摘要:Pour affronter l’histoire des émotions romaines, Sarah Rey s’est intéressée aux manifestations lacrymales sous toutes leurs formes. L’historienne constate l’« absence de représentations figurées » (p. 15) des larmes chez les Romains. En revanche, elles coulent abondamment dans « l’infrasensible, le détail des textes et leurs non-dits » (p. 15). Le paradoxe est constitutif du rapport des habitants de Rome aux émois les plus divers : il s’agit tout à la fois de manifester une certaine sensibilité et de limiter une « compassion » qui pourrait coûter sa « prestance » à celui qui s’effondre (p. 19). Sarah Rey parle donc d’un « appétit de larmes » dans lequel se combinent « le social et l’affectif » (p. 19). Les scènes lacrymales sont nombreuses : investissements religieux, jeux politiques, art oratoire, à chaque fois les pleurs s’organisent selon une grammaire spécifique des émotions.