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  • 标题:Éradiquer les bidonvilles en France : de la cabane à l’Algeco ? Enjeux des logements temporaires
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  • 作者:Roche, Elise
  • 期刊名称:Tracés
  • 印刷版ISSN:1763-0061
  • 电子版ISSN:1963-1812
  • 出版年度:2019
  • 期号:37
  • 页码:73-90
  • DOI:10.4000/traces.9949
  • 出版社:E.N.S. Editions
  • 摘要:La loi française qualifie les bidonvilles de locaux « insalubres et irrécupérables » 1 . Dans le contexte actuel d’une résurgence des bidonvilles en France métropolitaine, la tension entre leur caractère irrécupérable et la question de la récupération apparaît comme un fil rouge du devenir des bidonvilles : puisqu’ils sont construits à partir de matériaux de récupération (Olivera, 2015) glanés par leurs habitants, c’est le caractère prétendument « irrécupérable » de ces bidonvilles selon la loi qui fonde pour la puissance publique la justification de leur démolition. Les processus de relogement des habitants de bidonvilles commencés dans les années 2000 ont le plus souvent mobilisé des dispositifs préfabriqués, modulaires, non pérennes, ayant pour caractéristique d’être difficilement réutilisables, et donc récupérables, après usage. On distingue trois dimensions de cette irrécupérabilité. Premièrement, le relogement des habitants des bidonvilles semble au premier abord faire l’objet d’un continuum sur le plan de l’irrécupérabilité : les habitants des bidonvilles sont sortis d’un habitat au motif de son caractère irrécupérable, pour être finalement relogés dans un habitat qui se révèle également irrécupérable. Deuxièmement, l’irrécupérabilité est en outre un enjeu de catégorisation et comporte des implications pratiques et normatives. Le caractère irrécupérable est en effet contingent : les habitants de bidonvilles peuvent trouver des ressources dans des matériaux mis au rebut, comme souhaiter récupérer une partie des composants de leur habitat pour reconstruire une prochaine cabane. Pourtant, les pouvoirs publics, vecteurs de norme sociale, vont considérer comme irrécupérables ces mêmes composants des cabanes de bidonvilles, justifiant ainsi leur éradication. La qualification d’un habitat comme « bidonville » ouvre d’ailleurs droit à l’expropriation des terrains occupés, à des fins d’aménagement et d’assainissement. Troisièmement, la question de l’irrécupérable révèle enfin la porosité de l’approche urbaine aux enjeux sociaux : lorsqu’un relogement est entrepris, l’enjeu de résorption des bidonvilles se double généralement d’objectifs d’insertion ou d’intégration des populations y résidant, se traduisant par des mesures qualifiées d’« accompagnement social » allant de l’accès aux droits à des cours de langue, voire à une initiation aux modes d’habiter qui seraient en vigueur. Habités fréquemment par des populations originaires d’Europe de l’Est ou d’Europe centrale, les bidonvilles font souvent l’objet d’une identification généralisante avec leurs occupants, ordinairement appelés « les Roms », notamment par nos interlocuteurs rencontrés sur le terrain 2 . Ces habitants, en outre, connaissent souvent des restrictions diverses dans leur accès aux droits. C’est l’une des causes principales du développement de la pratique du glanage et de récupération d’objets usagés : ferraille, vêtements, ameublement, électroménager… De ces activités et de représentations associées à l’idée du rebut, du sale, découle une forte stigmatisation de ces habitants de bidonvilles. Ils sont parfois comparés par des riverains à des « rats » qui se multiplient, et certains acteurs questionnent à l’occasion leur « vocation » à rester en dehors de la société française 3 pour signifier l’impossibilité de les intégrer et le refus d’une partie de la population de voir des dispositifs de relogement se mettre en place. Les processus de relogement et d’accompagnement social des populations sortant de bidonvilles peuvent donc à l’inverse apparaître comme des tentatives des acteurs publics pour intégrer ces populations, les « récupérer » dans le giron de la société.
  • 其他摘要:In French law, slums are described as “unhealthy” and “irreparable” areas. Since the 2000s, accommodation has been created to rehouse slum residents. Many solutions have been developed: slum clearance, in most cases, and sometimes rehousing in new accommodation. This housing has usually been short-term accommodation, such as cabins or temporary prefabricated buildings, which raises the question of how to explain the paradox of the governmental decision to rehouse the residents of irreparable slums in housing which is itself designed to be demolished. This analysis is based on a study conducted in Saint-Denis (Paris region, France) on the rehousing of the residents of the Hanul slum during the 2010s. We will analyse how the notion of irreparability applies to both slums and to the new housing offered to their inhabitants. Then, we will demonstrate how this way of dealing with slums simply further marginalises those rehoused in this way, by treating them as equally irreparable.
  • 关键词:études urbaines; justice; Roms; bidonville; marginalisation; irrécupérable; relogement; logement précaire; Algeco; cabane
  • 其他关键词:urban studies; justice; slum; marginalization; “beyond repair”; rehousing; Roma people; temporary housing; makeshift shacks; containers
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