出版社:UMR7041 - Archéologies et sciences de l'Antiquité ; CNRS, Université Paris 1, Université Paris X
摘要:S'interroger sur la relation des sociétés médiévales avec leur milieu, c'est également poser la question de leurs interactions géographiques avec celui-ci. Cela signifie analyser la dimension spatiale de la société avec les différentes réalités que cela recouvre : comment se représentaient et s'appropriaient-elles leur milieu ? Comment le nommaient-elles ? Comment le géraient et l'aménageaient-elles et sous quelles formes (réseaux et territoires) ? Dans le cadre d'un travail de thèse en cours, la recherche porte sur les espaces médiévaux à partir de l'exemple des possessions seigneuriales et plus particulièrement royales en Gâtinais (Bassin Parisien, France) pour les XIIIe et XIVe siècles. Par espace, nous entendons à la fois une entité physique (les zones humides), mais aussi une entité fonctionnelle (un cadre administratif) et enfin une entité cognitive (manière de penser le milieu par des agencements spatiaux, la microtoponymie…). Ce sont donc des espaces multiples (Pumain, Saint-Julien, 2005 : 43-46). L'exemple des possessions royales est une illustration du problème de la spatialisation, à partir des possibilités offertes par la géomatique, des données issues des sources écrites considérées alors comme principale documentation. En effet, le recours traditionnel au support cartographique et désormais au Système d'Information Géographique soulève le problème de la représentation des espaces révélés par les textes. Ils sont complexes, faits de continuités et de discontinuités alors que les outils à notre disposition fonctionnent selon un système moderne, euclidien c'est-à-dire avec un système en coordonnées X et Y. Ce débat est actuellement en cours dans la communauté des médiévistes et est encouragé par la mise en place de collaborations interdisciplinaires (Cursente, Mousnier (dir.), 2005 ; Delaplace (éd.), 2005). Dans un premier temps, une réflexion de fond est à mener sur les particularités de la documentation écrite ; les possibles modes de traitement de l'information géographique qui en est extraite afin de mettre au point un protocole méthodologique adapté à nos sources. Ce processus permet enfin, de dégager des pistes d'analyse (encore en cours) que nous présenterons brièvement à partir d'un exemple précis, emprunté à la documentation textuelle, daté de 1332.