摘要:Professeur adjoint en didactique des sciences à la Faculté des sciences de l'éducation de l'Université Laval (Québec), chercheur régulier au Centre de recherche et d'intervention sur la réussite scolaire (CRIRES). Chantal Pouliot Professeure titulaire en didactique des sciences à la Faculté des sciences de l'éducation de l'Université Laval (à Québec) et chercheure au Centre de recherche et d'intervention sur la réussite scolaire (CRIRES). La littérature sociologique abonde de cas de controverses environnementales résolues ou en cours (Akrich, Barthe et Rémy, 2010). La notion de risque y est toujours présente et plusieurs conflits s’articulent conformément à l’utilisation qui en est faite par les différents acteurs concernés (Wynne, 1996). Ainsi, dans le cadre de déploiement de ces controverses, certains acteurs sociaux considèreront que les « citoyens » mobilisent une conception du risque trop subjective, voire irrationnelle. D’autres critiqueront les « scientifiques » en raison de l’usage qu’ils font d’une conception du risque trop formelle qui ferait l’économie d’aspects sociaux importants. Ainsi, il est généralement véhiculé que les conceptions du risque mobilisées par les profanes et les scientifiques ne relèvent pas de la même logique (Hansson, 2012; Kermisch 2012; Thompson and Dean, 1996). Le risque : deux conceptions Les exigences pragmatiques de la gestion du risque ont forcé la formalisation scientifique de la notion de risque autour de trois axes : 1) le fait que certains évènements engendrent des conséquences négatives; 2) la possibilité de déterminer la probabilité d’occurrence de ces événements, et 3) la probabilité d’occurrence et les conséquences négatives de ces évènements peuvent être mesurées ou quantifiées. En réaction à cette conception scientifique du risque s’est développé une conception profane (Zinn, 2008) dont des spécialistes du risque ont proposé différentes descriptions. Parmi ces formalisations académiques, Peretti-Watel (2001) souligne que la conception profane du risque est associée à des éléments qualitatifs plutôt que quantitatifs (voir Tableau 1). Pour le profane, l’évaluation de la probabilité d’occurrence et de la gravité des conséquences serait remplacée par une appréciation davantage qualitative. En d’autres mots, la conception profane modifie la troisième prémisse : la mesure quantitative est remplacée par une évaluation plus subjective. L’adoption d’une appréciation qualitative serait dès lors plus appropriée pour faire état des préoccupations citoyennes qui ne relèvent pas uniquement des enjeux liés à la gestion de la sécurité, mais comportent des dimensions culturelles, sociales, éthiques, politiques, éducatives, etc.