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文章基本信息

  • 标题:Les communautes religieuses au Quebec: pour une approche par families spirituelles.
  • 作者:Laperriere, Guy
  • 期刊名称:Historical Studies
  • 印刷版ISSN:1193-1981
  • 出版年度:2001
  • 期号:January
  • 语种:French
  • 出版社:The Canadian Catholic Historical Assn.
  • 摘要:RESUME: Ou en est I'historiographie des congregations religieuses au Quebec? L'article fait le point sur les principaux ouvrages publies de 1975 a 1999. II propose ensuite une approche nouvelle, par families spirituelles, et esquisse une typologie des communautes etab1ies au Qudbec en function de cette approche.
  • 关键词:Congregational churches;Religious communities;Religious institutions;Religious organizations

Les communautes religieuses au Quebec: pour une approche par families spirituelles.


Laperriere, Guy


Guy Laperriere [1]

RESUME: Ou en est I'historiographie des congregations religieuses au Quebec? L'article fait le point sur les principaux ouvrages publies de 1975 a 1999. II propose ensuite une approche nouvelle, par families spirituelles, et esquisse une typologie des communautes etab1ies au Qudbec en function de cette approche.

ABSTRACT: The article attempts to conduct a state-of-the-art review of the main books published on the history of religious orders and congregations in Quebec between 1975 and 1999. It then suggests a new approach centered on the notion of spiritual families, and offers a typology of Quebec-based congregations according to that approach.

Depuis une vingtaine d'annees, I'histoire des communautes religleuses au Quebec a connu un essor considerable. A mesure que le nombre de leurs membres diminue, les communautes tierment a faire connaitre leur contribution a la societe quebecoise. Au meme moment, les universitaires s'int&essent de plus en plus a ces congregations. Comment a 6volu6 1'historiographie dans ce secteur? Et comment faire progresser la recherche? Ce sont les deux questions auxquelles nous tenterons de repondre.

I. L'&volution de 1'historiographie depuis 1980

Dans ce secteur de l'histoire des congregations, ce ne sont pas tant les methodes qui ont evolue ily avait en 1950 commeily a aujourd'hui encore des recherches solidement documentees voisinant avec des travaux d'edification. C'est plus par le questionnement que peuvent differer les ouvrages, questionnements souvent marques par la sous-discipline des auteurs. Donnons quatre exemples des annees 1980. Specialiste d'histoire economique, Brian [YOUNG.sup.2] produit en 1986 une etude du Seminaire de Montreal comme institution financiere. Micheline D'ALLAIRE, qui s'interesse a 1'histoire sociale, publie Les dots des religieuses au Canada francais, a partir des cas des cinq communautes feminines etablies en Nouvelle-France. Tournee davantage vers la pauvrete, Huguette LASPOINTE-ROY presente les oeuvres charitables des sulpiciens, des Soeurs grises et des Soeurs de la Providence comme Le premier reseau de lutte contre la pauvrete Montreal au [XIX.sup.e] siecle (1831-1871). Enfin, un specialiste de l'histoire des bibl iotheques Marcel LAJEUNESSE, etudie Les Sulpiciens et la vie culturelle Montreal au [XIX.sup.e] siecle (1840-1910), par le biais de leurs bibliotheques et de leurs cercles litteraires. L'aire de travail determine souvent l'angle choisi. Tachons maintenant de caracteriser les travaux historiques produits depuis une vingtaine d'annees sur les communautes religieuses.

A. Typologie des auteurs

A qui confie-t-on le soin d'ecrire l'histoire d'une communaute ? Si on en a un, a un historien de l'interieur. C'est le cas des jesuites. Les publications du pere Lucien CAMPEAU sur les missions du [XVII.sup.e] siecle font autorite. A cote de ses imposants Monumenta, ne citons ici que sa monographie sur La mission des Jesuites chez les Hurons, 1634-1650 (1987). D'autres ont suivi ses traces, de Robert Toupin a Rene Latourelle. Ils ont un trait en commun: ils defendent la Compagnie unguibus et rostro, de toutes leurs forces. D'autres ont aussi ecrit sur des communautes qu'ils connaissaient de l'interieur, mais avec plus de detachement: qu'on songe a Jean-Pierre ASSELIN pour les redemptoristes (1981), a Jean HAMELIN pour les franciscains (1990), a Godefroy DEVOST pour les capucins (1993), un modele du genre, ou au regrette Guy-Marie OURY (1929-2000) pour les Ursulines de Quebec (1999), prolongement de ses travaux sur Marie de l'Incarnation.

D'autres communautes recourent a la commande Ici, la liste est plus longue et touche surtout des congregations feminines ; le resultat est souvent fort heureux. Citons, par ordre chronologique:

1984 Normand PERRON, Augustines de l'Hotel-Dieu de Chicoutimi

1989-1995 Francois ROUSSEAU, Augustines de l'Hotel-Dieu de Quebec

1990 Claude-Marie GAGNON, Soeurs grises de Saint-Hyacinthe

1994 Denise ROBILLARD, Saeurs de Notre-Dame du Ban Conseil de Chicoutimi

1998 Marie-Paule MALOUIN, Institut Notre-Dame du Bon Conseil de Montreal

Les communautes plus fortunees peuvent se payer des historiens plus chevronnes, comme les Freres des Eco1es chretiennes avec Nive VOISINE ou les sulpiciens, qui ont Pu en engager quatre (Caulier, Lemieux, Voisine, Laperriere, 1992)! La commande n'exclut pas la probite, comme VOISINE le montre avec eclat. Ce dernier dit les choses telles qu'elles sont, notamment dans le tome III, qui ne dissimule ni les defections ni les ecarts de conduite.

Souvent aussi, c'est la vie de la fondatrice qu'on veut faire ecrire, parfois en vue d'une beatification. On peut citer, entre autres travaux de grande qua1ite:

1987 Giselle HUOT, Marie de la Charite (Dominicaines de l'Enfant-Jesus)

1988 Denise ROBILLARD, Emilie Tavernier-Gamelin (Saeurs de la Providence)

1991 Giselle HUOT, Elisabeth Turgeon (Saeurs du Saint-Rosaire)

1993 Emilien LAMIRANDE, Elisabeth Bruyere (Saeurs grises d'Ottawa)

1998 Nive VOISINE et Yvonne WARD, Marcelle Mallet (Saeurs de la Charite de Quebec)

1999 Jean HAMELIN, Le pere Eugene Prevost (Fraternite sacerdotale et Oblates de Bethanie)

Non seulement ces auteurs presentent l'itineraire de leur heros, mais ils le situent dans la societe de son temps. La biographie du pere Prevost merite une attention speciale. Comme tout ce qu'il a touche, Jean Hamelin a renouvele le genre. Ici, il s'attache particulierement a la spiritualite sacerdotale du pere Prevost, toute orientee vers l'amour de Jesus. La dimension spirituelle est encore trop absente de notre histoire religieuse pour qu'on ne salue pas cette biographie qui trace dans une forte analyse l'itineraire d'un fondateur et repose sur la lecture de milliers de pages de spiritualite. C'est dire que la commande n'exclut pas la nouveaute scientifique.

Et puisque nous parlons de Jean Hamelin, pourquoi ne pas mentionner l'apport du DBC a la biographie de tant de religieux et de religieuses du Quebec? Pour me limiter aux deux derniers volumes parus (XIII, 1994 et XIV, 1998), on en releve une trentaine, soft 19 d'hommes et 10 de femmes, dont 6 fondatrices (Precieux-Sang, Saeurs grises de Nicolet, Assomption de la Sainte-Vierge, Dominicaines de l'Enfant-Jesus, Petites Soeurs de la Sainte-Famille, Ursulines de Roberval).

Troisieme categorie d'auteurs: celle des universitaires qui s'interessent l'un ou l'autre aspect de la vie des communautes religieuses. Bernard DENAULT (1975) et Marguerite JEAN (1977) en ete les prototypes au Quebec; en France, l'annee 1984 a vu paraitre deux ouvrages particulierement novateurs dans ce domaine, qui etudient tous deux l'univers des religieuses au [XIX.sup.c] siecle: celui d'Odile ARNOLD, Le corps et l'ame, qui explore la vie quotidienne, la vie materielle, les doctrines spirituelles, et celui de Claude LANGLOIS, Le catholicisme au feminin, une etude systematique et quantitative des congregations superieure generale de 1800 a 1880.

D'autres travaux eclairent un volet particulier de l'histoire : ainsi la colonisation et l'education en milieu franco-ontarien durant l'entre-deux-guerres prennent tout leur relief dans l'analyse de Danielle COULOMBE sur les Soeurs de Notre-Dame du Perpetuel Secours (1998). Par leurs interrogations neuves, ces etudes ouvrent de nouvelles voies la recherche.

Au Quebec, deux secteurs ont concouru elargir les pistes de reflexion les travaux de sociologie historique et les etudes feministes.

B. Les travaux de sociologie historique

Le passage au Quebec de Jean Seguy au debut des annees 1970 a beau-coup contribue lancer la veine des travaux de sociologie historique en matiere religieuse, en particulier sur les communautes. Les Bernard Denault, Benoit Levesque, Gabriel Dussault et Gilles Martel s'y sont d'abord consacres, avant que Paul-Andre TURCOTTE ne vienne couronner ce courant par une serie d'etudes importantes, d'abord sur les Clercs de Saint-Viateur, de 1957 a 1972 (1981) puis de 1969 a 1980 (1985), et enfin stir l'ensemble des freres educateurs dans l'enseignement secondaire public entre 1920 et 1970 (1988). On peut y adjoindre l'etude de Raymond COURCY sur les Petites Soeurs de l'Assomption (1990). Des concepts sociologiques, en particulier celui de l'utopie, ont permis d'insuffler aux etudes sur les communautes une dynamique nouvelle [3].

C. Les etudes feministes

Dans les annees 1980, les etudes feministes, dont 1'histoire a ete tout a fait partie prenante, ont renouvele les approches sur 1'etude des communautes feminines. Deux collectifs parus en 1983 presentaient les premiers fruits des travaux animes pour une large part par Nadia FAHMY-EID et Micheline DUMONT. On trouvait dans le premier, Maitresses de maison, maitresses d'ecole, qui portait sur la famille et l'education, des etudes importantes qui allaient deboucher sur des livres. D'abord celui de Marie-Paule MALOUIN sur 1'academie Marie-Rose, des Soeurs des Saints-Noms de Jesus et de Marie, de 1876 a 1911, ou l'on voyait cohabiter dans un meme edifice, jusqu'en 1891, ecole publique (paroissiale) et ecole privee (le pensionnat), qui seront ensuite separees, d'ou le titre, un peu bizarre, de l'ouvrage Ma soeur, a quelle ecole allez-vous ? (1985). L'autre these, posthume, a d'abord e publiee en anglais et son titre decrit bien la problematique de 1'auteure :Taking the Veil. An Alternative to Marriage, Motherhood a nd Spinsterhood in Quebec, 1840-1920 (1987). Marta DANYLEWYCZ part du cas de deux communautes montrealaises, les Soeurs de la Congregation de Notre-Dame, venerable congregation enseignante, et les Soeurs de la Misericorde, jeune congregation vouee aux meres celibataires, et essaie de retrouver le sens des vocations au [XIX.sup.e] siecle. Son dernier chapitre, qui tente de jeter un pont entre religieuses et feministes, avait d'abord ete public des 1981 sous le titre [much less than] Changing Relationships : Nuns and Feminists in Montreal, 1890-1925 [much greater than] (Histoire sociale/Social History, novembre 1981), avant d'etre repris dans le deuxieme collectif de 1983, Travailleuses et feministes, ou il figurait a cote du celebre article de Micheline DUMONT, [much less than] Vocation religieuse et condition feminine [much greater than], d'abord publie dans Recherches sociographiques (1978) et qui connaitra sa version definitive, passablement nuancee, dans le chapitre 2 d'un ouvrage au titre provocateur, Les religieuses sont-elles feministes ? (1995): [much less than] Les femmes et la vocation religieuse [much greater than] (voir les precisions de la p. 203). Les autres chapitres de ce livre-bilan etudient notamment la tradition educative et la gestion financiere des religieuses, sans oublier les sujets d'actualite que sont la question des creches et des orphelinats et celle du declin demographique des religieuses et de leurs nouveaux engagements. Signalons enfin un autre collectif, Les couventines (1986), qui constitue sans doute le sommet de la collaboration DUMONT/FAHMY-EID, animatrices du Groupe de recherches en histoire de l'education des filles (GREF), dont le travail a porte sur une douzaine de congregations enseignantes entre 1840 et 1960. C'est tout l'univers des couventines qu'on a tentd de restituer, avec un dernier chapitre de M. Dumont sur [much less than] Les congregations religieuses enseignantes [much greater than].

Evidemment, les etudes feministes ne se sont pas arretees le, comme on a pu le voir par la publication en 1995 des actes d'un important colloque tenu en 1990 sur le theme Femmes et religion. Une section [much less than] Aspects sociohistoriques [much greater than] regroupe des etudes de Ruby Heap, de Micheline Dumont et de l'equipe animee par Nicole Laurin, laquelle nous nous attarderons maintenant.

D. L'equipe Nicole Laurin/Danielle Juteau

Il convient de faire une niche a part pour cette equipe de sociologues de l'Universite de Montreal qui ont su faire la synthese des courants sociologique et feministe dans leurs travaux sur Les communautes religieuses de femmes au Quebec de 1900 a 1970. Les historiens sont prodigieusement agaces par la tendance des sociologues a gommer les realites conjoncturelles et ponctuelles en dissimulant les congregations sous l'anonymat. On regroupe donc les congregations par taille et par activites principales. Cela dit, les recherches sont poussees et les analyses penetrantes. Le premier ouvrage (1991) plante le decor: analyse demographique (nombre, age, entrees, sorties), origine des religieuses (ethnique, familiale, sociale, geographique) et leur scolarite 'a l'entree. Le deuxieme Un metier et une vocation (1997), plus dense et plus ramasse, etudie le travail des religieuses 'a partir de leurs obediences. Il distingue le statut de [much less than] religieuses [much greater than] de ceux de [much less than] meres-e pouses [much greater than] et de salariees : les religieuses sont hors salariat et hors foyer. Il est difficile de resumer une analyse aussi riche. Son grand interet est de situer le travail des religieuses dans le contexte plus large de l'evolution du travail feminin dans la societe quebecoise, avec insistance sur les rapports de sexes.

Si les auteures s'en etaient tenues la on aurait pu leur reprocher d'avoir neglige l'essentiel: la vocation, la vie religieuse, la spiritualite. Dans son article [much less than] Le sacrifice de soi: une analyse du discours sur la chastete [much greater than] (Societe 20/21, 1999, p. 213-251), Nicole Laurin va au coeur de la vie religieuse et se distingue tant par son sens des nuances que par la comprehension intime du phenomene etudie, Le rapport de la religieuse au corps, 'a la nature, l'evolution au cours des annees 1950 vers un celibat epanouissant, la psycho-pedagogie de la chastete la maternite spirituelle, le sens de la vocation tout cela est analyse a partir d'un ensemble de sources (constitutions, coutumiers, catechismes de voeux. ouvrages sur la vie religieuse et sa spiritualite) trop rarement exploitees. D'une qualite exceptionnelle, les etudes de cette equipe jettent un vif eclairage sur la vie et le role des religieuses dans la societe quebecoise du X[X.sup.e] siecle jusqu'au tournant des annees 1970.

E. Une question lancinante : les rapports hommes-femmes dans les congregations religieuses

Les analyses feministes ont lance avec force la question des genres dans l'etude des communautes religieuses. En reponse a la question Les religieuses sont-elles feministes, Micheline Dumont avance que [much less than] La vocation religieuse feminine semble indissociable de la condition des femmes [much greater than] (p. 183). De leur cote, Danielle Juteau et Nicole Laurin ont analyse plus a fond l'appartenance de sexe dans l'Eg1ise et ce qu'elles appellent [much less than] le sexage dans l'institution religieuse [much greater than].

Cela nous amene a quelques reflexions sur la dependance -- ou l'independance -- des religieuses par rapport aux hommes d'Eg1ise, qui gagneraient a etre approfondies. D'abord, plusieurs congregations feminines dependent directement d'un pouvoir masculin. C'est le cas des Filles de la Sagesse, qui ont bien une superieure generale, mais dont le superieur est le superieur general des montfortains ; ou encore des trappistines, dont chaque monastere releve de l'abbe' d'un monastere masculin. De meme, les congregations de droit diocesain doivent suivre les directives de l'eveque, qui ne se gene pas pour en donner. Tant en France qu'au Quebec, j'ai rencontre des cas d'abus d'autorite manifestes (fin [XIX.sup.e]-debut [XX.sup.e] siecles). Cela ne veut pas dire que les autorites d'une congregation feminine, la superieure generale ou l'abbesse et son conseil, n'aient pas de pouvoirs reels, notamment pour l'ouverture de maisons ou l'assignation des soeurs. Mais pour certaines orientations majeures, il est interessant d' analyser les limites et l'extension du pouvoir de chacun. Il y a la un enjeu qui preoccupe beaucoup la societe contemporaine, assoiffee d'egalite et attentive aux spheres d'influence.

II. Pour une approche par familles spirituelles

La production scientifique sur les communautes au Quebec est abondante, variee, novatrice, nous venons de le voir. Doit-elle cependant poursuivre sur la meme lancee? Puisqu'on a etudie les congregations sur toutes les coutures, fault-il continuer? Si les perspectives restent les memes, ne risque-t-on pas la repetition, le pietinement?

Si on se fie aux chiffres de la grande enquete de Bernard Denault, realisee en 1969, il y aurait eu alors, au Quebec, 196 communautes, don't 63 masculines et 133 feminines. Faut-il toutes les etudier? Deja a ce moment-la, 46% d'entre elles etaient considerees comme [much less than] tres petites [much greater than], soit celles de moins de 50 membres. Elles sont souvent de fondation ou d'implantation recente : apres la Deuxieme Guerre, pour 58 de ces 90 congregations, pres des deux-tiers ; seules 5 congregations arrivees apres 1945 comptent plus de 50 members. Mais s'il est vrai qu'il y a plusieurs de ces petites communautes, surtout celles arrivees apres 1958, qui ne sont guere connues (Missionnaires de Saint-Charles, Petits freres du Bon-Pasteur, Congregation de la Mere de Dieu, Petites Soeurs de Notre-Dame du Sourire, Soeurs du Saint-Crucifix), il en est d'autres qui, meme reduites en effectifs, sont assez bien connues, du moins dans leur milieu. On peut nommer, chez les hommes, les Assomptionnistes, les Chanoines reguliers de l'Immaculee-Conception, les Cisterciens de Rougemont, les Missionnaires de Mariannhill, la Societe de Saint-Paul, les Fils de la Charite et, chez les femmes, les Filles de la Charite de Saint-Vincent de Paul, les moniales dominicaines de Berthier, les Redemptoristines, les Filles de Marie de l'Assomption, les Auxiliatrices, les Petites Sceurs de Jesus. Une communaute peut etre repandue ailleurs et compter peu de membres au Quebec.

Ce n'est pas forcement leur taille, leur anciennete ou leur statut qui font l'originalite des congregations. On peut certes les regrouper et constater entre certaines d'entre elles des similitudes, notamment en ce qui concerne leur occupation principale: education, contemplation, missions, predication, hospitalisation. Mais, s'il est une chose que mes propres recherches sur les congregations fancaises implantees au Quebec avant 1914 m'ont montree, c'est la specificite de l'histoire de chaque congregation. Les circonstances de l'histoire font que chaque congregation devient un cas d'espece.

Si on veut progresser, en qualite, dans la recherche, il me semble qu'il faudrait approfondir l'aspect proprement religieux de cette vie de femmes et d'hommes consacres, et tenter d'analyser plus avant les caurants spirituels auxquels les communautes se rattachent. Les sociologues ont beaucoup classe celles-ci par categories: genre, taille, champ d'activite, emplois. Mais pourquoi ne pas les analyser par ce qui leur tient le plus a coeur, ce par quoi elles veulent se caracteriser elles-memes : leur vie religieuse, leur spiritualite?

Je suis loin d'etre un expert en la matiere mais je veux tout de meme tenter rapidement l'exercice, en essayant de classer les principales congregations presentes au Quebec par families spirituelles. Procedons chronologiquement, en suivant les dates de fondation des ordres ou congregations. Notre effort consistera mains a decrire les differents courants spirituels -- il existe pour cela d'excellents ouvrages -- qu'a tenter de regrauper les congregations par leur appartenance a ces differentes families spirituelles.

A. Un essai de typologie des communautes presentes au Quebec par familles spirituelles

La tradition monastique s'ouvre en Occident avec saint Benoit ([VI.sup.c] siecle) et les benedictins s'implantent a Saint-Benoit-du-Lac en 1912. Des moniales benedictines arrivent aux Deux-Montagnes en 1936. En 1949, les adoratrices du Precieux-Sang de Mont-Laurier changent d'orientation et deviennent des moniales benedictines du Precieux-Sang; elles prendront en 1976 le nom de benedictines de Mont-Laurier. Mais la plus ancienne implantation monastique masculine au Quebec est celle des trappistes a Oka, en 1881. Ils sont plutot connus aujourd'hui sous le nom de cisterciens, se reclament de saint Bernard ([XII.sup.e] siecle), avec leurs deux monasteres d'Oka et de Mistassini. Des trappistines sont a Saint-Romuald depuis 1902; d'autres cisterciens, de Lerins, sont arrives a Rougemont en 1932.

Viennent ensuite les ordres mendiants, fondes au [XIII.sup.e] siecle, principalement les franciscains et les dominicains. La famille de saint Francois d'Assise a prolifere en plusieurs branches, tant masculines que feminines, dont plusieurs se retrouvent au Quebec. Chez les hommes, sans oublier les recollets de Nouvelle-France, citons les franciscains et les capucins, arrives en 1890 a la suite de la loi militaire en France; pour leur part, les conventuels se sont implantes a Montreal en 1930. Du cote feminin, le nombre de franciscaines est pour ainsi dire infini. Les plus nombreuses au Quebec sont les Petites franciscaines de Marie, aux debuts tumultueux, puisque la maisonmere est passee de Worcester, Mass., en 1889, a Baie Saint-Paul, alors dans le diocese de Chicoutimi, en 1891. Pour initier ces dernieres a la vie franciscaine, les franciscains de Montreal feront venir de France des franciscaines missionnaires de Marie, imporrante communaute internationale qui s'implantera a Quebec, sur la Grande-Allee, e n 1892.

Et nous voici dej'a avec quatre congregations d'esprit franciscain implantees en trois ans! Il en viendra d'autres: d'abord et surtout les clarisses, moniales contemplatives du deuxieme ordre [4], en 1902, a Valleyfield, qui essaimeront plus tard en plusieurs localites, puis les soeurs du troisieme ordre (tiers-ordre franciscain regulier) Soeurs de Saint-Francois d'Assise de Lyon en 1904 et, la meme annee, une fondation saguenayenne, les Soeurs de Saint-Antoine de Padoue, devenues en 1929 les antoniennes de Marie; les franciscaines missionnaires de l'Immaculee-Conception, qui s'occupent de la communaute italienne a Montreal depuis 1912; les Petites Filles de Saint-Francois, fondees a Montreal en 1948 a partir d'un tiers-ordre seculier fondd en 1891 (Societe de Sainte-Elisabeth). Faut-il le rappeler? La vertu principale qui guide la famille du Poverello est la pauvrete, d'ou le nom d'ordres mendiants.

Du cote des dominicains, le premier ordre est implantd a Saint-Hyacinthe en 1873, apres vingt ans de demarches. Le second ordre, celui des moniales, etablit un monastere a Berthier en 1925. Quant aux dominicaines du troisieme ordre, elles sont legion, puisque Denault recense sept communautes differentes. Les plus nombreuses sont les Dominicaines de la Trinite, qui resultent de la fusion en 1967 des Dominicaines de l'Enfant-Jesus, du Seminaire de Quebec (1887), et des Dominicaines du Rosaire, du Seminaire de Trois-Rivieres (1902), issues des precedentes. On se souviendra que ce sont les dominicains qui ont repandu la devotion du Rosaire, tandis que les franciscains developpaient celles du chemin de croix et des Lieux saints.

Il y a bien quelques autres ordres de cette periode qu'on retrouve au Quebec, dans leurs branches tant masculine que feminine, servites, trinitaires, mais passons plutot au [XVI.sup.e] siecle, avec la congregation la plus celebre de toutes, la Compagnie de Jesus, ou jesuites. En 1969, Denault en a recense 658 au Quebec. Arrives d'abord en 1625, puis interdits de recrutement par les Anglais apres la Conquete, les jesuites sont rappeles a Montreal en 1842 par [M.sup.gr] Bourget. C'est une congregation active, militante, une veritable compagnie, qui sert d'avant-garde a la Reforme catholique. La spiritualite jesuite se pratique particulierement par les Exercices de Saint-Ignace; au Canada francais, ce sont les jesuites qui repandront le plus les maisons de retraites fermees (Villa Saint-Martin, Villa Manrese). Des jesuites fonderont ou inspireront une quantite industrielle de communautes religieuses feminines. Ne citons, pour le Quebec, que les Religieuses du Sacre-Coeur (1842), la Societe de Marie-Reparatrice (1910), les Soeurs auxiliatrices (1949), pour en prendre trois qui se sont implantees a des epoques differentes.

Toujours au [XVI.sup.e] siecle sont fondees les ursulines de sainte Angele Merici, qui passeront d'Italie en France et de la au Canada en 1639, avec la grande figure de Marie de l'Incarnation [5]. C'est la premiere de nos congregations enseignantes feminines, avec les Soeurs de la Congregation de Notre-Dame (1653). Les premieres sont cloitrees, les secondes seculieres, selon la volonte de leur fondatrice, Marguerite Bourgeoys [6].

Et nous voici en plein [XVII.sup.C] siecle, avec l'Ecole francaise de spiritualite, qui a vu naitre plusieurs de nos congregations, notamment les societes de pretres. On pense aux grandes figures que sont Berulle, Vincent de Paul, Jean-Jacques Olier, Jean Eudes. Les congregations masculines fondees par les deux premiers (oratoriens, lazaristes) ne se sont pas implantees au Quebec; par contre, sulpiciens et eudistes y ont connu un essor considerable. On connait la spiritualite et l'art sulpiciens: cette societe de pretres a exerce a Montreal une grande influence, notamment sur les trois communautes feminines les plus anciennes, dont elle assurait l'aumonerie: Hospitalieres de l'Hotel-Dieu, Congregations de Notre-Dame et Soeurs grises de Marguerite d'Youville. Les Petites Filles de Saint-Joseph, fondees par un sulpicien en 1857, et qui assurent les soins au College de Montreal, en sont assez proches. N'oublions pas un autre pretre au grand rayonnement: Jean-Baptiste de La Salle, le fondateur des Freres des Ec oles chretiennes, implantes au Canada par l'entremise des sulpiciens en 1837.

De leur cote, les Filles de la charite de Saint-Vincent de Paul, la fondation la plus connue de monsieur Vincent et la congregation la plus repandue en France, ne s'implanta au Quebec qu'en 1948 et y connut peu de developpement. II en va de meme des Petites Soeurs des pauvres, connues a Montreal comme communaute anglophone, the Little Sisters of the Poor (1887), et assez peu repandues.

Las soins aux pauvres seront assures Quebec par les augustines de l'Hopital general (1693) et a Montreal par les Soeurs grises (1737). Lors de son voyage en France en 1841, [M.sup.gr] Bourget aurait bien voulu introduire au Canada les Filles de la Charite de Saint-Vincent de Paul. Finalement, il transformera plutot l'oeuvre de la Providence d'Emilie Gamelin en communaute religieuse les Soeurs de la Providence (1843). Les instituts feminins crees au Quebec durant ces annees 1843-1853 sont de loin ceux qui ont le plus prospere numeriquement: sept comptaient en 1969 entre 1400 et 4000 membres: outre les Soeurs de la Providence, les autres oeuvrent toutes dans l'enseignement: Soeurs des Saints-Noms de Jesus et de Marie (1843), Sainte-Croix (1847), Soeurs de Sainte-Anne (1850), Soeurs de la charite de Quebec (1849), Soeurs de l'Assomption de la Sainte-Vierge (1853) et Soeurs du Bon Pasteur de Quebec (1850). Les deux seules autres congregations qui comptent autant de membres sont la Congregation de Notre-Dame et l es Soeurs grises. Je dois avouer mon ignorance sur la spiritualite de ces communautes. Elle serait passionnante a etudier, surtout dans une veine comparative, puisqu'elles sont nees au moment du renouveau religieux. On pourrait y ajouter quelques autres fondations de la meme epoque: deux autres branches des Soeurs grises, les Soeurs de la charite de Saint-Hyacinthe (1840) et d'Ottawa (1866), ainsi que les Soeurs de la misericorde (1848).

Mais revenons un peu en arriere, puisque nous avons saute les nombreuses fondations de communautes en France lors de la Revolution (1789-1815) ou de la Restauration (1815-1830). Sans oublier l'une ou 1'autre fondation au XVII [c] siecle, telle que celle des redemptoristes par Alphonse de Liguori (1732), implantes Sainte-Anne-de-Beaupre en 1878, ou celle de la famille de Louis-Marie Grignion de Montfort: montfortains, Filles de la Sagesse et Freres de Saint-Gabriel (1705), Ia spiritualie mariale tres marquee et avec une mentalite aussi tres militante, puisqu'on pane ici de Ia Compagnie de Marie. Ces trois communautes s'implanteront au Quebec entre 1883 et 1888, les deux premieres etant tres liees entre elles (meme superieur general). Redemptoristes et montfortains sont reputes pour leurs predications populaires. Dans cette meme veine, on peut citer les Oblats de Marie-Immaculee, fondes par Eugene de Mazenod en 1816 et appeles par [M.sup.gr] Bourget en 1841. C'est une des congregations les plus importantes (77 4 membres au Quebec en 1969), qui repandra la fois 1'esprit missionnaire et Ia devotion Ia sainte Vierge, sans parler d'ceuvres qui viendront plus tard, comme le culte du Scre-Coeur ou Ia pastorale ouvriers, avec un apotre comme le pere Lelievre Quebec, Que de belles etudes en perspective! Certaines communautes feminines sont dans La mouvance des Oblats: les Soeurs grises d'Ottawa, d'Elisabeth Bruyere, les Soeurs de la Sainte-Famille de Bordeaux, les Missionnaires oblates du Sacre-Coeur et de Marie-Immaculee (1904).

Une foule d'instituts masculins voues l'enseignement ou aux missions populaires apparaissent aussi au debut de la Restauration (1816-1821), avec differentes formes de piete, souvent mariale Freres maristes, Freres de l'instruction chretienne, Freres du Sacre-Coeur resurrection des Freres de SaintGabriel, ou encore Peres maristes ou marianistes, qui se nomment tous deux Societe de Marie. Un peu plus tard viendront deux communates masculines, importantes au Quebec, composees Ia fois de freres et de pretres, les Clercs de Saint-Viateur (1831) et la Congregation de Sainte-Croix (1837), imPlantees toutes deux dans le diocese de Montreal en 1847.

De nombreuses communatutes femainines, vouees surtout l'enseignement mais aussi au soin des malades et des pauvres, naissent Ia meme epoque, Certaines, dans la foulee revolutionnaire Filles du Coeur de Marie (1791), Soers de La Presentation de Marie (1796), Sceurs de la charite de Saint-Louis (1803); d'autres, dans les annees suivantes Sceurs du Sacre Coeur (Saint-Jacut), Sceurs des Sacres-Cceurs (Morniaison), Religieuses de Jesus-Marie, Filles de la charite du Sacre-Coeur, Filles de Jesus et, plus tard, entre autres, Soeurs des Saints (1853), Servantes du Saint-Cc.eur de Marie, foundees par un pere du Saint-Espnit (1862). On voit apparaitre ici, ne serait-ce que par les noms des congregations, un certain type de devotion notamment celle du Sacre-Coeur tres populaire en France au [XIE.sup.e]] siecle A la fin de ce siecle surgissent au Quebec une serie de congregations feminines vouees soit l'enseignement dans les petites ecoles (Petites Ecoles ou Notre-Dame du Rosaire, Saint-Joseph de Saint-Hyacinthe, Notre-D ame du Perpetuel Secours, Notre-Dame du Bon Conseil), soit au service menager des pretres ou des collges (Sainte-Marthe, Petites Saeurs de la Sainte-Famille).

Nous ne poursuivrons pas cette suite de fondations et d'implantations jusqu'a nos jours, mais mentionnons tout de meme quelques cas en saillie, de congregations aux devotions bien caracteristiques. D'abord, une fondation canadienne, en 1861, celle d'une communaute contemplative, a Saint-Hyacinthe, par Catherine-Aurelie Caouette, les Saeurs adoratrices du Precieux-Sang, qui connaitront un etonnant developpement a la fin du [XIX.sup.e] siecle, epoque ou la devotion au Sacre-Caeur et le culte de la reparation sont tres repandus. Songeons aussi a la devotion eucharistique, avec l'implantation des Pares du Saint-Sacrement a Montreal en 1890 et celle des Servantes du Tres-Saint-Sacrement a Chicoutimi en 1903. De la naitra plus tard, en 1901, la Fraternite sacerdotale du pare Eugene Prevost, un Canadien qui fondera egalement les Oblates de Bethanie (1911).

Pensons enfin a tout le mouvement missionnaire, si important durant le premier tiers du [XX.sup.e] siacle. Que ce soient les fondations quebecoises, a l'initiative de De1ia Tetreault (Saeurs missionnaires de l'Immaculee-Conception, 1902, Pretres des missions etrangares, 1921), ou des congregations qui en sont issues (Saeurs missionnaires de Notre-Dame des Anges, 1919, Saeurs missionnaires du Christ-Roi, 1928), ou des congregations venues d'ailleurs (Pares blancs, Saeurs missionnaires de Notre-Dame d'Afrique, Pares du Saint-Esprit, Missionnaires de Mariannhil, Saeurs de Saint-Paul de Chartres), ce flit un mouvement majeur, notamment sous Pie XI (1922-1939), et qui marqua aussi les autres congregations.

Conclusion

Arretons-nous la, bien conscient des lacunes de ce survol, qui n'a meme pas parle de mouvements spirituels aussi importants que ceux incarnes par les Carmelites, les Salesiens, les Petits freres des pauvres de Charles de Foucault ou les Petites saeurs de l'Assomption...

Les congregations religieuses offrent aux chercheurs de riches perspectives de recherche. A eux d'en tirer profit, en tentant de renouveler le regard. Pour difficile qu'elle soit, la voie des courants spirituels me parait l'une des plus prometteuses.

(1.) Professeur d'histoire a l'Univesite de Sherbrooke depuis 1971, Guy Laperriere a publie de nombreux bilans hiszoriographiques sur differents aspects de I'histoire religieuse au Quebec. Sa recherche la plus imobortante porte sur la venue au Quebec des congregations francaises entre 1880 et 1914. Courriel glaperri@courrier.usherb.ca

(2.) Les noms en capitales renvoient a un titre de la bibliographie.

(3.) Sur ces concepts, on lira avec profit: Jean Seguy, [much less than] Une sociologie des societes imaginees : monachisme et utopie [much greater than] Annales ESC, 26, 1971, p. 328-354; [much less than] Pour une sociologie de l'ordre religieux [much greater than] Archieves de sciences sociales des religions, 57, 1,1984, p.55-69 Pual-Andre Turcotte, [much less than] A l'intersection de l'Eglise et de la secte, l'ordre religieux [much greater than] Sociologie et societes, 22, 2, 1990, p. 65-80; Benoit Levesque, [much less than] L'enseignement secondaire public des Freres educateurs (1920.1970). Utopie et modernite [much greater than] note critique, Sciences religieuses/Studies in religion, 19, 4, 1990, p. 471-483.

(4.) Chez les ordres mendiants, on distingue trois ordres: le premier ordre, qui regroupe les religieux masculins a voeux solennels; le deuxieme ordre, les religicuses contemplatives; le tiers-ordre, qui peut etre regulier (congregation a voeux simples) ou seculier (laics, hommes ou femmes, se reclamant de la spiritualite de l'ordre). Pour les notions techniques reliees aux congregations, consulter les [much less than] Notions elementaires sur le cadre canonique de la vie consacree [much greater than] Michel Theriault, Les instituts de vie consacree au Canada depuis les debuts de la Nouvelle-France jusqu' a aujourd'hui, Ottawa, Bibliotheque nationale du Canada, 1980, p. 22-44.

(5.) Voir Raymond Brodeur, [much less than] Regards pluriels sur Marie de l'Incarnation : questions methodolagiques et pertinence pour aujourd'hui [much greater than], C. Menard et F. Villeneuve, dir., Spiritualite contemporaine : defis culturels et theologiques, Fides, 1996, p. 353-366. Ce texte fait surtout etat de la creation a Quebec en 1993 du CEMI (Centre d'etudes Marie de l'Incarnation). Il se termine par une [much less than] Bibliographie des etudes recentes sur les communautes religieuses [much greater than] (p. 362-366) qui, curieusement, ne recoupe que tres partiellement celle que nous produisons ici meme, tant la matiere est vaste et les approches possibles variees...

Deux colloques ont eu lieu en 1999, pour marquer l'anniversaire de 1599, a Tours et a Quebec. Celui de Tours a ete public : Francoise Deroy-Pineau, dir., Marie Guyard de l'Incarnation, un destin transoceanique (Tours, 1599 -- Quebec 1672), Paris, L'Harmattan, 2000, 415 p. ; celui de Quebec est sous presse.

(6.) Canonisee en 1982, Marguerite Bourgeoys fait elle aussi l'objet d'ecrits de plus en plus nombreux, souvent de qualite, comme l'etude de Patricia SIMPSON (1997).

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