摘要:Depuis les années 1970, le lien entre histoire des femmes et mouvement féministe a constitué une occasion de renouvellement historiographique. Le premier centre d’intérêt a consisté à surmonter l’invisibilité des femmes dans l’histoire, non pas dans le but d’écrire simplement une « histoire en plus », ou bien une histoire parallèle, mais plutôt de participer à une révolution épistémologique plus large 1 . L’historiographie féministe 2 visait à déplacer les regards, afin d’obtenir une vision plus complexe des processus historiques, surtout à travers une investigation approfondie de la relation entre sexualité et pouvoir. Au niveau global, la réflexion linguistique et surtout poststructuraliste a grandement contribué à la conceptualisation du genre en tant que catégorie utile pour la recherche historique, notamment à travers le travail de Joan Scott 3 . C’est dans ce cadre épistémique que l’histoire féministe évolua rapidement en histoire du genre et de la sexualité, même si elle garda un fort centrage sur les femmes. D’un côté, ce centrage reflète le positionnement des historiens qui écrivent cette histoire (il s’agit notamment d’historien · nes féministes) et, d’un autre côté, il reflète le fait historique que les femmes sont les plus explicitement contraintes par la construction sociale et historique du genre, puisqu’elles sont perçues comme garantes de la transmission des valeurs nationales, familiales et religieuses 4 .