expecting to pay for anything, especially if they have spent
 hundreds of dollars on airfare to get to your event. If you can't
 provide a full bar, then offer beer, wine, champagne punch, and
 maybe one signature drink. Or invite fewer people, so you can throw
 a party worth attending (122).

 Exchange value--filthy lucre, money--must be absolutely absent from
 all aspects of the wedding, even to the extent that under no
 circumstances is there to be a "tip jar" anywhere near your
 reception. The coat check folks, bartenders, valet parking
 attendants, and other service providers who have direct contact
 with your guests should be made aware that tips will be covered by
 the hosts and that they should politely decline tips offered by
 guests (124).


The anti-bride shall decree no "dollar dance".
 This Polish custom has each guest pay to dance with the bride or
 groom at the wedding. The money is intended to help with the
 honeymoon expenses. This ritual might have a place in Eastern
 Europe, but not at any wedding we'd attend. Unless you're a
 daughter of a mob boss, never walk around with a silk pillowcase
 collecting contributions (or stuff currency of any denomination in
 your dress) (121).


Note here the seemingly inevitable cultural confluence between an othered ethnic group and an abhorred practice. Such exercises are, of course, by no means exclusively "Eastern European," and are well known in Anglo strongholds from New Brunswick to British Columbia.

For example, wedding receptions in some parts of Anglophone rural southwestern Ontario may include a "money tree" on which guests are expected to pin bills as an anonymous gift to the couple. A Saskatchewan couple, also Anglophone, leaving on their honeymoon received a liquor bottle passed around at their wedding into which guests stuffed bills. During the wedding dance, the bride's shoe may similarly be circulated and filled with cash.

The concept, well-known in Winnipeg, Manitoba, of indicating "presentation" on a wedding invitation, meaning that the couple requests that any gifts come in the form of cash, inspired in "Miss Jeanne" the pinnacle of racist, sexist invective.

The inclusion of "Presentation Preferred" on a wedding invitation is a heinous scheme invented by some greedy, sneaky money-grubber who devised a way to inform guests of her avarice while clothing it in formal language implying that it is proper etiquette. Such highbrow wording gives the impression that this is a more socially suitable method of begging for money than boorishly obvious pleas for cash. In extreme examples of presentation, guests line up at the reception literally to present their monetary gifts to the newlyweds, evoking mental images of the subdued tribes of Africa paying homage to Pharaoh on his throne (Hamilton 2005: 67).

In fact, the anti-bride, like her/his unmarked sister, never actually asks for money at all, from anybody, ever.

When you're in need of a few extra bucks for the nuptials, don't cry poverty to your wealthy relatives. Have a heart-to-heart with your parents. And if you find out that they've received unsolicited offers from the aforementioned rich relatives, let them handle the negotiations, and then follow up with a heartfelt thank-you letter (Gerin and Hughes 2004: 16).

The tendentious focus upon absenting money is particularly ironic given Renee Sgroi's useful treatment of one reality TV wedding as exemplar of the hyperconsumerist imperative of weddings in popular culture. Reality TV wedding discourses, she argues, serve the purpose of inculcating appropriate acquisitive desires in prospective brides and grooms. Further, gifts, as the transformation of exchange value into use value, are also firmly rule-governed. The gift registry, critiqued and deconstructed by Sidney Eve Matrix, is particularly fraught with pitfalls.

"Even if you're not keen on the idea of registering for gifts, it's always a good idea. Your friends and family will get you something, and it might as well be something that you want! You don't have to limit yourself to flatware; consider registering for anything from power tools to cooking classes to a second car" (Gerin, Hughes, and Hornick 2004: 61). But even the anti-bride can't actually tell guests about her/his registry: "It is just fine to have your maid of honor discreetly get the word out for you.

But you can't send out a blanket e-mail to your guests in an effort to commandeer the goods" (Gerin and Hughes 2004: 134).

The wedding itself, even for the anti-bride, is a production--spectacular and theatrical. The Anti-Bride Wedding Planner concurs: "A film reel of your wedding has probably been playing in your head ever since you dressed up Barbie and Ken and walked them down the aisle.

Now's your chance to star in your own production" (Gerin, Hughes, and Hornick 2004: 5). The bride, then, is not only the producer--the money and logistics person--s/he is also the star--the centre of attention. And s/he's also the director, joining other triple-threat Hollywood types like Kevin Costner and Clint Eastwood. But the guests must not feel that the event is a production. "Do things out of order.

Have cocktails and appetizers first, then the ceremony, and then the rest of the party. You'll be able to relax and mingle with your friends.

Your guests are more likely to feel included in your wedding, rather than like they're watching a staged production" (71).

A few of the symbolic accoutrements of the wedding have changed: the wedding dress can be red (Gerin and Hughes 2004: 79) and the bridesmaids can wear black (81). The day and venue need not be the conventional one: "A Saturday night in spring or summer is most popular with brides. Consider a Friday night or Sunday afternoon instead" (Gerin, Hughes and Hornick 2004: 6), though they risk the shocked surprise of Pauline's partner's family members about a wedding we were attending: "On a Sunday? At the Art Gallery?" If mere wedding guests are subject to such scrutiny, one wonders what heights of invective might be directed against the bride and groom.

Recall that these rigid rulings are for the anti-bride--the one who wants to "rhumba to the beat of [her/his] own drum" (Gerin, Hughes and Hornick 2004: back cover) but doesn't want to do so to "Uncle Bob's polka band" (7). Even those who identify themselves outside the conventional wedding regulation are subjected to the most strict guidelines when addressing one of the two central purposes of the marriage, as already identified: accumulation of property. There are strict rules for conforming and perhaps even more rigid ones describing how a modern ("countercultural") couple can resist the wedding imperatives--but either option involves a considerable outlay of cash, since the hip consumerism of the anti-bride requires purchasing a different set of elaborate, expensive goods and services.

And the guides are mute on the sexual regulation of the anti-bride. Apart from the aforementioned crassness problem, such matters go far beyond etiquette. Indeed, some may not wish their sexuality to be on display for the entire period leading up to and including their wedding day, and choose not to marry at all. Their reasons may vary--from the problem of expecting backlash and negativity to follow their choices of partner (and even of shopping location, as Wendy Pearson's work ironically underlines), to those who feel their relationship(s) is/are beyond scrutiny, to those who couldn't be bothered with the fuss and expense. Yet the contribution by Catherine Arsenault and Martine Roberge, studying the engagements/betrothals of three young Quebec women, shows that even not getting married can be attended with extensive ritualisation--even vows, gifts, and community participation.

Yet the elements of the rules, as Renee Sgroi and Sidney Eve Matrix in particular show, are by no means easily apprehended. Popular cultural forms, like the bridal magazine, wedding registry, and TV reality show explicitly instruct bridal consumers about the commodities they should desire to acquire via the wedding production--put differently, they encourage compulsive spending and bridal buying binges. Thus, cultural criticism (Matrix, Pearson, Sgroi) usefully unpacks the discourses of wedding media marketing, deconstructing their seductive consumerist ideologies, while ethnographic work (Arsenault and Roberge, Greenhill and Armstrong, Huang, Lash, Roberge) shows some of the varied ways in which social actors enact their own social dramas in conjunction with these dominant discourses.

The close readings of popular cultural texts provided by Matrix, Sgroi, and Pearson elucidate the many complexities of the "structured structures structuring structures"--to borrow Bourdieu's (in)felicitous (1977) phrasing--with which cultural actors must contend, and often contest, or personalize. The more ethnographically focused works of Greenhill and Armstrong and Lash, but particularly Arsenault and Roberge and Xin Huang, show how individuals exercise some creative agency in the face of pre-existing cultural wedding and marriage scripts over which they may appear to exert little control. In her study of a Chinese bride's choices and manipulations of her wedding photograph set, Huang demonstrates the complex negotiations that many a bride will enact while positioning herself simultaneously inside and outside the frame of cultural prescriptives demarcating contemporary wedding realities.

We close with the final note in this issue by Martine Roberge, which directs our hitherto very specific gaze outwards to consider all forms of rituals, particularly those which, like the weddings the other articles address, mark life passages. Her research plan draws attention to the changes in just about every ritual form once characterised as collective, obligatory, structured, fixed, definitive and unique, resulting in a status change that is complete, final, irreversible and formal. Such rituals are being replaced by ones which are polymorphous, reversible, flexible, voluntary and personalised, resulting in a social state which is individualised and deinstitutionalised. And yet, as all the essays in this issue underline, these events are no less significant, no less symbolic, and no less meaningful for participants.

References

Bourdieu, Pierre. 1977. Outline of a Theory of Practice. Cambridge: Cambridge University Press.

Butler, Judith. 2002. "Is Kinship Always Already Heterosexual?" Differences: A Journal of Feminist Cultural Studies 13 (1): 14-44.

Cooper, Jennifer. 2001. "Opinion on Common-Law Relationships of Jennifer A. Cooper, Q.C. Volume 1, Final Report of the Review Panel on Common-Law Relationships, December 31. http:/www.gov.mb.ca/justice/publications/commonlawreviewpanel/vol1/3d.html, accessed July 20, 2006.

Gerin, Carolyn and Kathleen Hughes. 2004. Anti-Bride Etiquette Guide: The Rules--and How to Bend Them. San Francisco: Chronicle Books.

Gerin, Carolyn, Kathleen Hughes and Amy Glynn. 2004. Anti-Bride Wedding Planner: Hip Tools and Tips for Getting Hitched. San Francisco: Chronicle Books.

Hamilton, Jeanne. 2005. Wedding Etiquette Hell: The Bride's Bible to Avoiding Everlasting Damnation. New York: St. Martin's Press.

Levi-Strauss, Claude. 1969. The Elementary Structures of Kinship. Boston: Beacon Press.

Matrix, Sidney. Forthcoming. "Media(ted) Citizenship and Contested Belongings: 'Canadian' War Brides and Fictions of Naturalization." Topia: Canadian Journal of Cultural Studies.

Rubin, Gayle. 1975. "The Traffic of Women: Notes on the Political Economy of Sex." In Rayna R. Reiter ed., Toward an Anthropology of Women: 157-210. New York: Monthly Review.

Sidney Eve Matrix

Queen's University

Pauline Greenhill

University of Winnipeg (1)

(1.) We would like to express our gratitude to Roewan Crowe, Elizabeth DeWolfe, Holly Everett, Angela Failler, Fiona Green, Kristin Harris-Walsh, Ronald Labelle, Ellen Lewin, Alison Marshall, Michelle Owen, Patricia Sawin, Moshe Shokeid, Michael Taft, Diane Tye, and Linda Watts.

(2.) Tellingly, since the 1980s in Quebec women and men both keep their original surnames upon marriage.

(3.) The norm is for brides to be female. However, in a world in which transgendered and transsexual folks rightly seek a place, the norm cannot be presumed. Pauline attended one wedding in the summer of 2006 with two female brides (both women-born-women wearing white gowns and tiaras), and one with one female groom and one male groom (one woman-born-woman wearing a tux and a female to male transperson wearing a tux).
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