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文章基本信息

  • 标题:Gérard Brey, Lucha de clases en las tablas. El teatro de la huelga en España entre 1870 y 1923
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  • 作者:Delhom, Joël
  • 期刊名称:Cahiers d’études romanes. Revue du CAER
  • 印刷版ISSN:0180-684X
  • 电子版ISSN:2271-1465
  • 出版年度:2020
  • 期号:41
  • 页码:328-330
  • 出版社:Centre aixois d’études romanes
  • 摘要:Tous les chercheurs s’intéressant au mouvement ouvrier savent l’importance du théâtre militant comme moyen de diffusion d’idées, tout particulièrement parmi les groupes pas ou peu alphabétisés. Mieux que la presse, la pièce présente et représente des situations individuelles ou collectives, les incarne pour transmettre des émotions, susciter l’adhésion ou le rejet, galvaniser le public ou simplement le distraire. S’adressant à toute la famille, ce théâtre fait participer le spectateur en cherchant à le rendre acteur conscient de sa propre vie sociale ou politique. Au tournant du XIX e et du XX e siècles, quand s’imposent dans le débat public « la question sociale » et la grève sur les lieux de travail comme instrument de la lutte des classes, les auteurs dramatiques ne manquent pas de les mettre en scène, bien plus souvent d’ailleurs que les romanciers, avec un bonheur variable selon le talent et des objectifs divergents en fonction des orientations politiques. L’apogée de cette production sera atteinte entre 1900 et 1916. C’est ce qu’explique dans le détail Gérard Brey, professeur honoraire de l’Université de Franche-Comté et spécialiste en histoire sociale, dans son dernier livre qui, malgré l’abondance des travaux sur le théâtre espagnol, vient combler un vide en raison de son exhaustivité. Il y analyse quatre-vingt-dix œuvres, dans lesquelles la confrontation des classes au moyen de la grève joue un rôle « plus ou moins significatif ». Si l’on n’est pas étonné de constater qu’à l’exception de deux femmes, tous les auteurs sont des hommes, on reste en revanche très surpris par le faible nombre de pièces explicitement inspirées par l’anarchisme (6) ou le socialisme (5). Bien plus nombreuses sont celles, favorables à l’action prolétarienne mais d’une idéologie floue, que Gérard Brey qualifie d’ouvriéristes (18). Quantitativement comparables aux précédentes, les productions républicaines et libérales réformistes (19) sont loin derrière celles qui délivrent un message conservateur ou réactionnaire nettement hostile à la revendication sociale par la grève (25), surtout si on ajoute les pièces à caractère parodique (15). En somme, une soixantaine d’œuvres défendant avant tout les intérêts de la bourgeoisie face à une trentaine au service des travailleurs en lutte. À une période où se consolide le mouvement ouvrier, le « théâtre de la grève » a donc surtout été un théâtre contre la grève, et seule une approche globale comme celle de ce livre pouvait le mettre en évidence.
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