摘要:Cet article rend compte d'une recherche - action visant à étudier la faisabilité et l'acceptabilité des politiques de relocalisation pr.nées pour réduire la vulnérabilité des territ oires littoraux face à la montée du niveau de la mer. Les options innovantes de mise en .uvre proposées conduisent à penser le projet de relocalisation comme une opportunité de recomposition territoriale, favorable au maintien de la qualité de vie et de l' attractivité territoriale. Ces modalités de mise en .uvre obligent à s'interroger sur les dispositifs de gouvernance, du point de vue du pilotage et de la participation , afin de renforcer l'acceptabilité de ces opérations . var currentpos,timer; function initialize() { timer=setInterval("scrollwindow()",10);} function sc(){clearInterval(timer); }function scrollwindow() { currentpos=document.body.scrollTop; window.scroll(0,++currentpos); if (currentpos != document.body.scrollTop) sc();} document.onmousedown=scdocument.ondblclick=initialize 62 Rey - Valette, Sauboua, André, et Schauner Les pratiques de dotation des employeurs bas - laurentiens Reproduit avec la permission du détenteur du copyright . Toute autre reproduction est interdite . périence passée et les perceptions des submersions, l'attachement des habi- tants à leurs biens et aux aménités liées à la proximité de la mer mais aus- si leur insertion dans les réseaux so- ciaux. Elle est aussi fonction des moda- lités de mise en .uv re, notamment leur caractère concerté, de la légitimi- té de l'institution et des caractéris- tiques de s zones de repli ( King et al . 2014) . Les résistances sociales condui- sent de nombreux chercheurs à souli- gner la nécessité de mieux prendre en compte les déterminants et les im- pacts sociaux (Adger et al. 2009) et à proposer une grille d'analyse distin- guant les impacts sur la santé, la sécu- rité, l'appartenance, l'estime de soi et le positionnement personnel (Graham et al . 2013). Cette faible acceptabilité so ciale implique des risques politiques pour les élus dont l'opposition s'explique aussi par l'importance des besoins d'ingénierie foncière et finan- cière. Dans le cadre du projet de re- cherche pluridisciplinaire SOLTER (so- lidarités territoriales et stratégies pour la résilience du littoral à la submersion marine), nous avons mené une re- cherche action pour étudier les condi- tions de faisabilité sociopo litique et fi- nancière des relocalisations. Il s'agit d'identifier des conditions de gouver- nance territoriale et de faisabilité éco- nomique favorables à la mise en .uvre des relocalisations. Après une première partie rappelant en quoi la gouvernance territoriale conditionne l'acceptabilité des relocalisations, nous détaillerons les principes et les phases de notre rec herche action. Les principales caractéristiques du proto- cole de mise en .uvre ainsi co - construit seront ensuite présentées et discutées. Gouvernance territoriale et acceptabi- lité des relocalisations La gouvernance renvoie à des . formes de coordination ad hoc qui se mettent en place le plus souvent pour répondre à un problème d'action collective pré- cis, ponctuel ou non, générant des pra- tiques de coopération plus ou moins institutionnelles, plus ou moins pé- rennes en fonction de la nature du pro- blème . (Figu i ère & Rocca 2012). Les formes de gouvernance évoluent en fonction du poids de l'intervention de l' état avec des cycles liés aux crises et contextes économiques (Boyer 20 08 cité par Figu i ère & Rocca 2012 ; Si mard & Chiasson 2008). Plus récemment l'environnement et le changement climatique introduisent de nouvelles normes, de nouveaux acteurs et cons- tituent des facteurs de changement favorables à un renouvellement des formes de gouvernance territoriale. . On entend par gouver nance territo- riale un . ensemble des nouvelles formes d'action publiques qui permet- tent sous le mode du partenariat la né- gociation entre l' état , les collectivités territoriales, les secteurs économiques et associatifs, les groupes d'intérêt et la société c ivile . (Bertrand & Moquay 20 04). Cette notion répond à une vo- lonté de démocratisation et, suite à la décentralisation, de gestion territoria- lement différentiée des politiques au profit d'approches transversales et participatives ( Bruno & Bisson 20 08). Ell e s'explique aussi par une recherche d'efficacité qui s'appuie sur l'appli - cation des méthodes de management privé au profit du New Public Mana- gement (McGuire 2006). Deux volets interactifs de la gouvernance territo- riale peuvent être distingués. D'une part , l'accent est mis sur la concerta- tion, l'innovation organisationnelle, les partenariats publics privés, l'appren - tissage social, qui renvoient au carac- tère participatif de cette gouvernance (représentativité des acteurs au sein des dispositifs institution nels, équité des prise de parole, tra.abilité des propositions…). D'autre part il s'agit de renforcer la responsabilité, l'éval - uation et le contr.le qui impliquent des changements organisationnels au niveau du pilotage et des dispositifs de gestion (coord ination des mesures, synergie entre aménagements, déve- loppement du suivi et de l'éval - uation…). Enfin bien évidemment le caractère territorialisé des processus et des réseaux qui sont mobilisés et par rapport auxquels s'établissent des normes locales const ituent une pro- priété déterminante de c e type de gouvernance (Leloup, Mo y art, & Pec- queur 2005 , Rey - Vallete et al. 2014 ) Dans la continuité des transforma- tions induites par le référentiel du dé- veloppement durable, le changement climatique et la relocalisation nécessi- tent des innovations des dispositifs et des processus de gouvernance territo- riale pour que ceux - ci puissent consti- tuer . un outil . ( C hia, Torre, & Rey - Valette 2008) favorable à l'adaptation et influer favorablement sur l'accep - tabili té des relocalisations. Le chan- gement climatique perturbe en effet les conventions et les compromis au sein des dispositifs et nécessite des adaptations et innovations institution- nelles. Par exemple Chouinard et al . (2008) montrent les limites de la gou- ver nance territoriale traditionnelle et notamment le besoin d'ouverture à de nouveaux acteurs. Pour Ainsi Kalaora & Santerre (2008) . la menace envi- ronnementale peut devenir une oppor- tunité pour repenser les cadre de l'action publique, modifier les habitudes acquises, innover dans la recherche de solutions techniques et scientifique et inaugurer de nouvelles procédures de gouvernance c.tière et d'engagement des acteurs sociaux .. S'agissant de risques de long terme soumis à de fortes incertitudes une plus gran de adaptabilité des dis- positifs doit être organisée confor- mément à la logique de gestio n adap- tative (Holling 1996). Il s'agit par exemple de se doter de procédures permettant une révision régulière de la planification territoriale (Graham et al . 2013 ; Hur limann et al . 2014). Ainsi Kalaora & Santerre (2008) pr.nent une capacité de réflexivité c'est - à - dire . la révision constante des pratiques à la lumière des informations nouvelles . tandis que Bruno & Bisson (2008) met- tent l'accent sur le caractère évoluti f et constructiviste de la gouvernance territoriale. Cependant cette anticipa- tion par rapport au long terme se heurte aux pratiques de gestion tradi- tionnellement fond ées sur un mode réactif (Droege 2006). Il est donc né- cessaire de développer des formes de gouvernance dite d'exploration (Duit & Galaz 2008) qui impliquent des ap- prentissages et des mesures de sensi- bilisation tant pour les gestionnaire s que pour les popula tions (Bagstad, Stapleton, & d'Agostino 20 07). La re- localisation répond en effet à un nou- veau paradigme de gestion qui im-