出版社:Institut des hautes études de l'Amérique latine
摘要:Au cours des dernières décennies, le lotissement résidentiel fermé ou sécurisé est devenu une des figures les plus remarquées de la promotion immobilière dans de nombreux pays américains. Même si l’invention de ce modèle est souvent attribuée aux États-Unis, son architecture et sa valeur symbolique proposent de nombreuses variantes et font l’objet de pratiques d’appropriation qui varient considérablement d’un contexte culturel et politique à l’autre. Aux États-Unis, la gated comunity représente a priori le symbole d’une communauté regroupant des individus aux affinités semblables et appartenant à des groupes sociaux similaires, alors qu’au Mexique et en Amérique latine le volet sécuritaire semble, à bien des égards, prioritaire – d’où l’intérêt d’une confrontation de l’expérience du lotissement fermé entre deux aires culturelles distinctes : il s’agit de mettre en évidence les différences et les ressemblances de ce type de quartier résidentiel par rapport aux notions d’intérêts publics et privés. En effet, sur les marges de la ville, il redevient possible de choisir son voisin et d’harmoniser style de vie et statut social, même si ce type de quartier est aussi le modèle d’une urbanisation gaspilleuse d’espace et de temps – celle que n’avait de cesse de dénoncer Le Corbusier en son temps : « Évidemment la petite maison (« ma maison », « mon chez-moi »), flanquée de son arbre fraternel, occupe le cœur et le cerveau des foules, permettant aux hommes d’affaires de réaliser des bénéfices substantiels en lotissant des terrains, en fabriquant des portes et des fenêtres, en construisant des routes équipées de canalisations, de tramways, d’autobus, métros, des automobiles, des vélos, des motocyclettes nécessaires à la réalisation du rêve virgilien » 1 . La discussion a donc ici pour objectif de contextualiser les gated comunities et les condominios cerrados et de les interpréter en prenant en compte la culture politique dans laquelle le phénomène s’inscrit.