摘要：Cet article propose une réflexion sur les mécanismes de pouvoir dans la monarchie d’Ancien Régime, à travers les rapports qu’induisent les querelles de préséance. Entre les rangs considérés comme patrimoniaux par des sujets soucieux de maintenir leur prééminence, et une monarchie attentive à conserver la maîtrise de l’ordre politique (lequel passe par l’assignation des places lors des cérémonies), les tensions favorisent – mais bloquent aussi – l’affirmation de la toute-puissance. Cette apparente contradiction entraîne de fait des espaces de négociation ou de conflit dont la monarchie sait user pour imposer son autorité, tout en respectant les règles sociétales qui régissent l’organisation hiérarchique. Le nécessaire recours au roi pour arbitrer les querelles le met en position d’intervenir souverainement, et, ce faisant, d’imposer sa toute-puissance. Le jeu entre les contraintes imposées par l’équilibre des pouvoirs et la reconnaissance de sa légitimité, d’une part, et le besoin d’une autorité supérieure pour maintenir l’ordre, d’autre part, permet finalement d’instituer la toute-puissance, dont la notion, sinon l’exercice, s’avère un instrument politique efficace.
其他摘要：This paper proposes to explore power mechanisms in the early modern French monarchy, through the relations induced by the disputes for precedence. Tensions were manifold between subjects who considered ranks as inheritances and were intent on preserving their pre-eminences, and a monarchy which was careful to keep control of the political order (which rested on the allotment of places during ceremonies). These tensions simultaneously favoured and restrained the expression of a monarchical all-mightiness. This ostensible contradiction actually created spaces of negotiation and conflict, which the monarchy knew perfectly well how to use in order to impose its authority, while at the same time respecting the rules governing the hierarchical organisation of society. The necessity to appeal to the king to arbitrate quarrels put him in a position where he could intervene with his sovereign power and thereby impose his all-mightiness. The constant interplay between the constraints imposed by a balance of powers and the acknowledgment of its legitimacy on the one hand and, on the other hand, the requirement of a higher authority to maintain order, enabled the king to establish his all-mightiness. This notion of a monarchical all-mightiness became a powerful political instrument, even when it was not exercised.
