摘要:DEPUIS les années 70, la région du Moyen-Orient et
de l’Afrique du Nord a accompli des progrès no-
tables sur le front social. Grâce à des politiques pa-
ternalistes d’État-providence et au boom pétrolier
des années 70, la plupart des pays ont accru radicalement
l’accès aux services sociaux fournis par le secteur public et ont
mis en place de vastes systèmes de santé, d’éducation et de pro-
tection sociale. Les traditions islamiques de charité (par
exemple la zakat) et les réseaux de soutien familial les ont aidés
aussi à gérer les risques sociaux et économiques. Les infrastruc-
tures sociales se sont donc développées rapidement, et les prin-
cipaux indicateurs sociaux, tels que les taux de mortalité infan-
tile, l’espérance de vie et l’alphabétisation, se sont améliorés
notablement dans la plupart des pays (voir graphique).
Néanmoins, il reste du travail. La pauvreté est un problème,
30 % de la population vivant avec moins de 2 dollars par jour.
Les pays à faible revenu (Afghanistan, Djibouti, Pakistan, So-
malie, Soudan et Yémen) affichent des taux alarmants de mor-
talité infantile et maternelle et d’analphabétisme et disposent
de ressources limitées pour s’attaquer à ces problèmes.Dans les
pays à revenu intermédiaire ou élevé, les systèmes de santé,
d’éducation et de protection sociale doivent se concentrer sur
le ciblage des groupes vulnérables et l’équité, la qualité, l’effi-
cience et la viabilité financière de la fourniture des services.
Mais le contexte démographique, économique et institution-
nel n’est pas favorable à la réforme. Une croissance démogra-
phique élevée, quoique en baisse, l’instabilité régionale et la li-
berté d’action politique limitée différencient le Moyen-Orient
et l’Afrique du Nord d’autres régions. La croissance démogra-
phique pèse sur la demande de services sociaux. Les problèmes
de sécurité et l’instabilité politique détournent les ressources
publiques du développement, découragent l’investissement
étranger et limitent les flux intrarégionaux de biens et de main-
d’œuvre. Il existe aussi des problèmes économiques et institu-
tionnels, parmi lesquels le rôle dominant de l’État, des institu-
tions réglementaires qui freinent le développement du secteur
privé et le manque de participation de la société civile au pro-
cessus décisionnel; la mauvaise gestion publique et la corrup-
tion endémique dans nombre de pays; l’atonie de la croissance
économique, la rigidité des marchés du travail et la croissance
rapide de la population active, avec pour résultat un taux de
chômage moyen de 15 %, un des plus élevés du monde; l’urba-
nisation rapide qui affaiblit les systèmes traditionnels de pro-
tection sociale; et les inégalités généralisées entre les sexes.