摘要:Les géographes brésiliens m’ont beaucoup apporté. Je pense notamment à un géographe du Nordeste, Manuel Correia de Andrade (Université Fédérale du Pernambouc, à Recife) qui a travaillé sur les milieux ruraux et les structures agraires de la région. Il s’inscrivait dans la géographie traditionnelle : une géographie plutôt descriptive, avec une utilisation modérée de la statistique. Il observait les phénomènes sur place, se revendiquait du terrain et décrivait les formes d’occupation du sol et les structures agraires : à qui appartient la terre ? Quelles sont les relations entre ceux qui possèdent la terre et ceux qui la travaillent ? Comment comprendre les violences et les revendications des populations sans terre ?... C’est une géographie assez traditionnelle dans sa façon d’exercer le métier (on va sur place et on rend compte de ce que l’on observe), mais très lucide sur l’organisation sociale : dans les ouvrages de Manuel Correia de Andrade, et notamment dans celui qui me paraît central, A terra e o homem no Nordeste (1963) 4 , il y a une analyse critique très forte de l’injustice sociale qui sévit dans les campagnes du Nordeste, et l'inégalité des conditions est bien identifiée comme la cause principale de la pauvreté : la concentration foncière, les contrastes entre le latifundio et le microfundio, les paysans sans terre, les différentes formes que prend ce contraste entre celui qui a tout et celui qui n’a rien dans le contexte d’une économie de plantation littorale et dans l’économie de l’élevage du Sertao semi-aride.