出版社:French National Center for Scientific Research (CNRS)
摘要:Promulguée le 8 août 2015, la loi portant sur la Nouvelle Organisation Territoriale de la République (NOTRe) aréagencé les compétences attribuées à chaque collectivité territoriale et redéfini la carte des régionsfrançaises. S’inscrivant dans la filiation des lois de décentralisation de 1982 et de l’inscription de la Républiquedécentralisée dans la Constitution en 2003, cette réforme visait à simplifier et clarifier l’organisationterritoriale du pays. L’un des casse-tête du gouvernement concernait alors la réduction du nombre de régions,le Président de la République ayant annoncé, dans une conférence de presse, le 14 janvier 2014, sa volonté delancer l’Acte III de la décentralisation en simplifiant le « millefeuille territorial ». Le Premier Ministre confirmelors de son discours de politique générale, le 14 avril 2014, et annonce la réduction de moitié du nombre derégions métropolitaines. Ce projet donne alors lieu à de multiples passes d’armes impliquant aussi bien desprésidents des régions concernées que les maires des capitales régionales qui ne veulent pas perdre leursprérogatives. De nombreux élus perçoivent cette réforme « comme une imposition par le pouvoir central deses vues – et de ses intérêts politiciens – sur les collectivités » (Béja, 2015, p. 61). La difficulté de trouver undécoupage « pertinent » qui reposerait sur une « taille critique » jugée indispensable pour répondre auxobjectifs affichés d’amélioration de la compétitivité (comme si celle-ci n’était qu’affaire de taille) estrapidement identifiée. Chacun compose alors sa propre carte. Finalement, ce « big bang territorial » (Torre etBourdin, 2015) dessine une France à 13 régions métropolitaines qui fait émerger « un paysage territorialhétérogène, avec des systèmes différenciés » (Béja, 2015, p. 62). Cette fusion des régions est désormaiseffective depuis le 1er janvier 2016. Les macro-régions formées par cette procédure de fusion courentaujourd’hui le risque d’une amplification de leur déficit d’images. En effet, malgré des efforts importants demarketing territorial, de nombreuses « marques régionales » relevaient déjà, avant la réforme, de l’incantationplus que du sentiment d’appartenance. Pourtant, « les marques territoriales ont d’abord des objectifs intraterritoriauxde fédération et de mobilisation tandis que la quête de rayonnement est bien difficile à mesurer »(Houiller-Guibert, 2015). La reconnaissance de l’entité régionale déjà fragile, l’est d’autant plus par cetteréforme.