Que nous apprend l'initiative MAP sur les pratiques d'insertion aupres des femmes responsables de familles monoparentales avec jeunes enfants?

Turcotte, Genevieve ; Chamberland, Claire ; Lemay, Louise 等

La reconnaissance des graves consequences que risque d'avoir la pauvrete sur la sante, le developpement et le bien-etre des enfants est a l'origine d'un consensus international sur la necessite de developper des mesures de lutte a la pauvrete des familles (1, 2). Il est de plus en plus clair aujourd' hui que les pratiques les plus prometteuses a cet egard mettent l' accent sur les approches globales qui incitent a prendre en compte les dimensions identitaire, sociale et politique autant que scolaire ou professionnelle de l'exclusion (1, 3, 4). C'est cette solution que MAP (Meres avec pouvoir) tente d'appliquer depuis pres de 15 ans aupres de femmes responsables de familles monoparentales avec enfants en bas age, un des groupes les plus exposes a la precarite et a la persistance dans la pauvrete (1, 5), qui se heurte a des obstacles importants a l'insertion (1, 6, 7).

A partir des resultats d'une evaluation des effets de MAP sur une cohorte de femmes inscrites entre janvier 2005 et fevrier 2008, l'article vise a faire ressortir les dimensions de l'initiative qui apparaissent les plus prometteuses en ce qui a trait a l'insertion sociale et professionnelle de femmes responsables de familles monoparentales, a presenter les defis a relever dans ce processus et a en degager des recommandations pour les pratiques d' insertion.

Le type de solution retenu a MAP est au fondement de la Loi visant a lutter contre la pauvrete et l'exclusion, adoptee au Quebec en 2002 suite a une importante mobilisation citoyenne. Unique en Amerique du Nord, la loi 112 est generalement consideree comme progressiste, d'abord, parce qu'elle fait de la lutte contre la pauvrete une priorite explicite pour un gouvernement; ensuite, parce qu' elle adhere a une approche multidimensionnelle et integree dans les actions a retenir pour y faire face, engageant notamment le gouvernement a favoriser l'implication des citoyens dans la recherche des solutions les concernant (8-10).

Le premier plan d' action gouvernemental destine a mettre en oeuvre les principes de la loi est adopte en 2004. Il propose un eventail de mesures dites d'activation visant a favoriser <<l'emploi [comme] premiere solution pour assurer la securite economique et l'inclusion sociale>>, des dispositions visant <<la protection accrue des personnes qui ont des contraintes severes a l'emploi>> ainsi qu'un programme de soutien aux enfants, universel, mais plus genereux pour les familles a faibles revenus (11) (p. 7). Parmi les mesures d'activation, certaines sont destinees a rendre le travail plus remunerateur (que l'aide de l'Etat) pour les petits salaries, d'autres touchent les prestataires d' assistance sociale, le plan prevoyant une hausse de l'allocation d'aide a l'emploi pour ceux qui participent a une mesure de formation ou d'employabilite ainsi qu'un ensemble de programmes d'accompagnement vers le travail (12).

A la fin de la decennie 2000, les revenus des familles visees par ces mesures ont augmente sous l'effet combine des politiques d'activation, de la creation du reseau de garderies a contribution reduite et des prestations pour enfants (5, 13). C'est en particulier le cas des familles monoparentales: le taux de faible revenu dans ce groupe est nettement en baisse depuis 2000, passant de 41,6 % a 25,2 % en 2011 (13, 14). Si ces chiffres invitent a l'optimisme, le taux de pauvrete de ces familles demeure tres eleve. Leur situation reste notamment plus fragile que celle des familles biparentales dont le taux de faible revenu en 2011 etait de 6,0 % (14). Par ailleurs, certains observateurs estiment que l'amelioration du revenu des familles visees par ces mesures (dont les familles monoparentales) n'a pas compense pour les hausses du prix des biens de base, a la meme periode (8, 10, 15, 16). De plus, dans la mesure oU le plan d'action gouvernemental ne s' est pas accompagne de programmes visant le marche de l'emploi (8, 10, 15, 16), certains se demandent quelles seront les consequences, sur le statut d'emploi de ces femmes, de tendances telles que 1) le relevement, dans toutes les categories d'emploi, des exigences en termes de qualifications (13) ou 2) la progression des emplois atypiques (5-7). Les defis restent donc importants (5).

Parallelement aux politiques publiques, se developpent, depuis quelques annees, des projets d'insertion issus de l'expertise des communautes locales, dans la foulee du principe de <<gouvernance partagee>> qui caracterise la strategie quebecoise de lutte a la pauvrete (16). Ces projets ont en commun leur determination a repondre a une diversite de besoins en adoptant une approche integree et concertee. C'est dans ce contexte, au tournant des annees 2000, qu' emerge le projet MAP, afin de trouver une solution aux problemes particuliers que vivent les femmes responsables de familles monoparentales avec enfants en bas age.

L'INITIATIVE MAP

Avec un cadre de reference fonde sur le modele ecologique, les principes des approches axees sur le developpement du pouvoir d'agir et la notion de projet, comme levier de l'insertion (17-19), MAP propose une action concertee, multi-cibles et multi-strategies pour favoriser l' insertion sociale et professionnelle de ce groupe de femmes. Ultimement, l'initiative vise l'amelioration des conditions de vie de ces familles ainsi que le developpement optimal des tout-petits. Elle a emerge des travaux realises au sein de l'Institut de recherche pour le developpement social des jeunes (IRDS), et s' est developpee et a ete implantee grace a la collaboration d'une vingtaine de partenaires du milieu communautaire

et institutionnel. Les principes directeurs du cadre de reference se concretisent par la creation d'un complexe residentiel. Situe a Montreal, ce complexe offre 30 logements subventionnes, l'acces a un centre de la petite enfance (CPE) adjacent au logement ainsi que le soutien d'une equipe d'intervenantes sociales et d'educatrices en CPE. Les logements sont subventionnes pour la duree du sejour de facon a ce que les femmes n'aient pas a debourser plus de 25 % de leurs revenus pour se loger. Les participantes peuvent y resider jusqu'a trois ans. Le CPE offre 80 places dont 30 sont reservees aux enfants de MAP.

La selection des residantes se fait selon quatre criteres (17). Pour etre eligibles au projet, les candidates doivent 1) etre responsables d'une famille monoparentale en contexte de vulnerabilite; 2) avoir au moins un enfant age de 0 a 5 ans; 3) vivre a Montreal; et 4) manifester une motivation a s'engager dans un projet d'insertion. Dans la foulee des travaux de Castel (20), MAP adopte une definition du concept de vulnerabilite qui integre a la fois une dimension socioeconomique (precarite financiere, endettement et problemes de logement), relationnelle (difficultes d'acces au reseau d'entraide et aux services formels) et culturelle (sous-scolarisation, deficit d'integration a la societe d'accueil). Sur l'axe professionnel, la notion de projet refere aux objectifs relatifs au processus d'acquisition de competences permettant l'acces a l'emploi (dont l'amelioration du niveau de scolarite). Sur l'axe social, la notion englobe les objectifs d'integration a la collectivite: developpement de liens sociaux et experiences de participation sociale.

L'accompagnement des residantes se fait selon plusieurs modalites (17). Les intervenantes offrent un suivi individuel mensuel visant a accompagner le parcours d'insertion: le type d'actions posees va du soutien aux demarches d'inscription dans une formation jusqu'a la planification du budget, en passant par la valorisation des capacites parentales.

Des activites de groupe (rencontre mensuelle statutaire, ateliers thematiques a portee formative, comites d' animation du milieu) sont mises a profit pour discuter des enjeux lies a la regulation de la vie collective et pour susciter la participation sociale, une des pierres angulaires du processus de developpement du pouvoir d'agir (empowerment) qui est egalement au coeur du modele d'intervention (21). Le role de l'equipe d'intervention, sur ce plan, est de creer des espaces de participation sociale, de susciter l' engagement des residantes dans ces instances et d' y integrer des mecanismes democratiques. Le caractere informel des interventions est par ailleurs une des particularites du soutien offert a MAP: la formule fait reference a l'accessibilite aux intervenantes en dehors des activites structurees.

L'equipe d' intervention mise egalement sur un fonctionnement en reseau, dans une optique de complementarite des services, n'hesitant pas a referer les residantes aux ressources du milieu, voire a les y accompagner en cas de besoin. L'acces au CPE offre, enfin, la possibilite de beneficier des echanges avec les conseilleres pedagogiques pour ameliorer les habiletes parentales, tandis que les enfants y participent a des activites destinees a promouvoir leur developpement cognitif et social.

METHODE

Au cours des quatre premieres annees d'existence de MAP (2001 a 2004), une equipe de recherche a analyse l'implantation de l' initiative et en a evalue les effets sur les residantes et leurs enfants (17, 21-23). Une seconde evaluation des effets (2007-2010) a ete realisee aupres d'une troisieme cohorte de residantes arrivees a MAP entre janvier 2005 et fevrier 2008. Les resultats de cette evaluation forment la trame de cet article.

L'evaluation des effets de MAP vise deux objectifs: 1) mettre en lumiere les progres (ou l'absence de progres) que les participantes et leurs intervenantes rapportent dans la realisation de projets dans deux spheres de la vie des femmes (scolaire et professionnelle, sociale et citoyenne); et 2) identifier les facteurs contextuels susceptibles d'avoir produit ces effets (ou l'absence d'effets): caracteristiques du processus d'intervention, des residantes et du milieu d' implantation. Le terme <<effet>> est utilise ici pour signifier qu'il existe toujours un antecedent au moins implicite a un resultat et ne veut pas connoter l'idee de causalite.

Pour evaluer les progres des residantes, l' approche retenue donne autant d' importance aux demarches effectuees pour arriver a realiser le projet qu'a l'issue de ces demarches. L'evaluation s'interesse donc a deux types de resultats: 1) les resultats intermediaires, soit les passages a l' action dans deux spheres de leur vie; et 2) les resultats ultimes, soit les realisations relatives au projet: un diplome, un emploi, une experience de participation sociale. La figure 1 presente le cadre d'analyse de l' evaluation des effets de MAP.

Mesure des effets dans la sphere scolaire et professionnelle

L' evaluation des effets dans la sphere scolaire et professionnelle est realisee aupres des 30 residantes, a partir de trois sources de donnees: 1) des fiches de suivi mensuel du plan d'intervention, completees par les intervenantes en collaboration avec les participantes; 2) une fiche portrait des residantes; et 3) un outil de <<monitoring>> du parcours scolaire et professionnel, code par les intervenantes sur une base mensuelle, a partir de cinq categories d'occupation: aux etudes, en emploi, en demarche d' orientation ou d'employabilite, a la maison (maladie, maternite ou periode d'integration au logement).

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Mesure des effets dans la sphere sociale et citoyenne et analyse des conditions de production des effets

Pour mesurer les effets dans la sphere sociale et citoyenne et les facteurs a l'origine des effets observes dans les deux spheres de la vie des femmes, l'equipe a recours a une strategie de recherche qualitative, l'etude de cas multiples (24, 25). Le cas est defini ici comme le parcours d' insertion d' une participante pendant le passage a MAP. Dans le cadre du financement obtenu pour la recherche, seize etudes de cas ont pu etre realisees.

La collecte de donnees est contemporaine de l'action. Pour chaque cas, cinq sources de donnees sont utilisees: outre les outils deja mentionnes, des entrevues semi-structurees ont ete realisees avec un echantillon de 16 residantes (choisies de facon aleatoire), a deux moments de leur participation a MAP (en juin 2007 et deux ans plus tard, en juin 2009, ou au moment de leur depart) ainsi qu'avec leurs intervenantes et les conseilleres pedagogiques du CPE. D'une duree de 120 minutes, les entrevues avec les residantes ont eu lieu a leur domicile tandis que les intervenantes etaient rencontrees a leur bureau. L'intervieweuse disposait d'un guide d'entrevue construit a partir des variables du cadre d' analyse (figure 1). Toutes les regles ethiques en matiere de respect de la confidentialite et de consentement a participer a la recherche ont ete respectees.

[FIGURE 2 OMITTED]

Les entrevues ont ete enregistrees et retranscrites integralement. Le corpus a fait l'objet d'une analyse de contenu thematique classique basee sur la condensation et la presentation des donnees (25). La methode utilisee pour la condensation des donnees a ete celle des memos analytiques (25, 26). Pour l'interpretation des donnees, un processus de corroboration entre au moins deux membres de l'equipe de recherche a ete privilegie. Les resultats ont, de plus, fait l'objet d'exercices de validation systematiques aupres des intervenantes dans le cadre de rencontres ponctuelles aux bureaux de MAP.

RESULTATS

Profil des participantes a l'arrivee

La population cible de MAP est composee de femmes de tous ages qui, a l'arrivee, partagent certaines fragilites (tableaux 1 et 2). Elles sont seules avec un tres jeune enfant, avec un revenu se situant sous le seuil de pauvrete. Faiblement scolarisees, elles ont tres peu d'experiences de travail. Une participante sur deux est nee a l' exterieur du Canada: ces femmes resident au pays depuis 7 ans en moyenne, mais 5 sont d'immigration tres recente, arrivees depuis moins de 5 ans. Pour elles, s'ajoute le defi de l' adaptation a la nouvelle societe et de la reconnaissance des experiences vecues dans le pays d'origine. Presque toutes les residantes ont, a leur arrivee a MAP, un projet d'etudes plutot qu'un objectif d'insertion directe sur le marche du travail. Au nombre des forces des residantes, il faut noter que plusieurs (70 %) disposent d'un reseau social informel signifiant a l'arrivee a MAP. Les intervenantes identifient par contre une meconnaissance et une sous-utilisation des ressources du milieu chez 56 % d'entre elles. Si la perspective d' echanger avec des femmes qui vivent une situation similaire a la leur fait partie des facteurs qui incitent a s' inscrire a MAP, rares sont les residantes qui formulent des objectifs dans la sphere sociale et citoyenne.

Effets dans la sphere scolaire et professionnelle

Pour 90 % des participantes de la troisieme cohorte (27 sur 30), la participation a MAP a ete l' occasion de faire des choix et de formaliser un projet d'insertion, ce qui, a priori, constitue un succes en soi: la capacite de decider d'une orientation professionnelle est en effet une etape determinante du processus d'insertion (figure 2). Les entrevues avec les residantes nous permettent toutefois de constater que ces choix ont parfois ete dictes par des considerations pratiques plutot qu'un veritable interet. La recherche d'une stabilite financiere a court terme a decourage certaines femmes de formuler des projets exigeant une longue scolarite, comme en temoigne cette residante qui a change de voie alors qu'elle etait deja acceptee au cegep.

<< Moi je quitte et je suis contente. Je quitte avec un emploi, un permis (de conduire), deux diplomes, je suis vraiment heureuse (...) C'est sur que j'ai completement change de carriere (...) Je voulais vraiment sortir du bien-etre social. (...) Je voulais quelque chose de plus rapide pour acceder au marche du travail plus rapidement. C'est trois ans, le CEGEP (...). Donc, j'ai essaye d'etre plus realiste, plus reflechie. (...) Donc, je me suis inscrite dans un P >> (entrevue depart, juin 2009).

Au cours du sejour a MAP, ces 27 femmes sont passees a l' action pour realiser leur projet posant des gestes concrets, tels que: une demarche structuree d'orientation, l'inscription dans une formation ou une demarche de preparation a l'emploi. L'analyse permet d'identifier quatre types de parcours se situant sur un continuum de mise en mouvement autour d'un projet (figure 2):

1) Un parcours continu se traduisant par la realisation du projet (type 1). Ce type de parcours decrit la situation de 18 residantes (60 %). A la derniere periode d'observation, 14 (47 %) ont obtenu au moins un diplome (etudes secondaires, professionnelles ou collegiales): parmi elles, 6 poursuivent toujours leurs etudes et 8 sont entrees sur le marche du travail. Par ailleurs, quatre femmes (13 %) ont obtenu un emploi suite a une demarche d'employabilite. Au total, c' est 40 % des residantes (12 sur 30) qui ont integre le marche du travail: pour une forte majorite de ces femmes (8 sur 12), l'emploi occupe a un lien direct avec le domaine d'etudes (design, comptabilite, secretariat, soins infirmiers). Dans tous les cas, il s'agit d'emplois a temps plein. Au moment du depart, elles occupent cet emploi depuis 12 mois en moyenne.

2) Un parcours continu dont l'issue n'est pas encore connue (type 2). C' est le cas de cinq residantes (17 %), toutes en mouvement dans un projet scolaire, mais qui n'ont pas encore franchi l'etape du diplome parce qu'elles sont arrivees plus recemment a MAP.

3) Un parcours interrompu (type 3). Quatre participantes (13 %) sont passees a l' action dans un projet scolaire, mais n' ont pas persevere dans leurs demarches, mettant leur projet en veilleuse au terme d'un cheminement discontinu et chaotique.

4) Un parcours jamais amorce (type 4). Trois femmes (10 %) ont quitte MAP sans etre parvenues a se mettre en action autour d' un projet, meme apres plusieurs mois (14, en moyenne) passes dans la ressource.

L' analyse des parcours montre donc que 77 % des residantes (23 sur 30) ont persiste dans la demarche d'insertion au cours du sejour a MAP. Pour plusieurs d'entre elles, le seul fait d'avoir reussi a retourner aux etudes et d'y perseverer est deja toute une realisation. Par contre, en depit de tous les moyens dont elles disposaient, sept femmes (23 %) n' etaient plus en mouvement dans cette sphere au moment de quitter MAP.

Effets dans la sphere sociale et citoyenne

Chez un peu plus de la moitie des residantes (53 %), la participation a MAP a permis l' emergence de nouveaux reseaux de sociabilite et d'une dynamique d'entraide qui est toutefois restee informelle, organisee autour de groupes restreints bases sur les affinites et l'appartenance ethnoculturelle (tableau 3). Residantes et intervenantes rapportent qu'il a ete difficile de faire emerger un sentiment d' appartenance collectif a MAP. Par contre, le fait que des femmes en situation d' immigration recente aient ete amenees a etablir un reseau d'amities et a participer aux diverses activites d'implication proposees par les intervenantes constitue l'un des effets tres positifs de MAP. Au nombre des retombees positives de MAP, il faut egalement noter que plusieurs residantes (67 %) ont ameliore leur capacite d' utilisation des ressources du milieu.

Le niveau de participation a la vie collective est tres variable a MAP. A une extremite se trouvent cinq residantes qui n'ont participe qu'aux rencontres de groupe statutaires. Parce qu'elle est obligatoire, la participation a ces rencontres peut difficilement etre consideree comme un passage a l'action dans la sphere citoyenne. A l' autre extremite, on retrouve un noyau de six femmes qui ont ete tres actives a MAP, s' impliquant dans plusieurs des espaces de participation mis en place par l'equipe d'intervention (dont le conseil d' administration). La participation aux decisions relatives a la ressource est restee somme toute limitee et il a ete plus difficile de favoriser l'emergence de projets collectifs visant le mieux-etre des residantes ou des changements plus structurels dans la communaute. Cela n'exclut pas certains apprentissages: les intervenantes rapportent que la participation a l' une ou l' autre des activites de groupe a favorise une meilleure connaissance des regles de communication et du fonctionnement en groupe, de nouvelles competences susceptibles de contribuer a ameliorer l'employabilite des residantes.

Conditions de production des effets

Le croisement du point de vue des residantes et des intervenantes permet d'identifier quatre elements qui semblent avoir fait la difference dans la vie de ces femmes: l'action structurante sur le milieu de vie, la duree du sejour a MAP, l'approche adoptee par les intervenantes ainsi que le recours aux ressources de la collectivite (tableau 3).

L'action structurante sur le milieu de vie

En favorisant l' acces au logement et au CPE, le projet MAP offre en soi des ancrages importants a l' insertion sociale et professionnelle et au developpement de la citoyennete.

Pour expliquer leurs succes, toutes les residantes evoquent le role essentiel de l' acces a un logement decent et abordable. Cela se manifeste de plusieurs facons. Premierement, en les liberant de l' anxiete associee aux couts du logement et de l' obligation de travailler tout en etudiant et en elevant un enfant, l' acces au logement a permis de mieux se concentrer sur le projet scolaire. Deuxiemement, le fait de pouvoir vivre seules en logement avec un enfant a ete l'occasion, pour certaines residantes, de faire l'apprentissage de leurs droits et responsabilites comme locataires, un premier pas dans le developpement de la citoyennete. Enfin, dans certains cas, cela a egalement ete l' occasion de prendre une distance par rapport a un reseau social negatif ou trop envahissant.

Une partie des succes des residantes peut etre liee a l' inscription de l'intervention dans le contexte d' un milieu de vie. Plusieurs residantes evoquent l'effet mobilisateur de la vie en collectivite, celui de se sentir soutenues par leurs camarades et motivees par l'observation de changements chez les autres. L'ancrage de l' intervention dans le milieu de vie a egalement favorise la proximite dans l'intervention et une constance dans la presence des intervenantes, des facteurs souvent evoques par les residantes comme etant a l' origine de leurs succes.

En favorisant la conciliation entre les activites exterieures et les responsabilites familiales, l'acces au CPE a permis le passage a l'action dans le projet d'insertion. Mais c'est sans doute la proximite de l' etablissement qui a fait la difference: en permettant de liberer du temps, des energies et des frais de transport, la proximite de l'etablissement a favorise la persistance dans la demarche d'insertion et l'implication dans les activites sociales. Il faut aussi noter le fait que le logement et le CPE faisant un tout, les intervenantes et les educatrices ont travaille en concertation autour des besoins des enfants. Le CPE a aussi ete un espace de participation sociale pour les residantes, certaines s'etant impliquees au CA de l'etablissement.

La duree du sejour a MAP

La duree du projet n'est pas etrangere aux succes obtenus par les participantes. Les resultats de l' evaluation de MAP tendent a indiquer que, compte tenu de l'histoire personnelle des participantes, des nombreux obstacles qu'elles ont a surmonter pour arriver a formaliser et realiser leur projet d'insertion, les pratiques visant a favoriser l'insertion socioprofessionnelle doivent s' inscrire dans la duree.

L'approche de l'equipe d'intervention

Les residantes sont egalement nombreuses a attribuer les changements observes dans leur trajectoire d' insertion a certaines dimensions de l'accompagnement offert par l' equipe d'intervention. On pense d'abord a l'adoption d'une approche qui mise sur la proximite avec les residantes, au plan spatial (presence au quotidien dans le milieu de vie) comme au plan relationnel (rapports egalitaires, absence de jugement porte sur la situation de la residante). Cette approche a permis la construction d'un lien de confiance meme chez les plus refractaires a l'intervention, un facteur qui s'est revele favorable aux avancees des residantes, si l'on se rapporte a leurs temoignages. Une autre dimension importante est l' accent mis sur le relais personnalise aux ressources de la collectivite. Plusieurs residantes rapportent que, sans la presence de leurs intervenantes, elles n' auraient pas fait les demarches aupres des services qui les ont aides a s'en sortir dans plusieurs spheres de leur vie.

Le recours aux ressources de la collectivite

Plusieurs residantes ont su mettre a profit, avec l'aide des intervenantes, les mesures mises en place dans le cadre du plan d'action gouvernemental, pour s'engager dans un projet et persister dans leurs demarches d'insertion. Elles ont aussi ete nombreuses a chercher du soutien dans les ressources du quartier: programmes des centres de sante et de services sociaux (CSSS) et des organismes en employabilite, ressources de depannage economique ou de soutien a la planification budgetaire. Les demarches d'orientation structurees ont souvent ete confiees aux conseillers en orientation des ecoles, et c' est parfois au travail de ces personnes que les residantes attribuent le fait d'avoir reussi a formuler un projet professionnel. Par ailleurs, l' approche basee sur le respect du rythme des etudiants qu'adoptent les ecoles pour adultes frequentees par les residantes n' est pas sans rapport avec les effets observes: les residantes y ont trouve un milieu propice a la reprise et a la poursuite de leurs etudes.

DISCUSSION

Le projet MAP a connu plusieurs succes importants, une majorite des residantes ayant ameliore leur niveau de scolarite ou integre le marche du travail. Si la methodologie retenue pour cette evaluation commande beaucoup de prudence dans l' interpretation des donnees, le suivi continu de la pratique qui s'est developpee a MAP et le croisement des points de vue sur les effets de l'initiative permettent a tout le moins de proposer une hypothese du processus de production des effets. Les donnees montrent que les succes observes peuvent etre mis au compte de la multiplication des strategies, confirmant ainsi l' interet des approches multidimensionnelles pour favoriser l'insertion sociale et professionnelle des femmes responsables de familles monoparentales avec enfants en bas age (1). La conjugaison d'actions structurantes sur le milieu de vie, d'un soutien de proximite s'inscrivant dans la duree et du relais personnalise aux ressources de la communaute a fait la difference pour les participantes a MAP, permettant le passage a l'action et la persistance dans la demarche chez une majorite d'entre elles. Nos resultats confirment en particulier l'importance de l'ancrage residentiel comme condition de succes de l'insertion sociale et professionnelle (27).

En depit des succes observes a MAP, certains defis restent a relever. L' evaluation de l' initiative arrive aux memes conclusions que plusieurs evaluations des dispositifs d'insertion mis en oeuvre au cours des vingt dernieres annees (19, 28): sauf exception, MAP aura connu ses plus grands succes aupres des participantes qui etaient plus proches de l'insertion. Si, dans une portion de leur vie, elles ont connu des difficultes personnelles qui ont retarde le processus d' insertion, ces femmes ont pu mettre a profit certains acquis sur le plan des ressources personnelles et sociales pour utiliser au mieux les services mis a leur disposition a MAP. Au nombre de ces ressources, il faut souligner le soutien offert par le reseau social informel: les participantes sont nombreuses a attribuer une part de leurs succes aux encouragements offerts par leurs proches ainsi qu'a la presence de modeles de reussite feminins dans l' environnement familial.

Un des defis de MAP aura donc ete celui de favoriser la persistance dans le projet de retour aux etudes chez les femmes qui cumulaient plus de difficultes personnelles et relationnelles au depart. Plus globalement, se pose la question de l'injonction au projet pour ces femmes, dans la mesure oU elle s'accompagne d'exigences toujours croissantes en termes de qualifications (19, 28). De telles exigences ont pu s'averer lourdes a porter pour certaines participantes qui, a leur arrivee a MAP, presentaient d'importants retards scolaires. Pour celles qui ont moins d'une 3e secondaire, le parcours s'annonce long et peut decourager. Dubet evoque a ce propos une <<image impossible a atteindre et qui ecrase ceux qui ne peuvent y pretendre>> 28 (p. 5). Les travaux de Castra (19) offrent par ailleurs une perspective critique sur les approches d'insertion centrees sur la notion de projet comme prealable a l'action pour ceux qu'il appelle les publics precaires. Il soutient que les individus en situation de crise, de rupture ou de precarite ne sont peut-etre pas dans les meilleures conditions sociales pour se projeter dans l'avenir. Il en conclut: <<le plus urgent dans ces situations n'est pas d'elaborer des projets (dont on constate tres frequemment qu'ils sont utopiques, decales et irrealisables), mais de restaurer un minimum de controle de la situation chez le sujet>> (19) (p. 88).

Les temoignages des participantes montrent egalement qu' il ne faut pas negliger l' effet de l' anxiete engendree par le manque de temps avec les enfants, une preoccupation majeure pour de nombreuses meres seules (6, 29). Pour quelques femmes, l' importance accordee a la maternite et a l' enfant dans leur vie a pris le pas sur le projet scolaire et professionnel. Peut-etre y avait-il plus d' ambiguites au depart dans la definition de leur projet. Face aux exigences du parcours d' insertion et a la perspective d'un emploi peu remunerateur et peu gratifiant, elles choisissent de s'engager dans un projet qui est davantage porteur de sens pour elles, une avenue plus securisante, voire une source de pouvoir. C'est aussi l'explication que donnent les intervenantes qui ont suivi ces participantes.

Les resultats obtenus confirment par ailleurs les observations de Mendell (30) a l'effet qu'il demeure exigeant d'amener a un niveau d'implication dans la vie collective qui soit veritablement significatif. Certains facteurs semblent avoir fait obstacle a l' emergence d' une solidarite de groupe a MAP. On pense notamment au profil heterogene du groupe de residantes en termes d'age et d'origine sociale et ethnoculturelle. Si certaines residantes ont trouve beaucoup de richesse a cotoyer des femmes ayant divers types d'experience, d'autres ont eprouve plus de difficultes a accepter les modes de vie differents. Dans certains cas, cela a conduit a des tensions de voisinage plus palpables qui ont necessite des interventions de mediation de la part des intervenantes. Par ailleurs, depuis le debut du projet, il a ete difficile de susciter l'interet de certaines residantes a participer aux activites qui leur etaient proposees, parce qu'elles avaient tendance a se centrer sur des processus plus personnels. Et sans doute faut-il y voir aussi un effet des contraintes de temps, la plupart ayant une activite a l'exterieur dans la journee et ne souhaitant pas prolonger le temps de garde de leur enfant.

CONCLUSION

L' experience vecue a MAP confirme l' interet des approches multidimensionnelles proposant differents types de soutien au parcours d' insertion des femmes. En ce sens, l'initiative rejoint l' esprit de la loi 112.

En depit des succes observes, certains defis restent toutefois a relever, le principal etant celui de repondre aux besoins des femmes qui, cumulant plusieurs difficultes, sont plus eloignees de l' insertion au depart. Pour ces femmes, d' autres pistes d' action doivent etre envisagees. Les propositions de Castra (19) meritent qu'on s'y arrete. Pour lui, la solution reside dans un modele d' alternance entre l' action (dans des situations reelles de travail) et la formation afin que celle-ci ait davantage de sens et d'utilite, la priorite etant de sortir ces populations de l'echec scolaire en leur donnant un role social. L' auteur evoque une alternance vraie, <<celle qui suppose des organismes de formation reellement articules au tissu socioeconomique environnant, et la construction d'une reelle dialectique entre le faire et le savoir>> (19) (p. 219). Cette observation nous rappelle l' importance des actions visant des effets structurants en amont dans le monde du travail et de l' education. Ce defi est davantage celui des politiques publiques qui tardent a mettre en place de tels dispositifs. Pour aider les femmes qui se heurtent a des contraintes severes a l' insertion, la solution repose sur la complementarite des mesures comme l' a montre une analyse comparative des politiques publiques visant a reduire la pauvrete des enfants et de leur famille de plusieurs pays.

REFERENCES

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Genevieve Turcotte, MSc. [1], Claire Chamberland, Ph.D. [2], Louise Lemay, Ph.D. [3], Isabelle Sanchez, M.Sc. [4]

Affiliations des auteures

[1.] Centre de recherche Jeunes en difficulte du Centre integre universitaire de sante et de services sociaux (CIUSSS) du Centre-Sud-de-l'Ile-de-Montreal, Montreal (Quebec)

[2.] Professeure emerite, Ecole de service social, Universite de Montreal, Montreal (Quebec)

[3.] Professeure titulaire, Ecole de travail social, Universite de Sherbrooke, Sherbrooke (Quebec)

[4.] Coordonnatrice des projets de recherche, Centre hospitalier universitaire SainteJustine, Montreal (Quebec)

Correspondance: Mme Genevieve Turcotte, Centre de recherche Jeunes en difficulte du CIUSSS du Centre-Sud-de-l'Ile-de-Montreal, 1001 boul. de Maisonneuve Est, 7e etage, Montreal (Quebec), H2L 4R5, Tel.: [telephone] 514-896-3498, Courriel: genevieve.turcotte@cjm-iu.qc.ca

Remerciements: Etude realisee avec l'appui financier de la fondation Lucie et Andre Chagnon.

Conflit d'interets: Aucun a declarer. Tableau 1. Caracteristiques sociodemographiques des residantes et de leurs enfants a l'arrivee a MAP N % Age des Moins de 20 ans 3 10,0 % residantes 20-24 ans 12 40,0 % 25-29 ans 10 33,3 % 30 ans ou plus 5 16,7 % Total 30 100,0 % Age des De 0 a 11 mois 8 26,5 % enfants De 12 a 23 mois 14 47,0 % 36 mois et plus 8 26,5 % Total 30 100,0 % Sources Securite du revenu 16 53,3 % de revenus Assurance emploi 2 6,7 % Mesures gouvernementales 5 16,7 % (Emploi-Quebec) Prets et bourses 2 6,7 % Revenu d'emploi 5 16,7 % Total 30 100,0 % Niveau de Moins d'un 3e secondaire 10 33,3 % scolarite 3e ou 4e secondaire 9 30,0 % 5e secondaire complete 5 16,7 % Diplome d'etudes 2 6,7 % professionnelles (DEP) Etudes post-secondaires 4 13,3 % Total 30 100,0 % Pays de Au Canada 15 50,0 % naissance A l'exterieur du Canada 15 50,0 % Total 30 100,0 % Tableau 2. Projets des residantes a l'arrivee a MAP N % Projets a court terme dans la sphere sociale et professionnelle Obtenir un diplome d'etudes 18 60,0 % secondaires ou l'equivalence Obtenir un diplome d'etudes 6 20,0 % professionnelles (DEP) ou une attestation de specialisation professionnelle (ASP) Obtenir un diplome d'etudes 4 13,3 % collegiales (DEC) ou une attestation d'etudes collegiales (AEC) Entreprendre des demarches 2 6,7 % de preparation a l'emploi Total 30 100,0 % Projets dans les autres spheres (n = 30) Se creer un reseau de solidarite 73,3 % Acceder a l'autonomie economique 50,0 % Se sortir d'une situation d'isolement social 33,3 % Se sortir d'une situation de violence conjugale 33,3 % Se sortir d'une dependance affective 33,3 % Ameliorer l'estime de soi 33,3 % Ameliorer ses habiletes 26,7 % parentales Tableau 3. Extraits d'entrevues pour illustrer les effets de MAP et leurs conditions de production Effets Conditions de production des effets Sphere scolaire et professionnelle Moi je quitte et je suis Action structurante sur le contente. je quitte avec un milieu de vie : logement emploi, un permis (de abordable et garderie a conduire), deux diplomes, je proximite suis vraiment heureuse. (...) J'ai acquis beaucoup de choses Oui, MAP a un role a jouer qui font que je me sens comme dans tous ces changements. Le un fruit pret a partir. La fait d'etre vraiment encadree, boucle est bouclee (...) Et la garderie est juste la, tu j'ai un emploi permanent ne paies pas cher ton depuis le 1er juin. Je suis appartement. Tu as des tres bien payee et j'ai toutes travailleuses (intervenantes) les assurances (residante 1, qui peuvent t'aider. Tu ne entrevue depart, juin 2009, au peux pas demander mieux pour terme de 38 mois de sejour, retourner a l'ecole et faire parcours type 1) quelque chose, c'est impossible. Une personne qui De venir a MAP, vraiment ca ne reussit pas quelque chose m'a aussi aidee a pouvoir ici, c'est parce qu'elle n'a terminer mes etudes. (...) pas assez de volonte ou sinon, Donc, vraiment, moi je suis ca l'interessait pas plus tres contente, franchement, (residante 1, entrevue depart, parce que je suis sur la voie, juin 2009, parcours type 1) je suis en train de realiser ce que je voulais faire. Je Mais c'est ca, c'est MAP en suis tres optimiste, fait qui m'a donne l'occasion maintenant. (Residante 4, de pouvoir realiser ca. (...) entrevue phase 2, juin 2009, Sinon, je serais a la apres 36 mois de sejour, recherche d'une garderie ou parcours type 2). bien j'aurais eu une garderie plus loin et ca m'aurait empechee d'etre la. Residante 4, entrevue phase 2, p. 20, parcours type 2) C'est beaucoup le logement, la garderie surtout. (...) Je n'ai pas ma famille ici. Si j'avais ma maman ou une soeur ici, on se serait arrangees pour que je laisse l'enfant chez elles. (...) Donc surtout la garderie, pour me permettre de faire ce que je veux faire, c'est-a-dire, ... sortir du cercle de la pauvrete. (Residante 4, entrevue phase 2, p. 16, parcours type 2). (...) la garderie, d'abord et le logement. C'est surtout, il faut voir la proximite, c'est tres avantageux. Le logement, le beau logement (Residante 4, entrevue phase 2, p. 102, parcours type 2). L'approche des intervenantes : soutien dans les demarches Mon CV, c'est mon intervenante qui a fait le 90 %. Elle m'avait aidee a trouver une ecole pour adultes pour mon secondaire. (...) C'est merveilleux comme elle m'a aidee. Et puis le plan d'action, c'etait du concret, ca m'a aide a me voir avancer. (residante 1, entrevue depart au terme de 38 mois de sejour) Sphere sociale et citoyenne Emergence de nouveaux reseaux de sociabilite Je faisais un effort pour m'integrer. [...] J'ai ete disciplinee la-dedans parce que je me dis, (. ) si jamais ca ne marche pas [avec le conjoint], je ne suis pas toute seule. Et j'ai jamais eu d'amis vraiment, j'avais perdu cette capacite la, d'apprendre a connaitre du monde. C'est une grande fierte pour moi. (residante 17, entrevue phase 2, aout 2009) Amelioration des capacites Approche des intervenantes : d'utilisation des ressources relais aux ressources du milieu Je le savais que ca n'allait pas, je disais << regarde je ne peux pas avancer, je ne peux pas avancer. >> Mon intervenante m'a donne des references. (. ) Elle s'est propose de m'accompagner aussi aux premieres rencontres des therapies. Elle m'a aussi accompagnee dans mes demarches avec mon avocate pour la garde partagee. (...) Je suis vraiment quelqu'un d'insecure et ca me fait beaucoup de bien l'accompagnement. [...] Non c'est sur, je ne les aurais pas faites ces demarches si mon intervenante n'avait pas ete la, du tout. (...) Grace a MAP on a acces a pleins de choses comme ca et c'est aidant la. (residante 16, entrevue depart, aout 2009, parcours type 3) Niveau d'implication dans les instances decisionnelles Je venais aussi pour briser l'isolement, rencontrer d'autres meres qui vivaient la meme situation, mais pas juste parler pour parler, etre impliquee dans quelque chose. Donc je me suis impliquee dans le CA. J'ai fait le vestiaire [comptoir de vetements usages] aussi. Et le comite de residantes qui commencait entre temps. (Residante 7, entrevue phase 2, juin 2009, parcours type 1) Difficultes d'implication dans Importance de consacrer du la sphere citoyenne temps a l'enfant Il faudrait prendre en consideration le fait que les femmes ont besoin de passer du temps avec leurs enfants aussi. Puis que des fois l'implication citoyenne c'est bien beau mais qu'etre avec son enfant c'est une implication citoyenne en soi. Enorme et tres importante. (Residante 10, entrevue phase 2-juin 2009)