Festival, anti-festival, contre-festival, non-festival.
Greenhill, Pauline
Recemment, une de mes collegues nous a fait le compte rendu
d'une etude selon laquelle les personnes qui passent au moins une
heure par jour seules sont plus productives, tant sur le plan personnel
que sur le plan professionnel, que celles qui se trouvent constamment en
presence d'autres personnes. Voila qui, je presume, pourrait
laisser perplexes les anciens collegues avec lesquels j'ai
travaille lorsque j'etais directrice des residences dans un petit
college de l'University of Waterloo, a la fin des annees 1980. Lors
de la retraite annuelle des assistants travaillant aux residences, il
fut longuement question des risques de suicide chez les jeunes qui se
trouvent loin de la maison pour la premiere fois et qui sont
perpetuellement stresses par les exigences elevees en matiere de succes
de l'universite. Le message qui etait envoye par les conseillers et
les pretres qui dirigeaient nos seances etait le suivant: le travail d'un assistant de residence consiste essentiellement a maintenir
actifs et sociables les femmes et les hommes vivant sur les etages dont
ils avaient la charge. Nous devions nous preoccuper, nous disait-on, des
personnes qui passaient du temps seules dans leur chambre. Lorsque
j'ai riposte que, personnellement, je m'inquietais plutot des
personnes qui ne passaient jamais de temps seules dans leur chambre, qui
evitaient les occasions de reflexion et de meditation, mes commentaires
ont d'abord donne lieu a des regards vides de confusion, avant
d'etre vigoureusement rejetes.
Il etait clair que, pour ce groupe de dynamiques assistants de
residence du premier cycle -- autant que pour les professionnels qui
encadraient leur travail -- le fait meme de vouloir etre seul etait
l'indice d'une pathologie. Nous avons eu la chance, pendant
les annees ou j'ai ete directrice, de ne compter aucun suicide aux
residences, et j'ignore si, en fin de compte, les assistants de
residence, deja occupes par leur propre travail, ont vraiment fait le
necessaire pour empecher toutes activites solitaires. Toutefois, la mise
en place de ce processus m'a rappele que le panoptique, si
brillamment conceptualise par Michel Foucault (1977), existe dans bon
nombre d'institutions -- et pas seulement en prison. Peut-etre que
l'obsession de vouloir maintenir les etudiants dans une constante
sociabilite n'est pas veritablement liee a leur sante mentale
personnelle. Au fond, elle a peut-etre plutot pour objet ce que peuvent
faire les individus derrieres ces portes closes, loin du regard et de la
surveillance d'autres personnes. L'ensemble des pratiques
solitaires comprend non seulement le suicide, mais aussi d'autres
peches odieux de la societe contemporaine europeenne et nord-americaine,
comme la consommation de drogues, l'alcoolisme (quelqu'un qui
boit seul est, par definition, presque un alcoolique) et la
masturbation. Une personne en sante n'adopterait certainement pas
des comportements de ce genre, s'il faut en croire la norme en
matiere de culture. Il est bon d'etre sociable, mauvais d'etre
solitaire.
La sociabilite et l'activite collective tiennent une place si
importante pour les Europeens et les North-Americains qu'ils
elaborent meme des definitions et des pratiques disciplinaires
universitaires sur ces questions. Les manuels d'introduction a
l'anthropologie soutiennent, par exemple, que la culture constitue
un mode de vie commun qui comprend les produits materiels, les valeurs,
les croyances et les normes qui sont transmises a l'interieur
d'une societe particuliere de generation en generation (Scupin et
Decorse 2001 : 599)(2). La culture populaire elle-meme est souvent
definie en termes materiels : Aujourd'hui, les textes de la culture
populaire sont non seulement vus comme les realisations d'une
mesure normative, mais aussi comme emergeant, comme le produit
d'une reaction complexe de ressources communicationnelles,
d'objectifs sociaux, de competences individuelles, de regles de
base communautaires en matiere de performance et de structures
d'evenement culturellement definis. (Bauman 1992: 33).
Ce n'est que recemment que les ethnologues, les anthropologues
et les folkloristes ont commence a concevoir la culture comme quelque
chose qui existe dans la pensee, au-dela des pratiques sociales et
materielles. Des notions comme celle de communaute imaginee , developpee
par Benedict Anderson (1991), ont le pouvoir de modifier
fondamentalement la maniere dont nos disciplines, l'ethnologie et
l'anthropologie, apprehendent la culture. Il n'est pas
surprenant de constater que beaucoup de nouvelles idees proviennent non
pas de l'anthropologie et de l'ethnologie, pas plus que des
theorisations feministes, mais plutot des personnes chez lesquelles la
marginalisation a pour effet d'affiner les connaissances situees et
les perspectives partiales (Haraway 1988). Parmi ces connaissances de
l'interieur, on trouve la queer theory , selon laquelle le sexe et
la sexualite sont performatifs (Butler 1990), mais aussi intrinsequement
et analytiquement centraux (Doty 1993) ; d'apres les concepts
feministes afro-americains, d'une part, le silence n'est pas
synonyme que d'assentiment mais aussi de resistance (bell hooks
1990) et, d'autre part, la liberte d'esprit pourrait etre
utile a la liberation (Collins 1990).
Il importe en outre de remarquer que la reconnaissance meme de
l'existence des connaissances partiales -- partiales dans le sens
non seulement de partiel mais aussi d'interet, voire de penchant --
suppose que nos disciplines doivent rejeter ce qui a deja constitue
leurs fondements epistemologiques. La connaissance objective est
impossible. Le Soi n'est pas moins culturel que l'Autre. La
restriction selon laquelle les chercheurs de terrain doivent passer au
moins trois mois dans un pays du tiers monde afin de faire
l'experience de l'etrangete de l'Autre primitif sauvage
devient encore plus risible qu'au temps du passe colonial ou se
developpait l'anthropologie, soit vers la fin du XIXe siecle. Sans
faire l'experience de la dissonance cognitive ou sans recourir a
une identite consciemment fragmentee, les gens peuvent etre des
observateurs aussi bien que des participants, des gens marginalises
aussi bien que normaux , des rebelles aussi bien que des conformistes.
Les querelles verbales des frontieres dont fait etat Roger Abrahams
(1981) dans son inoubliable theorie sont beaucoup plus communes que les
theoriciens pourraient l'avoir cru lors de la premiere publication
de ses travaux.
Quel est le lien avec l'elaboration d'une theorie sur le
festival ? Le festival est peut-etre la quintessence de la sociabilite.
Cependant, s'il est aussi multiple et partial, que fait-il donc
alors ? Comment est-il construit dans nos societes modernes ? Quel est
son rapport aux autres manifestations et configurations sociales et
culturelles ?
Festival/non-festival (identites pour soi)
Il peut parfois sembler que tout ce qui pourrait avoir ete dit sur
un sujet a deja ete exprime. Le festival constitue certainement un sujet
use pour la pensee anthropologique et ethnologique. Elargir ce sujet
pour y inclure le non-festival, le contre-festival et
l'anti-festival(4) peut avoir aide les collaborateurs de ce numero
a refondre leurs premieres versions et leurs analyses ou a revoir leurs
travaux comme pertinents, implicitement ou non, a l'elaboration
d'une theorie sur le festival. Si le festival est tel que decrit
dans l'ouvrage classique d'Alessandro Falassi Time Out of Time
(1987), il est distinctif, special et different, tandis que le
non-festival demeure banal, normal, ordinaire et pareil. Or, comme nous
le demontrent si expressivement les exemples de Tracy Whalen dans son
analyse de l'ouvrage Random Passage de la romanciere
terre-neuvienne Bernice Morgan (et confrontee avec l'ouvrage
americain The Shipping News d'Annie Proulx), l'ordinaire est
aussi culturel -- et autant construit -- que son oppose apparent. De
fait, la festivite est parfois construite par son contraste avec le
quotidien et, quelquefois, la banalite se reconnait parce qu'elle
tient manifestement de la non-celebration, du non-carnavalesque.
Toutefois, la banalite est rarement consideree. Lorsque c'est
le cas, elle est trop souvent regardee comme etant, en quelque sorte,
moins culturelle et moins distincte que sa forme contrastee(5). Qui plus
est, les definitions materielles et sociales de la culture ouvrent la
porte aux jugements qui font des pratiques collectives et de sociabilite
-- dont les festivals pourraient constituer des manifestations -- des
pratiques fondamentalement utiles, fonctionnelles et, bien que peu
oseraient le dire, bonnes. Pourtant, comme l'indiquent clairement
les articles du present numero, la sociabilite ne profite pas toujours
aux individus ou meme aux groupes. Tant a l'interieur de la
communaute qu'a l'exterieur, elle peut conserver une profonde
ambivalence. Dans son article sur le Michigan Womyn's Music
Festival, Maria Fowler demontre comment sa conceptualisation en fonction
des espaces communs des femmes -- tels une utopie feminine -- peut
masquer un eventail de variations relatives a l'experience
d'un meme evenement. Les festivals peuvent priver les groupes et
les individus de leur autonomie meme a l'interieur de leurs
limites, comme l'indique Fowler. Leurs representations peuvent
aussi masquer la marginalisation economique et sociale d'une
region, comme le demontre Tracy Whalen dans son analyse de la banalite
construite dans la litterature terre-neuvienne.
Toutefois, les festivals, en ce qu'ils masquent les
contradictions, peuvent constituer egalement un espace creatif -- meme
s'il s'agit d'un espace negatif -- pour ceux qu'ils
excluent. Fowler affirme que le Michigan Womyn's Music Festival a
continuellement evolue au cours de son histoire pour incorporer des
groupes qui mettaient en doute la place qu'ils y occupaient --
femmes de couleur et adeptes du sadomasochisme ; peut-etre un jour
inclura-t-il meme les transgenres. Les prolongements theoriques,
particulierement ceux issus du concept de Victor Turner de communitas
comme central a l'experience des festivals (1969), suggerent que
l'experience du festival en est essentiellement une d'unite et
de similarite. Dans ses travaux, David Harnish donne des exemples sur la
facon dont la difference ethnique peut foncierement pousser les
participants a vivre des experiences differentes a l'occasion
d'un festival. Meme lorsqu'ils paraissent harmonieux, les
festivals peuvent simplement renforcer les contradictions et le conflit
ethnique comme le decrivent Harnish pour l'ile de Lombok et Martine
Geronimi pour le Mardi gras de la Nouvelle-Orleans.
Les Black Indians et les Zoulous du Mardi gras marquent une societe
raciste dans laquelle les divisions de l'espace, les classes et
meme la celebration bifurquent le long des signes construits du lieu
racial. Ils le font dans des modes que les tenants de la culture
conventionnelle blanche et l'auditoire touristique pourraient
redouter, et ce tres differemment de la maniere dont le font les
participants. Comme c'est le cas des Balinais et des Sasaks a
Lombok, ces groupes maintiennent des solitudes a l'interieur de la
structure d'un simple festival. Tel que l'indiquent a la fois
Geronimi et Harnish, les textes a l'intention des Blancs et des
Noirs expliquant l'origine du Mardi gras ou le festival du temple
pour les Balinais et les Sasaks sont fondamentalement dissemblables. On
pourrait meme soupconner qu'il se forme la deux evenements
incompatibles, bien que paralleles et meme voisins. Pourtant, les
Balinais et les Sasaks (et les differents groupes participant au Mardi
gras) font en sorte de produire une experience englobante dans laquelle
la difference est transcendee.
Marcia Ostashewski demontre comment le genre peut aussi forcer des
experiences de festival variables. Lorsque la culture est definie selon
les termes de la domination masculine, les alternatives elaborees par
les participantes de meme que les aspects feminises de la culture ne
peuvent faire surface que de facon occasionnelle et, souvent, c'est
pour etre masques aussitot. Toutefois, la resistance demeure, meme au
coeur d'un evenement profondemment patriarcal. Les experiences
individuelles des participantes -- qu'elles soient
ethnomusicologues ou joueuses de bandura -- donnent lieu a un festival
spontane au milieu des moments ordinaires ou vont a l'encontre de
la discipline des structures du festival. Le festival et le non-festival
alternent constamment dans ce type de pratiques feminines.
Anti-festival/contre-festival (identites pour touristes)
Certaines recherches sur le festival (par exemple Stoeltje 1992)
maintiennent une separation fondamentale entre les evenements crees pour
les touristes et ceux qui sont faits par et pour une communaute (bien
que, comme l'indique la premiere serie de travaux du present
numero, la question de savoir qui est la communaute et combien
d'identites ethniques, sociales, sexuelles, de genre, de classe et
autres elle comporte ou incorpore n'est jamais claire).
L'hypothese explicite la plus courante veut que les evenements
touristiques soient des evenements feints, non authentiques, crees non
pour engendrer une experience veritable de liminalite et de communitas,
mais pour la simuler a des fins lucratives et de divertissement. Les
articles de cette section montrent qu'il peut y avoir une sorte de
mouvement entre l'authenticite et l'inauthenticite comme se
deroulent, si l'on veut, les cycles de presentation et de
representation. L'anti-festival et le contre-festival alternent ou
presentent un dialogue entre les positionnements social et culturel.
Andrew Rouse et Sabina Magliocco relevent justement ce genre
d'element cyclique dans les festivals dont ils parlent. Bien que
des interets commerciaux puissent creer des festivals ou s'emparer
de ceux-ci, comme c'est le cas du Folkest a Pecs et des evenements
touristiques en Sardaigne, les gens n'en sont pas moins capables de
les recreer ou de se les reapproprier. Parfois, le nouvel evenement qui
en decoule est reprime et de nouveau approprie a des fins commerciales,
mais on pourrait prevoir une autre phase de resistance de la part des
communautes et ainsi de suite. Beaucoup de festivals semblent subir
constamment ce genre de tiraillement entre le profit et la communitas.
Rouse indique aussi que le changement des epoques peut donner lieu
a une reecriture de l'histoire et de la memoire des evenements de
festivals precedents qui est repositionnee non seulement par le discours
du present mais aussi a travers lui. Des organisateurs differents, des
commanditaires differents et meme des artistes differents peuvent
neanmoins reproduire substantiellement le meme festival. Reciproquement,
comme les organisateurs, les commanditaires et les artistes changent au
cours du temps, ainsi se fait le festival auquel ils participent. A
n'importe quel moment, le contexte politique resitue le festival et
peut engendrer des connotations largement dissonantes.
En effet, ce qui parait etre le meme festival peut, a partir de
differentes perspectives, varier de maniere considerable. L'analyse
que font Thoroski et Greenhill des spectacles du Folklorama demontre
comment ce qui etait a l'origine un evenement communautaire peut
avoir ete tordu et perverti en etant commercialise a des fins qui
depassent les besoins d'une communaute. Cette perspective critique
est contredite par l'analyse tres differente que fait Paul Bramadat
d'un pavillon particulier du Folklorama, analyse qui montre comment
les membres d'une collectivite s'approprient l'evenement
a leurs propres fins, travaillant de maniere creative a l'interieur
des limites structurelles imposees par l'exterieur. Le concept de
Donna Haraway quant aux connaissances partiales suggere que les lecteurs
ne devraient pas essayer de discerner qui a raison et qui a tort en ce
qui concerne le Folklorama ; chaque perspective donne des points de vue
utiles de l'evenement dans son ensemble.
Magliocco se concentre sur les constructions qui pourraient etre
les plus alienees, deliberement creees pour la consommation des
touristes. Pourtant, tant son travail que celui de Bramadat demontrent
comment les individus et les groupes peuvent recuperer ces constructions
alienees et les travailler de nouveau pour repondre aux besoins locaux.
Ce que Magliocco appelle la rebellion de l'objet mene a une
reappropriation du festival, une sorte de recuperation de concepts
similaires qui est manifeste dans le pretendu manque d'accent
religieux du pavillon israelien. Le prix de la culture peut changer
d'un moment a un autre, d'une annee a l'autre.
Enfin, Timothy J. Cooley rappelle aux travailleurs sur le terrain
que leurs propres experiences du festival peuvent aussi comporter des
etapes, des variations internes, et des dimensions experientielles
nettement differentes. Comme d'autres qui assistent a des festivals
pour des raisons variees, le bagage intellectuel qu'apportent a
l'evenement les travailleurs sur le terrain peut avoir des effets
importants sur ce que le festival peut devenir (parce que, encore une
fois, selon la theorie de Donna Haraway, nos experiences sont
partiales). Pour Cooley, la partialite (ou le manque de partialite)
etait evidente non seulement dans l'ennui qu'il ressentait
(que partagent certainement ceux qui conduisent une observation
participante, meme si nous ne sommes pas toujours assez braves pour
l'admettre), mais aussi dans la maniere dont il a initialement
interprete differentes parties du festival, certaines authentiques,
d'autres fausses.
Les festivals relevent du concept autant -- ou peut-etre plus --
que de la realite. Ils constituent une superstructure marxiste, relative
aux idees, aux concepts, aux enjeux, a l'ideologie. Toutefois, la
structure marxiste est aussi la, avec les implications economiques et
les contraintes structurelles et sociales legislatives et politiques.
Parfois, les dimensions materielles et psychologiques brisent
l'harmonie des festivals, et leur dissonance est quelquefois
penible, presque insupportable. Bien sur, certains aspects du festival
constituent le principe essentiel de l'activite collective. A
l'inverse, cependant, la solitude et la reflexion constituent une
ouverture a l'imagination et aux possibilites qui sont egalement
immanentes dans ces evenements.
Je n'insinue pas que l'on ne trouve ces multiples
qualites que dans les festivals. Le Mama's Boy de Natalka Husar,
qui fait la couverture du present numero, presente une profonde
ambivalence entre la dimension sociale et la dimension personnelle. Les
perspectives de festival, contre-festival, anti-festival et non-festival
sont depeintes de maniere troublante et enigmatique. Le style
magiquement realiste du tableau souleve les memes questions que celles
qui sont traitees par les auteurs de ce numero ou que celles auxquelles
ils font allusion. Lorsque l'ordinaire est tout aussi bizarre,
merveilleux et construit que le festival propre, ou est la culture ?
Toutefois, l'oeuvre d'Husar presente le festival comme
impropre -- ou ethnicite et ostentation constituent une serie de masques
contre l'identite aussi bien que contre les expressions de pouvoir.
En fin de compte, la signification devient insaisissable et personnelle
plutot que collective et sociale ...
(1.) Je remercie le Conseil de recherches en sciences humaines du
Canada (CRSH) de m'avoir accorde une subvention de recherche
ordinaire pour financer ma recherche sur les festivals.
(2.) La transmission de la culture fait aussi son chemin dans les
travaux generaux d'introduction a l'ethnologie (par exemple,
Briggs 1992 : 3-5).
(3.) Un ancien collegue du departement d'anthropologie de
l'University of Winnipeg a presente cette perspective avec le plus
grand serieux et l'a defendue opiniatrement en depit
d'oppositions solides et bien documentees. Il avait mene son propre
travail de terrain dans le nord du Manitoba et ne voyait la aucune
contradiction, malgre le fait que des formulations plus recentes de la
theorie du developpement etablissent une distinction entre les peuples
du tiers monde, ceux qui furent historiquement colonises par les
Europeens dans leurs propres domaines d'Afrique, d'Asie et
ainsi de suite, et les peuples du quart monde, les peuples indigenes du
soi-disant Nouveau Monde.
(4.) Je remercie aussi ma collegue Tracy Whalen qui m'a
orientee dans cette direction fructueuse au cours de nos conversations.
(5.) Cette seule idee est analysee dans Greenhill 1994.
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