摘要:La communauté arménienne du Liban, qui s’est formée essentiellement à la suite du génocide, occupe une place importante et singulière au sein de la diaspora arménienne. Dans la deuxième moitié du 20 e siècle, et jusqu’à la guerre civile libanaise (1975-1990), Beyrouth a été l’un des principaux centres culturels de cette diaspora – d’aucuns parleraient même de capitale. Comme le rappelle Razmik Panossian dans sa préface, parler de capitale diasporique – c’est-à-dire d’un centre dans un phénomène, la diaspora, avant tout caractérisé par la dispersion et la multipolarité – c’est frôler l’oxymore. Il n’empêche, souligne-t-il, l’expérience arménienne au Liban recèle des leçons à méditer sur l’état actuel de la diaspora arménienne et ses possibles futurs, s’il en existe un entre la dissolution pure et simple et l’absorption par l’État arménien d’après l’indépendance. Les Arméniens du Liban, avec le quartier de Bourdj Hammoud pour « capitale » urbaine et le village d’Anjar pour « capitale » à la campagne, si l’on peut dire, ont représenté pendant près d’un siècle le principal foyer intellectuel de la diaspora arménienne, un sanctuaire pour l’usage et l’enseignement de l’arménien occidental, un centre névralgique pour la vie politique et militante de cette autre partie du monde arménien qui ne se trouvait pas en Arménie soviétique. En outre, le Liban abrite le siège d’un des deux catholicossats de l’Église arménienne apostolique (avec celui d’Etchmiadzin en Arménie), ainsi que le siège de l’Église catholique arménienne. Enfin, on peut remarquer que la seule institution arménienne d’enseignement supérieur en diaspora, l’université Haigazian, se trouve à Beyrouth.