摘要:Cet article propose d’évaluer le rôle des artistes, et plus particulièrement des squats d’artistes, dans la gentrification. La littérature anglo-saxonne insiste en effet beaucoup sur le rôle déterminant de l’arrivée d’artistes plus ou moins marginaux (ceux de la scène dite off) dans le déclenchement de la gentrification d’un quartier. Ces artistes sont considérés non seulement comme des initiateurs de la revalorisation symbolique des quartiers qu’ils investissent, mais aussi comme des ferments d’un changement d’ambiance qui permettrait l’arrivée de gentrifieurs plus aisés. Cet article met à l’épreuve ce schéma explicatif à partir de l’étude du cas de Belleville à Paris. Il mobilise pour ce faire deux enquêtes, l’une sur le rapport à leur quartier des habitants de deux rues particulièrement gentrifiées, l’autre sur le marché immobilier. Il apparaît que les artistes sont plus des témoins ou des indicateurs de la gentrification que des déclencheurs ou des catalyseurs. Ils sont partie prenante d’un mouvement de revalorisation de la centralité et de ses ressources (notamment culturelle) qui les dépassent. Ce mouvement les dépasse d’autant plus que l’éthique « artiste » s’est largement diffusée dans toutes les couches de la société.
其他摘要:This article aims at reassessing the role of artists, and more specifically the role of squatters in the gentrification process. The Anglo-American literature argues that artists influx, especially the underground ones (that we call off), is the key element to trigger the gentrification process in a neighbourhood. These artists are considered as pioneers of the symbolic revalorisation process and as the agent of atmosphere change that brings wealthier gentrifiers to settle down. This article reassesses this scheme, based on the case of Belleville neighbourhood in Paris. It relies on two pieces of researches. The first one analyses the inhabitants’ point of view on their neighbourhood, in two gentrified streets. The second one focuses on real estate markets. It seems that artists are more indicators of gentrification than triggers or catalysers. They are part of a wider process that revalorises centrality and its resources (especially cultural ones). This is all the more pronounced since the “artist” ethos is spreading all over social structures.