Saint-Laurent: transformations urbaines d'une ville de banlieue Quels changements dans la relation centre/peripherie?
Darchen, Sebastien ; Poitras, Claire
Abstract
Contemporary suburbia attracts activities especially those of the high technology sector. In addition, it remains the place where most North Americans prefer to live. This trend often means that, conversely, central cities tend to decline. However, in the case of Canada and of Montreal in particular, the transformation of suburbia does not necessarily imply a growing independency between the centre and the periphery. The case study of Saint-Laurent is an example of the transformation of an industrial suburb into a technological hub close to Montreal. By looking at planning and marketing strategies put forward by local actors, we aim at demonstrating that Saint-Laurent as a technological hub remains highly dependent of the proximity to Montreal, the metropolis of Quebec.
Keywords: Contemporary suburb, Montreal, new planning models, marketing strategies, centre-periphery relation
Resume
La banlieue contemporaine concentre les activites notamment celles liees la nouvelle technologie et confirme sa position en tant que lieu d'habitation privilegie des Nord-Americains. Cette dynamique se traduit souvent par un declin des villes-centres. Toutefois dans le cas du Canada et de Montreal en particulier, l'evolution des espaces de la banlieue n'implique pas forcement une independance accrue entre centre et peripherie. Le cas de Saint-Laurent illustre la conversion d'un territoire de tradition industrielle en un pole de la haute technologie. A partir de l'analyse des strategies en termes d'amenagement et de marketing territorial utilisees par les acteurs municipaux, nous tentons de demontrer que l'affirmation du territoire en tant que pole de la haute technologie reste finalement dependante de la proximite de Montreal en tant que metropole du Quebec.
Mots cles : Banlieue contemporaine, Montreal, nouveaux courants d'amenagement, acteurs de l'amenagement, strategies promotionnelles, rapport centre/peripherie
Introduction
Le debat actuel sur la place des banlieues dans l'espace metropolitain est domine par l'analyse des consequences de la restructuration de l'economie sur la forme urbaine. La deconcentration vers la peripherie des emplois traditionnellement localises dans les centres--cette <<nouvelle suburbanisation>> qui se concretise a partir des annees 1970 (Stanback 1991)--est censee aboutir a une structure polynucleaire de l'espace metropolitain. Cette croissance de l'emploi en peripherie se cristalliserait en un nombre limite de poles d'emplois suburbains (Stanback 1991; Hartshorn et Muller 1989; Cervero 1989; Muller 1981). Malgre le fait que cette restructuration de la forme urbaine ne se concretise pas en un modele unique pour l'ensemble des metropoles d'Amerique du Nord (Shearmur et Coffey 2002, 2001), cette reconfiguration de la localisation des emplois a provoque l'emergence de neologismes pour qualifier les poles peripheriques. Garreau (1991) popularise le modele de la Edge city alors que Fishman (1987) evoque la fin de la banlieue traditionnelle et l'avenement de la Technoburb. Soja (2000), enfin, dans une veine deliberement postmoderne, considere que la configuration bipolaire centre/ peripherie qui caracterisait la metropole moderne est revolue. La structuration polycentrique de l'espace metropolitain, en prenant l'exemple de Los Angeles, se concretise par l'emergence d'un nouveau type urbain, Exopolis, une centralite peripherique caracterisee par un urbanisme fragmentaire et la production de paysages suburbains marques par la simulation d'une realite passee (Soja 2000).
Ces travaux se basent sur la restructuration de l'economie capitaliste pour expliquer l'evolution de la forme urbaine de l'espace metropolitain contemporain et le nouveau positionnement de la banlieue notamment par rapport au centre. Toutefois, dans ce debat peu de pistes emergent quant a ramenagement de ces nouveaux modales de banlieue. La tendance serait plutot a reconnaitre une organisation spontanee de ces espaces (Fishman 1990, 1987), a une evacuation du pouvoir politique dans les prises de decisions relatives a leur amenagement, voire a la mise en place d'un urbanisme base sur l'irrationalite (Dear et Flusty 2001). Soja (2000) considere, quant a lui, que l'amenagement de ces espaces correspond a un contexte economique, culturel, politique et social different de celui qui caracterisait la metropole moderne, bref que l'amenagement de ces espaces doit etre apprehende suivant un nouveau paradigme.
A partir de l'analyse de l'evolution urbaine d'une ville de la banlieue montrealaise, Saint-Laurent, nous tentons de mettre en lumiere l'apport des acteurs municipaux en matiere d'amenagement urbain quant a l'organisation de la banlieue contemporaine (1). Nous considerons que cette action est guidee par des strategies dependantes d'un certain contexte economique. A cet effet, nous examinons les principales phases de developpement urbain de Saint-Laurent. Trois moments sont degages et pour lesquels nous analysons le lien entre ces phases et les strategies en termes d'amenagement elaborees par les acteurs municipaux. Nous souhaitons demontrer qu'il existe une continuite dans les strategies utilisees et que la periode contemporaine, comme les precedentes, se caracterise par des decisions en rapport avec une certaine realite economique du territoire. Loin d'etre aleatoires comme le stipule le courant postmoderne, ces strategies en termes d'amenagement repondent a un contexte particulier. En ce qui concerne la periode contemporaine, le processus de production des espaces suburbains a-t-il evolue? En quoi la restructuration economique du territoire a modifie ce processus et quels changements cela implique en ce qui concerne la relation centre-peripherie?
Nous basons notre analyse sur un cas en particulier, le territoire de Saint-Laurent qui est une ville de banlieue industrielle de la region metropolitaine de Montreal (2). Situe au centre-ouest de l'ile de Montreal, Saint-Laurent a subi des phases de developpement economique successives depuis sa formation a la fin du 19eme siecle pour s'imposer aujourd'hui comme un pole d'emploi majeur du secteur manufacturier de la haute technologie (3). Dans la region metropolitaine, ce pole est le seul a rivaliser avec celui du centre-ville en termes de nombre d'emplois (Shearmur et Coffey 2002, 593). Sans etre un de ces archetypes, Saint-Laurent caracterise bien l'evolution recente de la peripherie en termes de restructuration economique notamment de par sa concentration en emplois relevant du secteur de la haute technologie.
Notre objectif est de demontrer qu'il existe un lien entre l'evolution economique de ce territoire et les strategies en termes d'amenagement mises en place par les acteurs municipaux. Pour ce faire, nous avons retrace l'evolution historique de ce territoire en identifiant les strategies en termes d'amenagement qui ont caracterise l'appui au developpement economique. En ce qui concerne la periode contemporaine, nous analysons deux projets en particulier : le projet domiciliaire Bois-Franc dont la conception est fortement inspiree des principes du New Urbanism et le Technoparc Saint-Laurent, un parc scientifique adapte aux besoins des entreprises du secteur de la haute technologie. Nous avons realise une serie d'entretiens semi-directifs avec les acteurs municipaux et du secteur prive (voir la liste en annexe) afin d'analyser leurs objectifs dans la mise en place des deux projets consideres. Ce travail d'enquete est complete par une analyse des documents promotionnels publies par la municipalite de Saint-Laurent entre la decennie des annees 1960 et celle des annees 1990. Ceci afin d'identifier revolution de l'image du territoire et de situer comment le discours promotionnel se situe de nos jours en ce qui concerne la relation entre Saint-Laurent et la ville-centre.
La restructuration de respace metropolitain Nord-Americain et le cas de Montreal/Saint-Laurent
La banlieue nord-americaine a subi une maturation economique continue depuis la Seconde Guerre mondiale. Hartshorn et Muller (1989) distinguent quatre moments pour decrire cette evolution economique. Jusqu'a la decennie des annees 1960, la peripherie est consideree comme dependante economiquement de la ville-centre, etant donne que les residants de la banlieue se deplacent quotidiennement vers le centre pour aller y travailler (Hartshorn et Muller 1989, 378). Les decennies suivantes sont marquees par la deconcentration vers la banlieue des activites commerciales et des emplois du secteur tertiaire. Enfin, la decennie des annees 1980 marque la concentration en peripherie des activites liees au secteur de la haute technologie qui se materialise sous la forme de corridors de croissance en rapport avec l'organisation des voies de communication structurantes (Harthshorn et Muller 1989, 384). Les recherches recentes sur l'evolution de la forme urbaine mettent en valeur l'influence de la localisation des emplois sur la restructuration de l'espace metropolitain. Toutefois, le processus est complexe et la conclusion la plus evidente de ces travaux est qu'il n'existe pas une configuration unique en ce qui concerne la structuration de l'espace metropolitain en Amerique du Nord (Shearmur et Coffey 2002, 2001). Il existe en effet une distinction entre les villes canadiennes et etats-uniennes (Bunting et Filion 2000; Goldberg et Mercer 1986). Il existe egalement une distinction entre les metropoles canadiennes et la seule a se conformer au modele polynucleaire serait Toronto avec neanmoins un centre qui reste preponderant en ce qui a trait au nombre d'emplois par rapport a la peripherie (Shearmur et Coffey 2002, 588). Quant Montreal, il n'existe qu'un seul pole d'emploi situe en proche peripherie capable de rivaliser avec le centre (Shearmur et Coffey 2002, 588). Si la concentration croissante des emplois en peripherie par rapport au centre est un phenomene reconnu, cette situation n'aboutit pas forcement a une configuration unique en Amerique du Nord. En outre, il est encore difficile de statuer si cette delocalisation des emplois va se concretiser par une forme polynucleaire ou par une dispersion dans l'espace metropolitain (Shearmur et Coffey 2001, 3). Le modele d'un centre en declin entoure de Edge cities ou se concentre la croissance est donc loin d'etre une configuration qui corresponde a toutes les metropoles en Amerique du Nord. Ainsi, l'espace metropolitain montrealais est encore fortement structure par le centre qui demeure le pole d'emploi le plus important. En outre, il concentre les emplois decisionnels du tertiaire superieur (4) (Shearmur et Coffey 2002, 593). La logique spatiale de localisation des emplois rejoint une logique sectorielle. Dans ce contexte, la peripherie compte une concentration importante d'emplois dans le secteur de la haute technologie. Ces secteurs ont en effet une forte tendance a se co-localiser (Shearmur et Terral 2002, 33). Dans le cas de Montreal, cette concentration concerne les territoires de rouest de l'ile. Saint-Laurent est donc en plein coeur de cette zone geographique privilegiee ence qui concerne les emplois du secteur de la haute technologie. De plus, comme nous l'avons mentionne, le pole d'emploi Saint-Laurent/Dorval a ete identifie comme le seul pole peripherique rivalisant avec celui du centre en ce qui concerne le nombre d'emplois (Shearmur et Coffey 2002, 588). Si nous ne sommes evidemment pas dans la configuration des metropoles etats-uniennes, le territoire de Saint-Laurent cumule au moins deux elements qui le rapprochent du modele de Garreau (1991) : plus d'emplois que de residants et une forte concentration en emplois dans le secteur de la haute technologie. Dans leur analyse de la restructuration des espaces industriels montrealais, Foggin et Manzagol (1998, 129) reconnaissent que la zone ouest de l'ile illustre l'emergence de ces nouveaux espaces industriels bases sur la concentration d'activites du secteur de la haute technologie. Ils estiment egalement que SaintLaurent en particulier est la meilleure candidate au rang de Edge city. L'objectif n'est pas tant de statuer sur le fait que le cas etudie corresponde aux modeles de Garreau (1991), de Fishman (1987) ou de Soja (2000) mais de reconnaitre que Saint-Laurent, sans etre un archetype, temoigne de la restructuration economique qui contribue a la transformation formelle et fonctionnelle des espaces peripheriques nord-americains depuis la findes annees 1980.
Les analyses de la banlieue ont longtemps insiste sur son caractere avant tout residentiel de meme que sur le fait que cet espace soit le produit d'une ideologie qui emane des classes les plus aisees afin de reconstituer un environnement idyllique a l'ecart de la ville industrielle (Fishman 1987; Jackson 1985). Cette lecture a en outre contribue a accentuer le stereotype de la banlieue nord-americaine a vocation exclusivement residentielle (Walker et Lewis 2001; Harris et Lewis 1998). Les recherches recentes remettent en cause cette vision qui tend a evacuer les decisions politico-economiques orientant la formation et l'evolution des espaces peripheriques. La tendance est a la mise en valeur du processus de formation des espaces de la banlieue nord-americaine que ceux-ci soient a vocation residentielle (Harris 2004; Morton 2002; McCann 1999; Sies 1997), industrielle (Walker et Lewis 2001; Lewis 2000, 1999) ou cumulant les deux fonctions (Hayden 2003; Keating 2002; Collin et Poitras 2002; Harris et Lewis 2001; Hise 1997). Ces recherches permettent en outre de sortir de la dichotomie ville/banlieue et de reconnaitre que la peripherie se caracterise par un processus de production qui, loin d'etre unidimensionnel, fait intervenir des acteurs et des strategies d'amenagement et promotionnelles qui varient selon les contextes et les epoques. En nous appuyant sur cerre approche, nous rendons compte des differentes periodes qui caracterisent l'evolution du territoire considere.
Saint-Laurent, une evolution en trois temps
Nous tenons dans cette section a souligner l'action des acteurs municipaux et du secteur prive dans l'evolution urbaine qui caracterise Saint-Laurent au cours du 20eme siecle. Nous considerons que les strategies en termes d'amenagement deployees par les acteurs s'inscrivent dans un contexte economique, ce qui explique la division de cette analyse en trois moments qui correspondent aux phases de developpement economique du territoire.
Du village a la ville de banlieue : 1893-1939
Situe au centre de l'ile de Montreal, Saint-Laurent est a l'origine une paroisse agricole. Le 27 fevrier 1893, une partie du territoire est detachee de celui de la paroisse et acquiert le statut de municipalite. La ville progressera par annexions successives des parties du territoire de la paroisse, jusqu'a son annexion complete en 1954 (Ville de Saint-Laurent 1987).
Le territoire conserve son caractere rural jusqu'au debut du 20eme siecle alors que Saint-Laurent concentre cinquante-trois fermes laitieres sur les deux cents quarante-cinq producteurs laitiers approvisionnant Montreal (Dube-Bedard 2004, 73). Au debut du 20eme siecle, le developpement industriel a Saint-Laurent se fait tres lentement. Le territoire reste isole jusqu'a l'arrivee du tramway en 1896. Le premier malte de la ville, Edouard Gohier (maire de 1893 a 1901, de 1903 a 1905 et de 1911 a 1913), permet par sa vision et ses talents de speculateur de donner un elan a la ville (Brochu et Sokoloff 2001, 65). Il comprend tres tot le potentiel de ce territoire a proximite de Montreal tout en reconnaissant que ce potentiel ne pourra etre exploite que si Saint-Laurent entretient un lien avec Montreal (Rumilly 1969, 129-130). Ce lien se concretise en 1896 avec la venue d'une ligne de tramway sur le territoire (Villiard-Beriault 1977, 51). En fournissant gratuitement les terrains i la Montreal Park and Island Railway en vue d'y amenager les voies ferrees, Gohier joue un role dans rarrivee de cet equipement indispensable au developpement de Saint-Laurent. De plus, le conseil municipal accorde une exemption de taxes foncieres a la societe de transport et ce, pour une periode de quinze ans (Rumilly 1969, 130). Eaction de Gohier illustre cette attitude vis-a-vis du developpement urbain que l'on a denommee Boosterism. Comprenant le potentiel du foncier disponible en banlieue, les elites locales provoquent jusqu'a un certain point le developpement des infrastructures notamment dans le but de faire fructifier leurs biens fonciers (Linteau 1984, 1981). Sous radministration Gohier, la ville se dote d'equipements importants dont un systeme d'egouts et d'aqueduc (1903), un systeme d'eclairage public (1900), un hotel de ville et un bureau de poste en 1912 (Poitras 2005, 450).
L'installation en 1885 par la Compagnie du Grand Tronc d'une ligne de chemin de fer au sud de la rue du College accentue considerablement le potentiel industriel du territoire (Rumilly 1969, 132). Cependant il faut veritablement attendre les annees 1930 pour voir les premieres entreprises s'installer a Saint-Laurent. Le tableau suivant presente un recapitulatif des entreprises industrielles qui se sont implantees entre 1899 et 1939.
L'essor industriel et la confirmation d'une ville industrielle majeure : 1939-1980
Le veritable essor industriel est du a l'industrie de guerre. Outre, la volonte municipale d'attirer des entreprises, sa bonne situation geographique et son accessibilite, Saint-Laurent doit aussi sa formidable croissance industrielle a un concours de circonstances avantageuses. La Seconde Guerre mondiale est une veritable aubaine pour la ville d'un point de vue industriel alors que plusieurs entreprises, et en particulier dans le secteur de l'aeronautique, contribuent a l'effort de guerre. En outre, l'aeroport de Cartierville (1929) et surtout celui de Dorval (1941) construit par le gouvernement federal decident du sort de la ville. Ces deux aeroports se presentent comme les infrastructures necessaires au developpement de l'industrie aeronautique sur le territoire.
L'installation de Canadair en 1942 a proximite de l'aeroport de Cartierville decoule de negociations entre le gouvernement federal et les petites usines de fabrication d'avions deja presentes. L'entreprise emploie jusqu'a 18 000 employes pendant la guerre. L'industrie de guerre se repercute sur la production des usines du secteur de la metallurgie : la Robert Mitchell Company travaille pour la construction navale et l'industrie aeronautique, la Gurney fabrique des obus, des mortiers et des vehicules lourds (Rumilly 1969, 223). La premiere entreprise de produits pharmaceutiques, Ayerst, McKenna & Harrison s'installe aussi en 1942 (Ville de Saint-Laurent 1987).
Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, la poussee industrielle se poursuit. Dans le domaine de l'electronique, CAE (Canadian Aviation Electronics) s'etablit a Saint-Laurent en 1947 et se specialise dans la fabrication de simulateurs de vol. La societe Northern Electric qui deviendra Nortel quitte les abords du Canal Lachine a Montreal pour Saint-Laurent en 1954 (Ville de Saint-Laurent 1987). Dans les annees 1950, la ville compte donc sur une base industrielle solide dans le secteur de la metallurgie, de l'aeronautique, mais aussi dans la fabrication de produits pharmaceutiques et dans le secteur des telecommunications.
Comme le montre la figure 1, la Seconde Guerre mondiale est le declencheur de la croissance industrielle a Saint-Laurent. Cette croissance se poursuit durant les decennies des annees 1950 et 1960. La findes annees 1960 et la decennie des annees 1970 sont egalement des periodes de tres fortes implantations, alors que Saint-Laurent beneficie de la mise en place du reseau autoroutier metropolitain. Ainsi, a la findes annees 1960, un troncon de l'autoroute transcanadienne traverse le territoire (voir Figure 2). En 1975, la construction de l'autoroute 13 (autoroute Chomedey) ajoute a raccessibilite de Saint-Laurent.
Forte de cette position au sein du territoire metropolitain, Saint-Laurent s'affirme comine un site industriel majeur a l'echelle du Quebec. En 1970, SaintLaurent devient la seconde ville industrielle du Quebec derriere Montreal en termes d'emplois manufacturiers. Saint-Laurent compte alors 1 532 entreprises et 48 500 personnes y travaillent quotidiennement. Fait a noter, la majorite des emplois sont occupes par des gens de l'exterieur (Bercier 1970, 24). Saint-Laurent est l'archetype de ces zones industrielles suburbaines qui connaissent une croissance formidable entre les annees 1950 et 1970 et ceci au detriment des zones industrielles d'implantation situees plus proche du centre (Robert 1994, 143). Situe a l'ecart du noyau urbain, Saint-Laurent est donc un site industriel dont le developpement est stimule par la Seconde Guerre mondiale (Manzagol 1972, 133).
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Au cours de cette deuxieme periode, le role des acteurs municipaux dans la croissance industrielle demeure assez limite. La croissance conjoncturelle est liee a la position strategique du territoire. Au lieu d'un role proactif (Boosterism du debut du siecle), les acteurs municipaux ont plus un role d'accompagnement des tendances. Les initiatives en termes d'amenagement se resument a une gestion du developpement economique du territoire. En 1954, la municipalite adopte le premier plan d'utilisation du sol (Figure 3.). Cette action fait suite a une implantation spontanee des entreprises le long des principales voies de communication. Le plan de zonage separe la ville en deux entites. A l'est, la zone est reservee au developpement residentiel alors que le territoire situe a l'ouest de l'aeroport est destine a rindustrie.
Cette large superficie situee a l'ouest de la ville acquise en 1954 lors de l'annexion de la totalite de la paroisse Saint-Laurent fait office de large parc industriel particulierement bien situe puisque traverse par le troncon de l'autoroute transcanadienne des la fin des annees 1960. Saint-Laurent nc dispose pas en effet d'amenagement particulier pour accueillir les entreprises. La municipalite compte avant tout sur sa tres bonne situation strategique par rapport aux voies de communication pour demeurer un pole industriel attractif.
D'apres le commissaire industriel de la Ville de Saint-Laurent entre 1989 et 1994, les initiatives d'amenagement de l'apres-guerre jusqu'aux annees 1980 se resumaient a des travaux de genie civil et a la mise en valeur du territoire par le biais du developpement immobilier. La planification, selon lui, se resumait a la mise en place des infrastructures urbaines. (Entretien 3).
L'etablissement d'un pole de haute technologie : 1980-1990
La problematique est differente a partir des annees 1980. L'implantation d'entreprises industrielles continue sur la lancee des annees 1970, la moyenne est d'une installation par jour ouvrable sur l'ensemble de l'annee (Ville de Saint-Laurent 1985, 13). Pres de la moitie de la superficie du parc industriel est alors disponible mais renjeu devient de rentabiliser cette precieuse surface. Continuer avec l'implantation d'entreprises manufacturieres traditionnelles n'aurait pas ete judicieux. Les entreprises du secteur de la haute technologie sont en effet en general moins consommatrices d'espace, plus stables mais surtout elles generent des emplois a haut revenu et attirent une main-d'oeuvre dont le pouvoir d'achat est plus eleve (Entretien 1). La findes annees 1980 constitue donc une phase de transition pour Saint-Laurent. Avec 80 000 emplois et 60 000 habitants en 1988, la ville stagne au niveau residentiel (Ville de Saint-Laurent 1988, 3). De plus, Saint-Laurent qui est reste longtemps sans concurrent en termes de developpement industriel, voit Laval et Montreal devenir de plus en plus menacants. La municipalite se donne un role plus actif et se positionne en tant qu'agent du developpement tant en qui concerne le volet residentiel que le volet des activites economiques (Ville de SaintLaurent 1988, 12). Cette nouvelle approche du developpement se concretise avec la mise en place du projet domiciliaire Bois-Franc en 1993 et l'etablissement du Technoparc Saint-Laurent qui accueille sa premiere entreprise en 1996 (Figure 4.). La municipalite veut, par le biais de ces projets, non seulement augmenter le nombre de ses residants mais aussi garder sa longueur d'avance sur le plan du developpement industriel.
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Dans la section suivante, nous analysons en particulier les objectifs des acteurs dans la mise en place des deux projets.
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Un processus de production dicte par un objectif de rentabilisation fonciere
Nous rendons compte dans cette section des resultats de l'analyse thematique des entretiens semi-directifs avec les differents acteurs consideres dans le cadre de cette recherche (voir annexe). Les entretiens semi-directifs avaient pour objectif d'analyser trois themes en particulier : (1) les objectifs des acteurs en ce qui a trait a l'utilisation de nouveaux modeles d'amenagement, (2) le lien entre les deux projets consideres et (3) rimpact des projets sur l'image du territoire.
En procedant a une analyse thematique du discours et a une analyse categorielle, nous avons identifie pour chaque groupe d'acteurs (les acteurs municipaux et les acteurs du secteur prive) et pour chaque theme, les sous-themes qui caracterisent leur discours. L'analyse categorielle consiste en effet a identifier la frequence des sous-themes evoques en se fondant sur l'hypothese que plus un sous-theme est frequemment cite par le locuteur plus il est significatif du point de vue de ce dernier (Quivy et Van Campenhoudt 1995, 232). Le tableau suivant presente la hierarchie des sous-themes pour chaque groupe d'acteurs selon leur importance.
L'analyse thematique et categorielle des entretiens revele que l'objectif visant a differencier le produit par rapport a un amenagement suburbain conventionnel demeure le plus caracteristique des acteurs du secteur prive et ce, dans le cas des deux projets. Le second objectif a trair a la rentabilisation d'espaces bien situes sur l'ile de Montreal. Chacun des modeles d'amenagement permet en effet d'augmenter la densite de construction tant en ce qui concerne les espaces residentiels que ceux voues aux activites economiques. La preponderance de cet objectif s'explique egalement par le fait que le tissu urbain de Saint-Laurent s'est rapidement densifie depuis la Seconde Guerre mondiale. Eutilisation de nouveaux modeles d'amenagement tels que le New Urbanism ou celui du parc scientifique participe donc a cerre logique de densification des espaces residentiels et de ceux voues aux activites economiques dans un contexte oul 'espace est moins abondant que par le passe. Eanalyse thematique et categorielle demontre egalement une proximite evidente entre le discours des acteurs du secteur prive et celui des acteurs municipaux. Ces derniers mentionnent en effet que l'utilisation de ces nouveaux modeles d'amenagement participe a un objectif de rentabilisation fonciere. Ceux-ci precisent egalement que chacun des projets illustre une qualite superieure en ce qui concerne l'amenagement par rapport a des projets conventionnels de banlieue. Les acteurs municipaux considerent le modele du parc scientifique comme un moyen de favoriser l'implantation d'entreprises du secteur de la haute technologie. Toutefois, cet objectif est secondaire. Par consequent, le lien entre le volet residentiel et la mise en place du parc scientifique n'est pas reconnu par l'ensemble des acteurs comme etant explicite. Meme s'ils sont issus d'une planification de la part de la municipalite afin d'equilibrer le ratio nombre de residants/nombre d'emplois, ces projets sont consideres comme deux operations immobilieres distinctes. La construction d'une image de marque a partir de la mise en place des deux projets n'est pas un objectif qui participe au processus de production de ces nouveaux espaces. Les acteurs municipaux affirment que la mise en place des deux projets n'avait pas pour objectif d'ameliorer l'image du territoire. Si ce sous-theme est mentionne dans le discours des acteurs municipaux, il est largement minoritaire. A cet effet, les acteurs municipaux ne consideraient pas que Saint-Laurent souffrait d'une image negative avant la mise en place de ces projets immobiliers. Le sous-theme considere est par contre plus significatif en ce qui concerne le discours des acteurs du secteur prive. Ceux-ci considerent en effet que la presence de projets residentiels de prestige associee a la mise en place du parc scientifique peut rehausser l'attractivite du territoire de Saint-Laurent par rapport aux entreprises du secteur de la haute technologie. L'objectif de la rentabilisation du foncier est donc celui qui demeure preponderant pour expliquer la mise en place des deux projets. La mise en place des conditions favorables pour le developpement d'une economie en haute technologie s'avere secondaire. Ce qui est confirme par le fait que, d'apres l'ensemble des acteurs, le lien entre les deux projets est indirect.
Evolution de la promotion du territoire de la decennie des annees 1960 a la decennie des annees 1990
La promotion fait partie d'un ensemble de strategies pour servir le developpement economique du territoire. Nous analysons ici son evolution depuis la decennie des annees 1960, ceci afin d'evaluer dans quelle mesure la mise en place des deux projets consideres sert, dans le discours promotionnel, la construction d'une nouvelle image pour le territoire de Saint-Laurent. Nous appuyons ici notre analyse sur les documents publies par la Ville entre 1967 et 1999.
Les decennies des annees 1960 et 1970. Saint-Laurent: ville industrielle par excellence
Les decennies des annees 1960 et 1970 representent une periode de confirmation pour Saint-Laurent apres le formidable essor economique durant la Seconde Guerre mondiale. La Ville joue sur sa competitivite du point de vue du developpement industriel, sur la qualite de ses services et sur sa position strategique pour attirer les entreprises. Le fait de tendre vers une industrialisation croissante permet a la ville une stabilite economique. Durant ces decennies, Saint-Laurent est presente dans les documents de promotion comme une ville qui a su capitaliser sur son potentiel industriel (Ville de Saint-Laurent 1973). On peut souligner le caractere unidimensionnel de la promotion qui insiste avant tout sur les atouts economiques. Le territoire de Saint-Laurent est presente en tant que forteresse industrielle sans concurrence. Outre la puissance economique, les documents de promotion de cette periode valorisent peu le territoire en tant qu'espace de vie.
La decennie des annees 1980. La ville-centre en concurrence avec Montreal
Apres avoir mise sur les atouts de son parc industriel et la hausse de ses revenus pour valoriser son territoire (Administration de Saint-Laurent 1967), la municipalite lance une campagne de promotion au debut des annees 1980 qui valorise le caractere residentiel. Avec cerre campagne de promotion, la Ville demontre qu'elle souhaite equilibrer ses vocations industrielle et residentielle. La Ville de SaintLaurent se definit alors en tant que <<ville-centre>>, c'est-a-dire en opposition avec le centre-ville qu'est Montreal (Ville de Saint-Laurent 1981). Disposant de tous les equipements pour etre un lieu d'affaires et de developpement economique, Saint-Laurent est decrit comme une ville a la pointe du progres.
Au debut des annees 1980, la ville a confirme sa puissance industrielle en deuxieme position au Quebec (juste derriere Montreal) en termes du nombre d'emplois manufacturiers. Mais si la ville offre plus de 60 000 emplois en 1981, 45 000 de ses emplois sont occupes par des personnes qui viennent de l'exterieur (Revue Municipale 1981, 8). Les acteurs municipaux cherchent i diversifier l'economie de Saint-Laurent mais aussi a developper son volet residentiel afin que les travailleurs puissent y habiter. Durant cette periode, le territoire de Saint-Laurent se definit avant tout comme une ville de banlieue qui cumule des espaces de vie de qualite et des espaces propices au developpement des affaires.
La decennie des annees 1990. Valorisation d'un pole de la haute technologie a proximite de Montreal
La creation du Technoparc en 1996 a ete une opportunite pour Saint-Laurent d'affirmer son identite en tant que pole de la haute technologie au Quebec. Cette identite est rattachee a la proximite de Montreal. La promotion de Saint-Laurent en tant que pole de la haute technologie met en avant la proximite de Montreal en tant que cadre de vie, en tant que ville de dimension internationale avec ses festivais et ses quatre universites. C'est bien Montreal en tant que ville de rang international qui sert d'appat pour attirer les entreprises du secteur de la recherche et developpement (Ville de Saint-Laurent 1999a; Ville de Saint-Laurent 1990). La promotion de Saint-Laurent met en avant le fait que le territoire est adapte aux attentes d'une nouvelle generation d'entreprises. Saint-Laurent offre un environnement technologique favorable avec la presence du Technoparc, des espaces residentiels de prestige, la proximite de Montreal et ses universites renommees (Ville de Saint-Laurent 1999b). Les autorites locales de Saint-Laurent doivent en effet proposer des arguments solides pour convaincre des entreprises de calibre international de s'y implanter. Dans cette perspective, les projets residentiels recents comme le projet domiciliaire Bois-Franc sont des atouts qui participent a la construction d'une image de marque basee sur l'innovation et la qualite.
Saint-Laurent est donc presente comme un territoire equipe pour accueillir une nouvelle generation d'entreprises, qui, grace a la proximite de Montreal, se positionne au niveau international. La strategie de promotion de Saint-Laurent n'est plus celle d'une ville de banlieue mais bien celle d'un territoire integre a un espace metropolitain, le Grand Montreal. Contrairement aux strategies promotionnelles des annees 1960, 1970 et 1980 qui visaient a affirmer Saint-Laurent en tant que ville independante de la ville-centre, les documents de promotion recents confirment l'importance de la complementarite Saint-Laurent/Montreal.
Conclusion
La periode contemporaine que nous situons dans le cas de Saint-Laurent, a partir de la decennie des annees 1980, est marquee par une intervention plus prononcee de la municipalite ence qui concerne la planification du territoire. Ceci dans robjectif d'equilibrer le ratio nombre de residants/nombre d'emplois. Toutefois, l'analyse du discours des acteurs revele que la production de nouveaux espaces incarnes par le projet domiciliaire Bois-Franc et le Technoparc Saint-Laurent repond principalement a un objectif de rentabilisation du foncier, notamment par l'utilisation de nouveaux modeles d'amenagement qui permettent une certaine densification du territoire. La restructuration economique qui caracterise le territoire a donc une influence sur les strategies d'amenagement deployees par les acteurs. Cependant, le processus de production des nouveaux espaces consideres repond a des objectifs de rentabilisation fonciere qui ont egalement caracterise l'amenagement du territoire pour les epoques anterieures. Le discours promotionnel associe a la mise en place de ces nouveaux espaces met en avant la proximite de Montreal afin de consolider l'image du territoire en tant que pole de la haute technologie. L'analyse thematique a demontre que la construction de cette image est dissociee du processus de production de ces espaces. L'objectifde creer un milieu favorable au developpement d'une economie du secteur de la haute technologie est en fait secondaire pour expliquer la mise en place des deux projets. Nous pouvons donc conclure que la restructuration economique de la peripherie se concretise par la mise en place d'espaces residentiels et d'activites qui font appel a de nouveaux modeles d'amenagement mais que les objectifs des acteurs sous-jacents a la production de ces espaces n'ont pas radicalement evolue. La restructuration de la forme urbaine de la banlieue contemporaine repond donc a une rationalite de la part des acteurs. En outre, l'affirmation de ce nouveau type d'espace suburbain sur le plan economique s'appuie sur la proximite de la ville-centre et sur son integration a un espace metropolitain. Ce qui contredit l'affirmation que la restructuration economique de la peripherie entraine la formation de modeles de banlieue (Edge city, Technnoburb, Exopolis) qui remettent en cause une configuration bipolaire de l'espace metropolitain nord-americain. Le cas de Saint-Laurent demontre en effet que non seulement la restructuration recente de la forme urbaine a travers la mise en place de nouveaux projets repond globalement a des objectifs similaires que par le passe mais que l'affirmation economique de cet espace se base sur la complementarite Saint-Laurent/Montreal plutot que sur une independance accrue vis-a-vis du centre.
Annexe
Liste des entretiens semi-directifs (par ordre chronologique) Acteurs municipaux :
Entretien 1. Directeur du service de l'amenagement et du service aux entreprises de l'arrondissement de Saint-Laurent, 22 novembre 2004.
Entretien 2. Directeur general adjoint (1990-2001) de la Ville de Saint-Laurent, 3 fevrier 2005.
Entretien 3. Commissaire industriel (1989-1994) de la Ville de Saint-Laurent, 16 fevrier 2005.
Entretien 4. Maire de l'arrondissement de Saint-Laurent, 22 fevrier 2005.
Entretien 5. Maire de la Ville de Saint-Laurent (1990-2001), 31 mars 2005.
Entretien 6. Commissaire industriel du service de developpement economique de l'arrondissement de Saint-Laurent, 15 avril 2005.
Acteurs du secteur prive :
Entretien 7. Constructeur du projet domiciliaire Bois-Franc, 25 novembre 2004
Entretien 8. Promoteur du projet domiciliaire Bois-Franc, 29 novembre 2004.
Entretien 9. Architecte du projet domiciliaire Bois-Franc, 1er decembre 2004.
Entretien 10. Promoteur du Technoparc Saint-Laurent, 2 fevrier 2005.
Entretien 11. Architecte du Technoparc Saint-Laurent, 28 fevrier 2005.
Entretien 12. Promoteur du Technoparc Saint-Laurent, 30 mars 2005.
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Sebastien Darchen
Claire Poitras
INRS-Urbanisation, Culture et Societe
Notes
(1) Nous considerons en effet la Edge city, la Technoburb ou Exopolis comine des archetypes de la banlieue contemporaine qui ne correspondent que partiellement au cas etudie. Pour caracteriser la situation de Saint-Laurent aujourd'hui nous utilisons le terme plus general de banlieue contemporaine.
(2) Depuis janvier 2002, a la suite de la reforme municipale imposee par le gouvernement du Quebec, la Ville de Saint-Laurent est devenue un arrondissement de la nouvelle Ville de Montreal. Etant donne que nous etudions ses transformations sur une longue periode, nous l'analysons comme une ville de banlieue.
(3) Nous faisons reference a la definition de Shearmur (1997). Celui-ci prend en compte le produit final et distingue le secteur manufacturier et le secteur des services dans sa definition des emplois du secteur de la haute technologie.
(4) Cette categorie inclut les services lies au secteur de la finance, de l'immobilier et des assurances. Nous faisons reference a la definition utilisee par Shearmur et Coffey (2001), p. 16. Tableau 1. Ordre chronologique d'installation des entreprises sur le territoire de Saint-Laurent entre 1899 et 1939 Nom de l'entreprise Annee Type d'industrie d'installation Dominion Chicory Co. 1899 Alimentaire Parfumerie Bigaouette 1910 Industrie chimique Ed. Gohier Ltd. 1912 Industrie du bois Gurney 1913 Metallurgie Saint-Aubin 1923 Industrie laitiere Jasmin et Noel n/d Industrie laitiere Dupuy 1926 Industrie du Bois Robert Mitchell 1929 Metallurgie Preston Pure Preserve Ltd. 1934 Alimentaire Noorduyn 1935 Aeronautique Guenette 1935 Industrie du bois Cartier Lumber Co. 1936 Industrie du bois Continental Can 1937 Metallurgie Clough Chemical Ltd. 1938 Industrie chimique Source : Clermont, 1946 (document non pagine) Tableau 2. Resultat de l'analyse thematique et categorielle du discours par groupe d'acteurs Objectifs a travers Objectifs a travers l'utilisation du New l'utilisation du Urbanism modele du parc scientifique Acteurs du (1) Differentiation du (1) Differenciation secteur prive produit du produit (2) Rentabilisation du (2) Rentabilisation foncier du foncier (3) Securite en ce qui concerne l'investissement du consommateur (4) Creer un milieu de vie Acteurs (1) Differenciation du (1) Rentabilisation municipaux produit du foncier (2) Qualite de (2) Favoriser le l'amenagement et de la developpement planification de l'economie du secteur de la haute technologie Lien entre les Impact des deux projets projets sur l'image du territoire Acteurs du (1) Aucun (1) Reunir les secteur prive lien conditions (2) Une pour accueillir planification les entreprises plus du secteur equilibree du de la haute territoire technologie Acteurs (1) equilibrer (1) Aucun municipaux le volet impact residentiel (2) Construction et celui des d'une image activites attractive pour economiques les entreprises (2) Deux du secteur operations de la haute differentes technologie Source : L'aurent