U ne nouvelle fois, il nous faut demander à nos lecteurs d’excuser le retard de la sortie de cette livraison de notre revue. Retard, mais non pas essoufflement : certes, Ruralia souffre, comme bien des entreprises éditoriales universitaires et associatives, de la modicité de ses moyens ; elle ne voit le jour, il faut bien le dire, que grâce à un petit nombre de bonnes volontés. Répétons-le : les ruralistes de tous horizons, statuts et sensibilités, doivent se sentir responsables de cette revue qui fait vivre leurs débats et lui accorder l’attention et les gestes nécessaires. Mais, quelles que soient les vicissitudes de sa production matérielle, l’esprit et le projet scientifiques qui animent cette revue n’ont rien perdu de leur force et, osons nous dire, de leur urgence. La résistance au repli disciplinaire, à la fermeture des questionnements sur les valeurs sûres de l’historiographie et des modèles légitimes et, surtout, la promotion de la recherche et de la réflexion vivantes sur les sociétés et les espaces ruraux restent d’une éminente actualité. Glissement général et accéléré des équilibres sociaux, économiques et politiques dans le monde rural et au-delà, profonde remise en cause des paradigmes et des modèles d’analyse : dans ce contexte, il est plus que jamais nécessaire de faire vivre une recherche à la fois distanciée et réflexive, et résolument en prise avec son contexte.
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