摘要:En France, la mixité sociale est au coeur des politiques de renouvellement urbain qui visent à créer les conditions d’une coexistence plus équilibrée entre populations issues de différentes catégories sociales, comme des politiques scolaires visant à introduire plus de mixité sociale dans les établissements publics, pour permettre une meilleure égalité des chances à l’école. Cet article interroge les effets de ces politiques à Marseille, historiquement caractérisée par une forte ségrégation sociospatiale nord-sud, à partir d’enquêtes relatives aux mutations de quartiers en renouvellement urbain. L’analyse de bases de données du rectorat, doublée d’entretiens auprès des acteurs éducatifs, met en évidence les logiques à l’oeuvre en matière de choix de scolarisation. Les résultats montrent que la mixité résidentielle statistique, directement liée aux opérations d’aménagement qui ont contribué à une diversification sociale, peine à se traduire dans la réalité des pratiques scolaires, où l’on observe des pratiques de contournement des établissements de proximité. Les établissements publics ont du mal à diversifier le profil de leurs élèves, à moins de s’engager dans des stratégies de filières sélectives qui déplacent la ségrégation au sein des établissements. Les établissements privés restent quant à eux les principaux refuges des nouveaux résidents, issus des classes moyennes et supérieures, dans des logiques de reproduction sociale d’un entre-soi.
其他摘要:In France, social mixing is at the centre of urban renewal policies, which intend to favour a more balanced coexistence among populations from different social backgrounds. In order to achieve more equitable opportunities in public establishments, school policies aim at introducing more social diversity. This paper questions the effects of these policies in the city of Marseille, traditionally framed by a strong north-south socio-spatial segregation. Drawing from a research on neighbourhoods’ changes related to urban renewal, it discusses the statistic evidence of residential mixing compared to school diversity. The analysis of a school administration’s database, together with interviews of professional educators, unfolds the determinants of school choices. The results indicate that statistical residential mix—which is directly related to the urban projects that contributed to a social diversification—does not lead to more shared schooling practices among residents. Even if the reform in the schools attribution system (“the school mapping”) introduced in 2007 attempted to promote school mix, we observe a rise in practices of avoidance in certain schools sectors. This applies now to more than half of the population. Public schools struggle to socially diversify their student body, unless they engage in selective academic programming, which also tends to move segregation within the schools themselves. Private schools are still used as a main refuge for newcoming residents belonging to the middle and upper classes, and engaged in social reproduction.