摘要:Sur la base d'une étude ethnographique de l’apprentissage de l’évaluation des diamants taillés dans des laboratoires de gemmologie en Belgique et en Inde ainsi que d'entretiens avec des évaluateurs novices et chevronnés (Belgique, États-Unis, Inde, Royaume-Uni, Suisse), cet article propose la notion de réfraction visuelle pour analyser la construction subjective et technique du certificat dans le commerce global du diamant. En analysant l’apprentissage des gestes et les procédures visant à « voir dans la pierre » afin d'ordonner les imperfections d’objets naturels, nous mettons à jour les tensions entre les aspirations d’objectivité et les pratiques visuelles subjectives qui caractérisent le régime de classification de l’industrie diamantaire. Nous soutenons que l’expertise visuelle qu’apprennent les évaluateurs consiste notamment à accepter et valoriser la faillibilité de leurs appréciations sensorielles. Cet apparent paradoxe est selon nous constitutif du système de certification et s’aligne sur la rhétorique de l’exceptionnalité sur laquelle sont construites l’industrie diamantaire et ses marchés.