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文章基本信息

  • 标题:Abbe Roger Ducharme, Servir et non etre servi : un Fransaskois se raconte.
  • 作者:Laperriere, Guy
  • 期刊名称:Historical Studies
  • 印刷版ISSN:1193-1981
  • 出版年度:2009
  • 期号:January
  • 语种:French
  • 出版社:The Canadian Catholic Historical Assn.
  • 摘要:C'est au kiosque du Regroupement des editeurs canadiens-francais (RECF) du Salon du livre de Montreal que j'ai decouvert Les Editions de la nouvelle plume, de la Saskatchewan, et les memoires de l'abbe Roger Ducharme, un << recit tout bonnement redige >>, au dire meme de l'auteur, avec des citations bibliques et spirituelles qui ponctuent chacune des sections. Le livre vaut le detour, car il nous renseigne sur la vie catholique et francaise de la region sud de la Saskatchewan, dans le diocese de Gravelbourg. Nous disposons de peu d'ecrits sur l'histoire religieuse de cette region; signalons tout de meme une Histoire du diocese de Gravelbourg, 1930-1980, redigee par un confrere de l'abbe Ducharme, Adrien Chabot.
  • 关键词:Books

Abbe Roger Ducharme, Servir et non etre servi : un Fransaskois se raconte.


Laperriere, Guy


Abbe Roger Ducharme, Servir et non etre servi : un Fransaskois se raconte, Regina, La nouvelle plume, 2005, viii-208 p. 19$

C'est au kiosque du Regroupement des editeurs canadiens-francais (RECF) du Salon du livre de Montreal que j'ai decouvert Les Editions de la nouvelle plume, de la Saskatchewan, et les memoires de l'abbe Roger Ducharme, un << recit tout bonnement redige >>, au dire meme de l'auteur, avec des citations bibliques et spirituelles qui ponctuent chacune des sections. Le livre vaut le detour, car il nous renseigne sur la vie catholique et francaise de la region sud de la Saskatchewan, dans le diocese de Gravelbourg. Nous disposons de peu d'ecrits sur l'histoire religieuse de cette region; signalons tout de meme une Histoire du diocese de Gravelbourg, 1930-1980, redigee par un confrere de l'abbe Ducharme, Adrien Chabot.

Les parents de Roger Ducharme sont venus de la region de Lanaudiere, au Quebec (Saint-Cleophas de Brandon et Saint-Gabriel de Brandon), s'etablir comme cultivateurs a Saint-Victor, pres de Willow Bunch, en 1907 et 1908. lis se marient l'annee suivante et auront huit enfants dont deux deviendront pretres, et deux religieuses. On sait la richesse du diocese de Joliette comme << terre a pretres >> : cela s'est poursuivi en Saskatchewan. Ne en 1919, Roger frequente le College Mathieu, a Gravelbourg, tenu par les Oblats (de 1920 a 1977) pour son cours classique, entre ensuite au grand seminaire et est ordonne pretre en 1944. Cent details interessants sont releves sur ces premieres annees: signalons, le soir de l'ordination, la projection <<d'une seance de vue de circonstance, le divin sacrifice>>. Dans la meme veine, le jeune vicaire de Willow Bunch -- ce fut sa premiere assignation -- etablit un circuit de distribution de films en francais, avec projection d'un film par mois, dans toutes les paroisses francaises qui en desiraient.

Car l'abbe Roger Ducharme sera avant tout un defenseur de << la Cause >> catholique et francaise en Saskatchewan. Son principal travail, de 1952 a 1962, sera d'etre visiteur des ecoles francaises du sud de la Saskatchewan et organisateur de l'Association catholique franco-canadienne de la Saskatchewan (ACFC), fondee en 1912. Un grand evenement sera l'ouverture de la radio francaise en 1952, a la suite des demarches de Mgr Baudoux: Ducharme en est tout enthousiaste. Reprenant les fiches qu'il a redigees lors de ses visites de 1953, le visiteur nous fait parcourir une a une les quelque 25 petites paroisses francaises et note pour chacune le nombre d'eleves et combien d'entre eux suivent les cours de l'ACFC. Pour un lecteur qui n'est pas du lieu, l'auteur ne donne cependant pas assez de details sur le fonctionnement du systeme scolaire en Saskatchewan pour qu'on comprenne vraiment le contexte. On saisit que l'enseignement du catechisme devait se donner apres les classes (loi Anderson), que le francais ne pouvait etre enseigne plus d'une heure par jour, que les plus gros couvents des religieuses etaient le plus souvent des ecoles publiques, que le visiteur avait besoin d'une autorisation des commissaires d'ecoles pour penetrer dans une ecole, qu'il y avait une Division scolaire francophone, mais l'ensemble du systeme nous echappe ... Ainsi, on nous parle d'un Comite permanent de l'enseignement du francais, << que le ministere public ignorait totalement >>. Ce qui est sur, c'est que le visiteur avait surtout une mission d'encouragement, de stimulation, et qu'il y parvenait par la chanson, le Festival de la chanson francaise notamment, les concours oratoires et les examens de francais de fin d'annee. En filigrane, on lit aussi le drame de ces petites paroisses : la depopulation rurale qui amena la fermeture de plusieurs petites ecoles.

L'abbe Ducharme occupa ensuite d'autres fonctions : de 1962 a 1966, il fut professeur au College Mathieu, tache qu'il n'a pas beaucoup appreciee. Ce qui lui plaisait le plus; c'etait d'etre cure. Il le fut notamment a Ferland, un village de 60 familles, de 1966 a 1983, alors meme qu'il etait directeur diocesain de la catechese et de la liturgie, dans la foulee de Vatican II. A chacune de ses cures, il dut aussi s'occuper de deux missions, ce qui l'amena a beaucoup voyager, dans des circonstances souvent perilleuses. L'un des recits les plus emouvants est celui du bapteme d'un Sioux de 81 ans, Jimmy Woundedhorse, en 1975, dans la reserve de Wood Mountain que desservait aussi le cure.

Roger Ducharme ne fut pas cantonne toute sa vie au sud de la Saskatchewan. Apres son ordination, il se rendit au Quebec visiter le pays de ses ancetres. En 1958, on lui offrit une bourse pour qu'il puisse assister au centenaire des apparitions a Lourdes; en 1969, pour son 25e anniversaire de pretrise, il fait un voyage en Palestine et en 1984, lors d'une annee sabbatique qui a suivi une periode d'epuisement, il sejourne durant trois mois a Rome avec un groupe de pretres, grace a l'appui de l'archeveque de Montreal, Mgr Gregoire. Il passe sous silence la suppression du diocese de Gravelbourg en 1998. L'annee suivante, il est victime d'une hemorragie cerebrale qui l'amene a prendre sa retraite : c'est alors qu'il ecrit ses memoires.

Plusieurs traits apparaissent dans ce recit. Les plus marquants touchent les voyages en automobile : on se demande quel conducteur pouvait etre cet abbe! Il assure que c'est son ange gardien qui l'a protege dans ses nombreuses embardees. Quoi qu'il en soit, la couverture de l'ouvrage montre en gros plan une grosse Chevrolet mauve, avec l'abbe (en beaucoup plus petit!) derriere qui surplombe un Village (la photo n'est malheureusement pas identifiee). Le titre de l'ouvrage est tire de l'evangile de Marc (10:45) et l'ouvrage est tres bien edite : je n'y ai vu aucune coquille (si on pouvait en dire autant de nos << grands >> editeurs !). De tels recits permettent de toucher du doigt la realite historique. L'historien peut aller plus loin, mais le vecu, s'il est raconte comme ici sans fard et sans pretention, apporte une pierre precieuse a l'edifice.

Guy Laperriere

Departement d'histoire

Universite de Sherbrooke
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