期刊名称:Revue des Mondes Musulmans et de la Méditerranée
印刷版ISSN:0997-1327
电子版ISSN:2105-2271
出版年度:2016
期号:139
页码:193-204
DOI:10.4000/remmm.9151
出版社:Université de Provence
摘要:Dans un contexte proche-oriental, au moins depuis le xie siècle, les « récits de villes », genre littéraire couramment pratiqué, pouvaient être une façon d’établir ou d’exprimer un lien identitaire individuel et collectif avec une entité urbaine vivante et en évolution, lui donnant globalement une sorte de statut de patrimoine, plutôt qu’à des monuments isolés ou à des ensembles figés. Ainsi, par ces liens anciens renouvelés périodiquement avec un patrimoine urbain support et expression d’un mode de vie et partie d’une identité locale partagée, les historiens et géographes arabes se sont toujours préoccupés des traces du passé, de leur pérennité ou de leur disparition. La coexistence actuelle à Alep de plusieurs conceptions du « patrimoine » pourrait expliquer une apparente indifférence de la population devant les destructions de monuments historiques censés constituer le patrimoine officiel. Par contre, dans les bombardements de quartiers anciens ou de quartiers informels, la population visée n’est-elle pas une héritière de l’ancienne société, pour laquelle la mémoire des modes de vie et du quotidien, fondement du patrimoine, rejoint l’écrit des anciens récits de villes ?.
其他摘要:In the context of the Middle East, at least since the eleventh century, “city narratives”, a common literary genre, have been used as a way of substantiating individual and collective identity links with the living and changing urban entity, in this way giving the city a form of global identity beyond what might otherwise amount to a mere collection of isolated monuments or spatial constructs. Thus, with an urban heritage that is both an affirmation and expression of a periodically renewed lifestyle and an integral part of a shared local identity, Arab historians and geographers search for traces of the past, seeking to understand the appearance, persistence and disappearance of this past through narrative. The co-existence in contemporary Aleppo of various conceptions of “heritage” could explain the population’s apparent indifference to the destruction of historical monuments qualified as official heritage. On the other hand, the populations of the historical and unincorporated neighbourhoods suffering in the violence of the civil war are precisely those heirs of traditional society for whom the memory of lifestyles and routine practices form a basis for heritage and confirm the written narratives of the ancient cities?