L'histoire urbaine au Canada : l'espace, les citadins et les gouvernants.
Poitras, Claire
Abstract
This paper reviews recent developments in the field of urban history in Canada. In the last decade, scholars have examined different aspects of city life : housing, work, culture, ethnicity, etc. Despite the fragmentation of the field, we can gather together the research questions around four leading subject matters: the study of the suburbanization process, the issues of ethnicity and social classes, the redefinition of gender relations and its impact on the uses of urban space, and the question of local power and urban governance. These subject matters are similar to those selected by other scholars in the field of urban studies where cultural, feminist, and ethnic studies are utilized to understand the Canadian past and present urban experience.
Resume
Cet article dresse un bilan des developpements recents en histoire urbaine au Canada. Au cours des dernieres annees, les travaux ont porte sur differents aspects de la vie urbaine : logement, travail, culture, ethnicite, etc. En depit de la fragmentation du champ disciplinaire, il est possible de regrouper les questionnements en quatre thematiques principales : l'etude du processus de suburbanisation, la question de l'etbnicite et des classes sociales, la redefinition des rapports hommes/femmes et sa portee eu egard a l'usage de l'espace urbain, la question de la gouverne et du pouvoir. Ces choix thematiques sont analogues a ceux qu'on retrouve dans le domaine des etudes urbaines, champ interdisciplinaire ou les etudes culturelles, ethniques et feministes sont employees pour comprendre le fait urbain contemporain.
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A l'instar de ce qu'on observe dans plusieurs pays occidentaux, au Canada, la fin du [XX.sup.] siecle a remis a l'ordre du jour le role des villes en tant que generatrices d'innovation et de prosperite, tout en exposant le spectre de l'exclusion sociale et de la deterioration de l'environnement (1). L'histoire contemporaine des villes canadiennes revele de nombreuses transformations : pensons a la concentration demographique au sein des grandes metropoles, aux modes de gestion locale et metropolitaine et a la redefinition de la hierarchie urbaine. Dans quelle mesure ces sujets d'actualite soulevent-ils de nouvelles questions pour la recherche historique recente? En quoi est-ce que les caracteristiques propres au reseau urbain canadien ont-elles contribue a definir les priorites de la production historienne? Est-ce que ces priorites et les tendances qui les portent refletent des thematiques recentes dans le domaine des eludes urbaines?
Selon les dernieres donnees de Statistique Canada (2), en 2001, 79,4 % des Canadiens vivaient dans une region urbaine comptant 10000 habitants ou plus, comparativement a 78,5 % en 1996. Plus que l'urbanisation, la concentration des populations dans les regions metropolitaines de recensement constitue l'evolution dominante qui a marque les annees 1990. Ainsi, de 1996 a 2001, la population canadienne s'est principalement concentree dans quatre grandes regions urbaines, a savoir : 1) le << Golden Horseshoe etendu >> qui correspond a la region en forme de fer a cheval situee dans le sud de l'Ontario bordant l'extremite ouest du lac Ontario et comprenant les conurbations d'Oshawa, de Toronto, de Hamilton et de Sainte-Catherines-Niagara Falls; 2) la region de Montreal, incluant ses villes satellites (Valleyfield, Saint-Jean-sur-Richelieu, Saint-Hyacinthe, Sorel, Joliette et Lachute); 3) la region du Lower Mainland et du sud de |i| e de Vancouver en Colombie-Britannique (incluant Vancouver et Victoria); et 4) le corridor Calgary-Edmonton. Toujours selon Statistique Canada, de 1996 a 2001, << ces quatre regions combinees ont cru de 7,6 %, alors que la croissance etait pratiquement nulle (+ 0.5 %) dans le reste du pays (3) >> S'agit-il la de bouleversements et de ruptures par rapport a l'experience urbaine passee ou, au contraire, doit-on considerer les changements recents comme la poursuite d'un processus enclenche depuis plusieurs decennies?
Le recensement canadien de 1931 revele que la population est urbaine a plus de 53 % (4), avec des variations provinciales et intra-provinciales (5). Le [XX.sup.e] siecle est caracterise par la concentration demographique a l'interieur des agglomerations de plus de 100 000 habitants qui, des 1901, accueillaient 34,8 % de la population canadienne. En 1971, la part de la population totale qui habite une agglomeration de plus de 100 000 habitants a atteint 63,3 %. Qui plus est, selon les donnees des recensements, entre 1901 et 1971, le taux de croissance demographique a l'echelle des agglomerations surpasse celui du pays. En d'autres termes, le processus qui a le plus marque le fait urbain canadien est celui de la metropolisation de l'espace. Selon les sociologues Bassand et Kaufman (6)--pour qui les metropoles contemporaines se sont constituees largement autour des infrastructures de transport rapide, ces dernieres ayant contribue a la mise en forme d'aires metropolitaines discontinues et a la transformation des centralites urbaines--la metropolisation : peut etre interpretee comme une expression nouvelle du modele centre-peripherie : elie paracheve le passage du modele de la ville qui prend appui sur l'espace-distance au modele urbain qui prend appui sur l'espace-temps. Dans les aires metropolitaines, ce n'est plus la distance qui structure l'espace, mais l'accessibilite (7).
En plus de la concentration de la population dans un nombre limite de regions, le developpement recent du reseau urbain canadien met en lumiere plusieurs evolutions socio-demographiques et economiques dont les racines historiques leur ont donne une coloration particuliere. Dominant leur hinterland, les villes canadiennes ont assume de multiples fonctions, ces dernieres n'etant pas mutuellement exclusives : capitales federale (8) et provinciales (9), villes nees d'une industrie specifique (10) ou encore de l'exploitation des ressources naturelles (forets, mines, energie hydro-electrique, etc.), centre financier (11), porte d'entree vers l'Ouest (12), ville portuaire, centre ferroviaire (13), etc. Mais avec l'emergence d'une economie mondialisee, on peut penser que les rapports hierarchiques qui caractrrisaient les relations entre les villes et leur hinterland sont en voie de se transformer (14). C'est du moins une hypothese plausible.
Les reformes municipales recentes s'averent un autre evenement d'importance qui risque de changer considerablement la donne. Si l'autonomie locale a toujours ete defendue avec vigueur par les elus municipaux canadiens, les paliers superieurs de gouvernement n'ont pas hesite a la defier en prescrivant d'importants changements institutionnels et, par consequent, a orienter les pratiques en matiere de fiscalite locale, de gestion des services urbains et d'amenagement des milieux de vie. A partir de la fin du [XIX.sup.e] siecle, et tout au long du [XX.sup.e] siecle, le territoire des villes-centres a ete agrandi par voie de fusions ou d'annexions. Au cours des annees 1990, ce processus de restructuration municipale a connu un regain de popularite en Ontario, au Quebec, au Nouveau-Brunswick et en Nouvelle-Ecosse. En raison d'importantes fusions, les deux principales villes canadiennes, Montreal et Toronto, ont vu leur population presque doubler depuis dix ans.
Notre objectif n'est pas de dresser un bilan historiographique exhaustif des travaux en histoire urbaine au Canada depuis le debut des annees 1990. Nous visons avant tout a cerner les tendances thematiques emergentes et a degager les facteurs, les elements de contexte, les courants venus d'autres disciplines et les concepts qui influencent la production canadienne.
Pour inventorier les monographies recentes, nous avons effectue une recherche bibliographique dans les catalogues des bibliotheques universitaires canadiennes. Quant aux articles de periodiques, les listes des publications qui paraissent dans la Revue d'histoire de l'Amerique francaise et la Canadian Historical Review ont ete depeuillees. Par ailleurs, puisque notre strategie de reperage bibliographique visait la representativite et non l'exhaustivite, nous n'avons pas integre tous les travaux inventories. Seuls les articles dont les objets d'etude sont rattaches aux tendances thematiques identifiees sont cites dans ce bilan. De plus, deux bilans historiographiques parus sur l'histoire urbaine au Quebec dans la Revue d'histoire de l'Amerique francaise nous ont fourni des reperes quant aux articles scientifiques et aux memoires et theses (15). Une consultation des sites Internet des departements d'histoire au Canada et de la liste des theses soutenues nous a egalement permis d'identifier certains travaux. Par ailleurs, en raison de la faible production canadienne dans le champ strict de l'histoire urbaine--cette discipline ne constituant pas au Canada un domaine d'enseignement et de recherche entierement defini et autonome (16)--, pour couvrir la recherche, nous avons elargi l'horizon thematique et inclus l'histoire culturelle, politique, intellectuelle et institutionnelle. La discipline a ete influencee par des courants conceptuels et des approches provenant de l'anthropologie, de la sociologie, des etudes feministes et de la geographie. C'est dire que les historiens se sont mis a l'heure de l'interdisciplinarite ou de la pluridisciplinarite. Ce constat ne s'applique pas exclusivement au cas canadien. Qui plus est, a I'instar de ce qu'Alan Artibise et Paul-Andre Linteau avaient note dans leur bilan paru au debut des annees 1980 (17), l'histoire urbaine au Canada a attire non seulement des historiens mais egalement des sociologues, des geographes, des urbanistes et des historiens de l'art.
Notre texte est divise en quatre parties. Chacune aborde une tendance thematique. Dans un premier temps, nous nous penchons sur le processus de suburbanisation qui a fait l'objet de plusieurs travaux. Dans un deuxieme temps, nous presentons les travaux qui ont traite, d'une part, de la question de l'immigration, intimement liee a l'experience urbaine et historique canadienne et, d'autre part, de la formation des classes sociales. La redefinition des rapports hommes/femmes dans l'espace urbain constitue la troisieme tendance observee. Dans un quatrieme temps, c'est la question de la gouverne et du pouvoir qui est abordee. Ces choix thematiques refletent l'influence des problematiques de recherche formulees par les chercheurs en etudes urbaines, champ interdisciplinaire ou les etudes culturelles, ethniques et feministes sont employees pour comprendre le phenomene urbain contemporain. En guise de conclusion, nous tracons quelques perspectives quant aux developpements futurs de l'histoire urbaine au Canada.
Repenser la banlieue
Une premiere tendance qui se degage des travaux recents produits sur les villes canadiennes est l'interet que plusieurs chercheurs ont porte aux espaces suburbains dans toute leur complexite. Specifiquement, l'histoire de la banlieue s'est interessee a la variete des activites qui s'y sont deployees (18), a l'enjeu du logement (19) et a ses groupes sociaux diversifies (20), notamment les membres de la classe ouvriere et de la classe moyenne et les groupes ethniques.
Par rapport a la diversite fonctionnelle prevalant dans les villes suburbaines, au debut des annees 1980, les travaux precurseurs de Paul-Andre Linteau sur la ville de Maisonneuve en banlieue de Montreal (21) avaient pave la voie a des recherches portant sur les strategies de promotion economique et industrielle des acteurs locaux. A partir d'une approche combinant une methodologie empirique s'appuyant sur des donnees quantitatives et qualitatives, les recherches de Robert Lewis (22) portant sur la deconcentration industrielle et la distribution spatiale des entreprises de production a Montreal ont revele que le processus de suburbanisation est a l'oeuvre des les annees 1850, a l'instar de ce que certains chercheurs ont pu observer dans plusieurs regions urbaines aux Etats-Unis (23). L'action des pouvoirs publics locaux, les besoins spatiaux et technologiques des manufacturiers, la proximite des quartiers ouvriers et l'accessibilite aux reseaux de transport ferroviaire et maritime sont tous des facteurs ayant facilite le developpement de la banlieue industrielle (24).
En ce qui concerne les villes de banlieue caracterisees par la predominance de la fonction residentielle, l'ouvrage de Richard Harris sur la peripherie de Toronto (25) a demontre qu'au cours de la premiere moitie du [XX.sup.e] siecle, la banlieue a aussi attire des menages ouvriers. Ceux-ci cherchaient a y denicher un logement abordable ou voulaient y trouver du travail en raison de la delocalisation des emplois industriels, et ce, bien avant la construction des autoroutes et la mise en place des programmes federaux favorables a l'acquisition d'un pavillon en banlieue. Developpement anarchique, auto-construction, petite propriete precaire, inexistence de services urbains sont tous des traits ayant marque le quotidien des habitants de ces espaces peripheriques (26). Ce type de banlieue ouvriere a connu une phase d'expansion importante jusque dans les annees 1950, en raison de la penurie de logements dans les villes-centres, de meme qu'a cause des normes de zonage plus permissives dans certaines municipalites. Par ailleurs, les difficultes budgetaires de ces villes-champignons les ont conduites. a terme, a leur annexion par la ville-centre qui, en depit du fardeau financier que cela representait, pouvait etendre son emprise sur le territoire urbanise de la region metropolitaine.
En plus d'avoir revisite la banlieue a la lumiere de sa diversite fonctionnelle et sociale et de ses problematiques specifiques, des travaux se sont penches sur la suburbanisation de certains groupes ethniques. C'est le cas notamment de l'ouvrage d'Etan Diamond qui examine l'etalement urbain des suifs orthodoxes au debut des annees 1970 dans la region de Toronto (27). La vie suburbaine n'est pas seulement recherchee par les menages appartenant au groupe ethnique et religieux dominant, a savoir les anglophones d'origine britannique de religion protestante. Il s'agit la d'un ideal qui transcende les classes sociales et les communautes religieuses. A l'interieur d'un espace soi-disant homogene, la communaute juive orthodoxe de la banlieue de Toronto est parvenue a etablir ses reseaux sociaux, a construire ses institutions et a exprimer pleinement ses croyances religieuses.
En bref, les travaux sur la banlieue--definie comme une unite administrative distincte de la ville-centre et dont les modes d'amenagement de l'espace s'en differencient--et les banlieusards ont mis en lumiere un processus multiforme (28), pluriel, eloigne de la vision stereotypee qui en est largement vehiculee dans la culture populaire, c'est-a-dire un milieu de vie peu dense, habite par des menages de la classe moyenne et parseme de pavillons entoures de pelouse. Au meme titre que l'urbanisation, le processus de suburbanisation est desormais considere par plusieurs historiens comme un objet d'etude porteur d'une valeur heuristique quant a notre comprehension generale de l'histoire du phenomene urbain canadien. Par ailleurs, l'exode banlieusard qui s'amorce a partir des annees 1950 a, somme toute, peu interesse les historiens (29). Les modalites de mise en forme socioculturelle et politico-economique de la banlieue de l'apres-guerre (30) demeurent encore l'apanage des sociologues et des geographes.
Les groupes sociaux et la ville : communautes culturelles et classes sociales
L'experience urbaine canadienne est fortement marquee par la presence de differents groupes ethniques dont certains s'etablissent des leur arrivee dans les milieux urbains. C'est le cas, notamment, dans les villes des provinces les plus urbanisees comme l'Ontario et le Quebec, qui, en raison de l'intensification des activites industrielles au tournant du [XX.sup.e] siecle, attirent de nombreux immigrants en quete de travail. Plusieurs travaux de recherche parus dans les annees 1990 ont mis en valeur la diversification ethnique des villes canadiennes. Nous disposons ainsi de nombreux ouvrages portant sur l'insertion d'une communaute culturelle specifique dans une ville, et ce, pour differentes periodes. Mentionnons, a titre indicatif, les travaux sur les Chinois a Toronto (31) ou a Vancouver (32), les Italiens a Calgary apres la Seconde Guerre mondiale (33); les Juifs a Montreal (34), les Irlandais catholiques a Toronto (35), les Finlandais de la region de Sudbury (36), la communaute noire a Montreal et dans les villes de la Nouvelle-Ecosse (37), ou encore la communaute macedonienne de Toronto (38). Loin d'etre exhaustive, cette liste temoigne d'une forte fragmentation des sujets de recherche. Certaines etudes plus generales nous fournissent un portrait de leurs lieux d'habitation, de travail, de loisir et de leurs institutions (39).
La principale conclusion a tirer de ces etudes est que, bien qu'ils aient fait robjet de pratiques discursives ou de comportements et d'attitudes politiques discriminatoires, les differents groupes ethniques ont reussi a occuper un espace qui leur soit propre, et ce, malgre les contraintes mises de l'avant par les groupes dominants. Qui plus est, plusieurs de ces travaux mettent en lumiere, d'une part, les modalites de la constitution d'un espace ou d'un quartier a dominance ethnique par leurs habitants et, d'autre part, les modes discursifs par lesquels les autorites procedent pour construire un quartier ethnique qui corresponde a leur representation. En se concentrant sur l'experience urbaine des communautes culturelles, ces travaux attestent l'influence de la nouvelle histoire sociale elaboree dans les annees 1960 et qui a oriente son regard vers des groupes traditionnellement peu consideres dans le developpement des villes.
En plus d'avoir ete marquees par des recherches s'interessant aux modalites d'insertion des groupes ethniques dans l'espace urbain, tes annees 1990 ont ete temoins d'importants travaux sur la formation des classes sociales, notamment les classes superieures (40) et la classe moyenne (41). Dans un contexte d'urbanisation et d'industrialisation rapides, les certitudes relatives a la position des groupes sociaux a l'interieur de la hierarchie sociale--en particulier des elites traditionnelles--sont ebranlees. C'est pourquoi les historiens se sont interesses aux transformations des rapports sociaux et aux nouveaux enjeux normatifs que cela souleve. Entre autres choses, il faut mentionner que les changements politiques et economiques des villes en voie d'industrialisation ont ouvert la porte a de nouvelles perspectives pour les representants de la classe moyenne superieure montante ou en voie de constitution. Les representants des institutions publiques, les hommes d'affaires, les professionnels et les cols blancs en sont venus a imposer diverses formes d'autorite--par exemple en reglementant la consommation d'alcool (42) ou encore en prescrivant les activites permises dans les lieux publics comme les parcs (43)--qui depassaient leur milieu de travail et touchaient l'ensemble de la sphere publique de l'espace urbain. Des etudes se sont egalement penchees sur les pratiques de mise en valeur de l'espace en fonction de leurs aspirations et de leurs representations d'un milieu de vie ideal (44). Ces recherches ont montre les moyens par lesquels les membres de la classe moyenne superieure procedent pour elaborer une identite definie en fonction d'un sens specifique du devoir. A cet egard, l'ouvrage de Keith Walden (45), qui emploie la notion gramscienne d'hegemonie culturelle pour mettre au jour les modalites d'ascension de l'elite economique bourgeoise torontoise, apporte un eclairage nouveau sur les ambivalences de la modernite urbaine. Source d'innovation, la modernite force les individus et les groupes a s'adapter aux changements socio-culturels. Certains ont aussi fait appel a ce cadre interpretatif pour cerner le pouvoir des classes dominantes sur les pratiques culturelles des habitants d'une petite ville ontarienne bouleversee par l'arrivee de la modernite (46).
L'histoire des groupes sociaux en milieu urbain en fonction de leur appartenance a une communaute ethnique ou a une classe sociale a mis l'accent sur leurs modes d'insertion, leurs pratiques culturelles, de meme que sur le developpement des institutions qui les distinguent. Cette lecture polyphonique de l'experience differenciee des groupes en milieu urbain est aussi presente en ce qui a trait aux femmes. En fait, certains travaux ont meme procede a une analyse de la realite des femmes membres d'une minorite ethnique dans les villes canadiennes (47).
Hommes et femmes : des spheres separees?
A l'instar des strategies d'integration des differents groupes ethniques et sociaux, l'experience specifiquement feminine en milieu urbain a fait l'objet de plusieurs travaux. L'apport des etudes feministes est ici fondamental. Pour les hommes, la ville peut etre consideree comme un lieu de circonstances opportuees, bien que les rapports sociaux tendus, les conflits ouvriers et les efforts de contrele social mis en ouvre par les groupes dominants aient constitue d'importants obstacles a l'amelioration de leurs conditions de vie. Qu'en est-il pour les femmes? Beneficient-elles des memes possibilites d'emancipation en milieu urbain? Comment sont percues les femmes qui occupent des espaces traditionnellement reserves aux hommes? Sur le plan analytique, est-ce que les historiens ont repense la vision selon laquelle les hommes et les femmes vivent dans des spheres separees?
Afin de proceder a une meilleure comprehension de la place des femmes dans les villes, les chercheurs ont surtout analyse, d'une part, le discours (48) des elites politiques et economiques et du clerge sur le role des femmes et, d'autre part, les diverses pratiques deployees par les femmes pour beneficier des avantages de la grande ville. Ainsi, la recherche realisee par Carolyn Strange (49) jette un regard nouveau sur les inquietudes soulignees par les representants des elites urbaines en ce qui a trait a l'arrivee massive des femmes celibataires sur le marche du travail a Toronto pendant l'industrialisation--ce qui etait appele par les elites le Girl Problem. Au lieu de tenter de cerner les raisons economiques expliquant la vulnerabilite des femmes, les reformistes et les elites urbaines ont plutot opte pour des croisades moralisatrices visant a rectifier les comportements juges deviants.
En raison du fait que la ville est consideree a la fois comme un lieu d'expression et de repression de sous-cultures, des travaux se sont interesses aux pratiques sexuelles (50) et aux plaisirs et dangers de la ville en etudiant la mise en forme sociale des regles morales encadrant ces pratiques (51), que ce soit par le biais d'approches repressives faisant appel au systeme judicaire ou encore a des reformes morales. D'une maniere synthetique, on peut dire que ces travaux ont eclaire les processus par lesquels les possibilites d'epanouissement en milieu urbain se differencient en fonction des sexes ou des orientations sexuelles.
Au-dela des elements discursifs visant a construire une representation du role et de la place des femmes en milieu urbain, les historiens se sont penches sur les conditions materielles dans lesquelles vivaient les familles et en quoi cela influencait la vie des hommes et des femmes (52). Mettant l'accent sur les facteurs economiques et integrant la notion de genre dans la structuration des rapports sociaux, l'ouvrage de Joy Parr (53) sur le quotidien des travailleurs et travailleuses dans deux petites villes ontadennes a ouvert la voie aux recherches portant sur la vie des femmes au travail et dans l'espace urbain. Au cours des annees 1990, des chercheurs (54) ont egalement expose les processus de construction sociale des pratiques culturelles differenciees des hommes et des femmes en milieu urbain et particulierement dans un contexte de travail. Leur principal apport est d'avoir fait appel a des concepts comme la quotidiennete et les strategies de survie pour mieux saisir la nature des modes d'adaptation face aux aleas de la vie urbaine pendant l'industrialisation. Ces analyses ont montre que, bien que les representations socioculturelies faisaient du travailleur salarie de sexe masculin le principal pourvoyeur, les femmes avaient elabore une panoplie de moyens prevoyants (la production maison, l'accomplissement de menus travaux domestiques, l'accueil de pensionnaires) et developpe des formules d'entraide pour boucler les budgets familiaux (55).
De toute evidence, l'histoire urbaine canadienne a abandonne les grands recits et l'histoire des personnages connus au profit de la vie quotidienne et des hommes et des femmes ordinaires afin de cerner les modalites de leur inscription dans l'espace public. En se penchant sur l'histoire des loisirs, de l'alcool, de la sexualite, de la famille, ou encore du travail et du chomage (56), les historiens de la ville sont parvenus a eclairer les multiples dimensions du vecu urbain, ce dernier se deroulant dans plusieurs lieux : la paroisse (57), l'usine, le parc, la rue (58), la taverne (59), le bureau, le marche public (60), l'espace prive de la maison (61).
Gouverner la ville : paysages, institutions locales et services urbains
Les travaux recents en histoire urbaine s'inscrivent resolument dans les nouveaux courants de l'histoire culturelle, intellectuelle, politique et institutionnelle qui ont contribue a faire emerger le probleme de l'elaboration d'identites diverses, ce qui constitue une maniere de vivre ou d'experimenter la ville et d'occuper l'espace urbain. Ainsi, certains themes privilegies par les historiens temoignent de cet interet. Par exemple, les recherches sur la commemoration d'evenements signalent l'importance, d'une part, des symboles culturels et religieux et, d'autre part, de la memoire collective dans la mise en forme des identites urbaines (62). Ce type de recherche permet d'eclairer la maniere dont les citadins donnent des significations a certains lieux et a certains evenements en fonction de leur propre position a l'interieur de l'espace social et politique de la ville. L'influence de l'histoire culturelle et politique est ici tres nette.
L'etude du bati urbain a fait une place a la fois aux productions architecturales monumentales et au gigantisme propre aux grandes villes (63), et aux constructions vernaculaires plus modestes, mais neanmoins constitutives d'identites urbaines specifiques (64). Les travaux ont aussi montre comment des villes sont entierement planifiees et amenagees par des interets prives (65) et a partir de quelles influences socioculturelles elles ont ete modelees.
Alors que le cadre bati et les formes urbaines continuent de retenir l'attention des chercheurs, on ne peut en dire autant de la gestion locale. Il faut d'abord faire le constat d'un net recul par rapport aux travaux realises dans les annees 1970 et 1980 en ce qui a trait a l'interet pour les politiques locales, reflet d'une tendance generale qui touche la question politique. Mondialisation oblige (66), les historiens se sont tenus a l'ecart des politiques locales. Malgre cette devalorisation sur le plan de la recherche a l'egard du palier local, certains travaux ont poursuivi des questionnements portant sur les enjeux de la democratie (67) et de la gouvernance locales. Ici, ce n'est plus strictement du point de vue des politiciens locaux que les historiens ont fait porter le regard. En empruntant aux chercheurs des sciences sociales un cadre interpretatif faisant appel au concept de gouvernance (68), certaines etudes ont montre la complexite de la gestion publique, soulignant que cette derniere repose sur un reseau d'acteurs publics et prives dont l'action est a meme d'influencer le developpement urbain. De plus, l'histoire des hommes et des femmes politiques a ete enrichie par des travaux portant sur le personnel administratif (69) vu comme un groupe social heterogene.
La ville a egalement ete etudiee relativement a sa mission visant a fournir des services a ses citoyens. Pensons ici aux travaux sur l'histoire des services de sante a Montreal et a Toronto (70) qui montrent que les pouvoirs publics des villes canadiennes n'optent pas tous pour les memes approches en ce qui a trait a la promotion de la sante de leurs citoyens. Par exemple, dans la seconde moitie du [XX.sup.e] siecle, les administrations municipales ontariennes ont maintenu d'importantes prerogatives sur l'offre de services de sante preservant, du coup, un pouvoir d'intervention en ce qui a trait aux problemes d'hygiene du milieu et de protection de l'environnement (71).
A la fin des annees 1980, l'ouvrage de Christopher Armstrong et Henry Vivian Nelles (72) sur les modes de gestion et de developpement des services publics dans les grandes villes canadiennes avait souligne le poids des entreprises privees dans la gestion de la ville et les strategies des autorites locales pour reprendre le controle de leur developpement. Quelques annees plus tard, plusieurs chercheurs ont poursuivi certaines pistes tracees par Armstrong et Nelles en ce qui a trait au developpement des infrastructures urbaines et a leurs interrelations avec l'espace urbain. On peut penser ici a l'ouvrage de John Jackson sur la construction des canaux Welland et leur impact sur l'economie, la population et l'amenagement des villes qu'ils traversent (73) et sur le role du canal de Lachine (74) dans l'economie industrielle montrealaise. A l'echelle metropolitaine, nous disposons maintenant d'etudes de cas sur l'aqueduc de Montreal (75), les egouts de Toronto (76), les reseaux d'electricite montrealais (77) ou encore le telephone a Toronto et a Montreal (78). Certains de ces travaux ont porte sur l'analyse historique des relations entre l'apparition des nouvelles technologies, les changements sociaux et le developpement urbain en tentant de comprendre dans quelle mesure les systemes techniques ont annonce des bouleversements dans la transformation des territoires et des rapports sociaux (79). S'inscrivant dans la perspective qui fait appel a la construction sociale des technologies (80), ces etudes montrent que les systemes techniques constituent des manifestations materielles des valeurs et de la culture des groupes sociaux qui les developpent et les utilisent. Il reste que nous ne disposons pas de synthese permettant de tirer des generalites en ce qui a trait aux principales tendances de developpement des villes canadiennes a L'instar des travaux de Martin Melosi (81) ou de Joel Tarr (82) danslecas des villes etasuniennes.
Conclusion
Au cours des dernieres annees, nous constatons une diversification des preoccupations de la part des chercheurs. Differents aspects de la vie urbaine sont abordes : logement, travail, culture, ethnicite, etc. Pour elaborer leur problematique de recherche et construire leur objet d'etude, les chercheurs marient leur objet a des approches propres a l'histoire des femmes, des technologies eu des institutions politiques et ils ont recours a l'histoire culturelle, economique et sociale. Par consequent, les historiens canadiens parviennent a integrer et a croiser plusieurs themes dans leurs analyses : le cadre bati, les rapports entre les sexes, les pratiques culturelles, la gestion locale. Les categories d'analyse comme l'appartenance a une classe sociale, a un genre et a un groupe ethnique s'averent des plus utilisees.
Il apparait difficile de degager un fil conducteur de la recherche recente en histoire urbaine au Canada. Nous ne disposons toujours pas d'une vision exhaustive, par exemple, du Quebec urbain ou de l'Ontario urbain en fonction d'une perspective historique. Inities par differents chercheurs en sciences sociales au tournant des annees 1970, les travaux englobants sur l'histoire des villes et de l'urbanisation ont ete delaisses au profit d'etudes plus ciblees ou plus ponctuelles. Certains traits communs aux villes canadiennes peuvent neanmoins etre degages. Pensons, notamment, aux processus de segregation socie-spatiale et d'exclusion socio-economique a l'echelle metropolitaine qui se sont reveles moins prononces que ceux ayant marque l'histoire des villes etasuniennes (83). En outre, il faut dire que l'organisation sociopolitique canadienne permet de mieux distribuer la richesse a l'echelle supra locale, puisque le financement de plusieurs services sociaux (sante, education) est assume par les paliers superieurs de gouvernement, bien qu'il existe d'importantes differences d'une province a l'autre en matiere de competences municipales (84). Cela a pour effet de reduire les disparites a l'echelle urbaine et metropolitaine. Mais il n'en a pas toujours ete ainsi, surtout avant ie deploiement de l'Etat-providence. D'ou l'interet de mieux connaitre les strategies historiquement deployees par les menages et les milieux locaux (85) pour faire face aux vicissitudes de la societe industrielle urbaine.
Les travaux en histoire urbaine ont reussi a mettre en evidence les specificites culturelles de certaines villes canadiennes, notamment Montreal (86). Ces travaux ont surtout porte sur la croissance des villes. Or, a partir des annees 1960, les grandes villes industrielles ont ete durement touchees par la desindustrialisation. Cela dit, nous ne disposons pas encore de travaux historiques surledeclin urbain (87) (demographique et economique) de meme que sur les pratiques de revitalisation (88). Le processus de desindustrialisation et ses effets sur Ie tissu urbain et social demeurent la chasse gardee des geographes, des politologues et des sociologues. A cet egard, les chercheurs en etudes urbaines ont fait appel, ces dernieres annees, a differents concepts pour comprendre les nouvelles formes urbaines structurees en fonction des deplacements automobiles qui se sont develeppees dans les regions de l'ouest et du sud des Etats-Unis, et les enjeux qu'elles representent sur divers plans (politique, social, culturel et economique). De nouveaux termes ont ete proposes pour saisir la specificite de ces espaces qui brouillent les distinctions traditionnelles prevalant entre la ville et la banlieue, entre le centre et la peripherie : ville peripherique (edge city), ville emergente, techno-banlieue (technoburb). Quelles sont les racines de ces nouvelles expressions des choix collectifs, des forces du marche et des politiques publiques? Quelles formes prennent-elles en contexte urbain canadien? Quelles ont ete les consequences de ces changements surleplan des politiques publiques? Il s'agit la de questions qui n'ont guere anime les historiens canadiens.
Dans un bilan des travaux parus au Quebec dans les periodiques au cours des annees 1990 (89), nous avions identifie des themes qui meriteraient plus d'attention de la part des chercheurs, notamment les controverses environnementales. Cette remarque s'applique a l'ensemble de la production canadienne. Si on compare la production historique canadienne a celle qui se fait en Europe (90) ou aux Etats-Unis (91), on constate que l'histoire de la pollution urbaine, y inclus les sensibilites a l'environnement, les pratiques de controle et les conflits sociaux qu'elle genere retient beaucoup moins l'attention des chercheurs au Canada. Alors que nous sommes invites a repenser nos rapports a la nature et a l'environnement, un examen des pratiques et des representations passees s'avere essentiel pour eclairer nos reflexions sur les modeles de developpement adoptes et les choix effectues.
Remerciements
Je tiens a remercier les evaluateurs anonymes ainsi que Michele Dagenais pour leurs commentaires qui m'ont permis d'apporter de nombreuses precisions a ce texte. De plus, ce bilan s'inscrit dans un programme de recherche plus vaste portant sur l'histoire de la region de Montreal (en collaboration avec Jean-Pierre Collin et Michele Dagenais) qui beneficie du soutien financier du Conseil de recherches en sciences humaines du Canada et du Fonds quebecois de recherche sur la societe et la culture.
Notes
(1.) Neil Bradford, Why Cities Matter : Policy Research Perspectives for Canada (Ottawa: Canadian Policy Research Network Inc., 2002).
(2.) Statistique Canada, <http://geodepot.statcan.ca/Diss/Highlights/Page1/Page1_f.cfm.>
(3.) Ibid.
(4.) Statistique Canada, Statistiques historiques du Canada.
(5.) Par exemple, les taux d'urbanisation de l'Ontario et du Quebec se situent au-dessus de la moyenne canadienne. Au sujet du Quebec, voirlenumero special des Cahiers quebecois de demographie sur la transition demographique et l'urbanisation au Quebec a la fin du [XIX.sup.e] siecle et au debut du [XX.sup.e] siecle. Cahiers quebecois de demographie 30, no 2 (2001) : 166.
(6.) Michel Bassand et Vincent Kaufmann, << Mobilite spatiale et processus de metropolisation : Quelles interactions? >>, dans Michel Bonnet et Dominique Desjeux, dir., Les territoires de Je mobilite (Paris : PUF, 2000), 139.
(7.) Ibid.
(8.) Jeff Keshen et Nicole Saint-Onge, dir., Ottawa. Construire une capitale/Making a Capital (Ottawa : Les Presses de l'Universite d'Ottawa, 2001); D. L. A. Gordon, "From Noblesse Oblige to Nationalism : Elite Involvement in Planning Canada's Capital", Journal of Urban History 28, no 1 (2001): 3-34.
(9.) Serge Courville et Robert Garon, dir., Quebec, ville et capitale (Sainte-Foy : Les Presses de l'Universite Laval, coll. Atlas historique du Quebec, 2001).
(10.) Jose E. Igartua, Arvida au Saguenay : Naissance d'une ville industrielle (Montreal et Kingston : McGilI-Queen's University Press, 1996); Lucie K. Morisset, Arvida, cite industrielIe : une epopee urbaine en Amerique (Sillery : Septentrion, 1999).
(11.) Isabelle Gournay et France Vanlaethem, dir., Montreal Metropole, 1880-1930 (Montreal : Centre canadien d'architecture et Boreal, 1998).
(12.) Cette fonction fut assumee par Winnipeg au tournant du [XX.sup.e] siecle. Alan F. J. Artibise, Winnipeg : An Illustrated History (Toronto: J. Lorimer et Ottawa: National Museum of Man, National Museums of Canada, 1977).
(13.) Max Foran, Calgary : An Illustrated History (Toronto: J. Lorimer et Ottawa: National Museum of Man, 1978).
(14.) Pierre Veltz, << Metropoles, peripherie et economie mondiale : une economie d'archipel >>, dans Jean-Marc Fontan, Juan-Louis Klein et Diane-Gabrielle Tremblay, dir., Entre la metropolisation et le village global (Sainte-Foy : Les Presses de l'Universite du Quebec, 1999), 49-60.
(15.) Claire Poitras, << L'histoire urbaine au Quebec durant les annees 1990 : de nouvelles tendances? >>, Revue d'histoire de l'Amerique francaise 54, no 2 (2000) : 219-45; et Francois Guerard, << L'histoire urbaine au Quebec : la recherche recente a la maitrise et au doctorat >>, Revue d'histoire de l'Amerique francaise 54, no 2 (2000) : 247-68.
(16.) Il faut souligner qu'il n'y a pas, a proprement parler, de doctorat en histoire urbaine offert par les universites canadiennes. En depit de cet etat de fait, certains departements d'histoire ont affiche une performance remarquable en ce qui a trait a la production de theses de doctorat portant sur le developpement des villes canadiennes. A cet egard, les departements d'histoire de I'UQAM et de l'universite McGill se distinguent tres nettement. Cette concentration a pour effet de favoriser une production importante a Montreal. Pour un bilan des memoires et des theses en histoire urbaine au Quebec, voir : Francois Guerard, << L'histoire urbaine au Quebec : la recherche recente a la maitrise et au doctorat >>.
(17.) Paul-Andre Linteau et Alan F. J. Artibise, L'evolution de l'urbanisation au Canada : une analyse des perspectives et des interpretations (Winnipeg : The Institute of Urban Studies, University of Winnipeg, rapport no 5, 1984).
(18) Robert Lewis. Manufacturing Montreal. The Making of an Industrial Landscape, 1850-1930 (Baltimore: Johns Hopkins University Press, 2000).
(19.) Richard Harris, Unplanned Suburbs : Toronto's American Tragedy, 1900 to 1950 (Baltimore: Johns Hopkins University Press, 1996).
(20.) Jean-Pierre Collin, "Housing Modal for Lower-and-Middle-Class Wage Earners in a Montreal Suburb : St-Leonard, 1955-1967", Journal of Urban History 24, no 4 (1998): 468-90; Richard Harria et Matt Sendbuehler, "The Making of a Working-Class Suburb in Hamilton's East End, 1900-1945", Journal of Urban History 20, no 4 (1994): 486-511; Suzanne Morton, Ideal Surroundings. Domestic Life in a Working-Class Suburb in the 1920s (Toronto : University of Toronto Press, 1995).
(21.) Paul-Andre Linteau, Maisonneuve ou comment des promoteurs fabriquent une ville (1883-1918) (Montreal : Boreal, 1981).
(22.) Lewis, Manufacturing Montreal.
(23.) Voir, entre autres : Edward Muller, "Industrial Suburbs and the Growth of Metropolitan Pittsburgh, 1870-1920", Journal of Historical Geography 27, no 1 (2001): 58-73.
(24.) Lewis, Manufacturing Montreal.
(25.) Harris, Unplanned Suburbs.
(26.) A cet egard, la ville de Jacques-Cartier. situee sur la rive sud du fleuve en banlieue de Montreal, est representative de ce type de developpement. Voir a ce sujet : Jean-Pierre Collin et Claire Poitras, << La fabrication d'un espace suburbain : la Rive-Sud de Montreal >>. Recherches Sociographiques XLIII, no 2 (2002) : 275-310.
(27.) Etan Diamond, And I Will Dwell in their Midst: Orthodox Jews in Suburbia (Chapel Hill: University of North Carolina Press, 2002).
(28.) Harris, Unplanned Suburbs; Morton, Ideal Surroundings.
(29.) Notons toutefois une exception a ce constat general, l'ouvrage de Bruce Elliott sur Nepean et son comte qui a donne naissance a la ville d'Ottawa. Bruce S. Elliott, The City Beyond: A History of Nepean, Birthplace of Canada's Capital, 1792-1990 (Nepean: Corporation of the City of Nepean, 1991).
(30.) Il existe des exceptions a ce constat general : Veronica Strong Boag, "Home Dreams: Women and the Suburban Experience in Canada, 1945-1960", Canadian Historical Review 72, no 4 (1991): 471-504. L'ouvrage de Michel Lessard sur la ville de Sainte-Foy, ecrit avec la collaboration de Jean-Marie Lebel et Christian Fortin, Sainte-Foy. L'art de vivre en banlieue au Quebec (Montreal : Les Editions de l'Homme, 2001), est une autre exception. Commande par la mairesse de Sainte-Foy avant sa fusion avec la ville de Quebec, ce livre nous presente la banlieue comme un mode de vie privilegie par un nombre croissant de menages aux lendemaina de la Seconde Guerre mondiale. L'ouvrage cedirige par Andree Fortin, Carole Despres et Genevieve Vachon, La banlieue revisitee (Montreal : Editions Nota bene, 2002), aborde aussi les caracteristiques des villes suburbaines de la region de Quebec aux lendemains de la Seconde Guerre mondiale, et ce, dans une perspective demographique, sociologique et historique.
(31.) Wing Kwong Yung, "Ethnicity and Public Policy: The Chinese in Metropolitan Toronto" (Toronto: University of Toronto, these de doctorat, 1998).
(32.) Kay J. Anderson, Vancouver's Chinatown: Racial Discourse in Ca nada, 1875-1980 (Montreal et Kingston: McGilI-Queen's University Press, 1991); Wing Chung Ng, The Chinese in Vancouver, 1945-80: The Pursuit of Identity and Power (Seattle: University of Washington Press, 2000).
(33.) Antonella Fanella, With Heart and Soul: Calgary's Italian Community (Calgary: University of Calgary Press, 1999).
(34.) Joe King, Les Juifs de Montreal, trois siecles de parcours exceptionnels (Montreal : Carte Blanche, 2002).
(35.) Mark G. McGowan, The Waning of the Green: Catholics, the Irish, and Identity in Toronto, 1887-1822 (Montreal et Kingston: McGill Queen's University Press, 1999).
(36.) Oiva W. Saarinen, Between a Rock and a Hard Place: A Historical Geography of the Finns in the Sudbury Area (Waterloo: Wilfrid Laurier University Press, 1999).
(37.) Dorothy W. Williams, The Road to Now. A History of Blacks in Montreal (Montreal Vehicule Press, 1997); Elizabeth Beaton, "An African-American Community in Cape Breton, 1901-1904", Acadiensis 24, no 2 (1995) : 65-97; Judith Fingard, "From Sea to Rail: Black Transportation Workers and their Familles in Halifax, c.1870-1916", Acadiensis 24, no 2 (1995): 49-64.
(38.) Lillian Petroff, Sojoumers and Settlers." The Macedonian Community in Toronto in 1940 (Toronto: University of Toronto Press, 1995).
(39.) Dirk Hoerder, Creating Societies: immigrant Lives in Canada (Montreal et Kingston: McGill-Queen's University Press, 1999).
(40.) David G. Burley, A Particular Condition in Life: Self-Employment and Social Mobility in Mid-Victorian Brantford, Ontario (Montreal et Kingston: McGilI-Queen's Univeraity Press, 1994); Robert A. J. McDonald. Making Vancouver: Class, Status and Social Boundaries, 1863-1913 (Vancouver: UBC Press, 1996).
(41.) Keith Walden, Becoming Modern in Toronto: The Industrial Exhibition and the Shaping of Late Victorian Culture (Toronto: University of Toronto Press, 1997); Andrew C. Holman, A Sense of Their Duty. Middle-Class Formation in Victorian Ontario Towns (Montreal et Kingston: McGill-Queen's University Press, 2000).
(42.) Robert A. Campbell, Sit Down and Drink Your Beer: Regulating Vancouver's Beer Parlours, 1925-1954 (Toronto: University of Toronto Press, 2001).
(43.) Michele Dagenais, << Entre tradition et modernite. Espaces et temps de Ioisirs a Montreal et Toronto au [XX.sup.e] siecle >>, Canadian Hiatorical Review 82, no 2 (2001) : 308-30.
(44.) Roderick K. MacLeod, "Salubrious Settings and Fortunate Fatallies: The Making of Montreal's Golden Square Mile" (Montreal: these de doctorat, histoire, McGill University, 1998).
(45.) Walden, Becoming Modern in Toronto.
(46.) Lyene Sorrel Marks. Revivals ald Relier Rinks: Religion, Leisure and Identity in Late Nineteenth-Century Small-Town Ontario (Toronto: University of Toronto Press, 1996).
(47.) Wenona Giles, Portugese Women in Toronto: Geeder, Immigration, and Nationalism (Toronto: University of Toronto Press, 2002); Marcia Wharton-Zaretsky, "Black Women Activists in Toronto from 1950 to 1990" (Toronto: these de doctorat, University of Toronto, 1999).
(48.) En ce sens, les historiens canadiens ont suivi une tendance presente danslechamp de l'histoire urbaine aux Etats-Unis qui met l'accent sur les elements discursifs pour definir une realite donnee. Voir a ce sujet Timothy J. Gilfoyle, "White Cities, Linguistic Turns, and Disneylands: The New Paradigms of Urban History", Reviews in American History 26, no 1 (1998): 175-204.
(49.) Carolyn Strange, Toronto's Girl Problem: The Perils and Pleasures of the City, 1880-1930 (Toronto: University of Toronto Press, 1995).
(50.) Steven Maynard, "Horrible Temptations: Sex, Men, and Working-Class Male Youth in Urban Ontario, 1890-1935", Canadian Historical Review 78, no 2 (1997): 191-235; Steven Maynard, "Through a Hole in the Lavatory Wall: Homosexual Subcultures, Police Surveillance, and the Dialectics of Discovery, Toronto 1890-1930", Journal of the History of Sexuality 5, no 2 (1994): 207-42.
(51.) Danielle Lacasse, La prostitution feminine a Montreal, 1945-1970 (Montreal : Boreal, 1996); Jean Sangster, Regulating Girls and Women: Sexuality, Family and the Law in Ontario, 1920-1960 (Don Mills: Oxford University Press, 2001).
(52.) Bettina Bradbury, Familles ouvrieres a Montreal : age, genre et survie quotidienne pendant la phase d'industrialisation (Montreal : Boreal, 1995); Peter A. Baskerville et E. W. Sager, Unwilling Idlers: The Urban Unemployed and their Familles in Late Victorian Canada (Toronto: University of Toronto Press, 1998); Christina A. Burr, Spreading the Light." Work and Labour Reform in Late Nineteenth-Century Toronto (Toronto: University of Toronto Press, 1999); Peter Gossage, Familles in Transition: Industry and Population in Nineteenth Century Saint-Hyacinthe (Montreal et Kingston: McGilI-Queen's University Press, 1999).
(53.) Joy Parr, The Gender of Breadwinners. Women, Men, and Change in Two Industrial Towns, 1880-1950 (Toronto: University of Toronto Press, 1990).
(54.) Charlene Porsild, Gamblers and Dreamers." Women, Men and Community in the Klondike (Vancouver: University of British Columbia Press, 1998).
(55.) Bradbury, Familles ouvrieres a Montreal
(56.) Baskerville et Sager, Unwilling Idlers.
(57.) Lucia Ferreti, Entre voisins : la societe paroissiale en milieu urbain, Saint-Pierre-Apotre de Montreal 1848-1930 (Montreal : Boreal, 1992).
(58.) Kathleen Lord, "Days and Nights: Class, Gender and Society on Notre-Dame Street in Saint-Henri, 1875-1905" (Montreal: these de doctorat, histoire, McGill University, 2000).
(59.) Campbell, Sit Down and Drink Your Beer.
(60.) Kathryn Chase Merrett, A History of the Edmonton City Market, 1900-2000. Urban Values and Urban Culture (Calgary: University of Calgary Press, 2001).
(61.) Voir, entre autres : Peter Ward, A History of Domestic Space: Privacy and the Canadian Home (Vancouver et Toronto: UBC Press, 1999).
(62.) Harold Berube, << La ville au c oeur de la nation : l'utilisation du passe dans l'elaboration de l'identite urbaine >>, Urban History Review/Revue d'histoire urbaine 30, no 2 (2002) : 16-27; Alan Gordon, Making Public Pasts: The Contested Terrain of Montreal's Public Memories (Montreal et Kingston: McGill-Queen's University Press, 2001); Henry Vivian Nelles, The Art of Nation-Building: Pageantry and Spectacle at Quebec's Tercentenary (Toronto: University of Toronto Press, 1999).
(63.) Gournay et Vanlaethem, dir., Montreal Metropole; Jacques Lachapelle, Le fantasme metropolitain. L'architecture de Ross et MacDonald (Montreal : Les Presses de l'Universite de Montreal, 2001).
(64.) Lucie K. Morisset, La memoire du paysage : Histoire de la forme urbaine d'un centre-ville : Saint-Roch, Quebec (Sainte-Foy : Les Presses de l'Universite Laval, 2001).
(65.) Larry D. McCann, "Planning and Building the Corporate Suburb of Mount Royal, 1910-1925", Planning Perspectives 11, no 3 (1996): 259-301; Morisset, Arvida, cite industrielle.
(66.) Sur l'impact de la mondialisation de l'economie et de la culture sur les villes canadiennes danslecontexte contemporain, voir : John Mercer et Kim England, "Canadian Cilles in Continental Context: Global and Continental Perspectives on Canadian Urban Development", dans Trudi Bunting et Pierre Filion, dir., Canadian Cities in Transition: The Twenty-First Century (Toronto: Oxford University Press, 2000): 55-75; et Meric S. Gertler, "Urban economy and society in Canada: flows of people, capital and ideas", Isuma: Canadian Journal of Policy Research 2, no 3 (automne 2001): 119-30.
(67.) Engin F. Isin. Cities Without Citizens: The Modernity of the City as a Corporation (Montreal: Black Rose Books. 1992); Tim Thomas, A City With a Difference : The Rise and FalI of the Montreal Citizen's Movement (Montreal : Black Rose Books, 1997).
(68.) Depuis quelques annees, les travaux sur la geuvernance urbaine et metropolitaine ont occupe l'avant-plan de la recherche urbaine en Amerique du Nord et en Europe. Voir, entre autres : Bernard Jeuve, La gouvernance urbaine en questions (Paris : Elsevier, 2003); et Patrick Le Gales, << Du gouvernement local a la gouvernance urbaine >>, Revue Francaise de Science Politique, no 1 (1995) : 57-95. Des travaux historiques ont egalement employe la gouvernance comme cadre de reflexion pour eclairer les rapports socio politiques et les choix effectues en matiere d'amenagement du territoire, de strategies de developpement economique ou encore de gestion locale et metropolitaine. Voir a ce sujet : Robert J. Mords et Richard Trainor, dir., Urban Governance : Britain and Beyond since 1750 (Aldershot : Ashgate Press, 2000); et Stephane Pineault, << Rapports de pouvoir et enjeux metropolitains dans l'agglomeration montrealaise, 1920-1961 : les enjeux de l'organisation institutionnelle, de la planification du territoire et du transport des personnes >> (Montreal : these presentee pour l'obtention du grade de Ph.D. en etudes urbaines, INRS-Urbanisation, 2000).
(69.) Michele Dagenais, Des pouvoirs et des hommes. L'administration municipale de Montreal (Montreal et Kingston : McGill-Queen's University Press, 2000).
(70.) Benoit Gaumer, Georges Desrosiers et Othmar Keel, Histoire du service de sante de la ville de Montreal, 1865-1975 (Quebec : Les Presses de l'Universite Laval et IQRC, 2002); Heather Anne MacDougall, Activists and Advocates: Toronto's Health Department, 1883-1983 (Toronto: Dundurn Press, 1990).
(71.) ibid.
(72.) Christopher Armstrong and Henry Vivian Nelles, Monopoly's Moment. The Organization and Regulation of Canadlan Utitities, 1830-1930 (Toronto: University of Toronto Press, 1988).
(73.) John N. Jackson, The Welland Canals and Their Communities: Engineering, Industrial, and Urban Transformation (Toronto: University of Toronto Press, 1997).
(74.) Yvon Desloges et Alain Gelly, Le canal de Lachine. Du tumulte des flots a l'essor industriel et urbain, 1860-1950 (Sillery : Septentrion, 2002).
(75.) Dany Fougores, << Histoire de la mise en place d'un Service urbain public : l'approvisionnement en eau a Montreal, 1796-1865 >> (Montreal : those presentee pour l'obtention du grade de Ph.D. en etudes urbaines, INRS-Urbanisation, Culture et Societe, 2001).
(76.) Catherine Brace, "Public Works in the Canadian City: The Provision of Sewers in Toronto, 1870-1913", Urban History Review/ Revue d'histoire urbaine 23, no 2 (1995) : 33-43.
(77.) Claude Bellavance et Paul-Andre Linteau, << La diffusion de l'electricite a Montreal au debut du [xx.sup.e] siecle >>, dans Horacio Capel et Paul-Andre Linteau, dir., Barcelona-Montreal Desarrolo urbano comparado/Developpement urbain compare (Barcelone : Universitat de Barcelona, 1998) : 239-58.
(78.) Michele Martin, "Hello Central?" Gender, Technology, and Culture in the Formation of Telephone Systems (Montreal et Kingston: McGill-Queen's University Press, 1991); Claire Poitras, La cite au bout du fil. Le telephone a Montreal, de 1879 a 1930 (Montreal : Les Presses de l'Universite de Montreal, 2000).
(79.) Dans cette perspective, au sujet de l'arrivee de l'automobile a Montreal, voir : Denis Veilleux, << La motorisation ou la "rancon du progres>>. Tramways, vehicules-moteurs et circulation (Montreal, 1900-1930) >> (Montreal:these de doctorat, histoire, McGill University, 1998).
(80.) Voir, entre autres : Veilleux, La motorisation; Poitras, La cite au bout du fil; et Poitras, << Surete, salubrite et monotithisme : l'introduction du beton arme a Montreal, de 1905 a 1922 >>, Urban History Review/Revue d'histoire urbaine 25, no 1 (1996) : 19-35.
(81.) Martin Melosi, The Sanitary City: Urban infrastructure in America Frein Colonial Times te the Present (Baltimore: The Johns Hopkins University Press, 1999).
(82.) Joel A. Tarr, The Search for the Ultimate Sink: Urban Pollution in Perspective (Akron : University of Akron Press, 1996).
(83.) Eric Fong, "A Comparative Perspective on Racial Residential Segregation: Ameriean and Canadian Experiences", Sociological Quarterly 37 (1996): 199-226; Paul-Andre Linteau, "Canadian Suburbanization in a North American Context--Does the Border Make a Difference?", Journal of Urban History, 13 (1987): 252-74.
(84.) C. Richard Tindal et Susan Nobes Tindal, Local Government in Canada, [5.sup.e] ed. (Toronto: Nelson Thomson Learning, 2000).
(85.) Jean-Pierre Collin, << Les strategies fiscales municipales et la gestion de l'agglomeration urbaine : le cas de la Ville de Montreal entre 1910 et 1965 >>, Urban History Review/Revue d'histoire ur baine 23, no 1 (1994) : 19-31.
(86.) Par exemple, dans les annees 1990, deux syntheses historiques importantes sont parues sur Montreal : Paul-Andre Linteau, Histoire de Montreal depuis la Confederation (Montreal : Boreal, 1992); et Jean-Claude Robert, Atlas historique de Montreal (Montreal : Art Global, 1994).
(87.) Paru recemment, l'ouvrage de Steven High sur la fermeture des usines dans la region transfrontaliere de la Rust Belt contribue a combler en partie cette lacune : Steven High, Industrial Sunset. The Making of North America's Rust Belt, 1969-1984 (Toronto: University of Toronto Press, 2003).
(88.) On peut mentionner une exception a ce constat general. Il s'agit de l'ouvrage dirige par Anne-Marie Mayhiney et Jane Pitblado sur l'action collective contemporaine des habitants d'une ville miniere du Nord de l'Ontario suite a l'annonce de mises a pied massives au debut des annees 1990. Anne-Marie Mayhiney et Jane Pitblado, dir., Boom Town Blues. Elliot Lake, Collapse and Revival in a Single Industry Community (Toronto et Oxford: Dundurn Press, 1999).
(89.) Poitras, << L'histoire urbaine au Quebec durant les annees 1990 >>.
(90.) Christoph Bernhardt et Genevieve Massard-Guilbaud, dir., Le demon moderne. La pollution dans les societes urbaines et industrielles d'Europe. The modern demon. Pollution in urban and industrial European societies (Clermont-Ferrand : Presses Universitaires Blaise-Pascal, 2002).
(91.) Samuel P. Hays, A History of Environmental Politics Since 1945 (Pittsburgh: University of Pittsburgh Press, 2000); Tarr, The Search for the Ultimate Sink; Adam Rome, The Bulldozer in the Countryside: Suburban Sprawl and the Rise of American Environmentalism (Cambridge: Cambridge University Press, 2001).
Claire Poitras is assistant professor at the INRS-Urbanisation, Culture et Societe. She has conducted research on the development of new technologies in the Montreal metropolitan area (La cite au bout du fil: Le telephone a Montreal de 1879 a 1930). She has also published papers on the history of Montreal's suburban communities (with J.-P. Collin, "La fabrication d'un espace suburbain : la Rive-Sud de Montreal" in Recherches Sociographiques; and "Construire les infrastructures d'approvisionnement en eau en banlieue montrealaise au tournant du [XX.sup.e] siecle: le cas de Saint-Louis" in Revue d'histoire de l'Amerique francaise).
Claire Poitras est professeure-chercheure a l'lNRS-Urbanisation, Culture et Societe. Elle a realise des recherches sur le developpement des nouvelles technologies en milieu metropolitain a partir du cas de Montreal (La cite au boutdu fil : le telephone a Montreal de 1879 a 1930). Elle a egalement publie des articles sur l'histoire de la banlieue montrealaise (" La fabrication d'un espace suburbain : la Rive-Sud de Montreal", Recherches Sociographiques; et "Construire les infrastructures d'approvisionnement en eau en banlieue montrealaise au tournant du [XX.sup.e] siecle : le cas de Saint-Louis", Revue d'histoire de l'Amerique francaise.