摘要:Paying home visits to mark social events and maintain networks is an established cultural pattern in Arab countries. Northern Sudanese displaced in Cairo in the 1990s made significant efforts to continue visiting each other in their temporary homes, despite having to travel long distances to members of their widely scattered networks. The deterioration of the legal and political status of Sudanese living in Egypt during the 1990s contributed to longer-term uncertainty for those who sought safety and security in Cairo. In this article, I argue that this long-term uncertainty constitutes a protracted refugee situation, and that Sudanese visiting practices constituted a mobile homemaking strategy that actively contributed to the negotiation of a complex ethnic identity in their protracted exile. Ranging across space and connecting people through experiences and values of Sudanese “homeyness,” visiting during these fraught years connected individuals and networks into constellations that recreated familiar patterns of homemaking but also encouraged new meanings granted to homeland and belonging. Woven through the more familiar relationship between “home” and “away” were the policy positions about urban refugees taken by the Egyptian government, United Nations High Commission for Refugees, International Organization for Migration, and other humanitarian aid and resettlement agencies, which produced a state-centred view of “home” for Sudanese. Résumé Dans les pays Arabes, rendre une visite à domicile pour commémorer les événements de la vie sociale communautaire, ainsi que pour maintenir les réseaux, fait partie des pratiques culturelles consacrées par l’usage. Les Soudanais du nord en situation de déplacement au Caire durant les années 90 faisaient des efforts considérables pour continuer de se rendre visite dans leurs domiciles temporaires malgré la nécessité de devoir effectuer de longs trajets pour rejoindre ceux qui faisaient partie de leurs réseaux dispersés. La détérioration du statut juridique et politique des Soudanais résidant en Égypte pendant les années 90 avait contribué à une situation d’incertitude à long terme pour ceux qui cherchaient la sécurité et la stabilité au Caire. Je soutiens dans cet article que cette incertitude marquait les Soudanais comme des réfugiés à long terme. Leurs visites à domicile faisaient ainsi partie d’une stratégie pour établir un domicile en mobilité qui a fortement contribué à composer une identité ethnique complexe dans le contexte de leur exil prolongé. En s’étendant à travers l’espace et reliant ces individus par les expériences et les valeurs de la ‘domesticité’ soudanaise, le fait de rendre visite à domicile pendant ces années de précarité tissait non seulement des liens entre individus et réseaux, reproduisant ainsi une constellation de motifs connus associés à l’établissement d’un domicile, mais favorisait aussi l’essor de nouvelles significations liées aux notions de patrie et d’appartenance. Entre la dialectique plus familière de «chez soi» et «ailleurs» circulaient les positions politiques vis-à-vis des réfugiés urbains adoptées par le gouvernement égyptien, l’UNHCR, l’OIM, ainsi que d’autres organismes d’aide humanitaire et de réinstallation, qui avaient crée une idée de «domicile» chez les Soudanais axée sur l’état.
其他摘要:Paying home visits to mark social events and maintain networks is an established cultural pattern in Arab countries. Northern Sudanese displaced in Cairo in the 1990s made significant efforts to continue visiting each other in their temporary homes, despite having to travel long distances to members of their widely scattered networks. The deterioration of the legal and political status of Sudanese living in Egypt during the 1990s contributed to longer-term uncertainty for those who sought safety and security in Cairo. In this article, I argue that this long-term uncertainty constitutes a protracted refugee situation, and that Sudanese visiting practices constituted a mobile homemaking strategy that actively contributed to the negotiation of a complex ethnic identity in their protracted exile. Ranging across space and connecting people through experiences and values of Sudanese “homeyness,” visiting during these fraught years connected individuals and networks into constellations that recreated familiar patterns of homemaking but also encouraged new meanings granted to homeland and belonging. Woven through the more familiar relationship between “home” and “away” were the policy positions about urban refugees taken by the Egyptian government, United Nations High Commission for Refugees, International Organization for Migration, and other humanitarian aid and resettlement agencies, which produced a state-centred view of “home” for Sudanese. Résumé Dans les pays Arabes, rendre une visite à domicile pour commémorer les événements de la vie sociale communautaire, ainsi que pour maintenir les réseaux, fait partie des pratiques culturelles consacrées par l’usage. Les Soudanais du nord en situation de déplacement au Caire durant les années 90 faisaient des efforts considérables pour continuer de se rendre visite dans leurs domiciles temporaires malgré la nécessité de devoir effectuer de longs trajets pour rejoindre ceux qui faisaient partie de leurs réseaux dispersés. La détérioration du statut juridique et politique des Soudanais résidant en Égypte pendant les années 90 avait contribué à une situation d’incertitude à long terme pour ceux qui cherchaient la sécurité et la stabilité au Caire. Je soutiens dans cet article que cette incertitude marquait les Soudanais comme des réfugiés à long terme. Leurs visites à domicile faisaient ainsi partie d’une stratégie pour établir un domicile en mobilité qui a fortement contribué à composer une identité ethnique complexe dans le contexte de leur exil prolongé. En s’étendant à travers l’espace et reliant ces individus par les expériences et les valeurs de la ‘domesticité’ soudanaise, le fait de rendre visite à domicile pendant ces années de précarité tissait non seulement des liens entre individus et réseaux, reproduisant ainsi une constellation de motifs connus associés à l’établissement d’un domicile, mais favorisait aussi l’essor de nouvelles significations liées aux notions de patrie et d’appartenance. Entre la dialectique plus familière de «chez soi» et «ailleurs» circulaient les positions politiques vis-à-vis des réfugiés urbains adoptées par le gouvernement égyptien, l’UNHCR, l’OIM, ainsi que d’autres organismes d’aide humanitaire et de réinstallation, qui avaient crée une idée de «domicile» chez les Soudanais axée sur l’état.