摘要:1LecollectifRosa Bonheur propose uneanalyse dela ville par lasociologie du travail desclasses populaireset offreainsi un renouvellement majeur delasociologie urbaine. Composé desociologues du travail(Anne Bory etJosé-AngelCalderón) ou del’urbain (Cécile Vignal), mais aussi del’école(Juliette Verdière)et delafamille(Blandine Mortain)ainsi que d’un géographe urbanistespécialiste des politiques urbaines, notamment del’habitat (YoanMiot),cecollectif dechercheuseset dechercheurs lilloisaenquêtéà Roubaix pendantcinq ans,en privilégiant les méthodesethnographiques d’immersion sur leterrain. En étant présent·es dans les quartiers populairescentraux decetteancienne villeindustrielle durant delongues périodes, ilsetelles ontmené desenquêtes par observation etentretiens, toujoursaumoinsà deux, sur deux terrainsen particulier :la mécanique derue, investie par les hommes,et lescentres sociaux, où seretrouvent les femmes. L’approcheest particulièrement originale:leur questionnement de départest d’analyserce quefont les gens dont on dit qu’ils nefont rien,en partant del’hypothèse quelesclasses populaires roubaisiennes sesont réorganisées pour subveniràleurs besoins dans un contexte de désindustrialisation quia plusieurs décenniesà Roubaix. Leur travail offre uneanalyserenouvelée dela ville populaire, s’inspirant des travaux d’HenriLefebvre, dela géographie marxiste de David Harvey, du concept d’économie morale d’Edward P. Thompson, desarts delarésistance deJames Scott,comme dela philosophie féministe de Nancy Fraser.