出版社:LESC (Laboratoire d'ethnologie et de sociologie comparative, CNRS-Université Paris X)
摘要:Les rassemblements collectifs, surtout lorsqu’il s’agit de jeunes hommes, suscitent souvent une certaine méfiance de la part des autorités, des passants et des habitants 1 . Pour les chercheurs, ils fournissent en revanche un cadre d’observation particulièrement pertinent pour interroger les manifestations concrètes de la jeunesse dans des contextes très différents. Dans certains pays d’Afrique de l’Ouest, des auteurs ont plusieurs fois décrit des rassemblements collectifs bien particuliers, qualifiés parfois de grins dans l’aire mandingue, et que l’on retrouve aussi bien en milieu urbain qu’en milieu rural, en Guinée, au Mali, au Burkina-Faso et au nord de la Côte d’Ivoire (par exemple Latour, 2001, 2003 à Abidjan ; Kieffer, 2006 à Ouagadougou ; Langevang, 2008 à Accra ; Bondaz, 2013 à Bamako ; et plus généralement Diouf, 2003). Mon objectif est ici de m’intéresser à ces rassemblements en milieu rural dans la région de la Haute-Guinée en Guinée, et de montrer en quoi ils pourraient constituer des moments permettant de saisir la jeunesse en pratique, dans une société où cette catégorie n’est pas toujours explicite, mais régulièrement problématique. Il s’agit également de remettre au centre l’implication des jeunes ruraux dans les dynamiques contemporaines — de les « resocialiser » écrirait J.‑P. Chauveau (2005) — en adoptant une perspective générationnelle, relationnelle et spatiale, qui se distancie d’une approche en termes de crise et centrée sur les milieux urbains.
其他摘要:Based on an ethnographic study in a Malinké village in north-east Guinea, this article considers the question of what constitutes youth in the context of rural West Africa. It examines gatherings of young men for tea, grins, to show how youth is above all relational, and that it develops in specific practices according to the interactions of individuals of one same age set (kari) with individuals of a different generation, in the village or while migrating, particularly in the region’s artisanal gold mines. It begins with an analysis of the status games that take place in grins, games in which every day, these men replay the statuses of firstborn and cadet (a child who is not firstborn), in interactions between individuals who consider themselves peers. Secondly, this article will examine the relations occasioned by these gatherings: on the one hand, with those who do not take part in them, given that these meetings take place in view of everyone in the central courtyards of residences, and on the other hand, in a context of intensification of local mobilities in the region’s artisanal gold mines.