摘要:Les pensées critiques émergent de l’Université française dans les années 1960 et 1970, au moment même où la géographie, qui est alors un peu marginale dans le paysage académique en dépit du rayonnement qui a été le sien dans la première moitié du XX e siècle, connaît une crise identitaire sans précédent. Cette dernière est d’abord scientifique : le paradigme classique est contesté de toute part, et la géographie d’inspiration vidalienne perd son souffle (Orain, 2009). Elle est aussi générationnelle : alors que la thèse d’Etat représentait toujours le sésame de la carrière universitaire, la massification de l’enseignement supérieur entamée dès le début des années 1960 permet l’entrée soudaine de jeunes assistants, ce qui a pour but de redéfinir les positions au sein du champ académique (Bourdieu, 1984). Enfin, cette période constitue aussi la renégociation de l’économie générale des discours disciplinaires (Calbérac, 2010). La géographie se pose donc la question de sa pertinence scientifique et de son utilité sociale (Calbérac et Delage, 2010).