Redonner a la ville son autonomie comme objet de recherche.
Dagenais, Michele
Quelles sont les tendances recentes de la recherche en histoire
urbaine? Quelles preoccupations et quelles questions animent,
aujourd'hui, les chercheurs? Comment l'histoire urbaine
est-elle definie par ceux qui la pratiquent? Voila un ensemble
d'interrogations maintes fois formulees s'agissant de
l'histoire urbaine, un domaine qui, plus que tout autre, a toujours
eu de la difficulte a definir sa specificite et ses objets
d'analyse de maniere tres precise (1).
Qu'apporte de plus le present numero (2) de la Revue
d'histoire urbaine/Urban History Review a la multitude
d'articles et de bilans publies depuis les annees 1970 ou 1980 qui
ont tente te de cerner les contours de ce champ3? Certainement pas des
reponses globales ou definitives car la n'etait pas l'objectif
de depart de ce numero. Celui-ci s'est plutot bati autour de
l'appreciation par cinq chercheurs de certaines des tendances
recentes de la recherche, telles qu'elles se declinent de part et
d'autre de l'Atlantique et plus particulierement en France, en
Italie, aux Etats-Unis, au Canada et en Grande-Bretagne.
C'est d'abord dans cette reunion d'un type
particulier que reside l'interet du present numero : dans ta
reunion, cote a cote, des reflexions de chercheurs travaillant sur la
ville dans autant de pays differents. Nous pensons que la mise en
parallele des pratiques de la recherche dans ces divers contextes est
d'abord interessante en elle-meme, tout simplement parce
qu'elle est rarement menee. Cela peut permettre aux lecteurs de
prendre connaissance d'une etendue relativement grande de
questionnements et d'approches tout comme de les comparer entre
eux. Precisons-le d'emblee cependant : dans les pages qui suivent,
on ne trouvera pas de releve exhaustif des travaux actuels produits dans
chacun de ces pays, non plus qu'une nomenclature de propositions ou
de pistes a emprunter pour combler les apories du champ.
C'est bien davantage le fruit d'un travail de reflexion
historiographique que nous offrent les auteurs de ce numero thematique.
Chacun a ete invite a presenter les tendances recentes de la recherche
qu'il estime etre les plus significatives de maniere a identifier
les preoccupations actuelles des chercheurs. Liberte leur a aussi ete
donnee de les decrire et de les definir a leur facon. Tous les auteurs
se sont genereusement pretes a l'exercice et ont travaille a
produire des contributions qui rendent compte de reflexions
approfondies, inspirees par leurs conceptions specifiques de
l'histoire urbaine et leurs experiences de recherche personnelles.
Dans le contexte actuel ou la quantite de travaux publies ne cesse
d'augmenter, il s'avere pratiquement impossible
d'embrasser la production dans son ensemble. Il est toujours
loisible de dresser de longs bilans qui tentent de faire
l'inventaire des publications mais, si on y songe bien, le genre ne
presente pas tellement d'avantages. En ce cas, il vaut
d'ailleurs mieux produire des outils bibliographiques.
Une des preoccupations omnipresentes dans les multiples bilans
historiographiques parus durant les dernieres decennies, concerne la
definition meme de l'histoire urbaine. Plus souvent
qu'autrement, on a reproche aux chercheurs qui oeuvrent dans ce
champ leur incapacite a preciser quelles sont ses specificites et a le
definir de maniere a pouvoir expliquer en quoi il se distingue d'autres domaines, en particulier de l'histoire sociale.
Est-ce que tout ce qui se deroule dans la ville fait partie de
l'histoire urbaine? Est-ce que tous les travaux qui considerent la
ville comme simple cadre ou se produisent les evenements ou
s'expriment les phenomenes qu'ils etudient sont
d'histoire urbaine? Son objet ne consistet-il pas, au contraire, a
faire l'histoire meme de la ville, a la situer au centre du
questionnement et a reflechir au processus d'urbanisation (4)?
Cette incapacite qu'ont eu les praticiens de l'histoire
urbaine a trancher et a s'entendre sur une definition
n'a-t-elle pas eu pour effet de limiter le potentiel heuristique du
champ? Cela n'a-t-il pas aussi affaibli l'autorite
intellectuelle des historiens de l'urbain vis-a-vis des chercheurs
des autres domaines? Il serait facile d'en conclure que ce probleme
de definition a non seulement nui a la capacite du champ de parvenir a
la mise en commun des informations et a la production de grandes
syntheses des resultats des recherches dont certains revent, mais aussi
a celle de s'imposer comme un domaine a part entiere de
l'histoire. Or, ces reponses sont-elles suffisantes? Sinon, est-il
possible ou souhaitable de chercher encore a en formuler en ces termes?
Si ces preoccupations ne sont pas totalement absentes des
contributions du present numero, on constatera que le questionnement se
pose quelque peu differemment. Il est pratiquement impossible, estime
d'entree de jeu Isabelle Backouche, de definir precisement un objet
de recherche tel que la ville, d'abord parce qu'il se
caracterise par un triple eclatement. Comme la ville appartient a
differentes epoques et a de nombreuses disciplines en meme temps
qu'elle fait appel a toutes les realites humaines, l'auteure
estime plus fecond d'aborder le probleme de la definition du champ
en reflechissant au processus de construction de son objet. Or les
chercheurs ont souvent tendance a prendre pour acquis leur objet de
recherche, en l'occurrence la ville ou l'urbain. Dans le
contexte actuel ou le milieu urbain constitue le cadre de vie dominant,
ne represente-t-il pas une evidence pour tous? Si ce n'est pas la
la seule raison en cause, il n'empeche que cette situation conduit
a considerer l'objet ville comme donnee de depart et a chercher a
en etudier certaines dynamiques eu caracteristiques, alors qu'il
faudrait plutot le considerer comme le probleme a resoudre. En situant
la ville ou l'urbain au coeur meme de la demarche de recherche, il
devient possible de recentrer l'enquete historienne sur ce qui
constitue sa specificite. L'auteure demontre que c'est au
cours de ce processus que se construit l'objet et que le probleme
s'elucide. Elle precise aussi que cette demarche de
l'historien releve d'une double construction : d'abord
celle des sujets etudies << qui actualisent des representations et
donnent du sens a des pratiques inscrites dans un espace >> puis
celle du chercheur << qui vise a donner du sens a un objet et a
mettre en valeur sa transformation. >> (p.8)
En termes quelque peu differents, Mary Corbin Sies invite aussi a
questionner notre demarche de recherche afin de debusquer nos a priori.
Les historiens de la ville tendent a analyser des situations passees non
pas en fonction de leur specificite propre mais bien de leurs
conceptions de depart. Plutot que de chercher a comprendre un milieu a
partir d'une classification ou d'une typologie prealable,
comme dans le cas de la banlieue eu du ghetto par exemple, et
d'evaluer en quoi la realite etudiee s'y conforme ou s'en
eloigne, l'auteur suggere de faire porter l'enquete sur les
pratiques effectives des citadins de maniere a saisir comment ils
construisent les milieux dans lesquels ils evoluent.
En somme ces deux premieres propositions, plutot que de
s'attarder au probleme de la definition du champ de l'histoire
urbaine en lui-meme, portent sur la demarche de recherche. Tout comme
les autres contributions du numero, elles s'interrogent davantage
sur les manieres les plus propices d'aborder la ville ou les divers
milieux urbains avec l'objectif de faire emerger ses dynamiques
propres et ses specificites.
Etudier les villes dans leur specificite pose aussi le probleme de
leur role et de leur contribution a une comprehension plus globale du
passe. Salvatore Adorno livre une reflexion sur les manieres de redonner
aux villes leur caractere central et leur autonomie dans le contexte
italien. Il ne s'agit pas de penser la ville uniquement comme
receptacle ou comme temoin des transformations socio-economiques et
politiques survenues aux XIXe et XXe siecles, mais de l'etudier
comme un moteur de l'histoire. La question se pose
particulierement, mais non exclusivement, dans le contexte
historiographique de l'Italie, ou les villes ont longtemps ete
marginalisees et ou l'histoire urbaine << a eu du mal a
s'imposer comme espace autonome, autorise a interpreter les grands
themes fondamentaux de l'histoire nationale >> (p.5). Cette
situation s'explique d'abord par l'importance historique
des campagnes comme source de developpement du pays mais aussi par le
role que les historiens leur ont attribue dans la formation de
l'Italie contemporaine. La marginalisation relative des villes
resulte egalement du processus de constitution d'un Etat unitaire.
Cherchant a devenir le seul depositaire de l'esprit national,
l'Etat va se former en annihilant leur contribution historique dans
la construction du territoire national. La constitution de l'Etat
unitaire italien s'accompagne de l'effacement du polycentrisme
urbain, pourtant central dans l'histoire italienne et longtemps cle
de lecture de la dynamique spatiale, au profit de l'elaboration
d'une grille de lecture du territoire fonde sur la dichotomie
Nord-Sud.
Si ces modalites entourant la marginalisation des villes dans
l'histoire et dans l'historiographie sont specifiques a
l'Italie, le phenomene lui-meme ne l'est cependant pas. Dans
un pays comme le Canada ou pendant longtemps le grand recit national
s'est construit en prenant appui sur le role central joue par les
villes dans le developpement et la modernisation du pays, on a aussi
assiste a une certaine mise a l'ecart de leur contribution
specifique (5). Survenue un peu avant le milieu du XXe siecle, celle-ci
a plutot resulte des revendications des diverses regions du pays qui ne
se reconnaissaient pas dans un recit fondateur qui les placait a la
remorque des grandes villes, par surcroit situees au centre du
territoire. Ainsi, poser le probleme du caractere central des villes
souleve-t-il aussi celui des rapports centre-peripherie, des relations
entre les etats centraux et les villes et des enjeux de pouvoir qui y
sont lies, comme Claire Poitras et Richard Rodger le mentionnent
egalement dans leur contribution.
Remettre en question la chronologie utilisee dans les travaux de
recherche constitue une des manieres de faire emerger la specificite des
experiences urbaines et de redonner a la ville son autonomie comme objet
d'etude. Richard Rodger suggere de s'affranchir, lorsque
necessaire, des frontieres temporelies qui delimitent les grandes
periodes de l'histoire afin de suivre de plus pres les dynamiques
des realites propres aux milieux urbains. Plusieurs facettes de leur
histoire ont des ramifications qui se situent en amont et en aval des
grandes periodes. Or les chercheurs ont trop souvent tendance a confiner
leur travaux a une periode historique donnee meme si le phenomene etudie
ne s'y limite pas. Ainsi en va-t-il du cadre legislatif et
administratif qui definit les territoires urbains. Aussi crucial soit-il
dans l'histoire municipale britannique et meme nord-americaine, et
bien qu'il represente un point tournant majeur de celle-ci, le
Municipal Act Reform de 1835 n'a pas ete elabore ex nihilo. Il
importe de le relier au processus historique de repartition des pouvoirs
et d'etablissement des frontieres territoriales durant les epoques
anterieures. L'objectif ici n'est pas tant d'en retracer
les origines ou d'en reconstituer la genealogie. Il s'agit
davantage d'etre en mesure de saisir les points d'inflexion
propres a ce probleme et sa chronologie specifique et de les analyser
dans le cadre de l'histoire des villes elle-meme, plutot que de le
lire en fonction de << decoupages chronologiques pre-etablis,
exterieurs a l'objet >> (6). Encore plus frappante est la
coupure etablie, dans l'historiographie francaise, par la
Revolution de 1789. Cette frontiere chronologique s'est repercutee
dans les travaux sur la ville et la maniere de definir les objets de
recherche meme si, en fonction de certains themes d'enquete, elle
ne s'avere pas pertinente.
Un autre moyen de << faire naitre des questions
specifiquement urbaines >> passe par la << reintroduction de
la dimension spatiale, c'est-a-dire (par) la mise en oeuvre
d'une analyse qui rapporte a l'espace les phenomenes
politiques, economiques et culturels >> (Backouche, p.5) Replacer
l'espace et la ville batie au coeur de la demarche ne signifie pas
simplement les considerer comme de simples reflets de la realite mais
bien d'en interroger les processus d'elaboration et
d'appropriation. Loin d'ete reductibles a une seule logique,
l'espace et le bati se presentent comme le produit de multiples
interactions sociales. C'est pourquoi il importe de reconstituer
l'histoire sociale de leur production. Isabelle Backouche tout
comme Salvatore Adorno suggerent d'etudier ce que l'une
appelle les decalages et l'autre, les deconnexions. Il convient de
s'affranchir d'une conception fonctionnaliste qui consisterait
a associer un usage a un espace donne : << la ville doit etre
consideree comme une forme qui se deploie dans l'espace sans
presager d'une relation unilineaire entre chaque activite et
l'espace qui l'accueille ... La ville est donc faite de
'morceaux desaccordes' >> (Backouche, p.5). En
l'occurrence, le travail de l'historien consiste a
reconstituer << les deconnexions entre l'espace, ses
habitants et ses representations, autrement dit la resistance et le
caractere irreductible d'un espace qui a amoncele ses formes en
plusieurs siecles >> (Adorno, p.18)
Ces relations entre espaces et acteurs sont aussi cruciales pour
Mary Corbin Sies qui suggere de se pencher sur les processus par
lesquels les citadins s'approprient de l'espace et du bati et
cherchent a adapter et transformer leurs milieux de vie a la lumiere de
leurs propres projets. Plus souvent etudies dans le cas des elites, ces
processus sont aussi a l'oeuvre dans les milieux populaires. Se
referant a la demarche de la << insurgent history >>,
l'auteure explique qu'il importe de scruter la maniere dont la
ville est vecue et non seulement concue, planifiee ou geree.
S'interroger sur les acteurs et leur rapport a l'espace
procede aussi du desir de tenir compte de leur grande diversite, en
particulier sur le plan ethnique et racial, qui constitue une dimension
cruciale de l'histoire urbaine americaine. La diversite des
pratiques citadines des populations immigrees est aussi etudiee au
Canada ou, comme l'explique Claire Poitras, ces dernieres ont
contribue de maniere significative a la croissance urbaine. Le paysage
des villes canadiennes conserve les traces du travail de mise en forme
de milieux de vie, realise par les diverses communautes culturelles.
Il est significatif de relever que les contributions de Claire
Poitras et de Mary Corbin Sies traitent non seulement de la ville mais
aussi des banlieues, contrairement aux articles sur l'histoire
urbaine europeenne qui s'attardent exclusivement aux premieres,
Cette distinction temoigne bien entendu de la place centrale de la
banlieue dans le contexte nord-americain mais aussi du caractere plus
recent de l'urbanisation du territoire. Qui plus est aux
etats-Unis, le fait urbain se decline desormais davantage sur le mode
des banlieues ou se trouve la majorite de la population. Si jusqu'a
la fin du XIXe siecle l'urbain est a toute fin pratique synonyme de
la ville, les developpements qui surviennent au XXe siecle obligent a
poser la definition de l'espace urbain, de ses realites et de ses
limites en de nouveaux termes (7). Comme l'explique Claire Poitras,
le processus d'urbanisation renvoie de plus en plus a la
suburbanisation dont les dynamiques sont a plusieurs egards distinctes.
Il s'agit alors de saisir quels sont les modes d'amenagement,
les projets et les representations qui se construisent en regard de ce
type d'espaces.
Comment, a la lumiere des multiples recompositions des territoires
urbains au XXe siecle sous l'effet des fusions ou des annexions de
villes, etablir les limites des territoires etudies? Comment composer
avec l'apparition de nouvelles typologies pour designer les villes,
tantot identifiees comme emergentes, tantot comme peripheriques ou
encore comme technobanlieues, qui << brouillent les distinctions
traditionnelles >> (Poitras, p.18)? Puisque une des
caracteristiques les plus marquantes du fait urbain au Canada au XXe
siecle reside dans la concentration des populations a l'interieur
d'agglomerations de plus en plus etendues, ne serait-il pas plus
juste d'introduire aussi la notion d'espace metropolitain pour
analyser le phenomene urbain contemporain?
Toutes ces interrogations qui surgissent lorsqu'il s'agit
d'etudier la ville du XXe siecle et a plus forte raison la periode
qui s'ouvre a partir des annees 1940 ou 1950 ont, a ce jour, peu
retenu l'attention des historiens que ce soit au Canada, en France
ou en Grande-Bretagne. Elles ont ete bien davantage posees par les
geographes, les sociologues ou les urbanistes. Or le temps qui passe
rend de plus en plus pressante la necessite de reflechir a de nouvelles
avenues de recherche afin de saisir la ville qui se construit sous nos
yeux. Dans son article, Richard Rodger propose certaines pistes et
certaines sources pour etudier ces nouvelles realites urbaines
construites dans la periode comprise entre 1940 et 2000, et pratiquement
deja considerees comme du passe par les jeunes generations
d'etudiants. Depuis la Deuxieme Guerre mondiale, l'histoire
urbaine est aussi marquee par des brassages de population d'une
ampleur inegalee qui posent le probleme de l'integration de
citadins aux origines de plus en plus diversifiees, un probleme auquel
sont aujourd'hui confrontes tous les grands espaces metropolitains.
Comme c'est par l'intermediaire de l'experience urbaine
que s'integrent eventuellement les immigrants, l'histoire de
ces milieux, encore plus que celle des espaces nationaux dans lesquels
ils se sont etablis, acquiert une importance accrue. Elle est appelee a
jouer un role significatif dans la constitution des nouvelles identites
sociales qui s'elaborent en reference au contexte urbain actuel
(8).
Voila, en somme, certaines des preoccupations contenues dans les
articles qui composent ce numero. Cette introduction n'a evidemment
pas la pretention de les avoir toutes presentees tellement est riche le
contenu de chaque article. Dans un contexte ou les appels lances en
faveur d'une histoire comparative, globale eu transnationale fusent
de toute part (9), on sera peut-etre etonne de constater que ces aspects
occupent peu de place dans les contributions, tout comme dans cette
introduction. Cette situation s'explique sans doute par la
formulation des questions qui ont ete presentees au depart aux auteurs,
l'objectif de ce numero etant de mettre au jour les tendances
emergentes dans chacun des pays ayant fait l'objet d'un
article. Ce faisant, il n'est pas etonnant que chaque auteur se
soit davantage applique a faire ressortir les singularites propres a
chaque contexte qu'a extrapoler sur les possibilites de sortir de
ces cadres. Cette question pourrait faire l'objet d'une
nouvelle invitation dans un autre forum consacre a l'histoire
urbaine. Le souhait en est du moins formule, comme celui du
developpement d'un dialogue plus soutenu entre les
historiographiques nord-americaines et europeennes.
Notes
(1) Le titre de l'article de Harry S.J. Hansen atteste bien de
ce malaise : << Wrestling with the Angel : On Problems of
Definition in Urban Historiography >>, Urban History, 23, no 3
(1996) : 277-98. Il s'agit d'un malaise sur lequel se sont
penches plusieurs generations d'historiens comme le signale Timothy
J. Gilfoyle dans un bilan fort documente : << Historiographical
essays on urban history, many focusing on the difficulties of defining
the field, virtually constitute a genre unto itsetf. >> : <<
White Cities, Linguistic Turns, and Disneylands : The New Paradigms of
Urban History >>,
<http://homepages.luc.edu/~tgilfoy/whitecit.htm#6>. Une version
abregee de cet article a aussi ete publiee dans Reviews in American
History, 26 (1998), 175-204. Pour une bonne discussion sur la maniere
dont se sont poses les problemes de definition de l'histoire
urbaine dans les annees 1970, qui demeure encore eclairante
aujourd'hui : David Cannadine, << Urban History in the United
Kingdom : The 'Dyos Phenomenon' and After >>, in D.
Cannadine et David Reeder (dir.), Exploring the Urban Past. Essays in
Urban History by H.J. Dyos (Cambridge : Cambridge University Press.
1982), 203-21.
(2) Je souhaite remercier Pierre-Yves Saunier pour l'aide
apportee dans la preparation de ce numero thematique.
(3) Dans cette multitude de bilans, on peut notamment relever pour
l'Europe : Lynn Hollen Lees, << The Challenge of Political
Change : Urban History in the 1990s >>, Urban History, 21, no 1
(1994), 7-19; Richard Rodger, << Theory, Practice and European
History >>, dans Idem (dir.), European Urban History. Prospect and
Retrospect, Leicester (Leicester: Leicester University Press, 1993),
1-18. Pour la France, se referer a : Bernard Lepetir, << La vitre
moderne en France. Essai d'histoire immediate >>, in
Jean-Louis Biget et Jean-Claude Herve (dir.), Panoramas urbains.
Situation de l'histoire des villes, (Fontenay-Saint-Cloud: ENS
Editions, 1995), 173-207; pour l'Italie : Carla Giovannini,
<< Italy >>, in Richard Rodger (dir.), op. cit, 19-35 et
Carfo, Carozzi, << Etudes d'histoire urbaine en Italie,
resultats et tendances >>, Urban History Review/Revue
d'histoire urbaine, 1 (1985), 1-15; pour la Grande-Bretagne :
Richard Rodger, << Urban History : Prospect and Retrospect
>>, Urban History, 19, no 1 (avril 1992) : 1-22; Pour les
etats-Unis : Howard Gillette, Jr., << Rethinking American Urban
History: New Directions for the Posturban Era >>, Social Science
History, 14 (1990), 203-28; Pour le Canada : Paul-Andre Linteau et Alan
F. J. Artibise, L'evolution de l'urbanisation au Canada : une
analyse des perspectives et des interpretations (Winnipeg: The Institute
of Urban Studies, University of Winnipeg, rapport no 5, 1984).
(4) Harry H.J. Hansen, loc.cit., 297-99; Remi Baudoui, etal.,
<< Ecrire une histoire contemporaine de l'urbain >>,
Vingtieme siecle. Revue d'histoire, 27 (1990), 100; Gilbert A.
Stelter, << A Sense of Time and Place : The Historians'
Approach to Canada's Urban Past >>, in G.A. Stelter et Alan
F.J. Artibise (dir.), The Canadian City: Essays in Urban History
(Ottawa: Carleton University Press, 1977), 420-41.
(5) Maurice Careless, << Frentierism, Metropolitanism and
Canadian History >>, Canadian Historical Review 35 (1953), 63-83;
Donald F. Davies, << The 'Metropolitan Thesis' and the
Writing of Canadian Urban History >>, Urban History Review/ Revue
d'histoire urbaine 14 (1985), 95-114.
(6) Isabelle Backouche, loc. cit., 11. L'auteure suggere de
prendre en compte la multiplicite des temporalites suivant lesquelles se
produisent les changements urbains, plutot que de ramener les phenomenes
etudies a un temps historique unique.
(7) Pour une reflexion orientee plus specifiquement sur
l'histoire de la ville au XXe siecle : Annie Fourcaut, <<
L'histoire urbaine en France au XXe siecle. Historiographie et
problematiques >>, a paraitre dans la revue Histoire urbaine,
2004. Je remercie l'auteure de m'avoir transmis une copie de
l'article avant sa publication.
(8) Pour une reflexion plus approfondie sur cette question : Thomas
Bender, << Intellectuals, Cities, and Citizenship in the United
States : The 1890s and 1990s >>, Citizenship Studies, 3, no 2
(1999), 203-20.
(9) Pour une reflexion d'ensemble recente sur l'histoire
globale et comparative, voir respectivement la revue Annales HSS, no 1
(2001), 3-4 et 119-21 et no (2002), 27-30; sur l'histoire
transnationale : Pierre-Yves Saunier, << Taking Up the Bet on
Connections : A Municipal Contribution >>, Contemporary European
History, 11, no 4 (2002), 507-27.