摘要:Dans son livre de souvenirs paru en 1996, intitulé Ce que le siècle m’a dit , Dominique Desanti en romancière multiplie les notations vestimentaires. Elle décrit à plusieurs reprises ses choix avec beaucoup de minutie, maquillage et parfum compris. Pour se rendre une première fois à l’École normale supérieure, elle portait, se souvient-elle soixante ans plus tard, « un ensemble de printemps en soie, à petite basque lisérée de blanc et jupe en biais, des gants de couleur du liséré et une paire d’escarpins à talons, aussi hauts que je pus les trouver 1 ». À cette description digne d’un magazine de mode (elle fut rédactrice à Elle en 1956, quand elle quitta le Parti communiste) elle ajoute parfois d’autres informations plus prosaïques, le prix de sa robe, sa provenance, les ruses qu’il avait fallu déployer pour l’obtenir, l’effet produit par ses choix sur son entourage. Chaque tenue est pour elle une tenue de scène, un moyen pour incarner un archétype de femme, ultra-féminine selon les canons de la mode de l’époque, à l’image du « Castor », Simone de Beauvoir, qu’elle admire à partir de 1942 entre autres pour sa capacité à marier féminité et intellectualité. « J’admirais qu’elle portât toujours un turban de la couleur de ses yeux. J’ignorais qu’elle perdait ses cheveux. J’aimais qu’elle se maquillât dès le matin, qu’elle se vernît les ongles de rouge vif. J’aimais qu’une grande intellectuelle ait ce goût des futilités, ces accès de frivolité que je me reprochais 2 ».
关键词:politique; parti communiste; militant; mode; vêtement; Desanti